Archive for September, 2010

Mylène, Colin

Wednesday, September 29th, 2010

EDIT : Comme le disait souvent Lao-Tseu à Confucius, le problème, avec les paroles sur internet, c’est que c’est pas toujours super juste. Petite correction de post, donc, avec des paroles un peu moins fausses j’espère.

Se doutait-il, le pétulant Guyzmo, qu’en postant ce commentaire il allait occuper une bonne partie de mon après-midi ?
Il est vrai qu’à la première lecture, je n’ai rien compris. A la 22e, non plus, mais j’avais envie de faire du mal à des bébés animaux. A la 57e, j’ai décidé d’aller voir sur un site de fans s’ils en savaient plus : FAIL, comme on dit dans les milieux autorisés. Quand soudain, l’illumination.

Oui, mais non

Paroles: Mylène Farmer, musique: le mec qui a commis lady Gaga

Tout pas tout dit le monde entier dépend de nous

Cette chanson évoque le destin cruel et fragile de super-héros qui doivent à tout bout de champ sauver le monde alors qu’ils préféreraient prendre un peu de bon temps de temps à autres, que diable.

Destin fragile et monde hostile on devient fou

C’est un métier très difficile.

Tout pas tout dit

dont ils n’ont pas le droit de parler en dehors du bureau.

mais la vie m’effraie elle a bon dos

C’est bien vrai, ça.

De voir que toi rien qu’une fois rend tout plus beau

Heureusement, la jeune super-héroïne magistralement campée par Mylène Farmer trouve un peu de réconfort dans l’amour de Colin, un jeune loup-garou. (Rien ne précise expressément qu’il s’appelle Colin mais ça me fait plaisir)

Regarde-moi, être au pas c’est n’être pas

Mylène déteste les militaires. Elle a bien raison.

C’est peut-être chic de faire du toc
Tac au tac c’est l’ère du toc
C’est non, ah han

Le métier de super-héros paie très peu. Surtout les loups-garous, qui ne peuvent travailler que quelques jours par mois (de la même manière que l’épouse de l’Homme Invisible, Nana Invisible, mais il n’est pas question d’elle dans cette chanson et je ne voudrais pas vous embrouiller.
Pour arrondir ses fins de mois, Colin aimerait fabriquer des fausses Rolex mais Mylène trouve que ça ferait vulgaire.

Bon
C’est peut-être chic, c’est l’ère du toc
Pour l’authentique on traque du stock
Du tac au tac changeons d’époque
Oh oui, dis-moi

Elle préfère user de ses super-pouvoirs et remonter dans le temps pour aller acheter des pièces authentiques pas cher, parce qu’elle aime quand c’est sans contrefaçons.

Dis-moi oui mais non
Ne dis plus jamais non
L’amour, le loup est risque

Là elle fait du chantage affectif : être amoureuse d’un loup-garou, c’est assez dangereux, un moment de distraction un soir de pleine lune et tu te retrouves un bras en moins, alors tu pourrais être d’accord avec moi, quoi.

Dis moi Oui mais Non
Ne dis plus jamais non
Et plus mon coeur sous X

Y a deux choses qu’elle déteste, Mylène, c’est quand on lui dit “non”, ou “mon coeur sous X” (c’est plus rare).

Dis-moi oui mais non
Ne dis plus jamais non
L’amour, mon loup se risque

Jonathan et Jennifer

Dis-moi oui mais non
Dieu mon Dieu que c’est long
Sans toi mon corps sous X

Quand elle fait des trucs qu’on voit dans les films X (réparer des photocopieuses, livrer des pizzas) sans Colin le loup, ça dure nettement plus que 15 secondes, elle a pas l’habitude, elle s’ennuie un peu.

Quand nuit meurt, allongé sur le dos
L’amour rend tout plus beau, oh oh oh oh oh

Oui ben on voit bien que t’as pas besoin de te lever le matin pour aller bosser avec des collègues revêches alors que l’amour reste encore 5 minutes au lit, mais je m’égare.

