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Je sais pas comment titrer, c’est ballot

Thursday, October 12th, 2006

Parfois, donc, la conversation prend un tour embêtant. Parce que ça parle de livres que t’as pas lu, parce que tu es entouré d’étudiants en dendrochronologie, d’avocats, de champions du monde de tchoukball, parce que tout à coup tout le monde débat de la dernière déclaration de Pascal Chombier alors que toi tu étais en vacances. En plus, y a toujours un moment où quelqu’un raconte une blague sur la culture du rhododendron en milieu aqueux et tu te sens obligé de rire, pour faire comme tout le monde, mais tu n’as aucune idée de quoi on parle, est-ce qu’on pourrait pas plutôt évoquer la prestation de Tranquillo Barnetta sur le flanc de rhubarbe aux petites asperges provençales, merci?

Simplement dire à tes interlocuteurs “ahaha mais moi la dendrochronolgie j’y connais rien, on pourrait pas parler de cul, plutôt?” est une mesure souvent efficace, mais de très courte durée. Il existe heureusement des techniques secrètes, mises au point en secret pendant des milliers d’année par des ninjas dans un temple shao-lin de la très secrète banlieue ouest de Ouagadougou, pour se sortir de ces périlleuses situations.

Le brusque changement de sujet. Relativement facile à mettre en oeuvre, il est toutefois déconseillé si vous envisagiez de passer pour quelqu’un de poli, sérieux et propre sur lui auprès de vos invités. Choisissez si possible un sujet fédérateur (la météo, le foot, les potins, les hérissons)
Exemple:
– Ah c’est incroyable, le parse de mon nodule refuse de séquencer depuis que j’ai installé un filtre à trombones!
– Justement, on en discutait avec Chompard, il paraît que…
– Au fait, ils annoncent du beau pour samedi. (dans cet exemple, tu parles en bleu et si t’es pas content, signale-toi que je suis un des 42 blogueurs les plus influents de l’hémisphère sud-ouest selon un sondage ipsos-charcuterie du centre, alors poupougne)
-…la fréquence de l’involtage arrière…
– Heureusement, qu’est-ce qu’on a eu comme pluie!
-…du…
– On sait plus comment s’habiller, en cette saison!
– Ah, au fait, tu savais qu’ils y avait des décirconvoluteurs à partition externe dans les sondes météo? Je trouve ça vraiment ridicule, surtout si on sait que l’induction substantanée en cas de décolletage corporatif équivaut à la poussée externe.
– C’est vrai, n’empêche qu’il fait plutôt froid pour la saison.

Le subtil changement de sujet nécessite beaucoup plus d’entraînement. Il implique également une vague connaissance du sujet, il est donc idéal si votre épouse a invité ses amis du club de tonte de caniche, vous pourrez vous servir de ce qu’elle vous en a appris pour retourner la situation à votre avantage.
– Ce que j’aime, dans l’oeuvre de Grohold Swzczky, c’est cette mise en abyme de la condition intrinsèque de l’humanité.
– Oui, surtout quand il digresse sur l’inadéquation de l’être en tant qu’acteur de sa propre immobilité.
– Et toi, Jean-Pierre, t’en penses quoi? (Dans cet exemple, tu t’appelles Jean-Pierre, désolé. Si tu veux, dans le prochain, je peux t’appeler Mike)
– Oh moi je suis d’accord avec Vianceslas. D’ailleurs, c’est marrant, je repensais à ça en lisant le Seigneur des Anneaux…
– …
– Oh, d’ailleurs, j’ai bien aimé le film, Elijah Wood joue vraiment bien!
– C’est vrai, oui, il a un je ne sais qui d’éthéré qui transcende la théâtralité de sa normalité burlesque.(Dans cet exemple, tes amis sont un peu cons)
– Elijah Wood…ça me fait penser à Woody Woodpecker, j’adore les dessins animés. Vous avez-vu le Roi Lion? Ah tiens, d’ailleurs, le nouvel album de Pow Wow, il est pas génial! Ils étaient à la Starac l’autre soir.
– Je trouve que cette petite Faustine exprime toute l’intensité de l’ambivalence urbaine postsynthétique.
– Oui, pis elle est quand même super bien foutue!

