Archive for April, 2011

Tu l’as dit, Buffy

Friday, April 29th, 2011

La pétulante Pétronille et le volubile Odieux Connard m’ont fait découvrir l’existence (parce que nous, les vieux, on n’y connaît rien à toute cette musique de jeunes) de « En transe… ylvanie »*, premier single extrait du nouveau spectacle musical (LOL) de Kamel Ouali (LOL) écrit par Adrien Gallo des BB Brunes (LOL) et mis en musique par Axel Bauer (LOL) : « Dracula » (LOL). Pour te donner une échelle de grandeur, disons que le seul moyen de faire plus consternant, ce serait « Le premier extrait du diaporama 3D de Zaz et Pascal Obispo sur le tripoux du Rouergue ».

Mais si Kamel Ouali s’attaque à la vie du comte, ce n’est pas un hasard : les vampires fascinent. Tu mets deux vampires dans un roman pour ados tout mou, ça devient un carton. C’est comme ça. Je suis d’ailleurs étonné qu’on n’exploite pas plus le filon, dès qu’un truc peine à trouver son audience, Carré Viiip, FC Vaduz, film d’art et d’essai suédois, hop, deux vampires et tout va mieux.

Mais pourquoi les vampires fascinent-ils autant ? Les scientifiques se perdent en conjectures.

C’est parce qu’ils boivent du sang : Mouais. Un bon filet de boeuf, ça se mange saignant (avec de la purée), sinon c’est du gâchis, et personne n’a jamais pensé à faire de comédie musicale sur un type qui commande un steak au restaurant. (L’esprit de Jean-Marie Bigard m’est apparu en songe et m’a dicté cette blague, je vous la livre telle quelle : « Moi, j’ai un pote, le gars, il se tape des boudins, et ben je peux te dire que ça a rien de fascinant, connard »)

C’est à cause de la jeunesse éternelle : Tu parles d’une connerie. Les boutons, les remps trop relou qui te laissent pas aller à la boum de bestah (oui, quand tu es éternellement jeune, tu parles forcément le jeune de douze générations différentes, un peu comme les ados des films français), c’est vraiment pas super bath. En plus, Edward, le héros de la saga « Twilight était fermé de l’intérieur », il a la jeunesse éternelle et il est encore au lycée ? Il serait pas un peu stupide ?

C’est à cause des dents : Cet argument se tient, mais seulement si tu es dentiste.

C’est parce qu’ils vivent la nuit : les mecs qui nettoient les McDo aussi vivent la nuit, j’en fais pas tout une saga.

Oui mais en plus ils portent des capes : Ça, d’accord, c’est classe. Mais ça doit se trouver dans une bonne caperie.

Ils viennent de Transylvanie, une région extrêmement envoûtante : le CF Gloria Bistrita évolue précisément en Transylvanie, pas très loin de chez le fameux comte Dracula, et franchement, je serais pas capable de te citer un seul de ses joueurs.

Ils se glissent dans ta chambre la nuit, ils mordent, ça a un côté sensuel : Un bichon fait exactement la même chose et il n’y a rien de moins sensuel qu’un bichon.

Les vampires sont mi-hommes, mi-chauve-souris (et re-mi-homme derrière) : Oui alors pardon mais si je devais être mi-animal, je choisirais un truc genre bonobo, loutre, coati, faisan, wombat, caracal, quelque chose d’un peu prestigieux, et avec une vie classe, pas une bestiole qui dort la tête en bas dans des granges et se fait bouffer par mon chat en laissant bêtement ses boyaux traîner sous mes pieds.

C’est parce qu’ils sont mystérieux : Oui mais alors là non, s’il faut se passionner pour tout ce qui est mystérieux, on n’en a pas fini. Laurent Romejko, par exemple, il est super mystérieux. Est-ce que je regarde des Chiffres et des Lettres pour autant ? Non ! ils ont changé l’horaire au mépris des besoins des honnêtes travailleurs.

