Archive for September, 2006

Le lundi gêne

Friday, September 29th, 2006

La sortie ciné de la semaine, c’est Indigènes, un film de guerre avec Samy Nacéri, qui est un peu le fils spirituel de Jean Lefebvre


Comment on d’vient chef, chef?

L’autre sortie de la semaine, c’est Le diable s’habille en Pravda, un film dont tout le monde dit du bien tiré d’un livre dont tout le monde dit du mal, un peu comme Germinal, sauf que c’est le contraire.
L’histoire: Fraîchement diplômée, Andrea débarque à New York et décroche le job de ses rêves. Mais en tant qu’assistante de la tyrannique rédactrice en chef d’un prestigieux magazine de mode, elle va vite découvrir ce que le mot “enfer” veut dire. En effet, la rédactrice en chef refuse de faire de la liberté de la presse, alors que c’est très bien, car c’est une espionne à la solde des communistes, comme d’ailleurs tous les journalistes. Andrea décide alors d’ouvrir un blog typepad pour dénoncer cette terrible injustice et parler de Bonzo, son caniche nain géant, mais arrivera-t-elle à dépasser le cap des 50 commentaires et à ainsi devenir une influenceuse invitée à la fête Blog et Hamburgers?

Lors de la séance de rédaction, Georges propose un article sur l’ouverture de la saison de la pêche, il connaît un type qui a attrappé une anguille grosse comme ça. Mais la rédactrice en chef refuse de parler des vrais sujets qui intéressent les gens, sous le prétexte fallacieux que c’est un magazine de mode, pas de pêche.


Andrea est chargée d’écrire un test comparatif de chaussures, mais c’est une jeune stagiaire, alors elle ne sait pas encore très bien comment ça marche.


Le deuxième article d’Andrea, sur un sujet un peu plus intéressant car les médias traditionnels ont bien compris qu’ils devaient s’adapter: est-ce que c’est pratique de se promener avec trois cornets et un gros chien quand on n’a qu’une seule jambe, ou pas tellement?


Pour son troisième article, Andrea a le privilège d’interviewer Pascal Obispo, mais il n’est pas très coopératif, car les grandes vedettes ont bien compris que les médias traditionnels, qui n’arrêtent pas de déformer leurs propos, par malice, ne sont plus à même de leur donner l’écho auquel elles ont droit.


Au début de son stage, Andrea est une jeune fille dynamique, souriante, ordonnée et bien coiffée…


…mais très vite, elle se laisse aller au laisser aller


Deux jeunes stagiaires regardent, interloquées, Pithiviers leur faire une démonstration de nage indienne

disclosure: On a retrouvé la septième compagnie.

Confluent

Wednesday, September 27th, 2006

Au fil de son histoire, l’Homme a appris à domestiquer la nature et les éléments et, aujourd’hui, nous accomplissons sans y penser bien des gestes simples qui, pourtant, sembleraient des miracles aux yeux de nos ancêtres australopithèques. Mais le revers de la médaille de bronze sur 400 mètres haie aux Jeux Olympiques d’Osaka, c’est que nous oublions d’écouter notre instinct.

Et pourtant, plus de 3 millions d’années après les premiers pas de Lucy, il est toujours là, enfoui en nous. Et parfois, il se manifeste, comme s’il était doté d’une volonté propre.

Bon, je te vois un peu sceptique, mettons nous en situation. Tu es confortablement assis à la terrasse d’un café, le ciel est bleu, les oiseaux chantent et le plat du jour, ce midi, c’est des tagliatelles aux fruits de mer, bref, tu as tout pour être heureux. Ou presque. Nous vivons à l’ère du stress, de l’isolement et de l’information. Tu as une heure de pause à midi, tu manges seul, tu aimerais bien pouvoir lire ton journal. En plus hier, y a eu un match de coupe d’Europe, Ruzomberok contre Hafnarfjördur, et tu aimerais bien savoir qui a gagné sinon comment voulez-vous?, mais il n’y a plus de journaux en lecture dans ton stamm. Tu décides alors de te rabattre sur Le Matin, mais il est actuellement entre les mains d’une demoiselle, au demeurant accorte, mais tu t’en fous, tout ce que tu veux, c’est lire la météo, le sport et les petites annonces rubrique plomberie-zinguerie. Et éventuellement ton horoscope en passant, même si tu n’y crois pas, c’est juste pour déconner, ahaha, est-ce que tu pourrais me lire ce qu’ils mettent sous antilope cinquième décan, merci?.

