Archive for October, 2008

Devoirs conjugaux de vacances (ce titre est déplorable)(de lapin)(tre en bâtiment)

Wednesday, October 29th, 2008

Cela se sait trop peu, mais bloguer ne se fait pas à la va-vite. Cela demande du travail, de l’abnégation, des pantoufles Kermit. Et, bien sûr, un solide réseau d’indics.

Ainsi, tel que tu me vois, je dispose de pantoufles Kermit (photo disponible sur demande accompagnée d’une attestation de la police nicaraguayenne) et d’un solide réseau d’indics. Cela dit, force est de constater que je suis un rien en retard, là.

Tout a en effet commencé à la fête de l’Huma. Mes camarades et moi-même fomentions un coup d’état pour renverser le gouvernement corrompu et rendre enfin le pouvoir aux masses laborieuses, quand nous constatâmes que Pete Doherty et Benny XVI étaient à Paris (une charmante bourgade du Nord de la France) le même jour. Coïncidence ? Je ne crois pas. La sémillante Fabienne me chargea alors de me renseigner plus avant sur les troublantes corrélations entre ces deux hommes, oui je sais bien qu’on ne peut pas dire corrélations entre les deux hommes mais nous étions jeunes, nous étions fous, la bière coulait à flots, Pif le Chien nous regardait de son oeil bienveillant. Je vis bien vite qu’il fallait enquêter du côté de cette histoire d’opium du peuple mais, hélas, vingt-deux fois hélas, d’autres affaires plus pressantes telles que aller rechercher des bières m’empêchèrent de creuser plus avant. La toujours aussi sémillante, celle-là même qui m’avait suggéré de vérifier si Cali ne serait pas un agent à la solde de l’Ennemi, me demanda ensuite, connaissant mon amour pour la grande musique et les interprètes de qualité, de me pencher sur les paroles des chansons dudit Doherty, celles de Benoît XVI étant nettement moins intéressantes (l’on préférera son frère, Damien XVI, mystérieusement disparu).

Puis c’est le ténébreux Bastien, bientôt 18 ans que je lui sors la même vanne, qui se tourna vers moi: il se souvint du temps où je lui apprenais de son métier les petites ficelles, métier qu’il a d’ailleurs abandonné depuis mais je te prie de n’y voir aucune relation de cause à effet, merci, et vint me demander, car il s’agit d’un jeune homme curieux et perfectionniste, si à tout hasard j’avais compris le sens caché des paroles d’une chanson du célèbre Julien Doré, fils puîné de Gustave et Garance, mais pas les limites, une autre.
Je lui dis que j’allais y réfléchir mais, hélas, mon esprit fut distrait par un reportage sur les poneys et toute l’affaire me sortit de la tête comme l’on sort parfois de route ou de ses gonds.

Puis la sulfureuse Tica s’adressa à moi en ces termes, “dis, toi qui connais des gens qui ont des amis qui connaissent le cousin d’un mec du FBI, saurais-tu d’où vient l’expression mettre en bière ?”. Mais son mail, parti à mon adresse professionnelle, atterrit à la suite de diverses manoeuvres qu’il m’est encore douloureux de vous narrer ici, sous les yeux d’un valeureux collaborateur. La suite, vous la devinez: il ne comprit pas qu’il s’agissait d’un courrier privé, se mit aussitôt sur la trace de l’information, on parle de lui pour le Pulitzer de cette année. Fort marri de cette mésaventure, je ne me penchai pas plus sur les origines de l’expression “Reprendre du poil de la bête”, que je m’étais soufflée à moi-même dans un accès de schizophrénie.

Puis c’est le mystérieux Daniel, être secret qui change de prénom onze fois par jour, qui me demanda si je ne voulais pas participer à une série de posts sur le thème “si j’étais homosexuel(le)”. Immédiatement intéressé, je décidai de me documenter en regardant, comme quoi la nature est bien fait, un troublant documentaire évoquant sans tabous les difficultés à se faire accepter par la société d’un couple gay parisien. J’en étais à me demander pourquoi, si j’étais homosexuel(le), il faudrait absolument que j’essaie de manger une biscotte, alors que je n’aime pas vraiment ça, si vraiment y a plus rien, je veux bien, mais tout de même, quand soudain, je décidai, bouleversé par ce spectacle, de zapper.