C’est parce qu’ils détestent l’ail : Ça, éventuellement, ça peut être possible. Si tu as une famille un peu portée sur l’assaisonnement, et qu’après chaque gigot, on doit décréter une zone d’exclusion de 5 mètres autour de toi pendant une bonne semaine, malgré ton ingestion quotidienne de trois tubes dentifrice, c’est possible que tu rêves de dire « Papa, maman, je vous présente Fulberto, par contre je vous préviens, c’est un vampire, on va pas pouvoir rester manger, rapport à l’ail, il nous invite dans un endroit super classe, mais on sera de retour tôt, il ne faut pas vous ronger les sangs ».

C’est parce qu’ils sont morts-vivants et que c’est très fascinant : je comprends. Un jour on m’a offert des petites coupes à dessert, on m’a dit « c’est pour faire des chauds-froids ». On retrouve le même principe, le côté oxymoresque, l’opposition de chaleur. Ça m’a fasciné. Et puis ça fait de super cendriers.

Ils fascinent parce que le vampire contre-attaque : L’esprit de Laurent Ruquier m’est apparu en songe et m’a glissé cette excellente blague.

* Si toi aussi, chez toi, tu cherches à écrire des chansons cool pour Kamel Ouali, attention, « En transe… ylvanie », ce n’est pas un jeu de mots. « Moralité, il est mort alité, tout passe, tout casse, le joint, le cul lassent » ou « Et le désir s’accroît quand l’effet se recule », ce sont des jeux de mots. « C’est une pie qui voit une autre pie et lui dit « alors, on fait pie-pie ? » », c’est un jeu de mots consternant**. « En transe… ylvanie » ou « J’aime les pandas… lousie », c’est juste un moyen d’user sa touche … pour pouvoir en acheter une nouvelle.
** Tiens, un peu comme « Moi ? Parler du mariage royal ? Franchement, il y a bien plus intéressant comme sujet… de sa Majesté ! »

avec un grand A

Wednesday, April 27th, 2011

Aujourd’hui (bon ok en fait hier, mais je n’ai pas eu le temps de terminer mon article, j’avais les quinze ans des Pokémon à célébrer), l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl fête ses 25 ans. Bonne fête à tous les enfants à trois bras. Une catastrophe ne venant jamais seule, cette semaine, nous fêtons aussi les dix ans de l’arrivée de la télé-réalité en France et, par effet collatéral, en Suisse romande, toujours très inspirée par les avancées culturelles de sa voisine.

Penchons-nous donc sur cette décennie et sur les nombreux apports de la télé-réalité à notre société :

La télé-réalité de type classique, celle où il ne se passe absolument rien, type “Loft Story”, “Nice People” ou encore “l’île des mots fléchés”, a réconcilié avec l’ennui tout une génération d’employés de bureau, a prouvé que la vacuité pouvait être sympathique, mais surtout, a rappelé à tout une génération traumatisée par des années de bons sentiments télévisuels à quel point c’est bon de se moquer. Et c’est à mon avis dans cette voie qu’il faut chercher l’avenir de l’armée suisse : 15 semaines, 200 candidats, beaucoup de temps perdu, des répliques culte comme “qui c’est qu’a pété” ou “établissez un hérisson front ma main”, chaque vendredi, le public élimine les plus mauvais et à la fin, ceux qui n’ont pas été capables de se faire éliminer gagnent un grade.

La télé-réalité de type karaokesque, façon Nouvelle star ou X-Factor, qui n’est pas un remake de Fear factor avec des stars du X, comme je le croyais, parce que je ne regarde plus la télé pour enfin devenir un bobo et manger des pizzas cool, qui nous a donné beaucoup de grands noms de la chanson, comme Cyril Cinelu ou Myriam Abel et a fait naître bien des vocations, par exemple à un moment, j’ai eu envie de devenir orthophoniste.