Et c’est là que se manifeste, implacable, un instinct ancestral:
L’instinct d’emmerdement maximum

Elle n’a pas encore vu que tu guettais, la bave aux lèvres et l’oeil torve, son bien, comme un jeune poney guetterait une brindille innocente. Et pourtant, une voix en elle, surgie d’un temps où il fallait lutter pour sa survie, lui dit “Oh, à la page précédente, y avait un article sur la chasse à la dorade en Antarctique, franchement, tu devrais le relire, il en va de la survie de l’espèce”. Son rythme de lecture ralentit brusquement. Elle se prend d’une passion subite pour la rubrique économie, regarde attentivement les offres d’emploi et la publicité de monsieur Honoré voyant-medium retour de l’être aimé débouchage d’éviers réparation de trampolines.

Puis, soudain, elle s’arrête de lire.

Pour échanger quelques mots avec son voisin de table, la main fermement posée sur le précieux journal.

Puis elle se remet à sa lecture, étudie soigneusement son horoscope, lit la bande dessinée (le 62493e épisode de Hägär Dünör), la relit parce qu’elle n’a pas compris la blague (les scientifiques estiment qu’il existe, sur terre, entre trois et cinq personnes capables de comprendre une blague d’Hägär Dünör)(le plus intéressant, c’est qu’aucun d’entre eux ne figure parmi les auteurs de ce comic).

Tu sais que si tu la lâches des yeux ne serait-ce qu’une seconde, toujours à cause de l’IEM, elle va plier son journal, se lever et que quelqu’un va lui demander “Je peux?” et que elle va bêtement acquiescer.

L’oeil aux aguets, tu la vois lire un article sur une compétition de golf (l’Europe a gagné). A ce moment là, tu es sûr qu’elle sait et qu’elle cherche juste à t’emmbêter, par malice. Mais tu ne peux pas aller lui arracher le canard des mains, on est entre gens civilisés, bordel de merde.

Elle prend son café en riant, elle te regarde à peine parce qu’elle est trop occupée à faire le sudoku. Au moment où elle se dit que si le 5 va à côté du 2, où est-ce que je vais bien pouvoir mettre le 9?, une furieuse envie de lui répondre te prend, mais tu résistes, pas de vulgarités par une si belle journée, on est pas des bêtes, que diable.

(Mais oui, c’est bien “Dans ton cul” que tu as envie de lui répondre)

Enfin, tu la vois arriver aux programmes télé. Bientôt la délivrance. Ton repas est froid depuis longtemps, tu as déjà cinq appels du boulot qui se demande où tu es, le soleil s’est caché derrière les nuages, tiens voilà la pluie, Gipsy tombe par terre, mais tu ne céderas pas. Elle, savourant sa victoire, est en train de lire le résumé quotidien de Star academy, il y a une magnifique photo de Nikos en train de sourire comme un merlan frit, toi tu meurs d’envie de l’attacher sur une chaise et de la forcer à regarder le 22/24, preuve que l’Homme moderne a quand même moins de sang-froid que le trappeur qui pouvait rester des mois entier à traquer un gnou dans la savane. Puis elle s’arrête sur la grille de rtl9, elle lit attentivement le descriptif du film de ce soir, les 7 ninjas au clair de lune.

Puis elle tourne la page, change de paysage. Tu penses que tes souffrances approchent de leur terme, mais elle semble passionnée par le temps qu’il va faire cette semaine à Helsinki et Nouakchott. Tu es prêt à bondir, enfin. Le temps semble s’écouler longtemps, les secondes durent une éternité. Le ciel commence à s’obscurcir. Sur la télé, la neige a envahi l’écran. Tu as un peu mal dans tes jambes. Ton téléphone portable vibre comme un poney qui sent l’écurie. Sur ta messagerie, trois messages de ton patron dont un pour te dire que tu es viré. Ta femme vient de t’envoyer un sms pour te dire que C 3heure du mat1 tu é ou si c komsa je rentre ché ma mer.

Alors que tu commences à vaciller sévère, elle se lève, pose son journal sur la table. Puis elle s’approche de toi et, dans un sourire nonchalant et purpurin, elle te dit: “Excusez-moi, vous avez un wapiti sur l’épaule.”

