Archive for the ‘déblogage’ Category

2007, c’était mieux avant

Tuesday, September 25th, 2012

Soudain, il y eut un terrible BUG, un bug collectif qui s’attaquait à nos mémoires : était-il vraiment possible que nous ayons, pas plus tard qu’en 2007, envoyé publiquement ce mot doux ridicule à cette fille rencontrée la veille, dont on ne se serait probablement pas rappelé le nom cinq ans plus tard à l’ère pré-facebookienne, et dont on ne se rappelait d’ailleurs plus trop pourquoi elle était dans nos amis jusqu’au fameux bug.

Heureusement, nous avions à notre disposition une DeLorean, la possibilité d’aller assez facilement revoir à quoi ça ressemblait, facebook, en 2007.

Séquence nostalgie, comme ils disaient à la télé, quand on regardait encore la télé les soirs où il n’y avait rien sur Internet.

En 2007, 2007 et demi, tu as débarqué la fleur aux dents sur ce “Facebook” dont ils parlaient sur les blogs spécialisés et parfois dans les journaux. C’était un peu comme Copains d’avant, mais en mieux, semblait-il, tu n’avais pas grand chose à faire ce jour-là alors tu t’es dit que tu allais essayer, pour voir. Poli, Facebook t’a suggéré d’ajouter des amis en allant regarder dans tes e-mails. Il t’a proposé plein de noms qui ne te disaient rien : ce jour-là, tu as découvert avec angoisse que tu avais plus de blogueurs que de gens de la “vraie vie” dans ton carnet d’adresse et avec satisfaction que tous ces blogueurs avaient des noms, des visages et tout ce genre de choses, alors tu les as demandé en amitié.

Puis tu as cherché des noms : anciens camarades de classe ou collègues de boulot, amis d’adolescence et même, dans un instant d’égarement, compagnons de galère obligatoire pour tous les mâles suisses entre 20 et 32 ans. Las : la vraie vie n’avait pas encore cédé. Elle allait y venir, malgré 221 743 articles intitulés “Facebook c’est fini” et autant de “Scandale, Facebook mange des bébés dauphins” sur les blogs spécialisés. Alors tu as ajouté des amis inconnus. Facebook te demandait comment tu les connaissais alors tu répondais n’importe quoi, c’était hilarant, enfin, sur le moment, enfin, peut-être pas tant que ça mais que veux-tu, c’était 2007, on n’avait encore un humour très fruste. Puis tu leur as lancé des moutons, tu as fait des quiz et des jeux pour savoir qui avait le plus gros cerveau et perdre un peu de temps, tu as poké des inconnues dans l’espoir secret de pécho et le plus étonnant, c’est quand ça a marché, et tu as rédigé des status en franglais parce qu’ils devaient commencer par is et que tu avais déjà fait toutes les blagues en is thme et is térique. Tu trouvais ça un peu dommage qu’on ne puisse pas commenter, par moments. Tu as exploré un peu plus les possibilités du truc et tu étais très fier que ton groupe “Je mange 35 fruits et légumes le dimanche pour être tranquille la semaine” ait plus de 200 membres. Puis tu as exploré un peu plus le truc et tu t’es rendu compte que “si toi ocii tuu èm paa léécol” en dénombrait 217 425. La vraie vie était arrivée pendant ce temps. Tu lui as dit salut ça va, elle a répondu et toi, tu as dit que deviens-tu et ça s’est arrêté là, même si elle regardait avec un air légèrement interloqué l’adolescent timide et le jeune homme vaguement sérieux qu’elle avait connu lancer des moutons tous azimuts. C’est à ce moment-là que tu as commencé à t’intéresser aux paramètres de confidentialité. Puis une nouvelle version de Facebook est arrivée et franchement, tu trouvais la précédente mieux.

Un soir maussade, sans doute un dimanche, tu t’es mis à rechercher tes ex, il y en a une qui était devenue mariée, bien fait et une autre qui était restée célibataire, bien fait (cinq ans plus tard, beau joueur, tu likes régulièrement des photos de Ramountcho, son petit deuxième). Puis une nouvelle version de Facebook est arrivée et franchement, tu trouvais la précédente mieux.
Entre-temps, c’était devenu le sujet de conversation de prédilection de la vraie vie, quand elle te racontait un truc elle ajoutait “tu le mettras pas sur Facebook lol”, elle te trouvait accro alors qu’elle venait de passer trois heures à prendre des tas de photos pour que le monde sache qu’elle était à un concert dont elle n’avait rien vu puisqu’elle était en train de prendre des photos. Puis ton prof de lutrin t’a demandé pour la première fois de l’ajouter à ses amis et là tu as craqué, tu as ouvert un deuxième compte au nom de ton lapin nain.

