Archive for June, 2004

ne refuse pas le perroquet

Tuesday, June 29th, 2004

Y a des trucs, un jour ils existaient pas. Mais maintenant, ils existent. Tout ça, c’est parce que quelqu’un les a inventés, ces trucs. Parce que si personne les avait inventés, ils n’existeraient toujours pas et ça, ce serait dommage, surtout pour ces trucs et pour l’inventeur de ce truc, aussi, parce que bon si il est un peu malin, il l’a vendu très cher et maintenant il a plein d’argent et il s’achète des tas de frappés à la banane, mais je suis en train de m’égarer en double file.

Le moment de dire “bref” est donc venu.

Bref.

Donc, y a des trucs, comme ça que on a tellement pris l’habitude de les employer que on sait plus du tout comment on vivait avant que ils existent. Genre le téléphone portable: avant son invention par Athangor Téléphoneportable le 12 juin 1846 à 21 heure 37, les gens qui disaient “un jour, on pourra porter son téléphone” se faisaient brûler sur le champ et sur le bûcher. Aujourd’hui, c’est les gens qui disent “han, t’façons les téléphones portables, c’est satan” qui se font bûchiser.

Mais c’était pareil pour, par exemple, le feu (mis à part que le bûcher a été inventé plus tard). Avant son invention, on s’en passait très bien. Cinq ans après, les gens qui perdaient leur briquet alors que tous les kiosques étaient fermés étaient immédiatement bannis de la tribu. Quand bien même les journaux de l’époque titraient régulièrement “des chercheurs pensent que le feu, çe donne le cancer des dents et des tas de maladies pas bien”

Et depuis l’époque du feu, ça a fait pareil avec plein de trucs. Par exemple les ordinateurs, genre. Mais aussi la télévision, le micro-onde, le chocolat, les endives, les chaussures, les canards en plastique et Amélie Poulain.

Si, si, Amélie Poulain. Parce que c’est vrai, avant Amélie Poulain, si vous disiez “han c’est cool, Yann Tiersen”, on vous répondait “ouais mais moi, en basket, je suis plus pour le Pérou que pour la Norvège”. Alors que maintenant, non seulement tout le monde sait qu’en fait Yann Tiersen est un trapéziste moldave, mais en plus, tout le monde a forcément déjà entendu la B.O. d’Amélie Poulain au moins une fois, dans une pub, une émission télé sur les trombones, le film du mariage de tata Josette, la cassette qu’on a fait pour l’anniversaire du cousin Helmut, un concert de Yann Tiersen, un film, un reportage sur l’abattage rituel des pingouins en Autriche.

Ou par exemple, un autre exemple: il fut un temps où l’homme n’avait pas encore découvert la chute. Le Rhin ne chutait pas, les reins non plus, et les blondes qui voyaient une peau de banane l’évitaient. Et il n’était point nécessaire de trouver une chute quand on arrivait au bout d’une histoire.

questionnage existentialiste

Monday, June 28th, 2004

Les blogs supplanterontils un jour les médias traditionnels?

Même si c’est dans très longtemps, j’veux dire…

Ouais ouais

Sunday, June 27th, 2004

Dimanche 20 juin
Le prince William fête ses 22 ans, même si en fait il ne les fête que le lendemain. (Heureusement que y a des irlandaises qui veillent à ce que j’écrive pas de bêtises) Ca ne m’intéresse quand même pas.

Lundi 21 juin
Pendant que des tas de pays fêtent la musique, la Suisse (qui a fêté la musique samedi, faudrait voir pour pas faire du bruit en semaine) se dit que finalement, le tennis, c’est plus intéressant que le foot.

Mardi 22 juin
Comme je sais pas trop quoi mettre, je cherche un insolite dans yahoo.

Mercredi 23 juin
L’Art perd l’un de ses plus grands noms: Rocco Siffredi (soit 4 cm de talent artistique par Fredi) met un terme à sa carrière

Jeudi 24 juin
La flamme olympique traverse Lausanne et Genève. Là, je pourrais faire une plaisanterie avec “y a pas l’feu au lac”, par exemple.

Vendredi 25 juin
J’ai, trois fois hellas, promis de ne pas me gausser en cas de défaite française. C’est con, j’aurais pu faire un montage super trop bien fait.
(si vous aimez les montages super trop bien faits, votez pour moi)

Samedi 26 juin
Mon coeur se brise: Britney Spears se fiance.

Gallinacés d’essais

Saturday, June 26th, 2004

La poule est un animal sympathique et jovial, qui a inspiré les plus grands: Henri IV, Christophe Colomb, Manu Larcenet.

La poule est un animal dont on a longtemps clamé la stupidité. Pourtant, la poule est à l’origine de nombreuses questions existentielles fondamentales: est-ce l’oeuf ou la poule qui a découvert le théorème de la gravitation universelle? Est-ce qu’un kilo de plumes est plus lourd qu’un kilo de plomb? Comment faire tenir un oeuf à la coque dans son estomac? Combien d’oeufs peut-on gober à jeun? Quelle est la capitale du Guatemala? Pourquoi les coqs n’ont pas de main? Ca roule, ma poule? Une poule sur un mur, qui picote du pain dur, picoti, picota? Quand les poules auront-elles des dents? Combien de poules peut-on tuer en une seule émission de télé-réalité ? Peut-on faire une omelette sans casser des oeufs et si non, combien? Pourquoi ne faut-il jamais taper “poule” dans la recherche images de google? Why did the chicken cross the road?