Disclosure: le 9 allait dans la troisième case à gauche

si j’existe, c’est d’être fané

Tuesday, September 26th, 2006

Je viens de changer le système d’antispam de ce blog donc si vous constatez des trucs bizarres, préviendez-moi, merci

(clique ici pour la bande son de cet article)

Donc, le top50, c’est un peu la catastrophe. Comment tu veux qu’un gens qui nourrit son blog de paroles de chansons s’en sorte avec de la philosophie genre J’veux qu’tout le monde bouge ses fesses, Qu’les femmes oublient leurs complexes, Façon sexe, oh ouais. Oui maintenant faut qu’ça bouge, Que tout le monde soit dans l’move, Façon sexe, oh ouais., voire Tenez-vous les hanches Faites comme les pingouins Faut que ça balance On se déhanche Ca fait du bien, franchement?

Heureusement, il reste de vrais artistes. Comme Pascal Obispo, qui gagne en nostalgie ce qu’il perd en cheveux et nous gratifie d’une chanson sobrement intitulée 1980, pour qu’on ne la confonde pas avec 1984. Pascal Obispo, un parolier de génie, un musicien de talent mais surtout, le maître incontesté dans un domaine où même Garou ne peut rivaliser: se faire inviter dans des tas d’émissions de télé. Des scientifiques ont calculé qu’à raison d’un apéro par passage télé, Obispo pourrait nourrir la population de l’Ouzbékistan pendant 107 ans, sauf Boroslav Chokomanov qui est allergique aux crevettes.

1980

C’est donc une chanson qui parle de 1980, période troublée .

Qu’est ce qu’on risque à passer pour des fous
La musique fera toujours de nous
Des rêveurs
Des rêveurs

1980, c’était une période de renouveau musical. Alors bon, les vieux de l’époque, pour qui la musique c’était les Rolling Stones et Bob Dylan, ils pouvaient pas comprendre autant de modernisme que Lio ou Balavoine.

Chacun
Son monde à part,

Bon, c’est vrai, y avait des fans de Polnareff mais aussi des qui écoutaient Iron Maiden et AC/DC, en 1980, mais ils avaient des cheveux longs et ils étaient un peu sales alors on leur parlait pas trop, même si en 1980, on était trop des fous dans la tête.

Son refuge et son échappatoire

Le Tour de France 1980 a été remporté par Joop Zoetemelk, le vainqueur du Tour avec le nom le plus rigolo depuis Louison Bobet.

Pour ailleurs,
Un monde meilleur,

Les gens de 1980 rêvaient d’un monde meilleur, à l’instar, des années après eux, d’Ilona Mitrecey.

{Refrain:}
C’était en 1980
Une génération qui n’attendait rien

Même pas le train, même pas le bus, même pas la candidature de Coluche aux présidentielles, Pascal Obispo, c’était la génération No Future, comme le prouve ce document d’époque.

1980, d’où je viens

Bon, on l’a déjà vu, Pascal Obispo est un poète. Quand il dit d’où je viens, ça ne veut pas dire qu’il a 26 ans (comme la vendeuse en éléctroménager Martina Hingis et une célèbre blogueuse)

Déjà en 1980

Pascal Obispo est un poète mais que ça ne le dispense pas de finir ses phrases, merci.

Sans illusion, et sans lendemain
1980, c’est pas la fin

Sans lendemain c’est pas la fin, on pourrait croire que ça veut rien dire. Ou alors que en 1980, ils ont décidé d’interdire les lendemains et qu’on est donc toujours le 7 janvier 80 depuis plus de 147000 heures, que Desproges est toujours vivant, que Chirac ne sera jamais président, que les babibouchettes passent encore à la télé, bref, que la vie est belle, même si on a quand même des coupes de cheveux ridicules. Mais en fait non, désolé, ça veut juste dire que dans la tête de Pascal Obispo, c’est toujours 1980, même s’il est un petit peu moins désillusioné dans sa tête, à cause qu’il sait que y a un futur, la semaine prochaine il passe chez Daniella Lumbroso.

Qu’importe ceux qui ont servi d’exemples,
Se rejoignent, se suivent et se ressemblent

Bon alors là, je sais pas trop de qui il parle. C’est facile, aussi, de lancer des accusations, comme ça, sans donner de noms. Bon, des exemples, en 1980, je pense que c’est pas Black Sabbath ni les Clash.