Tout ça pour te dire que malgré environ pléthore de sujets en cours, tombe la neige, je ne poste pas ce soir.

gRrrRRrRRrRr (titre de travail)

Monday, October 27th, 2008

Parfois, il fait nuit, il fait moche, le brouillard ne s’est levé que pour laisser la place à cette pluie qui veut dire “tu devrais te dépêcher d’aller mettre tes pneus neige”, tu as passé l’heure gagnée grâce à un général à qui tu n’avais rien demandé à attendre qu’elle passe (de nos jours, ils fabriquent des téléphones portables qui se remettent à l’heure tout seuls, des autoradios qui se remettent à l’heure tout seuls, (même ton chat, ce matin, il était si ponctuel, ils doivent fabriquer des chats qui se remettent à l’heure tout seuls, de nos jours) mais toi t’es un vieux modèle, quand un général mort décide qu’il faut régler sa montre deux fois par année pour économiser 0,08% d’énergie environ, tu ne retrouves pas le gousset de ton horloge interne, tu insomnises et le lendemain tu te retrouves avec environ 72,17% d’énergie en moins), les gens sont des cons, je veux dire encore plus que d’habitude, les gens à qui tu ne demandes rien viennent râler que le sketch des valises, il est contre moi ? parce que moi des valises, je peux en avoir tant que je veux, alors ne parlons même pas de ceux à qui tu demandes quelque chose, ce ne serait pas très convivial, tes collègues sont chauves, les voitures bouchonnent, les feuilles mortes se ramassent à la pelle, bref, la vie est un peu une pute bon marché.

Bref, tu es d’humeur à dépecer la première truite venue: c’était ça ou déprimer, tu as essayé un peu, pour voir, c’était pas drôle. Tu as comme envie de sang sur les murs, mais ça salit, comme envie d’accident de voiture, mais ça pique. Du coup tu te dis que tu pourrais aller à la Migros faire des croche-pattes aux petites vieilles, tu sais, celles qui débarquent 11 minutes avant la fermeture et embarquent tous les articles à prix réduit ?, ou alors passer tes nerfs sur des bébés chats, mais tu n’en as pas sous la main, ou alors essayer de battre tes amis, parce que se battre avec des copains c’est très jus de raisin, surtout que là c’est à geo challenge sur facebook, un jeu super où tu dois reconnaître le drapeau de Nauru, vraiment bien, quand tu rencontreras des Nauruiens tu pourras les impressionner et après ils te présenteront à leur chef et t’offriront des fruits, mais comme tu es de mauvaise humeur, là, ce sera probablement des fruits à la con genre noix de coco. Et là du coup tu rentres chez toi et dans ta boîte aux lettres y a un flyer pour le professeur Bambo, un mec plutôt sympa qui résoud tous les problèmes et les traite une fois pour toutes, même les cas les plus désespérés, même les cas rares et inconnus, et une carte postale moche très bien, avec des mots touchants et graciles au dos, surtout un, et là tu te dis que tous ces gens qui essaient de te redonner le sourire pile au moment où tu te demandes comment conclure une note sur les gens qui sont des cons n’ont vraiment aucun respect.

Risette by Peer

Friday, October 24th, 2008

S’il t’arrive un malheur, accident de tabouret, défaite contre le FC Bâle (non, mais c’est empirique, hein, je sais bien qu’en réalité ça n’arrive jamais), crise financière, problèmes gastronomiques, retour de l’être aimé, la première chose à faire est de prendre les mesures qui s’imposent.

La deuxième chose à faire, c’est d’accuser quelqu’un de tous les maux: “C’est Henri, il a mis un virus d’internet dans l’imprimante !”, “c’est Estelle, elle est suédoise”. Dans ce domaine et en ce moment, le truc à la mode, c’est d’accuser son voisin de faire du paradis fiscal, et donc d’être responsable de la crise, ce à quoi le voisin répondra outré “même pas vrai d’abord et j’te ferais dire que mon papa il est plus fort que le tien, si les gens ils mettent leurs sous chez nous c’est parce qu’on est gentils avec les étrangers (enfin, sauf avec les pauvres, hein, faut pas déconner non plus)”.

