Archive for May, 2008

Dans les choux

Friday, May 30th, 2008

Parmi les phénomènes que les scientifiques ne parviennent toujours pas à expliquer, le plus effrayant est celui de la mode.
Imagine un peu. Des extraterrestres débarquent sur terre et tu essaies de leur expliquer calmement que le même poncho en velours peut être, en l’espace de deux ans, ridicule, übertendance puis totalement dépassé, sans la moindre modification de sa structure moléculaire (sauf qu’il était resté au fond de l’armoire et que oh c’est mignon, le chat s’en est servi comme couverture). Comment vas-tu t’y prendre (sachant qu’en plus ils ont sept bras et parlent un dialecte où poncho veut dire “excusez-moi madame, mais je pense que vous avez un fer à souder coincé entre les fanons”, d’où quiproquo amusant, mais gênant) ?

Si, en l’état actuel des connaissances, il est impossible d’expliquer pourquoi les gens s’intéressent à la mode, on peut vaguement comprendre pourquoi elles démarrent. En cherchant à qui profite le crime.
Prends les modes musicales, par exemple. Au début, tu as un groupe qui parvient à sortir de la masse grâce à son originalité (musicale ou capillaire). Puis 4232 clones apparaissent. Le chanteur du plus connu des clones meurt d’une overdose, le bassiste du deuxième plus connu des clones sort avec un mannequin, la presse spécialisée évoque la haine que se portent ces deux groupes pendant que celui du début sombre dans l’oubli. Des adolescents achètent des t-shirts et/ou s’évanouissent pendant les concerts. Bon. Mais pour tout ça, au début, il faut une major qui pousse le groupe puis un journaliste qui avait un quart de page à remplir et titre “la nouvelle folie joddlecore”.

Tu remarqueras d’ailleurs qu’il suffit souvent que quelqu’un, mais pas ta coiffeuse, plutôt quelqu’un dans ta télé, affirme qu’un truc est super à la mode pour qu’effectivement, il le devienne. Tu remarqueras que des millions de gens ont poussé le vice jusqu’à remplir des grilles de sudoku deux jours après le reportage de notre envoyé spécial “la nouvelle folie sudoku”. Tu remarqueras aussi que le reportage précède souvent de très peu l’apparition de tas de produits dérivés mais tu n’en tireras pas de déductions, merci, je trouve que tu as l’esprit un peu retors.

Bon. Mais il y a des modes qui n’ont apparemment aucune logique commerciale. Les modes de prénoms, par exemple. Tes copains entre 25 et 30 ans s’appellent tous Julien, tu rigoles dès que tu entends le nom Kevin et ton pote prof d’école primaire a 11 Matteo dans la même classe, pendant que tes copains qui viennent d’avoir un bébé trouvent ça chou et tellement original, les prénoms anciens.
Et dans 60 ans, tu entendras des gens dire Léa ? Mais c’est un prénom de vieille ça ! et s’entendre répondre Ah non mais ça revient à la mode, les prénoms désuets, d’ailleurs si c’est un garçon on l’appellera Lucas.

Donc, d’un côté, aucune explication logique au fait que tout le monde ait envie d’appeler son gosse pareil en même temps. Tu imagines, tu es dans la rue, ta fille est en train de jongler avec des bébés phoques, soudain elle s’approche un peu trop du trottoir, tu cries “reviens immédiatement, Jean-Edern” et là, 34 fillettes blondes reviennent immédiatement, n’est-ce pas terriblement problématique ? alors que si tu l’avais plutôt appelée Bernard-Henri, on n’en serait pas là aujourd’hui. Mais d’un autre côté, qui aurait intérêt à manipuler le gouvernement et la presse afin de pousser la population à appeler son fils Horst ?

Exactement. Les fabricants de bols souvenirs nous manipulent dans le but sournois d’écouler leurs stocks.