Puis une nouvelle version de Facebook est arrivée et franchement, tu trouvais la précédente mieux.

Puis un jour des mecs se sont mis à explorer une version de Facebook qui avait plusieurs mois, ce qui en faisait une version archaïque, ils y ont découvert des trucs qu’ils ne comprenaient pas alors dans le doute, ils ont dit que c’était dangereux et le monde entier s’est mis à courir dans tous les sens en hurlant et en sautant par la fenêtre et c’est ainsi que la fin du monde a débuté. Puis une nouvelle version de Facebook est arrivée et franchement, tu trouvais la précédente mieux.

Buzzter Keaton

Friday, September 16th, 2011

De toujours, l’internaute a rêvé d’être payé pour glander gérer sa communauté. Et de nombreuses régies proposent désormais de te transformer en panneau publicitaire pire que la caravane du tour de France monétiser tes espaces communautaires dans le respect de sa communauté, grâce à la publicité. Car cela prend beaucoup de temps et d’énergie, ça doit donc rapporter.

Et c’est vrai que dans le monde moderne, pratiquer une activité futile pour le simple plaisir est une hérésie digne de l’angélisme béat de dangereux communistes post-soixante-huitard, source de paupérisation et d’insécurité. Au moins.

Mais il y a d’autres activités tout aussi chronophages et prenantes que personne n’a jamais pris soin de monétiser, sans doute un moment de distraction des régies publicitaires.

Par exemple, tenez. Je passe quotidiennement deux heures dans ma voiture. Cela me demande du temps et de l’énergie. Je devrais donc pouvoir monétiser cette activité. Je pourrais, à chaque village traversé, crier : “Oh, que cette voiture est confortable ! Je l’ai achetée au garage Grognuz de Courchapoix ! Elle est super !” De même, et ce serait, même si ma modestie souffre de cet aveu, une idée absolument géniale, le klaxon pourrait très bien être remplacé par une publicité sonore pour une assurance-vie.

J’aime les balades. Je ne suis pas un randonneur de l’extrême, mais j’aime à me promener à travers bois à la recherche de l’air pur et du calme. Sauf que j’habite en zone urbaine, je ne peux pas me perdre dans l’immensité d’une chênaie séculaire sans que des douzaines d’autres chalands ne viennent s’y perdre itou. Or, au lieu d’avoir des semelles rayées comme vous et moi, je pourrais très bien porter des chaussures publicitaires, qui indiquent aux personnes venues troubler la quiétude des lieux à grands coups de jogging où trouver la meilleure bièrerie de la ville pour récupérer bien vite les calories bêtement perdues au cours de leurs louches activités.

Et je ne vois pas pourquoi, quand je sers un cake à mes invités, ce qui me prend du temps et de l’énergie, je ne leur servirais pas un “cake à la farine Migros, aux trois poivrons bio de l’épicerie du Coin en Bas à Droite et au saumon d’Ecosse, un pays où on peut se rendre facilement grâce aux voyages Cuany”

Autre piste à explorer. J’ai un péché mignon. Depuis toujours. J’aime dormir. J’y consacre énormément de temps et pas mal d’énergie. Or, il m’arrive parfois de pratiquer cette activité en binôme. Entrecouper mes ronflements (c’est un exemple, évidemment, je ne ronfle pas) par des slogans publicitaires pour des somnifères, des boules quiès ou easydivorce.ch serait une source de revenus non négligeable.

Ce billet n’est pas sponsorisé, mais il vous est gracieusement offert par les poêles en laiton.

Le cauchemar de Darwin (et les garçons)

Tuesday, March 6th, 2007

Si Loïc Le Meur, le plus grand de tous les blogueurs, le dit et le répète, ça doit être vrai: L’Internet est darwinien. La preuve que c’est vrai, c’est qu’il l’a dit deux fois à des journalistes et que pas un n’a moufté.