Le chantage affectif, efficace mais parfois dangereux.
– Et alors, là, le client il dit “est-ce que vous pourriez me faire une courbe corrélative pour vérifier que j’ai bien atteint mes objectifs trimestriels supérieurs moyens?”
– Chéri, on avait dit qu’on parlait pas de boulot, ce soir.
– Et je lui réponds, “bien sûr, mais selon l’interactivité de la synergie…au fait, vous me devez 5000 balles payables d’avance si vous voulez que je poursuive ce consulting!
– Ah oui, bien parlé!
– Chéri, j’ai mis mon petit ensemble en hermine saumonée que tu aimes tant…
– Après, je lui ai conseillé de prendre des warrants, c’est moins sale que les iguanes.
– Chéri, si tu continues, je m’immole par le feu!
– Mais vu l’instabilité du Nasdaq pour les placements disynchrones, je pense plutôt qu’il faut investir dans les poneys.
Fvoush
– Ta femme, elle est en train de flamber, je crois!
– Ahaha elle a toujours eu le feu au cul.
– Ahahaha sacré Mike…au fait, tu connais la blague des deux wapitis?

Le détournement d’attention efficace, mais il vaut mieux le pratiquer après que des témoins vous ont vu boire un verre ou deux, pour avoir une excuse.
– Alors là, il prend un fer 18 pour putter alors que le bunker était ensablé.
– Quel con
– Je lui dis, pourquoi tu prends pas plutôt le 23?
– Monique, c’est normal que ton mari soit en train de danser nu sur la table?

La solidarité masculine ne peut s’utiliser que si vous êtes un homme de sexe masculin et qu’il s’en trouve d’autres parmi vos interlocuteurs. Sinon, vous pouvez essayer la solidarité féminine.
– Tu as entendu le verdict dans l’affaire Pinchard? Je trouve incroyable qu’ils aient admis la thèse de la fiducie.
– Au contraire, et nonobstant, je trouve qu’au vu de la jurisprudence, si l’on se réfère à l’arrêté du 16 juin, il est normal que les agios comptent dans l’interprétation de la sentence.
– Aaaaah tu vois, c’est exactement ce que je t’avais dit! Mais tu veux jamais m’écouter. C’est bien les nanas, ça! Toujours plus malines!
– Je crois que vous faites un faux procès à la gent féminine, car dans l’affaire Hilton contre Ritchie, on voit bien que personne n’est plus maline…
– C’est comme la fois où tu m’avais dit que toboggan, ça s’écrivait avec deux g…
– Au fait, vous connaissez la blague des deux wapitis?


Le coup de boule
est une technique à n’utiliser qu’en cas de dernier recours.
– Oh Zinedine, tu ne penses pas que le 4-4-2 est une technique dépassée et que de nos jours, grâce aux progrès de la science, on devrait être capable de dépasser ce clivage petit-bourgeois pour enfin accepter que la morale judéo-chrétienne annihile l’interprétation subséquente de l’….

Je voterai Christophe Salengro

Tuesday, September 12th, 2006

(une co-production In Blog We Trust et Bon pour ton poil)

La France est actuellement en période de pré-campagne électorale (à part le petit Nicolas, qui est en campagne depuis ses 5 ans). Qu’ils rêvent d’Elysée ou juste de passer à la télé, les candidats sont nombreux. Résultat, on s’y perd, on oublie d’aller voter, n’importe qui passe au deuxième tour et on se retrouve à manifester dans la rue en écoutant des chansons de Saez.

Pourtant, rien n’est plus beau que le visage épanoui de celui qui a enfin trouvé l’élu de son coeur.

Un nouveau service te propose de faire plus ample connaissance avec les candidats:
JMNSP

Sur Poleetic, tu peux sélectionner les candidats selon les critères de ton choix, sans devoir te taper des heures de débat sur la constitution européenne animé par Paul Wermus, Arlette Chabot ou Nagui: sont-ils pour les 35 heures, aiment-ils Lorie, sont-ils amis avec Doc Gynéco?

Voici quelques exemples:

un ancien candidat

Une actuelle candidate

le programme d'un ancien vainqueur

Et quelques profils au hasard:

Ce service est actuellement en cours d’adaptation pour la Suisse. Nous avons retrouvé la fiche d’une candidate udc bernoise anonyme

de toutes façons, je préfère le Ragusa

Saturday, February 18th, 2006

Chaque année, sauf les années impaires, les Jeux Olympiques suscitent de nombreuses vocations. Des gens qui, confortablement installés devant leur écran, se disent “un jour, moi aussi je participerai à la finale du tournoi olympique de curling”. Des gens qui rêvent de briller en skeleton, en boardercross et même en biathlon. Des gens qui gardent un secret espoir de participer aux Jeux de Paris en 201224, mais aussi à ceux de Vancouver, de Pékin, de Vladivostok et de Morges.

C’est à ces gens qu’est destinée la Nelson Academy.