We Feet

Monday, May 26th, 2008

Il y a une époque, je sais pas si tu te souviens, les appareils électroménagers survivaient plus de trois semaines à leur garantie. Par exemple, moi, dans la vie, j’ai une très vieille télé. Tellement vieille que y a un temps, je la regardais, parce que dieu n’avait pas encore inventé msn. Tellement vieille que, tu vois, je peux pas l’abandonner comme ça, au bord d’une autoroute, pour la remplacer par un vulgaire écran plat, après tout ce qu’on a vécu ensemble (une soirée Shining, la coupe du monde 2002, Dream On avec le son tout bas pour pas qu’on me signale que non mais t’as pas cours demain?,…)

Du coup, tu comprendras bien qu’il m’est impossible de faire comme sur tous les blogs et de te parler de la wii-fit.

Du coup, j’ai été obligé, constatant que le canapé sis face à la dite télé commençait lentement mais sûrement à épouser la forme veloutée de mes fesses évanescentes, tandis qu’à l’inverse, mon ventre jadis jalousé commençait à trahir légèrement la tendresse que je porte aux boissons houblonneuses, de tester un truc archaïque, le fit sans wii.

Mais pas dans une salle de sport ni sur un terrain de squash, hein, faut pas déconner, c’est un blog respectable, ici, y a des enfants qui pourraient tomber dessus en plus. J’ai donc testé pour toi le Nordic Walking, mais sans bâtons. Un sport hype, vivifiant et on sait jamais, au cours de mes 12 heures de pc par jour, je pourrais croiser une fan de randonnée, les chances sont minces, mais tout de même, faut que je m’entraîne au cas où. Oui, en gros, j’ai été me promener, quoi.

Alors comme ça, ça n’a l’air de rien mais crois moi, ce n’est pas un sport sans dangers.

Au début, il fait beau, tu es plein d’entrain, d’espoir et de mp3. Tu arrives vers les petits panneaux jaunes, tu te dis 3 heures, ça a l’air faisable, je vais suivre plutôt celui-là .

Et tu commences à monter, plein d’entrain et de vigueur. L’air poudroie, les buses cacadent, les chevreuils chevrotent, tu es seul au monde, l’esprit libre et la jambe alerte.
Et tu montes encore.
Et encore.
Un coup d’oeil en contrebas, vers un panorama magnifique…
Et là , tu te rends compte que le panorama magnifique, c’est ton point de départ.
Plus petit qu’avant, certes, mais c’est ton point de départ.
Devant toi, la route a pas l’air de vouloir s’arrêter de grimper.
Et y a personne, bordel. Seul trouble l’inquiétant silence le cri déchirant d’un… ah non, c’est juste ton téléphone qui vient de sonner, tu viens de recevoir un sms, tu en profites pour constater que sur les 3 heures, il te reste environ 2 heures 48.

Tu repars, plein de crampes et d’entrain, parce que si tu mourais de fatigue ici, sûr que les secours se moqueraient en portant ta dépouille encore fumante. Tu es toujours seul au monde, ah non, tiens en fait y a des gens qui montent en voiture, ils sont rusés, j’aurais dû faire pareil. Mais tu tiens bon, tu t’accroches. Quand, au deuxième panneau jaune, tu te rends compte que tu as mis une demi-heure dans la vue aux poseurs de panneaux, tu commences à te ressentir léger et primesautier, surtout que tu es sorti de la forêt, il y a des gentianes et des autres fleurs, plutôt genre bleues.

Les mecs des panneaux décident de se venger de toi, d’abord en décidant de faire grève à une intersection pourtant tripartite, puis en racontant franchement n’importe quoi.

Tu commences à sentir le second souffle arriver, sauf qu’objectivement c’est plutôt le 4 ou 5ème, tu es à nouveau plein d’entrain et tu commences à imaginer un petit Moutier – Genève par les crêtes cet été. C’est à ce moment là que tu croises deux types, environ cinq fois ton âge, immédiatement suivis par deux sac à dos, environ cinq fois ton poids et qui n’ont absolument pas l’air (je parle des vieux, pas des sacs)(je crois que cette blague est interdite depuis environ 1922) essoufflé.