Bon. Mais qu’est-ce que ça veut dire, au juste, être darwinien?

Avant Charles Darwin, la nature, c’était plutôt facile. Dieu avait débarqué, créé le monde en 6 jours chrono, picolé le septième jour et était devenu le premier chômeur de l’histoire à partir du huitième.
Puis Darwin (1809-1882) est arrivé, sans se presser, il est parti en vacances en Amérique du Sud, notamment aux Galapagos. Il gardera de ce voyage un amour pour la flûte de Pan, dont, curieusement, les biographies officielles ne parleront pas. Mais c’est en observant les tortues qu’il imaginera la théorie de l’évolution des espèces. En gros, au début, les premières tortues avaient pas tellement de carapace, mais elle se faisaient manger par des cerfs. Certaines tortues se mirent alors à avoir une carapace. Leurs copines se moquaient d’elles, au début. Sauf que les tortues carapacées se faisaient nettement moins manger. Et donc avaient nettement plus d’occasions de pratiquer des activités qui requièrent d’être vivant comme la course à pieds, le squash, la recherche de nourriture, bref, toutes les activités chères aux tortues. Dont la reproduction. Et donc, elles transmettaient leurs gènes. Et leurs gamins avaient des carapaces. Et ça marche pour toutes les espèces, le koala, l’ocelot, l’echidné et même le pingouin. Plus le papa le papa le papa pingouin se reproduit, plus il transmet ses gènes aux générations futures. Pour ça, il faut qu’il vive longtemps. Et qu’il préfère la bagatelle au scrabble.

De même que Sabelette évolue en Sablaireau au niveau 22, les tortues actuelles sont donc les descendantes de celles qui ont su, d’une part, s’adapter à leur milieu naturel et, d’autre part, convaincre d’autres tortues de coucher avec elles, ce qui est loin d’être évident quand tu te trimballes une énorme carapace sur le dos.

Ce qui explique, donc, que la plupart des espèces aujourd’hui vivantes aient deux passions, la survie et la reproduction. Les chromosomes des espèces suicidaires, chastes ou au régime ont depuis longtemps disparu dans l’atmosphère. Et qui prouve donc que l’espèce la plus évoluée et bien le bonobo, et non l’huître comme le prétendent certains.

Bon, mais revenons-en à notre mouton. Internet est-il darwinien? Retrouve-t-on les gènes des pages persos avec gifs animés dans le skyblog de Kevin du 25? (On notera d’ailleurs la chatoyance des pages persos. Etait-ce, comme c’est le cas chez les oiseaux, dans le but d’attirer la page perso femelle?) Le web2.0 est-il un Minitel qui a su s’adapter à son environnement? La prolifération de mails proposant du viagra s’expliquerait-elle par une volonté du web de se reproduire frénétiquement pour assurer la survie de l’espèce? Faut-il rapprocher le comportement du premier mammifère à s’être dit “non bon, finalement, on était mieux dans l’eau, sont tous fous sur terre, je retourne chez ma mère” de celui du blogueur influent qui décide de fermer ses commentaires parce que y a plein de vilains qui sont pas d’accord avec lui?

Si ça se trouve, Le Meur pense simplement que l’Internet est fabriqué à Darwin, en Australie.

la vie est une truite

Wednesday, January 17th, 2007

Lectrice, lecteur, tu as peut-être appris que je m’étais inscrit à un concours de celui qui a le plus gros blog. Même qu’avec tes conneries, y a bien des chances que j’aille en finale à Roman-sur-Misère, avec d’autres grands noms de la littérature2.0.

Et là, j’apprends qu’ils vont sortir un bouquin avec des vraies pages et des extraits des dix blogs finalistes.

Alors, autant te le dire tout de suite, ça va faire un flop, leur truc. Un flic et une prof d’allemand dans le même bouquin, ça peut pas marcher, par exemple, sauf à la limite dans un ouvrage sur le masochisme.
Pareil, comment tu veux mettre côte à côte des romans pour enfants en pdf avec un roman sombre inspiré par l’univers de mr Matsumoto lui-même, sans que ça donne un genre de pdf sombre pour motos?