Dis-moi oui mais non
Ne dis plus jamais non
Amour, le loup c’est ton nom

Oui, j’avais un peu spoilé ce passage, pardon.

Tout pas tout dit, ode à la vie, la mort compose
La nuit se couche les yeux rougis l’aube est morose

Super-héros, c’est un métier risqué et fatigant, le monde ça se sauve surtout de nuit.

Tout pas tout dit, si la vie est gaie tout va à l’eau, oh oh
Oh bateau ivre et joie de vivre me fait défaut

Jamais le temps pour lire un peu de poésie ou rigoler avec les copains.

Au refrain

C’est une très belle chanson, porteuse d’espoir et d’une cape rigolote.

Hue ! Au frais !

Friday, September 24th, 2010

Tu crois vraiment que je vais laisser artypop et Fille me piquer mes requêtes google ? Ah non !

Poème pour son poney qui est méchant

Il s’appelait Boule de ragoût
C’était un poney roux
Je l’aurais préféré mauve
Mais c’était un vrai fauve

Quand je le montais à cru,
Il me faisait tomber dru,
Quand je lui mettais sa selle,
Il me traitait de pucelle,

Car ce poney parlait,
Toujours il grommelait,
Il pensait qu’à bouffer
Et à se recoiffer

Je lui ai dit : Poney !
Joue pas les gros bonnets,
Ou j’t’envoie chez l’boucher
De toi il fera qu’une bouchée

Pas du tout abattu,
Ce qu’il m’a répondu,
C’est qu’une rime pareille,
Lui faisait saigner les oreilles

Méchant Boule de ragoût
Plus con qu’une plaque d’égout !
Tu as fini au Knie,
Et tu es bien puni.

Des sales mioches sur le dos,
Qui te font pas d’cadeau,
Si t’étais plus lucide
T’aurais pas fait ton caïd.

EDIT : Mademoiselle Cassis, M’dame Jo, Nekkonezumi ou encore le célèbre entraîneur de football Henry Michel ont également participé à cette aventure tellement incroyable qu’elle a même son propre hashtag.

Quatre consonnes

Thursday, September 23rd, 2010

Raphaël sort un nouvel album. Le chanteur, pas la tortue ninja. Le chanteur à qui l’on doit trois chansons sur le nouvel album de Zaz, la chanteuse, pas la pizza. Et à qui on doit aussi des phrases telles que “Allez viens je suis né dans cette caravane” (ce qui est mal vu en ce moment) voire “J’aimerais être un oiseau pour pouvoir cracher de plus haut” (ce qui est mal vu en tout temps).

Sur cet album, une chanson, “Bar de l’hôtel”, qui a été interdite de diffusion sur M6 la journée, non pas pour des raisons de sensibilité auditive, mais parce que le clip est trop violent. Plus violent, donc, qu’un programme de M6, genre une rediffusion de l’amour est dans le pré. Ça fiche la trouille.


Raphael – Bar De L'hôtel
envoyé par raphaelofficiel. – Regardez d'autres vidéos de musique.
Attention, ne clique pas avant que le jour soit couché sinon ça fait peur

Dans les paroles de cette chanson, Raphaël pose un certain nombre de questions. Or ça tombe bien: parmi mes passions il y a les paroles de chansons et répondre à des questions (ainsi que l’élevage des Pokémon, la politique et la nudité féminine, mais cela n’a aucun rapport avec le présent post)

Bar de l’hôtel

C’est donc une chanson qui parle d’un voyageur, qui se retrouve dans un hôtel, mais un hôtel un peu classe, avec un bar, pas le Formule 1 du coin.

D’où vient, d’où vient le vent du matin
Que le jour, que le jour chasse en chemin?