Pour la modique somme de 43270 $ norvégiens, vous y apprendrez tous les rudiments du métier de commentateur sportif olympique. Voici un petit aperçu des cours proposés par la Nelson Academy:

Cours de diction
Donnés par de célèbres dictologues, ces cours vous permettront d’affronter sans soucis nimporte quel Kazakhstan-Biélorussie de hockey sur glace. Indispensable pour les jeux olympiques d’hiver, qui sont pleins de russes et de lettons.

Cours de poncifs
Vous apprendrez à utiliser de nombreuses phrases telles que “il faut prendre les matches les uns après les autres”, “on n’a pas grand chose à se mettre sous la pupille” et “une compétition n’est jamais terminée avant la fin”. Vous apprendrez aussi à alourdir inutilement vos constructions de phrases et à employer des tas de formules toutes faites avec un mauvais escient.

Cours d’improvisation
Vous apprendrez quoi répondre quand le consultant dont on vous aura affublé se mettra à affirmer, sans rire, que “grâce au backgrab de son slide, il va pouvoir faire un backdraft sur le powerplay du glawaz à sens giratoire inversé” ou que grâce à la magnifique pierre à trois quarts cachées, la skip adverse va devoir donner de la longueur dans sa maison.

(Malheureusement, les cours de comprenage des règles des sports commentés ont du être supprimés, mais c’est pas grave, les spectateurs n’y verront que du feu, sauf en hockey sur glace où c’est dangereux de voir du feu, rapport à la glace)

Cours d’enthousiasme juvénile
Il est parfois difficile d’hurler de joie pendant toute la prestation du candidat de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir, quelles que soit les circonstances: essayez un peu de hurler “C’est merveilleux, Roger, ahlalala, quelle performance extraordinaire, c’est incroyable, il mériterait de monter sur le podium aujourd’hui, magnifique, on n’a jamais vu ça, en même temps c’est la première fois qu’on assiste à une compétition de tir à l’arc, et c’est vrai que c’est chiant, mais tout de même, c’est incroyable, quelle performance majestueuse”, pour voir. De même, il est souvent difficile de se réjouir de la victoire de son protégé si, au hasard, une concurrente est en train de sortir de la piste sur une civière ou si deux-trois gamins qui n’avaient pas demandé grand chose se sont fait écraser pendant l’épreuve. Grâce à la Nelson Academy, vous saurez enfin distinguer l’important (la glorieuse incertitude du sport, surtout quand c’est nous qu’on a gagné) du futile.

Cours de langues
Malheureusement indispensables pour les futurs commentateurs suisses, les médaillés helvètes ayant la sale manie d’être oberlandais.

Cours de généalogie
Vous devez commenter une épreuve où les gens de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir sont mauvais? Pas de problèmes, nos professeurs de généalogie vous apprendront d’habiles subterfuges, tels que “Shi-Yung Kee qui est d’ailleurs un petit peu français, puisque sa grand-mère avait passé les vacances de Noël à Megève en 1913”

Cours de mauvaise foi
Vous apprendrez à justifier n’importe quel revers du candidat de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir, quelles que soient les circonstances. Des météorologues viendront vous expliquer comment le vent peut déstabiliser le candidat français, mais pas le norvégien. Des théoriciens du complot américain vous apprendront pourquoi le juge moldave tient absolument à ce que Brian finisse douzième, ceci à cause de la situation politique actuelle. Vous apprendrez à affirmer des opinions aussi tranchées que “bon, on ne veut pas accuser ou quoi, mais quand même, quand on voit les performances de l’américain, sans rien vouloir insinuer, tout de même, on est en droit de se poser quelques questions.”
Des professeurs d’histoire du sport vous aideront également à affirmer que “si on avait utilisé les règles de 1912, Maurice n’aurait jamais été disqualifié”.

Got it

Tuesday, January 27th, 2004

La mode étant, si j’en crois les mails que je reçois et quelques commentaires que je me suis permis d’effacer subreptiscement, à l’allongissement, je me permets de vous donner quelques conseils afin d’enlarger vos textes, on sait jamais, ça peut toujours être utile à quelqu’un.

Prenons une phrase innocente et de saison:
la neige tombe.

Tout d’abord, on peut y ajouter des adjectifs.

La neige, blanche et immaculée tombe.

On peut ensuite faire des comparaisons

La neige, blanche comme les plumes d’un cygne et immaculée comme la conception tombe comme un cheveu sur la soupe.