La poule est donc le berceau de nombreuses réflexions et la philosophie moderne lui doit énormément. Mais se retrouver dans une poule, c’est pas top. Surtout quand on est claustrophobe.

Je vous demande donc, poliment, de bien vouloir voter pour moi, afin que je puisse ressortir de cette poule la tête haute.

Torsion n’est pas raison

Thursday, June 24th, 2004

La journée avait été longue et ennuyante comme un Titanic au ciné. Il faisait froid comme un frigo avec le réglage de la température en panne.
Le train est arrivé sans crier gare, en faisant siffler ses roues comme des roues.
J’étais nerveux comme un gecko, mais heureux comme un impala.
Elle est arrivée, belle comme un Pays-Bas – République Tchèque. Pas très grande, mais pas petite non plus, mais pas moyenne du tout, un peu comme un blougou à rotation inversée. Ses yeux bleus comme une orange étincelaient comme des tractopelles.

barreaux et monteur de cochon

Wednesday, June 23rd, 2004

une cassette enregistrée qui traîne dans la voiture depuis six mois et qu’on connaît par coeur, y compris l’ordre des chansons et les trois premières mesures du morceau, parce qu’on avait oublié de peser sur stop
une télécommande rangée quelque part
la perceuse du voisin
des clés rangées quelque part
un t-shirt qu’on a reçu une fois à Noël mais qu’objectivement, on hésite même à porter pour dormir
une vis qui doit aller quelque part mais plus personne ne sait où
un raton laveur
un lot de divers trucs
un portemonnaie qui fait mal quand on s’asseoit dessus
des factures
une armoire qui grince

la critique de la raison pure est aisée, mais l’arrêt de bus est quand même loin

Tuesday, June 22nd, 2004

Tout le monde connaît Manu Kant, l’un des trois piliers de la philosophie avec Descartes, Platon et Florent Pagny.

Je voudrais aujourd’hui rendre hommage à une philosophe dont la démarche est par trop méconnue: Claudie Kant.

Dès son plus jeune âge, Claudie Kant se passionnit pour le cricket, la cuisine et les prolégomènes. Elle aimait aussi beaucoup la musique sacrée et les animaux, et c’est tout naturellement qu’elle nomma son chat Grégory I.

Comme son illustre homonyme, elle aurait pu devenir philosophe. Mais la vie d’ascète ne l’intéressait que peu, car elle était avide à sept heures, mais le reste du temps aussi. Et que on a beau dire, on a beau faire, mais philosophe, ça nourrit pas son homme et a fortiori sa femme non plus.

Claudie rêvait d’élever à son paroxysme le noble art philosophique, elle voulait devenir plus célèbre que BHL et Frederic Beigbeder réunis, elle rêvait de Thierry Ardisson, de Michel Drucker et de cafetières Moulinex.

Elle voulait devenir la Pascal Obispo de la philosophie moderne.

Mais las, malgré un brillant ouvrage intitulé “Prolégomènes de la maïeutique substantifique dans l’exégèse de la moutarde de Dijon et inversément”, salué par l’ensemble de la profession, ce qui ne fait d’ailleurs pas grand monde, elle ne devenut jamais une star du petit écran. Tf1 lui proposa d’intervenir dans une émission spéciale de sans aucun doute. Elle devait expliquer pourquoi cette jeunesse en mal de répères, abrutie par les jeux vidéos, se laissait ainsi aller à la violence, puis montrer ses nichons. Chose que son intégrité lui ordonna de refuser, car le cachet n’était pas assez élevé.

France 3 lui proposa un petit rôle dans “j’utilise fréquemment le mot nonobstant et c’est mon choix”, mais elle fut coupée au montage, après plusieurs phrases de plus de 5 mots consécutives.

La seule émission télé à lui proposer une place de chroniqueuse fut une émission musicale sur la tsr, où elle devut répondre aux questions sms de jeunes adolescents en mal de questionnements existentiels. Elle décidit d’abandonner après qu’on lui déclarut “kikoo T tro bonne toua tu C”

Dès lors, elle s’adonna aux plaisirs faciles, drogue, stupre, calendriers de rugbymen, pâtes à la carbonara et trombone à coulisse.

Elle se mit à courir les bars, à sprinter les bistrots, à marcher les estaminets, à trotter les auberges, à galoper les tavernes (faut me dire si ça devient lourd, hein), à déambuler les gargottes. Mais du fond de sa déchéance, le violon dingue de la philosophie venait toujours jouer des trémolos lancinants dans les circonvolutions cérébrales de sa mémoire avinée.

