Tu es probablement au courant, mais aujourd’hui, c’est la fin du monde (pour une explication scientifique, voir cet article très documenté). Pas seulement pour Raymond Domenech.
Très bien. La fin du monde, c’est quand même pas un truc qui arrive tous les jours. Il faut donc l’occuper intelligemment. Intelligemment, ça veut aussi dire avec prudence. On a vu trop souvent, par le passé, des gens profiter d’une fin du monde pour dilapider leur fortune, avouer à leur patron qu’il leur arrivait parfois d’aller sur internet pendant les heures de travail pour regarder des photos de licornes devant un coucher de soleil ou, plus pragmatiquement, se suicider collectivement, avant qu’on leur annonce que oops, désolé, c’était juste une erreur de calcul, mais promis on fera mieux la prochaine fois, LOL ^_^ c’est Henri qui a oublié une virgule, la comète qui devait annihiler toute vie, en fait, elle était pacifique, mais vous inquiétez pas, on lui infligera un blâme, pour que tu te mettes à profiter de ta fin du monde de manière trop démesurée.
Le mieux, c’est de faire un truc que tu as toujours eu envie de faire mais que quand même tu pourras encore regarder ta femme, vos onze enfants et Gaspard, votre labrador nain du Pérou, en face le matin en partant au travail si d’aventure, ce coup-ci encore, c’était du flan. Genre du saut à l’élastique, un sudoku force 4, une quiche ou encore aller à Besançon. Si jamais tu croises un truc noir qui grandit à une vitesse exponentielle, il te restera toujours deux ou trois pico-secondes pour, une dernière fois, faire sauvagement l’amour avec ton voisin le plus proche (oui, même si tu as choisi la solution Besançon, ça doit être possible).
Et si d’aventure tu es entraîneur de l’équipe de France et que par une étrange coïncidence tu perds ce soir, “je sais pas ce qui s’est passé à un moment on a été comme avalés par une puissance mystérieuse et on s’est retrouvés dans une réalité parallèle où on jouait comme des chèvres” me semble 100 fois meilleur comme explication que les “c’est incroyable ils ont eu que deux occasions et ils en mettent trois au fond” ou “Estelle épouse-moi” habituels.