Les rêveurs
Les rêveurs

Les rêveurs, c’est peut-être une allusion à John Lennon qui, comme ses anciens potes, fait un peu de la merde en 1980.

Faut bien
Passer le temps,

Pour passer le temps, il a fini par se faire assasiner, John Lennon, par exemple.

Les couleurs qu’on porte et les courants,
Question d’heure,
Non, rien ne se meurt,

Il faut passer les couleurs qu’on porte, parce que on peut pas mettre des chemises à fleurs toute sa vie, ni être punk, de temps en temps faut se mettre au disco ou aux chemises de bûcheron. Et changer d’heure, tous les six mois.

{au Refrain, x2}

C’est pas la fin

C’est que le début, d’accord, d’accord.

Redevenir gris
1980

Parce qu’en 1980, Obispo avait encore des cheveux et, même s’ils étaient un peu gris, il a la nostalgie.

Gottftammtminemol

Monday, September 25th, 2006

(clique ici pour la bande son de cet article)

La Suisse est un pays chaleureux, ouvert, humaniste, qui chérit la liberté d’expression et dont l’armée est l’une des plus efficaces au monde.

Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

En 58 avant J.-C. van Damme, les Helvètes décident de quitter le Plateau suisse pour aller se construire des maisons dans le Sud de la France. Les historiens ne sont pas d’accord sur les raisons de cet exil. Certains pensent que les Helvètes voulaient fuir leurs cousins Germains, un peu trop envahissants, d’autres pensent qu’ils allaient chercher du boulot, d’autres prétendent qu’ils n’allaient en fait pas en exil mais au camping au Cap d’Agde, certains enfin prétendent qu’ils seraient partis un samedi soir, terrifiés par l’apparition hebdomadaire du barde Alain Morisod et de ses fidèles compagnons Jean-Marc Richard et Lolita Morena.
Quoi qu’il en soit, ils partirent sous la conduite de leur chef, Iveco. César ne l’entendait pas de cette oreille. Il était partisan d’une immigration choisie et expliqua aux gens que, faute des diplômes nécessaires, il allait leur rétamer la gueule sévère. ce qu’il fit du côté de Bibracte, en Bourgogne, où les Helvètes s’étaient arrêtés pour boire l’apéro et taper le carton.

César demanda aux Helvètes de bien vouloir rester chez eux et d’arrêter leurs conneries, maintenant, merci. Les Neuchâtelois demandèrent si ils pouvaient pas rester ici encore un peu, histoire de découvrir comment faisaient les gens du coin pour fabriquer du vin buvable, mais César resta inflexible.
Les Helvètes s’en retournèrent donc chez eux en maugréant que décidément, l’accueil n’est plus ce qu’il était dans ces pays, en plus c’est des sauvages, pas un qui parle celte, franchement, on est mieux chez soi. Sauf que Iveco leur avait conseillé de brûler leurs maisons avant de partir, ils étaient donc, comme on disait à l’époque, dans la merde jusqu’au cou. Ils furent obligé de dormir quelques temps à la belle étoile (mais comme ils étaient rentrés par le Jura, il pleuvait, d’où l’expression: il était un peu roillé, le gaillard, ou bien?).

Depuis, les Suisses n’osent plus trop sortir de chez eux, sauf les Valaisans qui vivent tous à l’étranger, à Genève, et restent prudents quand ils sont obligés de s’aventurer ailleurs, histoire de pas se faire remarquer, ce qui explique pourquoi l’équipe nationale de football refuse toujours de jouer ses huitièmes de finale de coupe du monde.

(La version officielle ici pour les gens d’outre-Doubs qui aimeraient se culturer)

et ça n’a rien à voir (je crois) mais un mail envoyé depuis ici est parti avec l’eau du spam avant que je ne pusse le lire, ce serait donc gentil de bien vouloir le renvoyer, merci

Aaaah

Friday, September 22nd, 2006

Y a pas long, donc, on a retrouvé Le Cri. Comme ça, sans plus d’explications, comme on retrouverait ses clés qui étaient tombées sous la commode.

Si y a pas eu explication, en fait, c’est que la vérité était inavouable.

Le Cri a pris quelques jours de vacances à Bienne (oui je sais, ça choque) et a eu un terrible accident de la circulation

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Toutes mes excuses à messieurs Munch et Muñoz Garcia (ainsi qu’à la madame de la photo, qui a dû beaucoup souffrir sur le moment (noch eine letzte letzte))

Hiérarchie, demain à Morges.