Puis y ajouter des relatives

La neige, dont les automobilistes se méfient, blanche comme les plumes d’un cygne, qui est un oiseau lacustre des régions tempérées et immaculée comme la conception tombe comme un cheveu, dont la racine est plus brillante et plus naturelle grâce aux oligo-éléments sur la soupe qui n’est pas assez salée.

On peut évidemment recommencer les manipulations un et deux

La neige, dont les automobilistes avisés se méfient comme d’une guigne, blanche comme les plumes ignifuges d’un cygne majestueux comme une majesté, qui est un oiseau lacustre, comme le canard, des régions tempérées et immaculée comme la conception tombe comme un cheveu brun, dont la racine est plus brillante, plus naturelle et soyeuse comme du velours grâce aux oligo-éléments sur la soupe qui n’est pas assez salée comme un plat sans sel.

Ensuite, on peut ajouter des commentaires de bas de page

La neige(a), dont les automobilistes(b) avisés se méfient comme d’une guigne, blanche comme les plumes ignifuges d’un cygne majestueux comme une majesté, qui est un oiseau lacustre, comme le canard(d), des régions tempérées (e) et immaculée comme la conception tombe comme un cheveu(f) brun, dont la racine(g) est plus brillante, plus naturelle et soyeuse comme du velours grâce aux oligo-éléments sur la soupe qui n’est pas assez salée comme un plat sans sel.

(a) Neige: se dit d’un truc blanc qui tombe du ciel
(b) Automobilistes: personnes qui conduisent des automobiles
(c) Tiens, j’ai oublié de mettre un (c)
(d) Cependant, le cygne est plus grand que le canard
(e) Ou pas
(f) Cheveu: forme suisse allemande employée pour dire j’aimerais, s’il te plaît
(g) Parce que je le vaux bien

On peut aussi changer la taille de l’écriture et de l’interlignage.

La neige(a), dont les automobilistes(b) avisés se méfient comme d’une guigne, blanche comme les plumes ignifuges d’un cygne majestueux comme une majesté, qui est un oiseau lacustre, comme le canard(d), des régions tempérées (e) et immaculée comme la conception tombe comme un cheveu(f) brun, dont la racine(g) est plus brillante, plus naturelle et soyeuse comme du velours grâce aux oligo-éléments sur la soupe qui n’est pas assez salée comme un plat sans sel.

(a) Neige: se dit d’un truc blanc qui tombe du ciel
(b) Automobilistes: personnes qui conduisent des automobiles
(c) Tiens, j’ai oublié de mettre un (c)
(d) Cependant, le cygne est plus grand que le canard
(e) Ou pas
(f) Cheveu: forme suisse allemande employée pour dire j’aimerais, s’il te plaît
(g) Parce que je le vaux bien

Si tout cela ne suffit pas, on peut toujours ajouter des photos et des graphiques.

La neige(a), dont les automobilistes(b) avisés se méfient comme d’une guigne, blanche comme les plumes ignifuges d’un cygne majestueux comme une majesté, qui est un oiseau lacustre, comme le canard(d), des régions tempérées (e) et immaculée comme la conception tombe comme un cheveu(f) brun, dont la racine(g) est plus brillante, plus naturelle et soyeuse comme du velours grâce aux oligo-éléments sur la soupe qui n’est pas assez salée comme un plat sans sel.


(a) Neige: se dit d’un truc blanc qui tombe du ciel
(b) Automobilistes: personnes qui conduisent des automobiles
(c) Tiens, j’ai oublié de mettre un (c)
(d) Cependant, le cygne est plus grand que le canard
(e) Ou pas
(f) Cheveu: forme suisse allemande employée pour dire j’aimerais, s’il te plaît
(g) Parce que je le vaux bien

Voilà. J’espère vous avoir été utile.

(et là tous les commentaires ont disparitionné, c’est triste. mais au moins, j’ai sauvé ce post des griffes du spam et de ma maladresse réunis)

fais gaffe, t’as un crayon dans les cheveux

Wednesday, January 14th, 2004

(afp)-Un célèbre supermarché de la région de par là autour a décidé de donner sa chance aux universitaires ne parvenant pas à entrer sur le marché du travail, tout en leur permettant d’exercer leurs talents.
Ainsi, Raymonde P., fraîchement licenciée en histoire, enseigne aux clients l’évolution de la consommation de petits pois sous Louis XVI.
Robert D., mathématicien, calcule de tête les factures et leur limite lorsque x tend vers l’infini (soit x le nombre de lamelles de pomme de terre par paquet de röstis).
Ramuncho B., docteur désagrégé en psychologie analyse le contenu des chariots de ses clients. “Une pizza surgelée peut être la preuve d’un Oedipe non assumé, alors que les boîtes de lentilles dénotent une certaine tendance à la schizophrénie”, assure-t-il.
Quant à Pénélope D., théologienne, elle explique aux clients faisant l’achat de préservatifs que Satan les habite.
Les premiers clients de l’établissement se sont montrés ravis. “Trop cool”, a ainsi affirmé Yvette B., fidèle cliente.
Roger D., gérant de l’établissement, motive ainsi cette sympathique initiative: “c’est tout bénéfice pour nous, les journaux causent de nous et on donne quand même des salaires de merde à nos caissiers.”

la soupe au navet

Tuesday, November 18th, 2003

Ce soir, à la télé, y a un film.