Et là, tu décides d’attendre qu’on construise un téléphérique pour redescendre.

Avant, tu riais

Thursday, May 22nd, 2008

Il y a trois films dont il est difficile de ne pas entendre causer en ce moment.
Bienvenue chez les Ch’tis, d’abord, qui vient de dépasser la barre des beaucoup de spectateurs, des tas de millions de gens se sont pressés au cinéma pour avoir la confirmation que oui, avec un peu de bonne volonté, il est possible de tenir pendant 108 minutes avec comme propos “dans le Nord, ils ont pas le même accent que dans le Sud”, vivement qu’un mec adapte la blague du fou qui repeint son plafond pour le grand écran.

Sex and the City, ensuite, qu’on ne peut pas traduire par Baise en Ville, adaptation probablement mauvaise d’une série qui a réussi à tenir dix ans avec comme propos “des fois, des femmes et des hommes ont des relations sexuelles”.

Et puis le nouvel Indiana Jones, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal.
Indiana est un archéologue retraité. Il se souvient du temps de sa splendeur passée en picolant dans des bars louches de la banlieue de Tegucigalpa. C’est là qu’il rencontre Cristal, qui finance ses études de strip-teaseuse en résolvant des équations à treize inconnues dans les pubs des environs. Indiana engage la conversation et propose à Cristal de venir chez lui regarder sa grosse collection d’objets antiques. Hélas, trois fois (au moins) hélas, la sémillante jeune fille souffre de terribles maux de tête. Qu’à cela ne tienne, se dit Indiana, toujours pragmatique sauf les premiers mardis du mois de 8 heures 30 à 9 heures 16, je vais lui acheter de l’aspirine. Mais où vas-tu trouver une pharmacie d’ouverte à cette heure-ci dans la banlieue de Tegucigalpa ?


Cette radio prouve que effectivement, Cristal souffre d’un sacré mal de tête.


– Excusez-moi, jeune homme, pourriez-vous me dire où trouver une pharmacie ?


Le pharmacien accepte d’ouvrir son échoppe, à condition qu’Indiana Jones le batte à feuille caillou ciseaux


Battu, Indy décide d’aller chercher une pharmacie à Tegucigalpa, en train


En chemin, il rencontre des tas de gens qui ont aussi mal à la tête et décident de le suivre.


Malheureusement, ils se perdent.


– Alors là, le mec il a fait ciseau et moi feuille…


Pour se détendre, Indiana Jones monte un petit spectacle d’ombres chinoises


Et il faut l’admettre, il est très fort.

Félin pour l’autre

Monday, May 19th, 2008

Comme il faut toujours répondre aux désirs de son lectorat, des photos de nichons, les origines des expressions avoir d’autres chats à fouetter, pas de quoi fouetter un chat, donner sa langue au chat, mettre le chat en rut devant les b½ufs et tu l’aimes ton chaton ? alors reprends-en une tranche

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi. Une période d’obscurantisme. Les blogs n’ont pas encore été inventés pour apporter paix, amour et connaissance aux peuples et, quand la conjoncture n’est plus ce qu’elle était, on préfère fustiger le premier bouc émissaire venu ou, en période de fièvre caprine, le premier koala émissaire venu.

Quand le prix de l’avoine augmente brusquement, le premier réflexe est donc de dire “C’est de la faute aux étrangers”. Mais le bon roi Fulgence XLVIII , qui a eu un terrible accident de labrador étant jeune, ne l’entend pas de cette oreille. En effet, c’est une période marquée par l’instabilité politique. Les frontières sont en constante évolution, les profs de géo en dépression nerveuse et les étrangers d’aujourd’hui pourraient très bien devenir les voisins de demain si on arrive à marier le petit et à empoisonner le grand. Fulgence XLVIII s’arrange donc pour faire courir le bruit dans la population que ce n’est pas la faute aux étrangers, mais aux chats. A l’époque, en effet, bien loin d’orner tes cartes postales de vacances, le chat est encore considéré comme créature maléfique. Voire famélique, la croquette de régime pour matou d’appartement ne sera d’ailleurs inventée que bien longtemps plus tard.