Thursday, September 21st, 2006

Au début de la Préhistoire, l’organisation sociale était plutôt simple. Chaque tribu avait un chef et des tas de pas chefs. Puis la démographie galopa comme un poney au petit matin, les populations grandirent comme le poney lorsqu’il devient cheval, bref, y aurait eu du monde au portillon si les portillons avaient existé.

Cela impliquait, d’une part, que l’ambiance était un peu tendue pendant les longs mois d’hiver, imagine, quatre mois entassés à 250 dans une caverne, pas de cartes, pas de soirées karaoké, rien à faire à part peindre des mammouths sur les murs et même pas l’espoir d’être nominé à la fin de la semaine, forcément, y a un moment où les blagues d’UuuhGruhur et les jérémiades de UhGrhhur commencent à te taper sur les nerfs sévère, mais là n’est pas l’objet de ce post.

Cela impliquait également et d’autre part que pendant les mois de pas hiver, y avait un peu trop de monde pour aller chasser le mammouth. Le grand chef UhGruhr décida alors de créer des groupes de travail: chasse au gros gibier, chasse au petit gibier, outillage, développement d’activités ludiques hivernales.
Puis il fallut subdiviser les groupes en sous-groupes. Malheureusement, UhGruhr constata une baisse de productivité du groupe “taillage de pointes de silex”, qui n’avait pas atteint ses objectifs au premier trimestre -10012. De plus, des voix s’élevaient au sein du clan pour dire que “ceux de danse tribale et peinture rupestre, c’est des planqués, ils foutent rien de leurs journées”.
UhGruhr décida alors de nommer des chefs de groupe, des sous-chefs de sous-groupes, des adjoints et des sous-commissions de surveillance.

Conscient que ces tâches étaient plutôt ingrates, qui voudrait passer son temps à peindre des rapports et à fabriquer des colliers en trombones quand il pourrait courir gracieusement derrière un troupeau d’aurochs?, UhGruhr nomma aux nouveaux postes des vieux de plus de 21 ans, des boiteux, des “se donne de la peine mais en a aussi beaucoup” et tous les gens qui font moins de bêtises quand ils surveillent que t’en fasse pas que quand ils viennent t’aider à chasser la belette cendrée ou à découvrir le feu.

Mais, contre toute attente, les hommes étaient fascinés par ces nouveaux postes. Ils passaient désormais le plus clair de leur temps à espérer une promotion, dire du mal de leur chef, se plaindre que le boulot était mieux avant leur promotion, se demander pourquoi c’est ce con d’UuhGrhuhur qui est devenu chef du groupe “inventions de trucs plus sympas que le mammouth séché pour le petit-déjeuner”, j’étais meilleur que lui, c’est moi qui ai eu l’idée de traire des mammouthes pour faire du beurre, bon ok ça a fait trois morts mais si ceux de “systèmes de protection divers” avaient inventé le casque, ça serait pas arrivé.

Or, à l’époque, les gouvernements étaient très instables. On pratiquait la démocratie directe: lorsque le chef était contesté, on lui mettait un grand coup de gourdin sur le crâne, on l’offrait en sacrifice au premier tigre à dents de sabre de passage puis on s’élisait démocratiquement à sa place, directement, sans attendre 2007. Cela s’appelait un putsch, à cause du bruit que fait le gourdin quand il entre en contact avec la tête. UhGruhr vit dans ce nouveau système social le moyen d’occuper un peu les gens et, ainsi, de continuer à cheffer tranquillos pendant quelques années: pendant qu’ils s’intriguaient parmi, ils oubliaient de revendiquer la chefferie.

Depuis, le système a un peu évolué puisque “mammouths et tradition” et “furets, ratons-laveurs, pangolins et autres animaux pas très bons mais bourrés de protéines” ont fusionné.

Courrier des lecteurs

Tuesday, September 19th, 2006

La jeune Jola me dit: “tu devrais te pencher sur l’analyse d’une chanson de Najoua Belyzel, par exemple “je ferme les yeux” (qui contient une référence au “Matriciel” qu’on sait même pas ce que c’est) ou encore la perle “rentrez aux usa“. Voilà, j’ai fait mon devoir. A+!”