Il est pas très connu, alors je vous le raconte, parce que c’est un film bien, mais pas très connu et que faudrait pas que vous passiez à côté, parce que c’est un film bien avec un scénario et tout.

Alors au début, y a un type, c’est Richard Gere. A la fin aussi, ce qui prouve que en fait, y a pas mal de suivi dans l’histoire. Dans le film, Richard Gere, il est pas avocat. Il est pas trompettiste non plus. Mais il a plein d’argent.

Il rencontre une dame qui a pas plein d’argent et qui est pas trompettiste ni avocate. En fait, c’est une périprostiticienne. Une dame qui dort avec des monsieurs et après les monsieurs lui donnent de l’argent, parce qu’elle ronfle pas. La dame, c’est Juia Roberts, donc le film, c’est comme un film avec Julia Roberts, une oeuvre cinématographique majeure.

Donc Richard Gere il rencontre la dame et il dort avec elle. Comme elle dort super bien, il lui donne encore plus de sous pour qu’elle reste longtemps avec lui. Et il lui donne encore plus de sous pour qu’elle s’achète des habits, alors elle est contente et y a de la musique.

C’est un film américain, donc y a une morale mais je sais plus trop laquelle. Ah si, elle est pauvre alors on veut pas lui vendre d’habits super chers. Ca c’est la morale du film. Mais après si, elle peut en acheter. Et ils font des trucs sympas, comme prendre un bain, c’est bon pour la peau, mais aussi des trucs chiants, comme aller voir un polo, parce qu’il est riche et qu’être riche c’est chiant. Et un moment, Richard il dit “elle est dans le commerce”, c’est super drôle.

Je sais pas trop si je peux dévoiler toute l’histoire: la fin est méga surprenante. Bon en fait, vous pouvez arrêter de lire, mais pour ceux qui connaissent la fin ou qui sont insensibles à l’Art, à la fin, ils tombent amoureux. Et un moment ils se disputent, mais après ils se réconcilient. Et à la fin, ils sont amoureux.

 

J’aime ce film à cause de l’audace dont fait preuve son scénario. Au début, on se dit que Richard Gere va découvrir qu’en fait Julia Roberts est un agent du fbi impliqué dans un trafic international de crocodiles et qu’ils vont ensemble à un concert de Charly Oleg avant d’aller manger des brocolis braisés dans un bar louche de Romainmôtier, mais non, pas du tout.

euh…

Thursday, July 10th, 2003

D’abord, j’ai vu ça et du coup, j’ai suivi, j’ai vu ça ce qui n’était pas forcément intéressant, comme ça, à proprement parler, mais bon, pour voir, j’ai vu ça et j’avoue, j’ai bien rigolé.


Y a tout sur le net. Y a même des gens sympas qui expliquent aux timides comment draguer dans la rue. Enfin, j’imagine que quelqu’un qui a besoin d’aller voir sur Internet comment draguer dans la rue, il est un peu timide à la base, sinon je suppose qu’il a une idée sur la question.


Et voilà ce qu’il lit:


1 ére Technique du “bistro”


Aussi appelée la technique du gros lourd


La drague commence très souvent par un contact visuel et pour une fois, ce n’est pas toujours l’homme qui prend les rennes,


Non c’est le père Noël qui prend les rennes…


mais la femme, vous pouvez la regarder


ah?


jusqu�à qu�elle s�en aperçoive et quand elle arrive a côté de vous, vous lui faite


on écrit pas faite mais faisez


 un petit clin d��il et, si elle se retourne discrètement,


Je visualise hyper mal la situation: je la regarde, je lui fais un clin d’oeil donc je suis en face d’elle. Donc si elle se retourne, même discrètement, y a problème, non?


vous pouvez alors commencer a discuter et a l�emmener sur une terrasse d�un café afin de faire plus ample connaissance.


Ah merde… c’est aussi simple que ça?