Mais donc, qu’est-ce qu’un paradis fiscal ? A priori, le terme est plutôt contradictoire. Le Paradis est un endroit super bien où tu peux te balader à poil et parler aux animaux toute la journée, tant que tu ne manges pas du fruit de la connaissance du bien et du mal©. La fiscalité est forcément une invention démoniaque: trois plombes à t’arracher les cheveux sur une déclaration d’impôts pour ensuite devoir payer, c’est clairement une idée du Malin. Tu remarqueras par contre que les paradis fiscaux, ou les pays suspectés de l’être sont plein de banquiers, des gens qui n’ont visiblement jamais croqué dans l’arbre de la connaissance du bien et du mal© et de traders, des gens qui n’ont encore pas été pendus à la plus haute branche de l’arbre de la connaissance du bien et du mal©.

Les paradis fiscaux ont été inventés aux îles Caïman, des îles dont la population est exclusivement composée de crocodiles, de quelques gavials, d’un ou deux alligators. Ces bêtes étant, par essence, bien trop incultes pour inventer des principes raffinés et sophistiqués tels que la taxe sur le revenu, on n’y paie pas d’impôts. Par l’odeur alléchés, les investisseurs du monde entier ont décidé de créer des entreprises dans cette riante contrée. Mais comme ils avaient un peu peur, je sais pas si tu t’es déjà fait charger par un troupeau de reptiles au galop, ceux qui l’ont vécu ne sont plus là pour en parler (ils sont en vacances au Mexique), ils ont créé des sociétés en mer, plus communément appelées offshore, l’anglais étant la langue officielle des crocodiliens.

Or, le crocodile est un animal fermement attaché aux valeurs du communisme: attristés par cet afflux massif de requins, ils ont perdu leur sang-froid et sur les bords du Nil ils sont partis, n’en parlons plus.

A la lumière de ce qui précède, on peut définitivement réconcilier Micheline Calmy-Rey et Peer Steinbrück et convoquer l’ambassadeur d’Allemagne pour lui dire que à mon avis, la Suisse n’est pas un paradis fiscal, je vois pas comment il pourrait faire si froid dans un paradis.

Lââm est amorphe ? Ose deux Kafka !

Tuesday, October 21st, 2008

Finissons-en une bonne fois pour toute avec cette histoire de Marseillaise, sinon je vais me faire passer un savon. Notons tout de même que cette chansonnette si guillerette n’est plus guère confiée qu’à des chanteuses oubliées, et intéressons-nous de plus près à celle qui était en peine mardi dernier, Lââm.

De Lââm, on sait qu’elle est l’une des trop rares chanteuses avec deux circonflexes à la suite et qu’elle a débuté sa carrière en voulant chanter pour ceux qui sont loin de chez eux, mais force est de constater que ceux qui étaient à la maison ont, et ce à plusieurs reprises, entendu cette chanson, le plus souvent contre leur gré, mais je ne voudrais pas retourner Lââm dans la plaie.

Si l’on tente de se renseigner plus avant sur cette chanteuse ma foi fort pratique pour truffer une chronique de ces jeux de mots que le monde nous envie, on constate très vite qu’il y a du vague à Lââm: son site officiel est en effet en construction. Il permet toutefois de se rendre compte que ladite chanteuse souffre d’une maladie rare, dont les symptômes sont une abondante toison rose pelucheuse. Malgré cela, Lââm est une femme de coeur, qui n’hésite pas à confier la gestion de sa page internet à un analphabète, voire à se produire à Fourmies ou à Montargis. (Je conseille d’ailleurs à ses fans son show du 17 janvier prochain qui promet d’être ébouriffant, surtout niveau chorégraphie)(c’est bien connu, c’est à Mamers qu’on voit danser)(je vous avais dit, pour les jeux de mots que le monde nous envie?)(pour l’arbre de Noël, par contre, j’hésite un peu). Ceux qui auront le courage de laisser le son sauront qu’elle fait ce qu’il est convenu d’appeler du awanbi, avec un peu de pouet pouet derrière pour faire genre electro (la plus grande arnaque depuis l’invention des modes musicales).

De sa discographie, on apprend qu’elle a une petite soeur, ce qui arrive à des gens très bien. Mais pour mieux savoir qui elle est, penchons-nous sur les paroles de sa chanson “savoir qui je suis”, comme quoi tout ça c’est bien foutu, tirées de la comédie musicale Highschool Musical 2, ça fait rêver.

Savoir qui je suis

Non, ça a l’air de rien cette rubrique, mais tu sais que y a tellement de sites de paroles avec écrit n’importe quoi, dans l’internet, que maintenant à chaque fois j’écoute la chanson avant de poster ? Je souffre beaucoup pour vous, quand même.