Bon. Je vais t’avouer, je ne sais pas grand chose de cette Najouar Badézel. La première fois que j’ai entendu parler d’elle, ma télé me disait : “Le nouveau single de Najdaf Babybel, enfin dans les bacs”. Je déteste quand ma télé me parle comme ça. Je veux dire, s’il est nouveau, ça veut dire que y en a eu un ancien, s’il est enfin là, ça veut dire que l’ancien était super bien et moi, pauvre de moi, j’étais à cent lieues de m’imaginer, j’en étais encore à écouter le double live de Georges Brassens et Bruce Dickinson au zénith d’Helsinki alors que merde, ce que le monde attendait, c’était le nouveau CD de Baignoire Anisette, bref, me dis-je, puisque c’est comme ça, je zappe.

Sur Eurosport, y avait un match de foot que j’avais jamais vu. Bastia-Châteauroux. Eurosport, c’est une chaîne interdite aux suicidaires.

Bref. Le truc des USA, c’est tellement premier degré que à côté, t’as l’impression que Christine Bravo est une philosophe. Et le truc du matriciel, c’est tellement incompréhensible que à côté, t’as l’impression que Noir Désir écrit en français. Je veux dire, “je m’adresse au matriciel”, j’ai du mal à saisir. Faut dire que c’est juste au moment des matrices que j’ai compris que non, les maths, c’était pas pour moi. On avait un prof, il était tout petit et tout barbu et il nous expliquait que y avait n colonnes et que en multipliant des trucs par des machins on obtenait un résultat et grâce à ça la science avait fait des tas de progrès, sans le matriciel, pas de fusées, pas de tondeuses à chinchilla. Il me foutait un peu la trouille. On aurait dit un nain de jardin sous acide. En plus, il s’appelait Ralf. Donc s’adresser au matriciel, je sais pas ce que ça veut dire, mais c’est un truc pas net.

Bref, parce que je sais que t’aimes pas les textes trop long, génération sms, tout ça, en plus t’as un pédalo à prendre, j’ai finalement choisi.

Gabriel
Gabriel, j’attends
Un peu de sentiments

Voilà. Des sentiments, c’est un thème peut-être un petit peu classique, mais au moins relativement compréhensible (enfin, ça dépend des sentiments. Par exemple, la peur des boîtes de conserve est un sentiment un peu idiot, mais les autres sont compréhensibles)(ok, ok, presque tous).

Que ton âme se jette à l’eau
Dans mon corps océan

Voilà, de la métaphore simple et efficace. Elle a le corps bleu, il fait très très froid. Ou alors, c’est une schtroumpfette.

Du zéphyr, du vent

Voilà, des métaphores, mais ça passe sur M6, donc on explique les mots compliqués. C’est bien, il faut toujours garder en tête qui est son public-cible. (Par contre, on sait pas tellement pourquoi elle dit ça, mais on ne peut pas tout avoir).

Tu mens comme un enfant

Donc Gabriel dit des trucs comme “C’est pas moi qui a mangé le gâteau au socolat, c’est à cause du zéphyr”.

Et tu fuis vers tout là-haut
Dès que ton ciel se fend

Il ment, il fuit: Gabriel a l’air d’un ange, mais c’est un mec, un vrai, un dur, un tatoué.

Es-tu fait pour lui
Es-tu fait pour moi
Je n’attends qu’un signe de toi
Si tu as le mal de lui
J’ai le mal de toi
Qu’il en soit ainsi mais dis-moi, dis-moi

Es-tu fait pour lui
ES-tu fait pour moi
Je n’attends qu’un signe de toi
Si tu as le mal de lui
J’ai le mal de toi
Dis-moi oh oh oh oh

Bon. Après avoir posé les personnages, Najoua pose le thème: il s’agit d’un vaudeville.

Gabriel
Mon roi
Mon ange en qui je crois

Donc Gabriel c’est son mec à elle tellement que même si il sait pas trop mentir, elle croit en lui, tellement elle croit tout c’qu’il dit, woho oui.

Si l’amour vient de là-haut
Sauras-tu faire un choix oh oh

Mais Gabriel est également amoureux de Jean-Baptiste, le voisin du neuvième, celui qui a une grande baignoire, oh oh.

Tu sais fuir
Tu meurs

Il sait fuir, il sait fuir, y a des moyens plus efficaces. Des moyens où tu échappes aux fleurs tous les dimanches et où tu peux continuer de faire des sudokus après.