La télé-réalité de type réinsertif, celle où on va rechercher des has-been pour en faire des ringards et inversement, comme dans “Sortez-moi de là je suis une célébrité”, est une excellente publicité pour le recyclage, surtout avec l’apparition de la télé-réalité bi-réinsertive, qui recycle des anciens participants d’autres émissions.

La télé-réalité de type agricole, comme “l’Amour est dans le pré” ou “la Ferme célébrité”, a fait énormément, plus même que FarmVille, pour la réhabilitation de l’agriculture, profession nécessaire, belle et mal considérée. Et puis, à titre personnel, en tant qu’habitant plus ou moins récurrent de localités où l’on sent encore un secteur primaire bien présent, voir toutes ces exploitations sans que jamais l’odeur du champ fraîchement puriné ne vienne nous titiller les narines, j’aime bien.

La télé-réalité de type aventurier, Koh-Lanta spéciale Vanuatu ou Pékin Express sur la route des Andes, nous a permis de relativiser toutes ces histoires de géographie, si futiles à l’heure de la mondialisation. C’est grâce à elle qu’aujourd’hui, enfin, on accepte l’idée d’un Paris-Dakar en Amérique du Sud ou de Gruyère français.
Mais la télé-réalité de type aventurier a d’autres atouts. Elle nous familiarise avec l’idée de manger des insectes, si utile à l’heure d’enfourcher son vélo pour avoir l’air écolo. Et, surtout, elle redonne de l’espoir à bien des réalisateurs amateur : oui, il est facile de faire complètement oublier aux téléspectateurs que oui, là, au milieu de rien, dans ce désert hostile où l’homme est face à lui-même, il y a douze caméramans, un preneur de son, de l’éclairage, des mètres de câble partout et le sandwich du deuxième assistant réalisateur que sa maman lui a fait.

La télé-réalité de type incompréhensible, illustrée par mon émission préférée du genre, Le Royaume, a prouvé à tous les organisateurs de soirées jeux que plus de 47 minutes d’explication des règles, c’était pas une bonne idée.

La télé-réalité de type culinaire, comme Un dîner presque parfait et Top chef, prouve à tous les amateurs de junk food que c’est très simple de cuisiner un bon petit plat avec des ingrédients du marché, les mains dans le dos, une enclume attachée aux gencives et un jury impitoyable qui te lance des pierres.

La télé-réalité de type coachons, émouvante ode au quart d’heure de gloire dont tout le monde peut aujourd’hui rêver, où l’on vient t’expliquer comment te relooker, faire ton ménage, repeindre ton plafond en échange d’un petit quart d’heure d’humiliation publique.

La télé-réalité de type meetique, avec d’audacieuses émissions comme “l’île de la tentation” où des amoureux transis peuvent se prouver la fidélité de leur engagement, avec d’émouvantes émissions comme “Next” qui illustrent à merveille qu’on ne voit bien qu’av

La télé-réalité de type helvétique, celle qui essaie de ne pas être voyeuse, mais d’apporter quelque chose au téléspectateur, comme “Y a pas pire conducteur” ou “5 de der”, et qui finit invariablement par être extrêmement chiante, car on peut bien faire de la télé-réalité sans renier nos valeurs ancestrales.

Et puis surtout, n’oublions pas l’apport capital de la télé-réalité sur l’économie : sans ses innombrables stars éphémères, les trois-quarts de la presse people seraient en faillite, et les 112 chaînes du câbles ne sauraient plus quels invités exclusifs convier à leurs passionnants débats sur l’avenir de la saucisse dans l’aligot.

J’ai décidé de m’aigrir

Wednesday, April 20th, 2011

Tout le monde le sait, la fin du monde est prévue pour le 21.12.2012. Et au vu des préliminaires, c’est mal parti pour une fin genre “On fait un bisou et on éteint la lumière”. On est nettement plus sur du “On éteint la lumière, on se montre nos côtés sombres et on zigouille tout le monde à la petite cuillère”.