Il faut que je te parle de moi

Oui, c’est vrai.

C’est vrai qu’entre nous ça ne va pas très bien

Musicalement non, mais sinon, moi, j’ai rien contre toi.

La vie sépare nos chemins

Oui, c’est vrai que là, ça fait un moment que j’avais plus trop entendu parler de toi.

Et puis peu à peu elle nous entraîne
Chacun vers son destin

Ah ça, oui, la vie entraîne les gens vers leur destin, c’est comme ça, limite inexorable. C’est ça le problème, avec les destins: la vie finit toujours par t’y entraîner.

Et ne m’en veux pas
Si je dois trouver ma vérité

Pas de souci, je sais ce que c’est: je suis justement en train de chercher mon mensonge.

Pardonne-moi

C’est bon, je te dis.

REFRAIN :
Je veux découvrir qui je suis vraiment

Justement, je me posais la même question.
Attention ! Strophe suivante, un énorme scoop !

Je ne suis pas de ce monde
Est-ce que tu le comprends ?

Comme ça à brûle pourpoint non, pas très bien, mais si on y réfléchit bien, ça peut expliquer bien des choses. Tu serais pas une melmacienne ? Et la peluche rose, c’est pas une grave maladie, alors ?

Chacun doit trouver sa place dans la vie

Oui. C’est vrai. Au parking aussi, mais ça fait moins bien dans une chanson.

Et dès maintenant
Je dois savoir qui je suis

Oui, c’est mieux: imagine, on te demande un autographe, tu signes Anastacia ?

Je ne veux pas tout oublier

Non: pense à racheter du pain.

Mais j’avais tant de rêves et je les vois tous s’envoler
Une autre journée de ciel gris

Ben essaie de penser positif: Tu les vois s’envoler moins longtemps que si le ciel était bleu.

Et ça fait trop mal de regarder le temps qui s’enfuit

Alors ça, c’est de la métaphore météorologico-nostalgique de classe où je ne m’y connais pas.

Je m’en vais là-bas

N’y va pas !

Car je dois trouver ma vérité
Pardonne-moi

Bon ok, vas-y finalement.

REFRAIN

Ah chouette, justement, j’en parlais l’autre jour, j’adore les refrains.

Je n’oublie pas
Tout ce qu’il y a eu entre nous

Super

Ne m’en veux pas

Mais non, allons !

Je ne voudrais pas te mettre à genoux
Car c’est ma vie
Je veux aller jusqu’au bout

Car comme le disait le poète, quand on est à genoux, autant aller jusqu’au bout.

Je dois me détacher de tout
Oui…

Oui !

REFRAIN x2

Je dois savoir qui je suis
Je dois savoir qui je suis

Par contre, nous, on n’en sait pas plus, on n’en sait pas plus

UBS is now listed as in a complicated relationship

Monday, October 20th, 2008

Les commentaires du post précédent sont édifiants: même quand tu demandes gentiment, personne est foutu capable de t’expliquer ce que c’est le sentiment de fierté nationale. On en cause sans savoir ce que c’est et sans être sûr que ça serve vraiment à quelque chose ni même que ça existe toujours, un peu comme de dieu ou de “des chiffres et des lettres”.

Mais il ne faut pas se voiler la face ni raison garder. L’humain aime à appartenir à des communautés, cela lui permet de créer un tissu social d’un côté, et d’un autre, il faut bien qu’il y ait des étrangers sinon qui nous volerait notre pain ?

Or, permets-moi de te dire que c’est complètement con, comme concept. Se sentir fraterniser avec des gens juste pour une vague histoire de promiscuité géographique, c’est pas toujours évident. Les soirs de foot, tu fais un effort et tu es pour les rouges. Mais le reste du temps, tu as du mal (du coup, on te prend pour un rouge).

Je préconise donc de supprimer cette absurdité. Et de remplacer les pays par un truc beaucoup plus porteur d’avenir: les groupes facebook. Leur avantage principal, c’est de n’être peuplés que de gens qui pensent pareil. Imagine: tu ne vas pas rejoindre le groupe “Les chatons, c’est un peu moche” si tu ne le penses pas, de peur de donner une fausse image de toi à tes 842 friends. Le groupe facebook réunit donc des gens désireux de discuter de points sur lesquels ils sont tous d’accord. Ce qui, jusque là, ne sert pas à grand chose. Mais avoue que l’idée a du bon. Pour le sport, d’abord. Franchement, c’est beaucoup plus logique de crier “Allez les Je trouve Yann Barthès très beau” que “Allez les fuchsias”. Beaucoup plus simple de s’identifier avec quelqu’un parce qu’il est membre de “je mets deux sucres dans mon café” que parce qu’il est vaguement né à Echichens.