(les plus observateurs d’entre vous noteront que cette phrase ne veut rien dire)

Et souvent, aux alentours de 3 heures du matin, par là autour, on la peut retrouver dans quelque établissement brumeux des faubourgs enfumés de la banlieue de Gänsbrunnen, le regard torve et le pas alambiqué, se lançant dans l’une ou l’autre de ses flamboyantes diatribes, qui sont à l’origine d’une part importante mais méconnue de la philosophie moderne.
Citons par exemple son plus célèbre monologue: “tu vois, moi, jveux dire, hein, la maïeutique….Marcel, encore une bière, steplait…j’en étais où? Non mais tu vois les jeunes aujourd’hui, ils s’en foutent quoi… mais d’mon temps hein…j’veux dire…fait soif dans ce pays bordel…elle vient ste bière Marcel…je disais quoi?? ah oui…tu sais, moi, j’aurais pu faire une carrière dans la politique, hein, mais tu vois, les gars, tous des pourris…jte dis, tous des pourris…huhu..je t’ai parlé du prolégomène de la maïeutique, déjà?”

Hop Suisse

Monday, June 21st, 2004

Sanstitre.JPG

Le meilleur moyen de ne pas être ridicule pendant le match contre la France: être ridicule déjà avant.

la chronique anodine d’un futur-ex-accro à la nicotine

Sunday, June 20th, 2004

Lundi 14 juin
En Suisse, l’alcool qui rend fou est à nouveau légal, alors que l’herbe qui rend bête reste illégale.

Mardi 15 juin
Un vieux type meurt, ce qui est triste.
(J’en profite cependant pour faire un aparté: ça me touche beaucoup quand quelqu’un m’envoie une carte postale en japonais ou un article de yahoo. Mais si vous pouviez mettre une note explicative, avec?)

Mercredi 15 juin
En Angleterre, une star se fait assurer les poils du torse, mais on ne sait pas qui. (insérer ici le nom d’une star anglaise de ton choix(mais pas Lady Di)), probablement.

Jeudi 16 juin
La Suisse veut lutter contre le travail au noir. Le petit Romoric Fonjallaz est arrêté: sa grand-mère lui avait donné 5 francs pour acheter du beurre et des galettes.

Vendredi 17 juin
C’est Pascal Olmeta qui remporte la Ferme Célébrités. D’un côté, ça fait plaisir: c’est quand même le seul qui a cru jusqu’au bout qu’il était vraiment là pour nourrir des cochons et gagner des sous pour une bonne cause.
La mauvaise nouvelle du jour, c’est qu’il y aura une Ferme célébrités deux, avec d’autres has been. Marcel Desailly part favori.

Samedi 18 juin
L’Euro04 en est à sa moitié. Pour fêter ça, un match magnifique, République Tchèque-Pays-Bas, 3-2, même si les Hollandais gagnaient 0-2 après 19 minutes. C’est normal: les Tchèques, en blanc, étaient trop découverts.
Pendant ce temps là, la Lettonie fait match nul contre l’Allemagne, prouvant ainsi qu’elle est plus forte que prévu. Mais c’est normal: quand on est qualifié pour l’Euro, mauvais, l’est-on vraiment?

et le titre, alors?

Friday, June 18th, 2004

Quand on fait un reportage pour la télé, il y a toujours un gamin un peu idiot qui fait coucou dans l’image. C’est un des principes de base de la profession.
C’est pas toujours le même, hein, ils sont plusieurs dans le monde. Ils nichent près des rédactions, dès qu’un vidéojournaliste en sort ils le traquent et dès qu’il déploie son matériel, ils surgissent de nulle part, tels des busards malicieux, semblant apparaître comme un cavalier qui sort de l’ombre la nuit, sauf qu’ils font pas des z mais des v.

Quand on se balade avec sa grosse caméra sur une épaule, son gros trépied sur l’autre, y a aussi toujours des types qui crient “y a la télé”. Au début on trouve ça trop cool. Au début. Au bout d’un moment, on se demande pourquoi personne gueule “y a la boucherie” quand un type se promène avec des quartiers de viande sur l’épaule, “y a la plomberie” quand un type se promène avec ses plombages ou “y a les études” quand des gens ne font rien dans la rue.

Mais, quand on déploie son attirail filmatoire, y a aussi toujours un type qui vient demander “vous faites des photos? c’est pour quel journal?”

Est-ce que tout ces gens font partie d’une conspiration internationale visant à énerver les sympathiques vidéojournalistes afin qu’ils fassent des dépressions et évitent ainsi de faire des reportages prouvant l’existence des extra-terrestres?

[Note de bas de n’badenbillet] Je suis conscient que ce billet ne restera pas dans les anneaux et ne devrait faire rire que les plus vidéojournalistes d’entre vous, si d’aventure elles ne sont pas en train d’écrire des livres ou de tuer des vieux. (cela dit, les gens qui ont acheté le premier livre des gens qui ont peut-être ri à ce post ont aussi acheté du Djian et du Houellebecq, du coup je me dis que si les gens qui ont écrit ce livre qui plaît aux gens qui lisent Djian ont ri à mes conneries, y a un problème quelque part (quoique les chansons de Stephan Eicher, en fait, c’est marrant))
Les gens que ça ne fait pas rire, pour me faire pardonner, voici un lien.