Pour se protéger de la fin du monde, oublie, c’est foutu, c’est écrit dans les calendriers mayas, c’est te dire l’inéluctabilité du truc. Mais on peut un peu minimiser son impact émotionnel. En se dépêchant de tomber dans la misanthropie.

Et pour cela, l’homme moderne a un outil formidable : les réseaux sociaux. Si tu sais choisir convenablement tes amis, Facebook et Twitter sont un peu comme un métro à l’heure de pointe pour un télépathe : une incitation à dévorer en quatrième vitesse le best-seller « Osez… vivre en ermite ».

Mais pour la misanthropie comme pour la procrastination ou pour les sitcoms en live, le plus important est de bien choisir ses amis. Il faudra donc te munir d’un compte Facebook, d’un compte Twitter et des amis suivants :

le dragueur compulsif
L’équivalent virtuel du mec qui, dans les soirées, commence par scruter ostensiblement l’assemblée, les mains dans le dos, à la manière d’un éleveur bovin dans une foire aux bestiaux, à la recherche d’une personne sur qui balancer sauvagement son dévolu. Lui, il fait ça dans ta liste d’amis Facebook. Tout, pour lui, est sujet à l’interprétation graveleuse, au sous-entendu vaseux, au like libidineux. Il commencera par t’amuser, te fera un peu de peine s’il est du genre à manger à tous les râteaux, mais te confortera assez vite dans l’idée que le mâle de sexe masculin n’est guère fréquentable. Et, si ça se trouve, il parviendra à conclure avec Pernula, que tu couvrais pourtant de pokes depuis des mois.

le narcissique dépressif
Avec, avouons-le, un certain talent et une imagination sans bornes, il arrive à se plaindre de tout. Un vent de liberté souffle sur l’Afrique du Nord ? “Je vais devoir annuler mes vacances” Une centrale explose au Japon ? “Pff, je ne vais plus pouvoir manger de sushis”. Tu annonces, éploré, à la virtualité tout entière le décès de ton caniche nain ou de ton grand-père ? Il est le premier à commenter “Pff c’est comme moi, j’ai un rhume”

l’optimiste
Il est plutôt sympa, mais sa tendance à s’enthousiasmer pour un oui pour un non finit par te rappeler que… Bon, ok, c’est juste moi qui ai un problème sérieux avec les gens qui emploient plus de dix-sept points d’exclamation par phrase, suite à un terrible accident de ponctuation.

le mec au premier degré
Incapable de saisir la moindre ironie alors qu’il passe la moitié de ses journées sur Twitter, un réseau social principalement dédié aux jeux de mots sur les lapsus, les morts et les catastrophes naturelles, il est tout à fait capable de t’expliquer tes propres blagues. D’où hésitation entre laisser passer, en rajouter une couche ou t’abaisser au désormais condamné par toutes les instances compétentes “han mais c’est du deuxième degré”, d’où frustration, d’où aigreur, d’où misanthropie réussie.

le naïf
Parce que bon. La première fois que tu l’as vu cliquer sur “Incroyable, regardez ce qu’il a fait après avoir mangé un kougloff”, tu n’as rien dit. La deuxième fois (“Cauet raconte une super blague à un kougloff”), non plus. La troisième, “Cette fille nue mange tous ses vêtements en les confondant avec un kougloff”, toujours pas. Mais il t’invite huit fois par jour à deviner qui regarde le plus ton profil (en mangeant du kougloff) et ça commence à t’inquiéter, il est quand même maire de ta commune.

