Posts Tagged ‘poésie’

Hue, go!

Wednesday, July 26th, 2006

Toujours soucieux d�élever le débat citoyen, le blog bon pour ton poil vous propose aujourd�hui des éléments de réponse à une vraie question trop souvent éludée:

Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !

Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ;
L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n’avaient plus qu’un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !

On s’entretient de vous parfois dans les veillées.
Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
Mêle encor quelque temps vos noms d’ombre couverts
Aux rires, aux refrains, aux récits d’aventures,
Aux baisers qu’on dérobe à vos belles futures,
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

On demande : – Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? –
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l’eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli.

Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L’un n’a-t-il pas sa barque et l’autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l’orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur coeur !

Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l’étroit cimetière où l’écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s’effeuille à l’automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l’angle d’un vieux pont !

Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!

Environ cinq.

Je vis dans une coque de noix

Wednesday, November 16th, 2005

Continuons avec le rock’n’roll, le pur, le dur, mais avec une terrible nouvelle: Kyo se sépare. Aux dernières nouvelles, il semblerait que Ben se lance dans une carrière en solo de boucher-charpentier. Mais ses compères ne vont pas abandonner la musique pour autant: privés de leur cas, ils vont démarrer dans le rap.

En exclusivité universelle du monde, les paroles de leur premier tube (un tube de pastilles pour le mal de tête), une chanson qui parle d’amour, de liberté, de révolte et de poneys:

L’amour c’est bien (Paroles et musique: Kyo sans son k)

L’amour c’est trop bien
C’est plus beau qu’un sapin
L’amour c’est trop fort
Des fois ça fait du bien dans le corps
Mais des fois, l’amour c’est fini
Et ça c’est triste comme
Quand tu collectionnes les stickers Panini
Et il t’en manque un, en plus c’est en automne
Mais c’est bien aussi la liberté
C’est fort comme du thé
Je sais une fois j’en ai bu
Et ma maman elle m’a pas vu.

Drame en un acte

Wednesday, June 11th, 2003

Acte I, scène 1


Un jeune homme, au physique agréable de loin par temps de brouillard, dort dans une tenue qu’il va falloir modifier si Hollywood rachète les droits, c’est normal, c’est l’été, il fait une tiaffe mon pauvre ami.


Au loin, un téléphone sonne sans respect aucun pour le sommeil du malheureux.


Le téléphone


Drelin drelin drelin drelin drelin drelin


Le jeune homme voix légèrement endormie


Qui me réveille ainsi, quel est-donc ce gredin


Qui ne respecte point le sommeil du matin


Et c’est qu’il insiste, ce malfaisant faquin.


Il décroche


La voix dans le téléphone, pour plus de simplicité appelons la Josette d’une voix de vendeuse par téléphone


Connaissez-vous monsieur la crème à l’abricot?


Le jeune homme, pour plus de simplicité appelons le X*


Je ne la connais point, mais n’en ai point besoin.


Josette


Je m’en vais vous prouver le contraire illico.


X


Rien à battre j’écoute pas et tagada tsoin tsoin


Josette


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, piqures de maringouins


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Et c’est pas évident d’trouver une rime en ria.


X


Fort bien mais peu m’en chaut, moi j’aime pas l’abricot.


Josette insistante


Mais si t’aimes ça j’te dis, ma couille mon coco


X désespéré


Que nenni allons bon, moi c’que j’aime c’est dormir,


Vous n’me convaincrez point, je l’affirme sans mentir


Cett’ crème miraculeuse, j’m’en tape comme d’l’an quarante.


Josette récitative


Nous la vendons deux francs, au lieu de 140.


Nous avons également, si je puis me permettre,


Un autre produit que je ne saurais o… omettre


Il s’agit d’un gel douche, garanti 22 ans


Qui est doux, qui sent bon, qui fait briller les dents.


X un tantinet agacé


Je m’en fiche, j’me lave pas, matnant tu m’lâches salope.


Josette récitante derechef


J’insiste mon bon monsieur, car comme dirait Esope,


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, chute de la libido


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Et c’est pas évident d’trouver une rime en ria.


Votre femme vous bénira, d’en avoir fait l’achat


X, célibataire endurci


J’en suis fort aise madame, maintenant j’ai d’autres chats,


à fouetter sur le champ, je m’en vais vous laisser.


Le chat fouetté sur le champ, indigné et avec un fort accent vaudois


Miaou


Josette, vaincue


Je vous souhaite une bonne journée.


 


Moralité


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, brûlures au chalumeau


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Tourista persistante de r’tour du Nigeria.


Glory glory allelujah, youpi youpi et tralala


J’ai quand même fini par pondre une rime en ria.


* nom connu de la rédaction