Et si ça simplifie les choses pour le sport, imagine un peu pour la guerre. Parce que oui, autant supprimer le concept de nation, ça me semble pas mal, autant celui de guerre, économiquement, ce serait une erreur. Mais bon, c’est bien plus réaliste de partir la fleur au fusil parce que les “10’000 personnes et je traverse La Bourboule nu” menacent l’intégrité de “Je ne dis jamais huit fois tractopelle le même jour”

Alors, tu vas me dire, des gens sont membres de plein de groupes.

C’est vrai.

Allons enfants de l’apathie, le jour de foire est arrivé

Friday, October 17th, 2008

Je vais t’avouer un truc, dans la vie, il y a des notions simples que je ne comprends pas. La bourse, la mode, le sentiment de fierté nationale. Des trucs que personne ne m’expliquera jamais tellement ils sont, apparemment, normaux.

Par exemple, en ce moment, tous les journalistes du monde ne parlent plus que de la crise, dans les quotidiens, les magazines, partout, bientôt ça va rejoindre même les magazines féminins (les 10 moyens de convaincre votre homme de vous acheter ces magnifiques bottines rouges en fourrure de casoar malgré la crise hihihihihihi) et masculins (Hans s’apprêtait à s’endormir sous un pont quand deux suédoises, qui avaient dû manger tous leur vêtements à cause de la crise, lui demandèrent si elle pouvaient partager son carton). Tous, sauf les journaux français. Parce que, vois-tu, des gens ont sifflé la Marseillaise (l’hymne national des français, pas une fille qui passe sa vie à jouer à la pétanque en buvant des apéros et en disant putain ou peuchère suivant la situation). Et que, pour une raison qui m’échappe, c’est tellement important que même des ministres réagissent.

Moi, donc, à la base, le principe de fierté nationale, ça me dépasse un peu. Je suis fier, par exemple, quand mes lacets restent attachés toute une journée: ça n’a l’air de rien mais, pour moi, c’est un énorme exploit. Par contre, être suisse, c’est un truc que je fais depuis tout petit et qui ne me demande pas plus d’efforts que ça. Je sais pas comment ça se passe, pour les autres: à 14 ans, ils s’enferment dans les toilettes du lycée et se montrent leurs cartes d’identité ? “Waaah t’es laotien ? Trop cool !” “Ohlala lui il est guatémaltèque, la honte!”

Cette suissitude forcée ne m’empêche pas outre mesure de trouver l’hymne national suisse un peu couillon. Bucolique, mais couillon. Si, si. Je l’ai jamais entendu chanté par Lââm, peut-être que ça changerait la donne, mais je ne crois pas. Et je t’avoue que je suis tout aussi gêné pour les gens qui applaudissent un carton rouge, ou une double faute en tennis, que pour les gens qui sifflent un hymne national.

Parce que ce truc de sentiment de fierté nationale, ça a l’air de vachement tourner autour de l’hymne. L’autre jour, j’étais au restaurant, pour l’anniversaire de ma grand-mère, quand soudain un membre de ma famille dont je préfère garder l’anonymat par peur des représailles a dit: “Non merci, pas de spätzlis, donnez-moi des nouilles”, bafouant sans vergogne un symbole national. Personne ne s’est indigné, personne n’en a parlé au JT, aucun membre du gouvernement n’a menacé de quitter le restaurant et de faire annuler le repas. Pareil quand je dis “Oh tu sais moi le ski”. Y a bien quelques réactions indignées, mais ça va, sans plus. Alors que chez nous aussi, quand notre hymne national est sifflé dans un match de foot, ça indigne plein de gens. Parce que si tu habites dans un pays, apparemment, tu dois l’aimer. Alors qu’aimer un pays, ça ne veut pas dire grand chose. Aimer la viande, oui, on peut, c’est même normal, mais aimer un pays, je vois pas comment.