Eric Stauffer

le chat
A priori, il est plutôt sympa, même s’il publie des vidéos de chats et des jeux de mots, et joue à FarmVille. Mais le problème, c’est qu’il a des amis. Beaucoup. Qui ont l’air de penser qu’ils sont vraiment des chats. Et te donnent envie de faire du tennis.

le geek autoproclamé
Il adore internet, il connaît tous les mèmes, il sait même que ça ne s’écrit pas comme ça. Sa plus grande joie dans la vie c’est de t’avoir rickrollé, il utilise à dessein et sans sourciller des trucs bizarres comme haters gonna hate ou pathignon, il dit +1 quand il est d’accord avec quelqu’un, il appelle tous les blogueurs à la mode du moment par leur prénom, il a lu et applique à la lettre les 1512 articles intitulés « comment gagner des followers sur twitter » sans jamais se demander « pourquoi gagner des followers sur twitter ». Il retweete tout ce que dit @maitre_eolas, même s’il n’y a rien compris. Surtout s’il n’y a rien compris. Il se tient au courant de l’actualité pour pouvoir être le premier à faire des jeux de mots dessus, et ainsi, gloire suprême, être cité dans le premier article de 20minutes ou de melty qui parlera du hashtag cool de ces 20 dernières minutes. Il dit merci et bonsoir pas parce qu’il trouve ça dans le contexte, mais parce qu’il a lu que ça se faisait, un peu comme un type qui aurait appris par coeur tout Nadine de Rotschild mais se moucherait dans la nappe parce que c’est pas précisé qu’il ne faut pas le faire.
Un jour, il a fait une phrase complète entièrement de lui, sans rien copier sur personne. Depuis, il a très peur pour sa e-reputation.

le mec qui n’en manque pas une pour faire son auto-promo

Hari Sheldon Cooper

Monday, April 18th, 2011

La semaine dernière, l’Office fédéral de la statistique nous apprenait qu’en 2035, un quart de la population aurait plus de 65 ans.
Un chiffre qu’il est bon de connaître : cela nous laisse 24 ans pour tourner de nouveaux épisodes de l’inspecteur Derrick. Mais comment arrive-t-on à le déterminer ? Le calcul est compliqué, car il faut prendre en compte de nombreux facteurs.

Il y a :
23% de chances que rien de spécial ne se passe avant 2035.
11,4% de chances que d’ici 2028, la France tombe en faillite, que tous les retraités suisses n’en profitent pour acheter un bout de terrain pas cher quelque part entre le Var et l’Hérault et qu’ils y meurent de la terrible Canicule de 2029.
2,7% de chances que d’ici 2028, la France tombe en faillite, que tous les retraités suisses n’en profitent pour acheter un bout de terrain pas cher quelque part entre le Var et l’Hérault et que le Sud de la France adopte le Suisse allemand comme langue officielle en 2031.
0,00000000000001% de chances que la Suisse remporte le titre de championne du monde de football 2026 et que cela entraîne un baby-boom sans précédent.
0,000000000000000000000001% de chances que la fin du monde intervienne avant 2035.
0,00000000000000000000000000001% que les furets réduisent l’homme en esclavage en 2032.
3,7% de chances qu’une légère bévue dans la fabrication de préservatifs nervurés pour encore plus de sensations n’entraîne un baby-boom sans précédents.
14,8% de chances qu’après avoir totalement exploité le thème des étrangers, l’UDC décide de lancer une initiative contre les jeunes, qui terrorisent la population et sont bruyants, incitant une large partie de la population de moins de 38 ans à chercher refuge ailleurs (mais pas dans l’Hérault).
0,17% de chances qu’après avoir totalement exploité le thème des étrangers, l’UDC décide de lancer une initiative contre les vieux, improductifs et pas toujours polis, incitant une large partie de la population de plus de 67 ans à chercher refuge ailleurs.
37,2% que dans une émission spéciale retraités, Alain Morisod invite AC/DC, Motörhead, Judas Priest et Kiss, provoquant moult arrêts cardiaques dans son public traditionnel.
77% de chances que les chiffres sus-mentionnés soient erronés à plus de 77%
17,3 ratons-laveurs

Donnez-moi une truite arc-en-ciel, je n’en veux pas.