La fièvre dans le sang
Moi je prie pour qu’à nouveau
Tu me reviennes à temps

Oh ben tu sais, je me ferais pas trop d’illusions, les morts, en général, ils sont pas tellement pressés de revenir.
Par contre, sa mort, au Gabriel, tu pourrais te dire que ça résoud totalement le problème du triangle équilatéral amoureux. Et ben même pas, elle continue de se poser des questions, la Najette Belizienne.

Es-tu fait pour lui
ES-tu fait pour moi
Je n’attends qu’un signe de toi
Si tu as le mal de lui
J’ai le mal de toi
Qu’il en soit ainsi mais dis-moi, dis-moi

Es-tu fait pour lui
Es-tu fait pour moi
Je n’attends qu’un signe de toi
Si tu as le mal de lui
J’ai le mal de toi, dis-moi

Ca, c’était le refrain, donc.

Gabriel

Tu brûles mon esprit
Ton amour étrangle ma vie

Gabriel, s’attend
A plus qu’un sentiment

Oui. Gabriel, de son vivant, c’était un peu un pénible, il veut deux sentiments minimum.

Qu’un plaisir brûle sa peau,
Les deux ailes en avant

Le plaisir qui brûle la peau, c’est un truc sexuel. Les deux ailes en avant, je sais pas, c’est peut-être un truc sexuel chez les moineaux, si quelqu’un a des renseignements, contacter la rédaction qui transmettra. Bref, Gabriel, un sentiment, il fait sa chochotte, deux sentiments, il se déshabille.

Es-tu fait pour lui
Es-tu fait pour moi

Es-tu fait pour lui
Es-tu fait pour moi

Gabriel…

On ne saura jamais, jamais, jamais, jamais.

On se console comme on peut

Monday, September 18th, 2006

Tu me connais, je suis un gars moderne. J’ai un blog, un myspace, une boule à neige et une DS. Pas la voiture, quand même, je suis pas moderne à ce point, mais la console de jeu.

Et, bien sûr, je joue aux jeux obligés pour être un gars moderne: Super Mario, Mario Kart, New Super Mario, Mario Tchoukball, Super Mario Rédacteur en chef, Mario Pétanque, Plombier Academy.

Et j’ai décidé de tester le jeu qui fait fureur: “Brain Training – Programme d’Entraînement Cérébral du Dr Kawashima – Quel âge a votre cerveau ?”

Je te livre ici mes premières impressions.

Premier jour: Pas terrible, ce jeu. D’ailleurs, l’écran est trop petit. Et puis je comprends rien à tous ces ordinateurs. Franchement, pour apprendre en s’amusant, rien ne vaut “Des chiffres et des lettres” ou “Questions pour un champion”. Ce Julien Lepers, quel homme cultivé, il est bien plus poli que ce docteur Kashiwa, là.

Deuxième jour: Ahaha je suis con, j’avais mis la cartouche à l’envers!

Troisième jour: Je sens que je progresse. Mon cerveau est grave en train de rajeunir. Hier, en rentrant du bureau, j’ai acheté le dernier le dernier album de Kyo.

Cinquième jour: Ptdr sa march tro pa se truk c nul looooooool ison naz ché nitedo komsi on pouvé se rajenir le servo lolll ptdrrrr

Septième jour: Le patron m’a confisqué ma DS à cause que je jouais au bureau. Je m’en fous, quand je serai vieux je serai riche et je rachèterai le bureau et je le mettrai à la porte, ce sera bien fait pour lui! Et puis j’achéterai toutes les consoles du monde comme ça je serai le plus intelligent et les copains ils seront bien embêtés. En attendant, j’espère que maman va pas trop me gronder parce que j’ai pas été très attentif au travail.

Onzième jour: Une furieuse envie d’acheter Pokémon et Animal Crossing me prend.

Treizième jour: Ce jeu n’est pas très intéressant et ne fonctionne pas tellement. Je préfère m’adonner à d’autres activités comme hurler pour qu’on me nourrisse, hurler pour qu’on me change, hurler pour voir si ça provoque une réaction, hurler pour le plaisir de hurler, hurler.

Comment, savate?

Sunday, September 17th, 2006

Tout le monde connaît la célèbre famille Schumacher: Michael, le joueur du FC Echichens, Joel, le Réalisateur, Scénariste, Producteur, Producteur exécutif, Costumier, Acteur américain, Harald, le catcheur et Ralf, le frère de l’autre. Mais moins connu est le funeste destin de Sean Schumacher.