Comme j’aimerais bien qu’ils en vendent des millions, histoire de devenir riche et célèbre, mais surtout riche, et de m’acheter un chalet à Gstaad et un forfait fiscal à Monaco, je me dis que l’idée, ça pourrait être de mettre tous ces extraits de littérature moderne que même Bernard Werber en serait jaloux dans un grand mixer, de bien laisser mijoter à feu doux et de faire une sorte de mélange, mais sans trop de grumeaux quand même.

Ca donnerait un truc du genre:

Lancinante douleur. Sempiternel diktat qui crible ma peau de lézardes pernicieuses. Plus rien. Nuit écarlate dans l’antichambre vaseuse d’un harmonica glauque. Connasse. Je repeins docilement l’alambiquée torture qui vacille dans les alvéoles écervelées d’un psyché étriqué.
Alors, hein, bon, vous me connaissez, les filles, je suis pas du genre à me laisser faire alors j’ai sorti ma carte de crédit et j’ai foncé m’acheter un épilateur trop trop joli en soldes, ihihihihihi

(Et ça s’appellerait privée de poil)

ah mais j’avais pas mis de titre, c’est pour ça que le post était pas drôle!

Thursday, December 21st, 2006

2350760464.01._SS500_SCLZZZZZZZ_V34539966_.jpg Comme environ la moitié de la blogosphère, je voudrais non pas te traiter d’asshole, mais te parler du fameux livre Albert Camus et la Chambre des Secrets, écrit par le célèbre auteur du blog d’un nain fermier, qu’on ne présente plus, ou alors seulement si on rencontre des amis mais qu’ils ne se connaissent pas, là, oui, on les présente, on fait “Nadine, Roger, le nain fermier, le nain fermier, Nadine, Roger, ouais non je sais il est de petite taille et il habite même pas à Paris, mais sinon il est sympa, il a écrit un livre et il connait personnellement un ami à Jean-Pierre Foucault alors bon, quand même, c’est un peu la classe de vous le présenter, et sinon, comment ça va, vous avez des nouvelles de Laurent Broomhead?”, mais sinon on ne le présente plus.

On retrouve dans ce livre toute la verve et l’émotion qui ont fait le succès du blog. J’ai été ému aux larmes à la lecture des mésaventures de Grouik, le cochon de lait. Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire certains passages, notamment celui où l’auteur découvre à quel point il est difficile de sortir les fumiers quand on mesure 62 centimètres sans talonettes.

Sinon, la passage où Albert Camus découvre que ses vrais parents sont morts assassinés par Lord Voldemort et décide, pour se venger, d’écrire La Peste est pas mal non plus, mais moins.

Pour résumer, j’ai vraiment envie de dire: à ne pas manquer! sauf le train.

(et merci KaLy pour la couverture)(et toutes mes excuses au vrai auteur du vrai bouquin, qu’on ne présente plus)

tout travail mérite salière

Monday, November 6th, 2006

Bloguer, ça prend du temps. Il faut faire semblant d’avoir des trucs à dire, les dire, répondre aux commentaires, aller lâcher quelques commentaires de ci de là histoire d’exister, photographier son chaton, bref, c’est du boulot.

Or, il y a bien des gens qui sont payés pour jouer au ping-pong, pour agiter les bras comme des andouilles le soir au milieu de la route ou pour dresser des PONEYS, y a donc pas de raison pour que bloguer ne nourrisse pas son homme. Ou sa femme. Et comme disait souvent Lao-Tseu, si les gens, ça les dérange pas de t’acheter du vide, y a pas de raisons pour que tu leur en vendes pas.

Le moyen le plus simple, c’est de barder son écran de pub façon tf1 un soir de champion’s league. Mais tu perds vite des lecteurs parce que t’es obligé d’interdire l’accès aux épileptiques.
Tu peux aussi lancer une souscription. Mais ça marche trois jours, après les gens oublient de te payer, ces ingrats, faut le leur rappeler régulièrement et au bout d’un moment, t’as un peu l’impression d’être en train de jouer de la guitare dans les couloirs du métro alors que personne ne sait ce qu’est devenu Harlem de la Starac.
L’autre moyen à la mode, c’est de publier un livre, on attend d’ailleurs avec impatience la sortie de Moa é mé pot de Kevin du 25, qui comprendra quelques textes inédits. Mais le problème, c’est que faut trouver des gens pour l’acheter.