Ça, bon, quand on part en voyage, connaître les provenances exactes des vents, c’est surtout utile quand on est marin, sinon ça a pas grand intérêt, mais c’est bien d’être curieux.

Où s’en vont, où s’en vont les poussières qui brûlent nos yeux
Nous troublent la vue et nous rendent amoureux?

Donc s’il y a poussières, c’est probablement du Sirocco. C’est un vent de Sud-Est. Mais il ne faut pas en tomber amoureux, c’est une combine à se prendre un vent. Même s’il est vrai que certaines personnes trouvent, parfois, leur amant sirocco.

Des plumes dans les cheveux et rien dans les mains

Les Indiens ! (mais pourquoi on parle de ça, déjà ?)

Se coudre les paupières pour ne plus voir rien

C’est un peu couillon, on vend de très bons masques de sommeil pour pas cher.

C’est dans ma nature et c’est dans mon sang

Ah. Oui bon alors si c’est un genre de coutume locale, couds donc, comme disent nos amis québécois.

Un poison violent mélange de mes parents

Toujours de la faute des parents, hein ? Quand on se coud l’oeil, on assume.

Refrain

Est ce mon squelette au bar de l’hôtel?

Probablement pas, en général, c’est un truc qu’on garde le plus possible sur soi.

Est-ce ma toilette faite au scalpel?

A l’aéroport, tu as échangé ta valise avec un chirurgien, ça arrive. Tu as mal dormi à cause du vent, tu es un peu distrait, ça arrive. Profites-en pour te découdre un peu les yeux.

Est-ce que ce sont mes effets aux enchères?

Le chirurgien, lui, a déjà tout balancé sur e-bay. Ils en manquent pas une, ceux-là !

Et cette détresse que je paye bien cher

Non mais n’enchéris pas, voyons, appelle la police !

Pour combien tu m’aimes,

Ça ne se monnaie pas, en plus tu as déjà une histoire avec le sirocco, mais enfin contre un gros chèque je veux bien acheter un de tes disques

pour combien tu me quittes?

Là, par contre, je peux faire un effort et faire ça gratuitement.

Tu me tiens en laisse, tu me laisses quitte

Oui ben c’est comme ça, les chanteurs français doivent être tenus en laisse à l’intérieur de l’établissement, j’y peux rien.

D’où vient, d’où vient que je t’aimais avant?

Ecoute, j’en sais rien, je trouve ça bizarre, en plus on n’a jamais été présentés, tu es sûr que tu confonds pas ? Ou alors c’est par narcissisme, à cause de cette histoire de prénom partagé, mais bon, ça va te faire beaucoup de monde à aimer.

D’où vient le hoquet?

Tu es au bar de l’hôtel depuis des plombes à déblatérer des âneries: à mon avis, le hoquet, c’est l’alcool.

Comment tombe la pluie?

dru

Combien coûte, combien coûte le bonheur d’une seule nuit?

100 balles

Et comment sommes-nous arrivés ici?

Moi j’écoutais une chanson, toi je sais pas, je dirais en taxi depuis l’aéroport.

Qui a fait les océans

Dieu. Ou la licorne rose invisible.

et les c½ur brûlés

Jean Sagols

La colonne et le coup ne cessent de marcher

Euh, je vais pas te contrarier, il paraît que tu peux devenir tellement violent que même M6 te censure, mais je pense que ça ne veut rien dire, ça.

Est-ce que tout peut pourrir même ce qu’il ya de plus doux?

Le savon pour la laine, les bébés animaux, le cidre doux, effectivement, c’est putrescible.

On nous jette des fleurs ou bien des cailloux.

Si tu continues à faire peur à tous les clients du bar de l’hôtel, je ne te cache pas que le patron va plutôt opter pour les cailloux. Qui, soit dit en passant, sont assez rarement doux, toutes les victimes de lapidation te le confirmeront, mais totalement imputrescibles.