A la limite, si je devenais français et que vraiment, on m’obligeait à être super fier d’un truc, ce serait probablement du fromage. C’est bon, le fromage. Mais l’hymne national ? C’est de la cruauté d’obliger tous ces gens, dont certains sont plutôt sympa, hein, à aimer ce truc. Déjà, il a été écrit par un poisson. J’aime bien les poissons, je dis pas, sympas, jamais un mot plus haut que l’autre, mais comme paroliers, ils valent pas un Furnon ou un Obispo. Parce que quand même, la Marseillaise, ça raconte l’histoire de gens qui s’énervent à cause d’une vache !
C’est une Marseillaise, elle a jamais vu de vaches de sa vie, dans les calanques y a que des dauphins, alors quand elle entend mugir dans ses campagnes, elle monte sur ses grands chevaux, même si y en a pas plus que de vaches chez elle, c’est pas ça qui va l’arrêter. Elle est persuadée que les vaches vont venir dans ses bras égorger ses fils et ses compagnes. Alors bon, je sais pas si tu t’y connais en vaches, mais si vraiment elle voulait égorger tes compagnes, la Marguerite avec ses grands yeux, elle viendrait pas te sauter dans les bras d’abord, elle est pas aussi bête. Mais bon la Marseillaise ne l’entend pas de cette oreille, elle se dit qu’elle va se venger avec son bras. Et elle voudrait qu’un sang impur abreuve ses sillons. On met des millions dans la lutte contre le dopage, et tout ça aux frais du contribuable, bien sûr !, et voilà que la première cagole venue veut égorger des vaches dopées à l’hormone de croissance juste parce qu’elle pense que ça va faire pousser l’anis plus vite, de qui se moque-t-on ?

Donc bon, si on pouvait m’expliquer…

Je pense que c’est mon post le plus drôle

Friday, October 17th, 2008

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale du refus de la misère.

Gråddur på wwruksz

Wednesday, October 15th, 2008

Je sais pas si t’es au courant, mais la mode, c’est les biopic. Un biopic, c’est comme un film biographique, mais avec un nom de croquettes pour chien 100% naturelles. Ça raconte l’histoire de quelqu’un de mort, et pour le titre, au lieu de “Je suis garé en double file” ou “N’oublie pas ton parapluie si tu sors”, on met juste un nom de famille, Sagan, Coluche, Mesrine (le célèbre footballeur), la Môme ou Godzilla, donc c’est plus simple. L’avantage du biopic, c’est que des gens morts, y en a des paquets.

Or, je tiens à te rappeler que, comme pour les poneys, Bon Pour Ton Poil est sur le coup depuis au moins longtemps (comme le prouverait aisément ce lien si j’avais un peu mis mes tags à jour (mais je vais pas commencer à mettre de l’ordre dans mon blog alors que l’équipe de “C’est du propre” tente par tous les moyens d’entrer dans mon appartement depuis 6 mois, quand même ?))

Tout ça pour te dire que.

Jean-Ullåf Nobel connut un destin tragique et cruel. Le jour de ses 5 ans, il perd sa mère, Chantal, une actrice française adulée, dans un terrible accident de voiture. Quelques heures plus tard, son père, Alfred, inventeur de la dynamite, défunte à son tour en allumant le gâteau d’anniversaire de son fils.

Les années passent, le petit Jean-Ullåf est adopté par une famille d’employés de pompes funèbres qui l’aiment comme s’il était leur propre fils (c’est à dire à coup de savates). Mais toujours il gardera au fond de son coeur le souvenir de ses vrais parents et l’envie, comme eux, de laisser son nom dans l’Histoire.

Jean-Ullåf décide de compléter l’oeuvre de son père et de créer de nouveaux prix Nobel dans des domaines injustement oubliés: la pyrogravure, la guerre, les fourchettes, le barbecue, la cuisine au beurre et la spéléologie. Hélas, ses économies sont maigres, car il a dilapidé sa fortune dans le jeu, notamment le Cluedo. Un calcul rapide lui permet de déterminer qu’il pourrait offrir à tous les lauréats un prix d’environ une couronne suédoise (soit 12 lauriers danois) pendant environ 0,78 ans.

Il décide alors de gagner plein d’argent et se tourne vers le domaine merveilleux et rémunérateur de la télévision. Il propose à toutes les chaînes suédoises de créer un jeu, “Le juste prix Nobel”, un jeu dans lequel des candidats doivent déterminer la valeur marchande d’une vitrine dans laquelle se trouvent le vaccin contre le cancer, un modèle économique révolutionnaire, un genre de molécule vachement petite et la paix dans le monde et si il s’approche du juste prix, mais sans le dépasser, il gagne un voyage pour deux tout frais compris pendant une semaine à Honfleur.