Chaque fois que la situation l’exige, flambée des prix, mauvaise récolte, nouvel impôt, épidémie, (et alors là, tu te dis que je vais glisser un truc un peu olé olé dans la liste, genre pour provoquer l’hilarité de par l’aspect saugrenu et inattendu de cet élément)(tu te trompes du tout au tout)(je ne suis pas si prévisible que ça)(je suis un peu vexé) concert de Michel Sardou, les bourreaux municipaux ont pour ordre de capturer quelques chats et de les fouetter jusqu’à ce que flagellation s’ensuive. Seulement, ces fiers artisans estiment que ces nouvelles tâches nuisent à la bonne image de leur corporation. Incapables de désobéir à un ordre royal, car ils ont le sens du devoir autant que l’amour du travail bien fait, ils renâclent tout de même, invoquent la surcharge de travail en cette période de crise ou tentent de minimiser les fautes reprochées aux vils félins.

Aujourd’hui, le fouet n’est plus guère employé qu’en cuisine et dans quelques salons SM branchés, où le chaton n’est que rarement admis, et les bourreaux ont tous perdu leur travail ; leur art séculaire a été sacrifié sur l’autel du politiquement correct et ils ont dû se reconvertir, ils sont désormais patrons ou organisateurs de concerts de Tokio Hotel, et très peu de gens fouettent leur chat, ou alors seulement s’il a fait un truc vraiment grave comme pisser sur le canapé ou organiser une soirée electro en l’absence de son maître. L’expression, par contre, est restée.

J’ai mangé que 4 légumes aujourd’hui, je me sens tout pâle

Friday, May 16th, 2008

Deux films plein de testostérone sortent en salle prochainement. Indiana Jones et JCVD.
Si toi aussi, chez toi, tu veux avoir l’air d’un survivor sans devoir passer par des situations terrifiantes et périlleuses comme traverser une fosse remplie de serpents ou écouter Arthur et Jean Dujardin se moquer de toi, il y a un moyen simple: l’hypocondrie.
En effet, la somatisation te permet, avec un peu d’entraînement, de guérir, dans la même semaine, de trois cancers, dont un du sein (ou de la prostate, si tu es une fille), d’un sida et d’une maladie non-répertoriée.

Alors, bien sûr, ça demande un peu d’entraînement. D’imagination. Il faut réussir à te convaincre que si tu es si fatigué, c’est à cause d’un grave problème sanguin, pas à cause de tes trois heures de sommeil de la veille.

Au début, tu auras peut-être le réflexe de foncer chez ton médecin. Surtout pas, malheureux. Les salles d’attente, c’est dangereux. Dans la salle d’attente, tu risques d’attraper une maladie contagieuse. Voire une dépression à force de relire des vieux Gala. Le mieux, c’est d’entretenir le doute. Tu sais que tu n’as rien, que tout ça c’est dans la tête, mais tout de même, si tu souffrais encore des séquelles de cette chute à vélo quand tu avais 5 ans ?

Heureusement, l’Argan moderne a un allié de choix. Fonce sur ton google, tape quelques symptômes et tu te verras conforté dans ta certitude de souffrir de mille maux. Tu finiras forcément, tôt ou tard, sur doctissimo, paradis de la somatisation où, pour ton mal de bras gauche, on te diagnostiquera bien vite une lèpre ou une gale.

N’hésite pas, non plus, à lire attentivement les posologies des médicaments que ton pharmacien t’aura délivrés. Avec un peu de bonne volonté, tu devrais très vite ressentir tous les effets secondaires décrits, même les très rares.

