Je ne sais pas si ça se sait, mais c’est bientôt la Saint-Valentin. Et parce qu’aimer, qu’on le veuille ou non, il ne faut pas se voiler la face, c’est quand même savoir sourire à une inconnue qui passe, j’ai décidé de m’intéresser à quelques une des plus belles chansons d’amour depuis l’invention de l’amour par les blogs de fille et de la tendresse par Michel Sardou.
Je vais t’aimer
Les paroles viennent de là.
A faire pâlir tous les Marquis de Sade,
Oui parce que bien sûr, on ne parle que de celui qui a fait carrière dans l’écriture et le boudoir, mais on oublie que marquis, c’est un truc qui se transmet de père en fils.
A faire rougir les putains de la rade,
Car, c’est bien connu, la putain de la rade est nettement moins rougissante que la putain des terres, car elle a l’habitude de la morsure du vent marin sur ses joues burinées.
A faire crier grâce à tous les échos,
Ce qui est assez simple, il suffit de crier un truc qui finit par grâce, genre “Essuie-grace” ou “patinage artistique”
A faire trembler les murs de Jéricho,
C’est encore plus simple, il suffit de jouer de la trompette.
Je vais t’aimer.
Je sais pas vous mais dis comme ça, je trouve que ça a l’air presque menaçant. Alors que normalement, c’est plutôt un truc qui fait plaisir. Bon c’est sûr, si t’as le vertige et qu’on te dit aimer c’est monter si haut, ou si on te promet de t’aimer comme un fou comme un soldat comme un loup comme un roi et que tu es allergique aux poils de loup, c’est embêtant, mais à la base, normalement, c’est plutôt un truc cool de se faire aimer. Alors que là, je sais pas, je trouve ça limite impérieux.
A faire flamber des enfers dans tes yeux,
A faire jurer tous les tonnerres de Dieu,
Il va tellement lui mettre la fièvre que le temps va se couvrir.
A faire dresser tes seins et tous les Saints,
Oh excellent le jeu de mot seins, saints, je crois que c’est la première fois que quelqu’un le fait, non ? Oui donc là aussi, c’est facile, suffit de baisser le chauffage et hop, les Saints se dressent pour aller voir ce qui se passe.
A faire prier et supplier nos mains,
Je vais t’aimer.
Prier pour que ça s’arrête ?
Je vais t’aimer
Comme on ne t’a jamais aimée.
Alors pour les jeunes qui nous lisent, il faut se méfier quand quelqu’un vous dit ça. C’est pas forcément bien. Comme on ne t’a jamais aimée, ça veut pas nécessairement dire mieux. Par exemple, je vois, mon voisin, si ça se trouve, il a dit “je vais t’aimer comme on ne t’a jamais aimée” à sa copine, sans préciser “non parce que moi, tu vas voir, c’est trop fun, le truc que je trouve cool c’est de taper sur mes femmes. Ouais pis je vis déjà avec quelqu’un, tu vas voir, c’est plus cool pour la lessive et la vaisselle.”
Je vais t’aimer
Plus loin que tes rêves ont imaginé.
Elle a toujours rêvé d’une lune de miel à Lunéville, mais lui préfère l’aimer depuis le Kamtchatka.
Je vais t’aimer. Je vais t’aimer.
En plus, normalement, on n’annonce pas tellement ça trois jours à l’avance, si ? “Bon là, pour le moment, je trouve que t’es une grosse cruche, excuse-moi de te le dire, mais t’inquiète, demain, je vais t’aimer”
Je vais t’aimer
Comme personne n’a osé t’aimer.
De plus en plus sympa. “Comme t’es un peu grosse et conne, les autres mecs ils osaient pas trop te kiffer, t’as vu, mais moi j’ai peur de rien. Mais quand même, tu peux éteindre la lumière, là ?”
Je vais t’aimer
Comme j’aurais tellement aimé être aimé.
Je vais t’aimer. Je vais t’aimer.
Pour les jeunes qui nous lisent, c’est une manière classe de dire “Tu vas voir, je suis un super coup, pas comme cette conne de… comment elle s’appelait, déjà ? Non pas Solange, c’est toi Solange ! Quoi, non ? Ouais bon, ça peut arriver et de toutes façons je suis un meilleur coup que toi aussi”, ce qui est souvent assez mal vu en société.
A faire vieillir, à faire blanchir la nuit,
Ça c’est une métaphore super audacieuse pour dire “toute la nuit”
A faire brûler la lumière jusqu’au jour,
Ça c’est une métaphore super audacieuse pour dire “avec la lumière allumée”
A la passion et jusqu’à la folie,
Je vais t’aimer, je vais t’aimer d’amour.
Oui parce qu’aimer de beurre frais, par exemple, c’est idiot.
A faire cerner à faire fermer nos yeux,
A faire souffrir à faire mourir nos corps,
D’où le côté Marquis de Sade
A faire voler nos âmes aux septièmes cieux,
A se croire morts et faire l’amour encore,
– Oh merde, tu bouges plus, t’es morte ?
– Hein, non ? Pourquoi tu dis ça ? Oops, je crois que je me suis endormie…
– Lol, quelle blagueuse, c’était bien hein ? Je suis vraiment super. On recommence ?
– Non mais là je suis morte.
Je vais t’aimer.
J’ai envie de dire super.
Je vais t’aimer
Comme on ne t’a jamais aimée.
Je vais t’aimer
Plus loin que tes rêves ont imaginé.
Je vais t’aimer. Je vais t’aimer.
Ok, mais vite, alors.
Je vais t’aimer
Comme personne n’a osé t’aimer.
Je vais t’aimer
Comme j’aurai tellement aimé être aimé.
Je vais t’aimer. Je vais t’aimer.
C’est une chanson très belle et très profonde, oh oui, très profonde, comme on dit dans ces pétillantes chroniques sociétales qui passent en seconde partie de soirée sur RTL9 et savent si bien mettre en valeur les rares minutes de récréation dans le quotidien éprouvant des plombiers, livreurs de pizzas et autres réparateurs de photocopieuses.