Personne ne voudra de son émission, car à l’époque la télé suédoise était très conservatrice et ne diffusait que des reportages sur les biscottes, 22 heures par jour. Il mourra dans le dénudement le plus total suite à un terrible accident de fourchette électrique, un mardi, seul et abandonné de tous.

Prolégomènes ostentatoires

Wednesday, October 8th, 2008

Tu es probablement au courant: c’est la crise. Enfin bientôt. Alors bien sûr, comme ça va faire deux ans, ou sept, que c’est bientôt la crise, ton attention s’est relâchée. Mais là, ça se précise. A cause de Stefan Lehmann, mécontent que le poste de gardien de l’équipe suisse de foot ait été supprimé après sa retraite, et qui met des banques en faillite avec ses frères pour se venger. Bientôt, nous serons tous condamnés, pour survivre, à manger des animaux morts et peut-être même des végétaux.

Peut-être te dis-tu que si des gens perdent des tas et des tas d’argent, d’autres, ailleurs, doivent en gagner puisque comme le disait Maxime Le Corbusier, rien ne se crée, rien ne se perd, pour tout le reste il y a Eurocard Mastercard.

Bon. Je vais te dire, ça se voit que tu n’y connais rien en économie.

Seulement voilà, moi non plus.

A la place, je vais donc te parler d’un sujet tout aussi important, le poney.

Le poney est un animal de la famille des équidés. Mais, et c’est là que le bât blesse, le poney n’est pas un petit cheval. Il s’agit d’un animal à part entière avec ses coutumes, ses amusantes traditions folkloriques, ses joies, ses peines, ses passions, sa crinière qui vole au vent. Cousin du cheval, mais originaire d’îles où on se les caille grave, le poney a dû, comme avant lui l’huître de Tasmanie, faire face à des conditions climatiques extrêmes. Il habite des steppes arides et inhospitalières, où le vent balaie les plaines et gèle le coeur des hommes et des bêtes, et a très vite compris que la vie était une lutte de chaque instant. A peine âgé de treize ans, il a décidé de ne pas finir sa soupe et de se mettre à fumer comme un pompier, ce qui allait immédiatement interrompre sa croissance.

Le poney souffre atrocement de cette comparaison de chaque instant avec son prestigieux cousin. Il souffre aussi de son physique ingrat. Chaque fois que, dans une série américaine, une petite fille hystérique hurle “je veux un poney”, il se sent humilié, il souffre au plus profond de son gésier.

Contrairement au wallaby, qui s’en fout complètement qu’on le prenne pour un petit kangourou, le poney n’a pas d’humour. Bien qu’acceptant de porter des enfants sur son dos, car il faut bien gagner sa vie, il n’est que rancoeur et aigreur. Il déteste les chevaux, toujours à se la raconter, les petites filles hystériques, les constructeurs de jouets, les balades et la pizza aux anchois. Secrètement, il rêve d’un monde meilleur, dont il serait le maître. Mais pour cela, il lui faut beaucoup d’argent. C’est pour ça qu’il investit massivement en bourse, caché sous un habile déguisement. Le poney complote pour la domination du monde. J’en veux pour preuve le nombre toujours croissant de groupes avec des poneys dans le nom, Poni Hoax, Pony Pony Run Run ou Poney M, preuve s’il en est que le farouche animal tente de s’infiltrer dans toutes les sphères de la société.

Seulement, le poney est aussi un peu couillon, et c’est à cause de ses placements hasardeux qu’on va bientôt se prendre l’économie mondiale sur le coin de la gueule.

Un train-train peut en cacher un autre

Monday, October 6th, 2008

Le vélo, une fois que tu sais en faire, tu oublies jamais. C’est pratique, comme ça on peut dire “ah ça, c’est comme le vélo”, à  propos de plein de choses. Par exemple si à  ton pote Hans, celui qui sort d’un divorce pénible et tout et qui n’a plus eu d’aventures amoureuses depuis seize ans (vraiment très pénible), tu lui dis “non mais c’est comme le vélo”, ça ne veut pas dire “avec la gueule que t’as, tu vas devoir sacrément pédaler pour pécho”, mais bien plus “non, mais c’est comme le vélo, j’espère que t’as vérifié la pression de tes pneus avant de te mettre en ménage avec une danseuse”.