Tuesday, April 5th, 2011

Chaque année, à pareille époque, le Paléo dévoile sa programmation. Chaque année, à pareille époque, la Suisse est à deux doigts d’un nouveau Sonderbund: d’un côté ceux qui trouvent, comme l’an dernier et les seize précédents que “Ohlala comment elle est nulle la programmation cette année et puis de toutes façons moi j’y vais jamais”, de l’autre ceux qui glapissent de joie mais qui n’auront pas de billets parce qu’ils auront justement besoin d’éternuer pendant les 23 secondes entre l’ouverture de la billetterie et le moment où c’est guichet fermé. Et qui seront un peu frustrés de découvrir que les premiers cités ont obtenu une invitation parce que le président de leur choeur mixte connaît un mec qui est le cousin d’un des plus gros sponsors et qu’ils vont y aller juste pour l’apéro parce que bon sinon ils y vont jamais, c’est trop un truc de bobos qui s’en foutent de la musique.

La particularité du Paléo, c’est d’être un festival très éclectique, avec une programmation un peu pour tous les goûts, ce qui lui reprochent ses détracteurs qui aimeraient que la programmation soit faite exprès pour eux, comme au festival de la Chaise Musicale qu’ils organisent, sauf que Queen of the stone age c’était trop cher alors on a fait venir les Eskalopps, un groupe très prometteur et plein d’énergie qui s’est formé la semaine passée et cherche encore un batteur, avis aux intéressés. Par exemple, cette année, tu as le choix entre la soirée The Strokes / PJ Harvey et la soirée Eddy Mitchell / Camélia Jordana. Mais, qui sait, ces hasards de calendriers peuvent déboucher sur de belles rencontres et peut-être même sur de futures collaborations ?

Dans l’optique d’un éventuel duo Cali – Zaz, j’ai pris la liberté d’écrire les paroles de leur future chanson. Et justement, ça s’appelle Liberté.

La liberté, c’est quand on est libre,
Que dans nos coeurs l’espoir vibre,
De lendemains sans entraves,
Comme des enfants hors de la cave.

[Refrain]
La liberté, c’est bien
Et la guerre, c’est pas bien
Les oiseaux c’est bien joli
Sauf les vautours qui sont moins jolis

Si tu es contre la liberté,
On est vraiment trop dégoûtés,
Parce que nous, on est pour,
Ça nous remplit de joie et d’amour.

[Refrain]
La liberté, c’est bien
Et la guerre, c’est pas bien
Être en prison, c’est nul,
Avec sursis, c’est moins nul

Trop de gens sont enchaînés
Comme des oiseaux malmenés
Par le chasseur tragique
Qui ne pense qu’à gagner du fric.

[Refrain]
La liberté, c’est bien
Et la guerre, c’est pas bien
Le chômage, c’est pas bien
Le travail, c’est pas bien
(attention y a un piège
on est tellement espièges)

Si tu es pour la liberté,
Comme on serait pour l’été,
On est trop comme toi,
Dansons, dansons, pendant des mois.

[Refrain]
La liberté, c’est bien
Et la guerre, c’est pas bien
L’amour c’est encore mieux
La mort c’est bien moins mieux

1, 2, 3 Mickey, Donald et moi

Saturday, April 2nd, 2011

Quand l’humain a inventé les chiffres et les nombres, il a commencé par ne pas en faire grand chose. Puis il a décidé de trouver des applications pratiques, pour ne pas avoir appris à compter jusqu’à 147 pour rien.