Il faut donc trouver des moyens alternatifs de rentabiliser le blogging, sinon notre pays perdra ses forces vives et on sera obligé d’importer des blogs polonais de mauvaise qualité.

Voici donc quelques pistes, mais je vous invite à en explorer d’autres (attention toutefois à ne pas explorer de pistes noires dans votre moniteur)
– organiser un service de rencontre entre vos fidèles lecteurs (mais ça marche moyen)
– rendre payant l’accès aux photos de chatons
– fabriquer discrètement des questionnaires dont vos amis blogueurs sont si friands et y insérer tout aussi discrètement des questions genre “sur une échelle de 1 à 10, pouvez-vous me dire, monsieur, si vous préférez les petits pois ou Pascal Sevran”. Vous pourrez ensuite les revendre discrètement aux instituts de sondage qui ne seront plus obligés d’engager des jeunes gens un peu nuls pour leur enquête sur le bénévolat en milieu urbain
– vendre aux enchères le stylo avec lequel vous jouiiez si prestement tout en réfléchissant à la tournure qu’allait prendre votre célèbre note sur la belote basque
– vendre aux enchères des bracelets brésiliens
– demander 1 franc du comm lâché, parce que un commenting de qualité, c’est des heures de boulot (rabais de 10% à partir de 50 comms/mois)

Voilà. La prochaine fois, je vous expliquerai comment gagner votre vie si votre hobby n’est pas le blogging, mais le macraming.

Switzerland: ten points

Friday, October 27th, 2006

Tu n’es pas sans savoir que la planète se réchauffe comme pizza en micro-onde et que si on ne fait rien, elle va carboniser et c’est cancérigène.
Mais il y a des gestes simples que tout le monde peut faire, chez lui. Bon ok, ça ne sauvera pas tellement la planète, mais ça te donnera bonne conscience, quand Pujadas viendra t’expliquer que le pôle Nord a fondu et que Brigitte Bardot s’est noyée en essayant de sauver un bébé phoque, tu pourras dire ah ben c’est pas ma faute.

Or, il y a un endroit qui brasse suffisamment de vent pour alimenter une ville de 23000 habitants en électricité, sauver quelques vieux d’une mort certaine et mon pc de sa lente agonie: La blogosphère.
Et pour optimiser les résultats, rien de tel qu’un bon vieux classement de blogs. Cela permet à la blogosphère de tourner à plein régime et sans aucune déperdition d’énergie vers l’extérieur. En plus, classer des trucs permet d’occuper un stagiaire plus efficacement qu’une partie de démineur.

Pour créer un classement de blogs, tout d’abord, il faut des critères. Fumeux, si possible. Le tout premier classement à prendre en compte non seulement le ranking technorati, mais aussi l’api externe de conversion, la durée des visites divisées par le nombre de photos de chatons, le tour de poitrine, le nombre de commentaires totalement inutiles, la vitesse d’un escargot de Borgogne au triple galop, le tout divisé par 12. Puis tu prends les dix mêmes que d’habitude, tu mélanges un peu et tu publies ton classement.

Mais c’est là que ça se corse. Il faut que ton classement fasse du buzz. (Le buzz, c’est un mot de blogueurs, ça veut dire le bruit que fait maya l’abeille quand elle est énervée.) Si tout le monde trouve ton classement génial et merveilleux, on va en parler deux jours puis passer à autre chose. Le plus important n’est donc pas qui figure dans ton classement, mais qui n’y figure pas. Lao Tseu le disait souvent, si tu veux que ça trackback sévère, il faut bien réfléchir à qui tu oublies. Avec des oublis savamment dosés, tu peux générer 117203 fois plus de lignes inutiles qu’avec un questionnaire sur la pratique du macramé.

***

raph: non mais il me faut une chute
Encarta® Réponses Instantanées: Pourquoi voulez-vous une chute ? Vous pensez que cela va réellement changer quelque chose ?
raph: en un sens tu as raison
Encarta® Réponses Instantanées: Hmm. Je ne comprends pas votre question, mais je vais chercher pour vous dans Encarta.