Mais a-t-on la preuve que le vélo ne s’oublie pas, où est-on confronté à un énième complot ourdi par le gouvernement avec la complaisance bienveillante des medias ? Lance Armstrong démontre qu’on peut arrêter le vélo, se marier avec des tas de chanteuses et revenir deux ans après comme si de rien n’était. D’autres sportifs ont moins de chance. Le football, par exemple, ça peut très bien s’oublier: tu joues contre une bande de luxembourgeois tous amateurs, l’après-midi ils complotent contre l’économie mondiale dans leurs banques alors que toi on te paie trois milliards de francs par mois pour jouer à la balle et le soir, ils profitent que tu as oublié le foot dans un instant de distraction pour te mettre minable. Ca arrive. Pas très souvent, heureusement, mais ça arrive.

Les musiciens, eux, ces temps, ils arrêtent pas de s’arrêter des années, revenir et gagner le tour de France. Alors qu’eux, en plus, ils se droguent, tous, c’est stipulé dans leur contrat de star, et la drogue c’est rarement très bon pour la mémoire. On peut en déduire que le rock’n’roll, c’est un peu comme le vélo, d’ailleurs je pense qu’Oasis a complètement déraillé.

J’ai toujours entendu des gens utiliser cette expression, je l’ai peut-être employée un jour de grande fatigue, un mardi de novembre, va savoir. Mais je n’ai jamais vérifié empiriquement. J’ai appris à faire du vélo, c’était à  la campagne, avec un ami de mon père, il s’appelait Edmond, il avait de la moustache. Je l’ai un peu perdu de vue depuis, pour la moustache je sais pas mais je pense qu’il s’appelle toujours Edmond. Un moment il m’a dit “ahaha t’as vu je te tiens plus, lol, truc de fou”, ou quelque chose d’approchant, et je me suis écrié “par la malpeste, c’est inouï, je sais désormais faire du vélo”, ou quelque chose d’approchant, puis j’ai filé par monts et par vaux, fendant l’air comme un faon aux aguets, pour aller demander à des hordes de types louches de ma connaissance de lui péter sa gueule parce que quand même, lâcher les vélos des gens comme ça sans prévenir, ça se fait pas. Même quand on s’appelle Edmond (mais si ça se trouve, c’était Raymond).

Et si j’ai peut-être oublié certains détails de cette croustillante anecdote, le vélo, je sais toujours en faire, je suppose, même si là , on m’a volé le mien, dans quel monde vit-on ?

A l’inverse, et à la même époque à deux ou douze ans près, un dénommé Joseph, je crois qu’il n’avait pas de moustache “alors, c’est die ou c’est das?” (et il fallait répondre c’est der)(mais pas toujours)(il était rusé comme un troupeau de renardeaux) et aujourd’hui, je me demande si cétait pas quand même das, comme quoi, contrairement au vélo, la moustache, ça s’oublie.

Mais jamais, jamais, je l’avoue aujourd’hui, je n’ai essayé d’organiser de Tour de France pour malades de l’Alzheimer. Je ne peux donc pas vraiment dire si c’est possible d’oublier le vélo. Et donc, je l’avoue, il m’est arrivé d’utiliser cette expression à tort et à travers.
Il est en revanche des choses qui doivent sans cesse se réapprendre. L’Amour, par exemple. Où a-t-il sa source ? Où se jette-t-il langoureusement dans l’océan comme d’autres se jettent dans le tricot (que celui qui a répondu dans ton cul se dénonce immédiatement, merci, on peut jamais être sérieux dans cette baraque)(en plus, c’est complètement faux) ? Il faut sans cesse le réapprendre (à moins d’avoir une très bonne mémoire, parce que c’est des noms compliqués)(mais c’est en Russie)(ou en Chine). De même, le blogging, même quand on est le 11e fournisseur mondial (à l’heure où je vous parle) de culture et de plaisir, si l’on veut mériter ce statut et les honneurs, champagne, saucisses de Morteau, filles nues et poneys Shetland qui l’accompagnent, après trois semaines de pause, deux de vacances sous le soleil nonchalant du Grand Sud et une sous le soleil blafard d’une caserne chancelante, ben y a un moment où tu sais tellement pas quoi raconter que tu te prends à ressortir le mail du mec qui voulait que tu fasses un post sur une espèce d’émission de décoration.