N’hésite pas à lire la presse de boulevard. Ainsi, entre deux éternuements de canard, une agréable promenade en forêt au bras d’une blonde pourra se transformer en expérience mystique. Alors que vous vous allongerez langoureusement pour tenter de capturer au lasso une fraise des bois égarée, tu sentiras une légère chatouille le long de la gambette puis, dans la foulée, les premiers effets de l’encéphalite à tiques et tu te diras que tiens, c’est bien la première fois que c’est toi qui a la migraine en de telles circonstances.

Au bout de quelques temps de cet entraînement, chaque édition du journal de la santé sera pour toi synonyme de vertiges, de sueurs froides et de tiens, j’ai pas un genre de boule, là ? ah non c’est un coude, pardon. Parfois, tout de même, tu trouveras ça un peu absurde, la vision qui commence à se brouiller après un reportage poignant et émouvant de 30 millions d’amis consacré au glaucome chez la truite saumonée, est-ce bien raisonnable ?

Paris, c’est une blonde

Friday, May 9th, 2008
Paris, c’est une blonde

L’âge de raisonJordy

Wednesday, May 7th, 2008

Pour un post original et décalé, tapez 1

Pour un post autosatisfait égocentrique pontifiant et bleu tapez 2

Pour un post sur la transsubstantiation autotélique et son rapport externe intrinsèque à l’immatérialité exogène en tant qu’élément contraignant de la dynamique des fluides non-newtoniens par rapport au plan de l’euclidien, mangez cinq fruits et légumes par jour

Pour un panda tapez 12

Pour les Forbans tape des mains allez tape des mains allez tape tape tape des mains

Pour un bouton qui ne sert à rien,

et pour fêter ça, les 24 premiers à me mailer leur vraie adresse postale gagnent une Carte Postale Moche.

We there dance all in round

Tuesday, May 6th, 2008

Entre l’Ascension, le 8 mai, férié en France pour commémorer la victoire de François Mitterrand en 1981 et le lundi de l’Entrecôte, pas férié en France pour commémorer la défaite de plein de vieux face à leur ventilateur, mais tout de même, le mois de mai est marqué par une succession de ponts. Alors qu’il n’existe que peu de chansons sur les tabourets, le pont a inspiré de nombreux grands noms de la musique. Yves Duteil et son fameux pont de bois, Francis Cabrel qui construit des ponts entre nous et le ciel, mais aussi un ancien groupe de rock aujourd’hui dissous dans la pop mielleuse, les Red Hot Chili Peppers.

Sometimes I feel
Like I don’t have a partner

Parfois j’ai l’impression de ne pas avoir de partenaire
Des fois, Anthony Kiedis, chanteur des Rouges Chauds Chili Poivres, a l’impression que sa meuf est en train de construire des ponts ailleurs.

Sometimes I feel
Like my only friend
Is the city I live in

Parfois j’ai l’impression que ma seule amie est la ville où je vis
Tout le monde est parti en week-end, alors il se sent très seul, vraiment très très seul.

The city of angels

La ville des anges
Los Angeles. Ou Angers.

Lonely as I am
Together we cry

Seul comme je suis, nous pleurons ensemble.
Il pleut dans son coeur comme il pleure sur la ville. Ca doit plutôt être Angers, en fait.

I drive on her streets
‘Cause she’s my companion

Je conduis dans ses rues, car elle est mon compagnon
Si, pour lui, l’amour c’est de conduire dans les rues, je comprends pourquoi sa partner est partie partnerer ailleurs.

I walk through her hills
‘Cause she knows who I am

Je marche à travers ses collines, car elle sait qui je suis
Oui pour marcher à travers les collines d’Angers, il faut qu’Angers te connaisse, sinon on te jette des pierres. Mais sinon, c’est chaleureux.