2 éme technique dans la rue


Il y a aussi la possibilité de faire croire que vous n�êtes pas de la région


Et prendre un accent russe? Ah oui ça peut être marrant si elle est pas russe.


et que vous chercher un resto. Vous lui posez la question


Bonjour, est-ce que je cherche un resto?


et vous demandez de vous accompagnez


Non, rien


 car vous avez peur de vous perdre. Si elle est d�accord, vous lui parlez et vous lui demandez ou on peut sortir le soir et vous vous donner rendez-vous.


Mais bon, le vrai timide, ne fait pas ça. Le vrai timide regarde une fille dans la rue, leurs regards se croisent et là, il fait semblant que en fait, il était en train de regarder la vitrine du magasin juste derrière elle, manque de bol c’est un magasin de lingerie ou d’articles de pêche et là, il devient rouge fluo. Et quand une fille, mettons une serveuse de bistrot, lui fait le coup du grand sourire et du regard droit dans les yeux, un de ces regards que t’as l’impression que vos yeux sont en train de se violer, là, devant tout le monde, en général, le timide regarde dans son porte-monnaie s’il a de la monnaie (ou dans son porte-feuille s’il a des feuilles, dans son porte-manteaux s’il a des manteaux, son porte-jarretelles s’il a des jarretelles, son porte-avion s’il a des avions, son porte d’amsterdam s’il y a des marins qui boivent et qui boivent et reboivent et qui reboivent encore et ça sent la morue jusque dans l’coeur des frites que leurs grosses mains invitent…) 


Le timide récupérable, à la limite, il peut tenter la solution 2: il aborde la fille, il articule: “Bonjour, restaurant”, là déjà il a la jambe qui flageolle, la peau qui rougeoie et le ciel qui poudroie, là elle lui répond: “Ah oui, chez Alfredo on mange bien et c’est pas cher” et le timide, au bord de l’apoplexie, il répond “merci” et il se casse. Si il avait vraiment faim, il est bien embêté vu qu’il a pas réussi à demander l’adresse du resto.


Mais en général, le timide drague pas des inconnues, il dit à ses potes, ouais tu vois moi, ça m’intéresse pas les relations juste basées sur le physique, quoi. A la place, il passe des petites annonces sur des sites cochons sur Internet.


(C’est à ce moment là de mon récit que je me sens obligé de préciser: y a un peu de vécu, mais y a aussi de l’exagération et du vécu d’autres gens, hein) (Ah et puis non, je le dis pas, entretenons les mites) (Au Québec, la naphtaline ils appellent ça de la boule à mites et c’est une contrepèterie rigolotte)


Et quand une fille fait battre son coeur un peu plus fort que les autres, que les autres filles donc, pas forcément que les autres coeurs, là, il se sent obligé de réagir. Si c’est des copines de classe, là il leur cause, quand même, il leur demande des trucs du genre: “alors ça a été les maths?” et là elles répondent “pas trop mal” et il répond “ah” et se dit que sa technique d’approche est pas super au point.


Par contre des fois, il sympathise avec des filles, elle lui confient leurs problèmes: “ah mais tu sais, Jean-Robert, je crois qu’il est avec moi que pour le cul, toi t’es pas pareil, avec toi on peut discuter, ah tiens voilà Jean-Robert qui arrive, je te laisse” et là il se dit que sa technique d’approche est pas super au point.


Sinon, si la jeune fille dont il rêve si fort que ses draps s’en souviennent, ben quoi, les timides ont des besoins comme tout le monde, n’est pas dans sa classe mais une pote de pote, le timide est tout à fait capable de passer 108 fois par jour dans le quartier où elle habite histoire de la croiser par hasard. Et si par malheur elle est quincaillère ou cafetière, le timide est tout à fait capable d’acheter 16 boîtes de clous par jour ou de boire 16 cafés par jour jusqu’au jour ou il arrivera enfin à balbutier: “toi, moi, aller ciné?” (et ensuite, 16 cafés ou 16 boites de clous par jour jusqu’au jour ou il arive à lui dire: “retourner ciné?”


(Je précise, tout ce post parle de monsieurs timides, mais y a aussi des dames timides, même qu’elles m’ont un peu inspiré ce post.)

Je suis dans un tunnel

Friday, June 27th, 2003


Souviens-toi de cette époque lointaine et reculée (il y a 4-5 ans). Personne n’avait de téléphone portable, sauf un type. Tu le traitais de frimeur en gloussant sous cape. Oui, parce que tu portais une cape, c’était la mode cette année là. Pis tu disais à tes potes: moi en tout cas, jamais je n’aurai de téléphone portable. Bon, on va faire comme ça, on va dire que je serais suisse pis que je dirais natel pis que toi tu comprendrais que ça veut dire téléphone portable. Ca marche pour toi?