Fils d’un cordonnier, Sean était mal chaussé. Alors que tous ses camarades arboraient de sémillantes chaussures de basketball munies d’une ravissante bande clignotante ou des soccolis fantaisie, le malheureux Sean était obligé d’aller par les rues flanqué d’horribles godasses même pas à la mode. A cette époque, la mode orthopédique jouissait d’une importance certaine, et le pauvre Sean était la risée de ses petits camarades (sauf d’un)(mais c’était un peu un con). Lorsqu’il demandait pourquoi il n’aurait pas le droit, lui aussi, à une paire de Doc Martens rehaussées fuchsias, car la mode avait changé depuis le début de l’histoire, son père lui disait que un jour, mon fils, tout ceci sera à toi et qui si tu commences à être bien chaussé, où va la tradition, c’est le début de l’anarchie, est-ce que tu pourrais me passer les patates s’il-te-plaît?, bref, c’était pas le pied. (son père lui disait aussi de boire beaucoup de café, car il trouvait le mocca sain, mais on s’éloigne totalement du sujet, je t’en prie)

Alors, Sean décida, en son fort intérieur (il s’était fabriqué un fort en cartons de grolles, à l’intérieur de sa chambre, pour déconner), qu’un jour il serait le roi de la chaussure. Pour s’entraîner, tous les matins, il faisait une série de pompes. Ce n’est pas tellement que ce métier le bottait, mais c’est qu’il voulait prendre sa revanche sur le destin et trouver chaussure à son pied chaque fois qu’il le désirerait.

Alors qu’il n’était encore qu’un étudiant en cordonnerie artistique, Sean Schumacher tomba éperdument amoureux d’Helge Würnsz, la ravissante fille d’un important fabricant de semelles orthopédique. “J’ai enfin”, inpetta le jeune homme, “trouvé chaussure à mon pied”. Las, quelque temps plus tard, la jeune fille tourna les talons et s’en fut avec un fabricant de ukulélé bulgare.

Sean était au plus bas. Il avait le moral dans les baskets. Il décida d’abandonner le monde du vêtement pédestre et partit vendre des chaussons aux pommes en Charentes, où il se maria et eut vingt-deux enfants, dont un est devenu trompettiste, mais pas les autres, merci.

Merci pour les cacahuètes

Friday, September 15th, 2006

Sinon, la sortie ciné de la semaine, à part le nouveau film de Michel Delpech, c’est “Thank you for Smoking”

C’est un film d’art et d’essai américain. Ca raconte l’histoire d’un type qui n’a pas de smoking et qui cherche à en emprunter un. (mais comme c’est américain, y a aussi une scène très drôle où une jolie fille croit qu’il a pété, mais en fait non)


– Foutrebleu, je n’ai plus rien à me mettre et je passe chez Delarue dans dix minutes pour parler de ma collection de lampes à souder du Moyen-Âge, que vais-je devenir?


– Te prêter un smoking? Ah non, le nôtre est en réparation depuis l’histoire avec le fourmilier.
– Par contre, on a une superbe statue de Goldorak du XIIe siècle, on veut bien te la prêter


– Non, je peux pas te prêter le mien, c’est ma maman qui me l’a tricoté et puis d’abord, t’as qu’à avoir tes affaires.


– T’as qu’à prendre le mien, je m’en sers plus tellement!


– Bonjour, si j’ai convoqué la presse aujourd’hui, c’est parce que j’ai trouvé un nouveau smoking, il est très beau, c’est Robert Duvall qui me l’a prêté, c’est un célèbre acteur, il a joué dans Newsies de Kenny Ortega!


– Bon, écoute, le petit cancéreux, t’es gentil, mais tu me laisses causer à monsieur Delarue, je vais lui raconter comment j’ai trouvé mon smoking, c’est plus intéressant que tes histoires de métatarses, là…
– Métastases…
– Non, pas une stase, un smoking, c’est Robert Duvall qui me l’a prêté, il est connu, il a joué dans l’invasion des profanateurs de Philip Kaufman!


– Vous avez vu mon smoking? Il est magnifique, c’est Robert Duvall qui me l’a prêté, c’est un grand acteur, il connaît Tom Cruise
– Par contre, tu as fait une tache de hareng, là.
KAMOULOX