She sees my good deeds
And she kisses me windy

Elle voit mes bonnes actions, elle m’embrasse venteusement
Si toi aussi, chez toi, tu as envie de rendre ton ex-partner jalouse, évite de choisir la ville où tu vis comme objet de sa jalousie, ça devient vite scabreux.

I never worry
Now that is a lie

Je ne me fais jamais de soucis, maintenant c’est un mensonge
Là, il se rend compte que personne ne croira à son histoire d’amour passionnée avec Angers alors il avoue qu’il est en train de raconter n’importe quoi.

I don’t ever want to feel
Like I did that day

Je ne veux plus jamais me sentir comme je me suis senti ce jour-là
Il s’est senti super mal, ce jour-là.

Take me to the place I love
Take me all the way

Amène-moi à l’endroit que j’aime, amène-moi tout le long
Il décide d’aller à un endroit qu’il aime bien, à Angers, en taxi. La dernière fois, le chauffeur de taxi, un peu inquiété de voir son client parler à la ville, lui dire des mots d’amour, des mots de tous les jours, avait refusé de l’amener à destination. Il espère que cette mésaventure ne se reproduira pas.

It’s hard to believe
That there’s nobody out there
It’s hard to believe
That I’m all alone

C’est difficile de croire qu’il n’y a personne ici, c’est difficile de croire que je suis tout seul
Il ne se fera jamais au calme des rues les jours de pont

At least I have her love
The city she loves me
Lonely as I am
Together we cry

Au moins, j’ai son amour, la ville m’aime, seul comme je suis, ensemble nous pleurons.
Il est vraiment persuadé de vivre une belle et torride histoire d’amour avec sa ville, il a affirmé mentir au couplet précédent juste pour éloigner les messieurs avec la blouse blanche.

Refrain

Under the bridge downtown
Is where I drew some blood

Sous le pont au centre ville, c’est là où j’ai tiré du sang
Son endroit préféré à Angers, c’est le centre de don du sang, situé sous le pont au centre ville, parce qu’on lui donne toujours un sandwich après.

Under the bridge downtown
I could not get enough

Sous le pont, au centre-ville, je n’en avais jamais assez
Franchement, il aurait bien pris un deuxième sandwich

Under the bridge downtown
Forgot about my love

Sous le pont au centre-ville, j’ai oublié mon amour
En plus, l’infirmière qui s’occupe des prises de sang, sérieux, elle a qu’à ouvrir l’espace de ses bras pour tout reconstruire.

Under the bridge downtown
I gave my life away

Sous le pont au centre-ville, j’ai perdu ma vie
Par contre, Anthony, il est un peu chochotte, il est parti dans les pommes quand elle l’a piqué et il a cru mourir.

On y danse tout en rond

Monday, May 5th, 2008

Entre l’Ascension, le 8 mai, férié en France pour commémorer la victoire de François Mitterrand en 1981 et le lundi de l’Entrecôte, pas férié en France pour commémorer la défaite de plein de vieux face à leur ventilateur, mais tout de même, le mois de mai est marqué par une succession de ponts. Alors qu’il n’existe que peu de chansons sur les tabourets, le pont a inspiré de nombreux grands noms de la musique. Yves Duteil et son fameux pont de bois, les Red Hot Chili Peppers et leur fameux Under the Little Wooden Bridge, mais aussi Francis Cabrel qui, contrairement à Yves Duteil et aux Red Hot Chili Peppers, n’est pas décédé.

Je l’aime à mourir
Paroles et Musique: Francis Cabrel

Moi je n’étais rien
Et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits

Avant, il ne faisait pas grand chose de sa vie. Puis il a rencontré une fille. Depuis, il ne fait pas grand chose de sa vie alors elle lui demande, la nuit, d’aller engueuler le voisin technomane, étouffer le colloc ronfleur, éteindre l’allumeur de réverbères, enfin ce genre de choses, qu’elle puisse pioncer peinard et si il est sage, gentil, il a le droit de la regarder dormir.