Et puis, la concurrence est arrivée, les prix des communications ont baissé, les opérateurs ont commencé à lancer des forfaits pas chers. Tes potes avaient tous des natels mais toi, t’étais toujours un rebelz, tu disais jamais, no pasaran. Le samedi soir, tes potes s’appelaient pour négocier la soirée (alors on va plutôt au pub à Payerne s’ennuyer, comme ces 423 dernières semaines, ou à un concert vachement bien à Lausanne ? ah ok on va aller Payerne, comme ça on pourra boire des bières, ouais, super). Toi, ils t’appelaient aussi, mais ça sonnait occupé, t’étais sur internet avec ton vieux modem 33 6 à propulsion manuelle. Du coup, ils sortaient sans toi. Bon, ils se faisaient chier comme des rats morts alors que toi tu t’amusais comme un fou à discuter avec plein d’autres gens sans vie sociale du monde entier, mais quand même. Tu as profité d’un super-forfait qui te proposait, pour 1 franc, un nokia 3210, une machine à café, un aspirateur, des pantoufles en poil de loutre, un dentier gonflable et 740 ans d’abonnement chez Orange.


Bon, t’as pas eu beaucoup plus de vie sociale : tu te trouvais tout le temps dans les 1% du territoire ou y avait pas de réseau.


Ensuite, le réseau s’est amélioré, t’as commencé à téléphoner à tous tes potes pendant un mois, ensuite t’as reçu ta première facture.


Et puis, les finances s’améliorant, t’as repris un abonnement, t’as commencé à découvrir le monde merveilleux de la communication, les gens qui te regardent de traviolle parce que t’as de nouveau oublié d’éteindre ton portable au cinéma, les blagues pourries par sms, les supers sonneries téléchargées sur internet, t’avais smells like teen spirit, sauf que bon t’étais le seul à savoir que c’était ça, pour les non-initiés ça ressemblait surtout à un gros tas de sons. T’avais ton 3210 qui objectivement marchait pas si mal, sauf la touche 0 qui était bloquée, t’as changé pour un 5612 puis un 9922 et un 3615. Maintenant, t’as une super sonnerie téléphonique euh c’est polyphonique que je voulais écrire, mais c’est encore plus moche que les tuts tuts tuts de ton tout premier natel, en fait.


Là t’hésite à t’acheter le tout dernier modèle avec lequel tu peux écouter la radio et des mp3, faire des photos, organiser tes rendez-vous, traduire tes messages en 12 langues, surfer sur le net, faire le café, te brosser les dents, faire cuire des pâtes et capturer des pokémon. Le truc, c’est que t’aimerais bien aussi l’option téléphone, mais c’est 200 balles de plus.


Maintenant, ça fait trois ans que t’as un natel. Tu envoies des sms à tes potes le samedi soir, tu dragues par sms, tu fais du sexe par sms, tu romps par sms. Tu commence à avoir de la peine à t’exprimer en plus de 160 caractères et à écrire des mots complets. Quand tu passes une soirée sympa avec une demoiselle, tu lui demandes son numéro pour pouvoir lui faire des avances. Même que l’autre jour, t’as revu Gudule, une fille très sympa avec des yeux malicieux et des gros nénés et au milieu de la soirée, tu lui as fait une grande déclaration. Tu lui as dit : jtm.


Et quand t’oublies ton portable à la maison, ou quand t’as pas de chargeur sur toi, c’est le drame, t’es au bord de la dépression, tu te roules par terre, tu hurles et tu files en racheter un nouveau.


Je te laisse, on m’appelle là.

Drame en un acte

Wednesday, June 11th, 2003

Acte I, scène 1


Un jeune homme, au physique agréable de loin par temps de brouillard, dort dans une tenue qu’il va falloir modifier si Hollywood rachète les droits, c’est normal, c’est l’été, il fait une tiaffe mon pauvre ami.


Au loin, un téléphone sonne sans respect aucun pour le sommeil du malheureux.


Le téléphone


Drelin drelin drelin drelin drelin drelin


Le jeune homme voix légèrement endormie


Qui me réveille ainsi, quel est-donc ce gredin


Qui ne respecte point le sommeil du matin


Et c’est qu’il insiste, ce malfaisant faquin.


Il décroche


La voix dans le téléphone, pour plus de simplicité appelons la Josette d’une voix de vendeuse par téléphone


Connaissez-vous monsieur la crème à l’abricot?