En cette époque où la nature était hostile et les éléments déchaînés, les compétitions sportives étaient rares : si tu étais mauvais au 10’000 mètres haies, tu avais de toute façon fini depuis longtemps en croquettes pour tigre à dents de sabre.
Par une longue soirée d’hiver, un dénommé UhhGruhr inventa le loto. Cela permettait d’utiliser des chiffres jusque là sous-exploité, comme 47, 23, 68 et 76 et de s’occuper intelligemment. Or, il advint que l’on remarqua assez vite que les vainqueurs de ces compétitions acharnées exerçaient une étrange fascination sur leurs pairs. UUhHGruhr, 33 fois vainqueur du Super Loto, avait régulièrement droit aux meilleurs morceaux des mammouths, voire parfois aux meilleurs morceaux de ses pairs.

En cette époque fruste, ces perpétuelles quêtes de la chère et de la chair avaient, hélas !, bien plus d’influence que le bonheur de l’élévation spirituelle. C’est pourquoi les compétitions commencèrent à se multiplier. C’est à cette époque que fut par exemple inventé le football mais, comme le ballon n’existait pas encore, l’idée fit long feu.

Mais c’est dès la fin du XIXe siècle, époque où les Anglais, qui devaient quand même sacrément s’ennuyer, inventaient trois nouveaux sports par semaine, que les classements eurent leur heure de gloire. Aujourd’hui, ils sont partout, omniprésents, du concours de l’Eurovision des tenues à paillettes à l’élection de Miss Fromages du Nord, au point que si tu n’as jamais été 23e de quelque chose à 50 ans, tu as raté ta vie.

Il est, heureusement, des domaines où les classements n’ont pas droit de cité. Un exemple au hasard : la paix. Jamais on n’offrira de récompense au meilleur dans ce domaine-là, tant il n’est pas compatible avec l’idée même de compétition. Je ne sais même pas trop comment je suis arrivé à cette idée.
Ou la littérature. Comparer des styles, des techniques, des mondes différents et dire “Bon alors tertio Musso, deuxio Nothomb et primo Lévy”, c’est absurde.
Autre exemple plus récent, les blogs. D’une part parce que les blogueurs sont mus par l’envie de créer, par la passion de communiquer, par le besoin de s’exprimer, pas par l’envie d’être vingt-deuxièmes ou septante-quatrièmes, il y a des hôtels, pour ça. De l’autre, parce qu’un blog est un outil, et que comparer les utilisateurs d’un même outil est une idée idiote, qui ne viendrait à l’esprit de personne : “Meilleur utilisateur d’écrous, Fulgor Chompard, garagiste, devance Pulchérie Catachrèse, plombière et Matteo-Eudes Swanson, éleveur de Pokémon”. Ou encore : “Surprise lors de la remise des Oscars de presse-purées, où Fulgor Chompard, restaurateur, patron du premier bar à purées du monde, et Pulchérie Catachrèse, inventeur du hachetague #jemangeraisbiendelapuree, grandissimes favoris, ont été devancés par Matteo-Eudes Swanson, célèbre pour avoir assassiné sa femme au presse-purée”.

Tout ça pour te dire qu’un truc tel que :
CLASSEMENT MONDIAL WIKIO DES MEILLEURS BLOGUEURS SUISSES DE L’UNIVERS EN EXCLUSIVITE MONDIALE

1 Fattorius
2 Audouchoc
3 Le blog de Louis Lepioufle
4 Les chroniques d’Angélique
5 Juan-Carlos Hernandez – Stage Photographer (Jazz Music Dance Theater Live Instruments Performance)
6 Bon pour ton poil
7 Lyonel Kaufmann blogue…
8 Les chroniques numériques de Bernard Rappaz
9 tsr.ch – Info – Le carnet de route d’Yves Magat
10 Sarah babille
11 La marinière
12 Blogeek
13 funambul(in)e
14 ptite-boukinette
15 VictoriaMarchand.ch
16 Top Slurp avec Estèbe
17 tsr.ch – La chronique météo de Philippe Jea
18 Macbrains
19 Mille plateaux
20 InfGov’s Blog par Claude Super

Classement réalisé par Wikio

n’a strictement aucun sens.