Diams et Kyo mangent des poneys de banlieue avec Ségolène Royal

Tuesday, June 6th, 2006

A l’approche de l’été, on fait le super régime miracle de Gaci pour être resplendissante cet été dans le nouveau bikini en vison, on planifie ses vacances au Tadjikistan, on se démerde pour laisser des tas de boulot au type qui va nous remplacer pendant les vacances et on demande au voisin s’il peut venir sortir les plantes et arroser le chien.

Mais bien des jeunes propriétaires de blog hésitent à partir de peur que leur protégé ne déperisse et que ses visiteurs n’aillent lâcher leurs coms ailleurs, ces sales ingrats.

Il est pourtant une solution aisée pour que votre blog se nourrisse seul et s’enrichisse de mille amusantes facéties pendant que vous vous fabriquerez de merveilleux souvenirs et des tas de coups de soleil dans un pays joli mais plein d’étrangers mais c’était quand même sympa, on a rencontré des belges au camping, ils reviennent là chaque année, il paraît que les prix ont vachement augmenté, et que vous ferez même des photos de coucher de soleil pour poster en septembre: adoptez des trolls.

Pour attirer le troll, c’est assez simple. Au début de le internet, le troll était, en gros, un gens qui semait la zizanie juste pour le plaisir. Aujourd’hui, avec la démocratisation d’internet et la pululation des forums et autres blogs, les gens se retrouvent entre gens qui pensent pareil et un troll, c’est juste un type qui pense autrement que vous et qui, ce con, le dit. Suffit donc d’émettre un avis tranché, ou même pas, sur un sujet polémique et d’attendre, le troll, par google alléché, finira bien par arriver et par amener ses copains. Vous pouvez bien sûr, pour accélérer un peu le processus, aller sur son terrain de jeu et y semer quelques miettes (soit en jouant vous-même le troll, soit en vous faisant passer pour un des siens, c’est selon)

Attention, choisissez comme il faut votre piège. Si vous voulez que votre troll s’exprime en sms, critiquez diams ou saez. Si vous préférez qu’il parle avec de vrais mots, parlez politique. Ne vous inquiétez pas, quelle que soit la forme choisie, ce qu’il dira n’aura pas forcément de sens. Pas grave. Ca fait partie de son charme.

Très vite, il vous sortira ses arguments favoris: “faut vraiment avoir du temps à perdre pour ainsi critiquer” (“fo vréman avoir du tan a perdr pour kritiké komsa mdrrrrrr”) ou “tu critiques, mais es-tu seulement capable de faire mieux?” (“tus kritik mé t pa kapabl de fer mie lollllllll”) Contrairement à l’ancien troll, le nouveau ne vous traitera pas forcément de nazi. Par contre, il vous menacera de procès.

Tout ça pour dire que M Pokora, c’est rien qu’un communiste, que les mac c’est un peu nul et que le foot, c’est pour les décérebrés sauf l’équipe de France, qui est très rigolote.

si je dirigeais le bistrot du coin

Friday, April 28th, 2006

Le vénérable Loïc Le Meur, blogueur traditionnel le plus influent du Monde, propose aux journalistes d’écrire plus souvent comme s’ils prenaient un café avec leurs lecteurs. [lien]

Dont acte.

Berne, le 27 avril 2006 – de notre correspondant
Dites, vous savez pas la dernière? Il paraît que le Joseph Deiss, il démissionne du Conseil Fédéral. C’est un copain qui connaît bien un des meilleurs amis de la belle-soeur de la cousine de sa femme qui me l’a dit… ah, sa femme, la Babette, ça a l’air d’être une sacrée bonne femme celle-là Ohohohohoh. Marcel, là même chose… Bon, mais en tous cas, le Joseph, il aurait dit, il paraît, “je pars parce que tout va bien”. Non mais quand même, il en a un sacré culot, ce gaillard, de dire que tout va bien parce que quand même, hein, c’est pas pour dire, mais de nos jours, quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, hein, c’est pas que je sois raciste, mais quand même, avec tous ces étrangers, je dis pas, y en a qui sont sympas, par exemple la petite serveuse au bar à côté du Palais fédéral, elle serait dans mon lit, j’irais pas dans la baignoire ohohohohoh. Bon, mais en tous cas, ils vont être contents, au Conseil fédéral, parce que c’est quand même un dzo, tu sais comment on reconnaît les tas de fumier dans le canton de Fribourg? Ah tu la connaissais déjà? Bon Marcel, ça vient ou bien?