Le jeune homme, pour plus de simplicité appelons le X*


Je ne la connais point, mais n’en ai point besoin.


Josette


Je m’en vais vous prouver le contraire illico.


X


Rien à battre j’écoute pas et tagada tsoin tsoin


Josette


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, piqures de maringouins


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Et c’est pas évident d’trouver une rime en ria.


X


Fort bien mais peu m’en chaut, moi j’aime pas l’abricot.


Josette insistante


Mais si t’aimes ça j’te dis, ma couille mon coco


X désespéré


Que nenni allons bon, moi c’que j’aime c’est dormir,


Vous n’me convaincrez point, je l’affirme sans mentir


Cett’ crème miraculeuse, j’m’en tape comme d’l’an quarante.


Josette récitative


Nous la vendons deux francs, au lieu de 140.


Nous avons également, si je puis me permettre,


Un autre produit que je ne saurais o… omettre


Il s’agit d’un gel douche, garanti 22 ans


Qui est doux, qui sent bon, qui fait briller les dents.


X un tantinet agacé


Je m’en fiche, j’me lave pas, matnant tu m’lâches salope.


Josette récitante derechef


J’insiste mon bon monsieur, car comme dirait Esope,


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, chute de la libido


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Et c’est pas évident d’trouver une rime en ria.


Votre femme vous bénira, d’en avoir fait l’achat


X, célibataire endurci


J’en suis fort aise madame, maintenant j’ai d’autres chats,


à fouetter sur le champ, je m’en vais vous laisser.


Le chat fouetté sur le champ, indigné et avec un fort accent vaudois


Miaou


Josette, vaincue


Je vous souhaite une bonne journée.


 


Moralité


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, brûlures au chalumeau


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Tourista persistante de r’tour du Nigeria.


Glory glory allelujah, youpi youpi et tralala


J’ai quand même fini par pondre une rime en ria.


* nom connu de la rédaction

en chanson

Wednesday, June 4th, 2003

Donc, un député français qui n’était pas content s’est mis à chanter en plein hémycycle.

(Aparté et presque private-joke: hémycycle, de emmy, marque de yoghourts et cycle, vélo. Un hémycycle est donc un endroit où on pédale dans le yaourt.)

Voila une nouvelle intéressante.

Déjà parce qu’elle va me permettre d’occuper les 23 minutes qui me séparent de la pause de midi. (ah ben ça m’a pas suffi)

Mais à part ça, ce monsieur a eu une idée géniale. Je ne parle pas du fond du problème, sans vouloir insister lourdement quand un type veut des policiers supplémentaires ou que ce soit, je suis toujours un peu méfiant.

Mais bon grâce à ce type, france3 va booster son audience le mercredi après-midi. Jusqu’à présent, “Questions au gouvernement”, l’émission en direct live de l’assemblée nationale française n’avait que deux intérêts: les engueulades et la petite madame en médaillon pour que les sourds-muets puissent suivre les débats qui m’a toujours fait beaucoup rire. D’ailleurs la télé pour les sourds-muets c’est pas super le fun, quand même. A part “questions au gouvernement” doublé en langage des signes, il doit y avoir moyen de se faire sous-titrer Derrick et les hollywooderies et c’est à peu près tout. Bon, y a aussi des avantages, au moins ils échappent aux émissions de variétoche. Quoique ça mettrait de l’animation, si les textes si profonds des grands tubes étaient doublés en sourd-muet. Mais bon, je m’égare là.

Donc, l’idée de M. Lassalle, courageux député UDF, pourrait faire des émules. Si tous les députés se mettaient à chanter, ça mettrait une note de gaieté dans les débats.

A la limite, on pourrait même leur faire faire un disque et le vendre au profit des retraités.

Et même… On pourrait revoir entièrement le concept de l’émission. Ce serait présenté par benjamin Castaldi, les députés devraient chanter, danser et faire des discours. Chaque semaine, le public devrait voter pour éliminer un candidat. Celui qui resterait à la fin deviendrait président. Ca donnerait lieu à des trucs du genre: “pour éliminer Marcel, votez 1, pour éliminer Georgette, votez 2, pour éliminer les députés FN, votez”

Et pour conclure, un très mauvais jeu de mot. Au lieu du “Pouvez-vous vous asseoir et ne pas chanter dans cet hémicycle”, M. Debré aurait peut-être mieux fait de dire “silence ou je fais évacuer Lassalle”.

Ouais reflexion faite, ce jeu de mots est vraiment mauvais. En plus, il tombe comme un cheveu dans les orties.