Je l’aime à mourir

Lui bon, comme il la kiffe grave grave, il trouve que le deal est équilibré.

Vous pouvez détruire
Tout ce qu’il vous plaira
Elle n’a qu’à ouvrir
L’espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l’aime à mourir

Ouvrir l’espace de des bras, c’est la façon poétique de dire montrer ses nichons. Il est vraiment très très amoureux, au point d’en perdre un peu le discernement et pense qu’elle a la poitrine tellement jolie qu’il lui suffirait de l’agiter un peu pour reconstruire Bagdad et changer les piles de l’ampoule, ce qui, sans vouloir trop paraître négatif, n’est pas gagné.

Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier

Elel fait partie d’un groupuscule anarchiste qui pense que la mesure du temps aliène l’homme, ce qui n’est pas faux, sauf quand tu as rendez-vous à et quart.

Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier
Des éclats de rire

Elle a fait de ma vie des éclats de rire, ça c’est une métaphore, mais je pense que même la personne arrivée ici en tapant “les poémes d amour pour les filles de 16 ans pour son coupin” a pu la comprendre. Par contre elle a fait de ma vie des cocottes en papier, c’est plus difficile à comprendre, surtout quand tu es pas très doué en origami. Je crois que ça veut dire, elle est tellement drôle, surtout quand elle raconte la blague des trois lapins, que je suis plié.

Elle a bâti des ponts
Entre nous et le ciel
Et nous les traversons
À chaque fois qu’elle
Ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir
Je l’aime à mourir

Là, c’est une métaphore que la personne d’avant ne peut pas comprendre, 16 ans c’est bien trop jeune, ça veut dire qu’à chaque fois qu’elle a des insomnies, ils vont chercher des parpaings et construisent des ponts. Heureusement, elle a le sommeil lourd.

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd’hui

Elle est, comme on dit dans les magazines féminins, un peu ronde, voire voluptueuse. Cabrel suppose que c’est parce qu’elle a très longtemps servi dans l’armée française et que bon, tu sais ce que c’est, la bouffe militaire c’est pas 5 fruits et légumes par jour.

Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l’amour aussi

C’est une métaphore pour dire qu’elle a dû se taper plein de soldats.

Elle vit de son mieux
Son rêve d’opaline

Elle aimerait qu’il lui offre des bijoux, elle se dit que bon, pour le moment, c’est pas gagné, mais elle est gentille, elle attend.

Elle danse au milieu
Des forêts qu’elle dessine
Je l’aime à mourir

En dessinant des forêts et en dansant au milieu, ce qui est une métaphore pour dire qu’elle a le cerveau dérangé.

Elle porte des rubans
Qu’elle laisse s’envoler
Elle me chante souvent
Que j’ai tort d’essayer
De les retenir
De les retenir
Je l’aime à mourir

Bon là je crois que ça se passe d’explications. Cette chanson a été écrite il y a longtemps, de nos jours, bien sûr, on recycle les rubans.

Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits
Je dois clouer des notes
À mes sabots de bois
Je l’aime à mourir

Elle habite un splendide appartement mansardé et, s’il veut aller la voir pour faire quelques ponts, il doit lui préparer un spectacle de claquettes.

Je dois juste m’asseoir
Je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir

Le préparer mais c’est tout, quand il est avec elle il a pas le droit d’ouvrir sa gueule, juste de la regarder chatter sur msn avec ses vieux potes soldats.

Je dois juste essayer
De lui appartenir
De lui appartenir
Je l’aime à mourir

A mon avis, elle se fout un peu de sa gueule.

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd’hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l’amour aussi
Moi je n’étais rien
Et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l’aime à mourir

Vous pouvez détruire
Tout ce qu’il vous plaira
Elle n’aura qu’à ouvrir
L’espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l’aime à mourir

Mais lui, il a pas des masses l’air de s’en rendre compte.