Ca, c’est donc la version café du commerce. Mais il existerait, évidemment, la version café des artistes

Paris – La finale de la coupe de France de football opposera l’OM au PSG. De toutes façons, moi, le foot, je comprends pas comment on peut s’intéresser à ça, onze barbares qui courent après un ballon, vraiment…

Et la version tea-room

La petite Cindy a changé sa coupe de cheveux, ça lui va bien, elle avait un drôle de genre avec ses tresses. Mais j’espère quand même que c’est le Christophe qui va gagner, il a l’air sympa, il me rappelle un peu mon Jean-Maurice hihihihihi je vous ai pas raconté qu’il avait réussi son examen d’entrée à l’école de trompette? il a toujours été très doué, comme son papa, je pense qu’il ira loin, d’ailleurs il joue déjà dans la fanfare municipale, par contre le petit dernier m’a fait une bronchite, mais il faut dire que de nos jours, hein, avec toute cette pollution à cause de toutes leurs fusées, les gamins ils supportent plus rien, je vois, le fils de la voisine, l’an dernier, il avait été au camping avec ses copains et il a fait une allergie au soleil, tout ça c’est à cause de la couche d’ozone. Et vous, ça va? Et votre mari, toujours mort?

l’académie des neuf

Monday, April 10th, 2006

La semaine dernière, le monde entier (mais si, souviens-toi) s’est passionné pour les quinze blogueurs les plus leaders d’opinion de le internet (à l’exception peut-être de quelques planqués partis en Italie voir les vongoles à Denise et qui se sont passionnés pour des trucs plus futiles, comme l’adaptation italophone de un gars une fille – en gros c’est pareil sauf qu’ils s’engueulent avec les mains)

Pour la première fois et en exclusivité universelle du monde, voici la liste des neuf blogueurs les moins influents de la blogosphère:

Maurice Chicot
Fils de paysans vaudois, il déteste tout ce qui est gratuit parce que, dit-il, ils y mettent ce qu’ils veulent dans tous ces trucs gratuits. Sur son blog, il milite pour les smileys msn et les fonds d’écran avec des poneys galopants au soleil couchant.

Maurice Chompard
Rédacteur du premier blog entièrement consacré à l’épisode 12 de la première saison de l’inspecteur Derrick, qui attire de nombreux visiteurs du monde entier, sa mère et sa voisine, madame Gomez.

Mauricette Fruchaux
Elle est dans cette liste pour pas qu’on vienne râler que y a que des mecs dans la liste. Elle aime beaucoup le macramé, les pieds de porc à la mexicaine et Ségolène Royal.

Maurice Crochard
Son blog est constitué de quelques articles de fond (une fois tous les six mois) et de nombreux repérages qu’il fait (21 fois par jour) au cours de ses pérégrinations dans la blogosphère. Il est malheureusement persuadé que la blogosphère, c’est Maurice Chompard et Jean-Esteban Crochard, son jeune frère qui possède un skyblog sur lequel il poste des poèmes épiques de M. Pokora.

Maurice Le Kerouadec
Il adore parler de politique, même si c’est un sujet qu’il ne connaît absolument pas, de kite-surf, de téléphones portables et poster des photos de lui avec ses amis. Il est l’auteur du premier livre qu’il a fallu traduire de francais en francais. Ca ne le dérange pas, il est persuadé d’être américain.

Maître Mauricio
Il aime à s’engager pour défendre la cyberveuve et l’e-orphelin. On lui doit, notamment, une très célèbre lettre qui demandait que Maurice Chompard ait librement accès à l’épisode 13, aussi.

Maurice Fuchardon
Le blog de cuisine de ce jeune célibataire contient des idées de recettes originales comme les pâtes à l’eau, les bâtonnets de poisson et le tupperware flambé.

Maurice Gonorrhé
Ce blogueur voue une passion sans bornes aux paniers en osier

Maurice Clapochard
Maurice Clapochard tient un blog où il établit les preuves du compot mondial co-initié par les extra-terrestres, Kyo, les poneys, une fourchette et Jean-Pierre Francois. Il est très peu visité, ce qui prouve bien qu’on cherche en haut lieu à étouffer ses propos.