Refrain
Est ce mon squelette au bar de l’hôtel?
Est-ce ma toilette faite au scalpel?
Est-ce mon souvenir aux enchères ?
Et cette détresse que je paye si cher
Pour combien tu m’aimes, pour combien tu me laisses?
Tu me tiens en laisse.
Tu me laisses quitte

Ce n’est que moi, ce n’est que moi

Oui oui, on avait reconnu, ça va.

Une espèce disparue, une espèce menacée

Disparue ou menacée, il faut choisir, mais il est sûr qu’à se coudre les yeux, se raser au scalpel et se mettre des mines tout seul à l’hôtel, on vit pas bien vieux.

Ce n’est que moi, ce n’est que moi x2

Cette belle chanson, bien que totalement inintelligible est porteuse d’espoir, l’espoir que les radios aussi la jugent trop violente pour la diffuser de jour.

Don’t tell me there is a twist

Monday, September 20th, 2010

Il y a, en littérature, des petites astuces qui sont interdites tant elles ont été usées par le passé.

Parmi celles-ci, le coup du “fais gaffe derrière-toi” que connaissent bien les amis de la bande dessinée franco-belge, des séries américaines, mais aussi des romans de gare :

“L’émotion étreignait le visage poulpin de Jean-Sven. Combien de fois avait-il rêvé à des retrouvailles enfiévrées avec Esperanza, son amour de jeunesse ? Quand il l’avait croisée au rayon charcuterie de l’épicerie du village, il en avait à peine cru ses yeux.
– Esperanza, est-ce bien toi ?
– Fais gaffe, derrière toi, y a l’épicier qui essaie de t’attaquer avec une mortadelle géante !
Le temps que Jean-Sven réalise qu’il était tombé dans un piège grossier, les cruels aléas de la vie l’avaient à nouveau éloigné de la belle Esperanza, disparue comme neige au soleil.”

A noter que le coup du double fais gaffe derrière toi est également totalement proscrit :

“- Cette histoire de mortadelle ne tient pas la route, Jean-Sven ! Dis-moi ce qui s’est réellement passé !, s’exclama l’inspecteur Håffnardøttir dans un rictus sardonique.
– Très bien, je vais tout avouer… Oh, fais gaffe, derrière toi ! Un troupeau de wapitis !
– Ah, tu crois me piéger avec cette vieille ruse ? Malheureusement pour toi, hier soir, alors que je souffrais d’insomnies, tant j’ai du mal à retrouver le sommeil depuis que Gulbrandsson, ma ravissante épouse, s’en est allée refaire sa vivre avec Esperanza, j’ai relu un vieux Mickey Parade qui traînait, je connais très bien ce truc…
Quand soudain, le bus 17 des transports publics morgiens, qui venait justement d’être détourné par un wapiti cocaïnomane, le faucha de plein fouet.”

Le coup du triple fais gaffe derrière toi avec inversion simultanée, bien que plus rare, est toutefois fortement déconseillé :

” – Fais gaffe, derrière toi, les choeurs de l’armée rouge !
– Attends. C’est une ruse. Tu essaies de me faire croire qu’ils ne sont pas derrière moi parce qu’en fait ils le sont vraiment, donc… non, attends, c’est le bordel, ils sont là, ou pas ?
– Je ne sais pas, je ne sais plus, ne pourrions-nous refaire notre vie comme avant, nous commanderions des pizzas toi, la télé et moi ?
– Mais il est trop tard, trop tard, si je ne t’arrête pas, adieu mon passage à “les 100 plus grands détectives moustachus”, ma pauvre mère qui est mourante ne me le pardonnerait jamais.
– Oh fais gaffe, derrière toi, Julien Lepers !
– Non mais arrête avec ça, bordel, ça devient lourd.
Quand soudain, ils se firent encercler par une horde de scénaristes hollywoodiens qui revendiquaient de meilleures conditions de travail.”

A noter que ces interdictions ne s’appliquent pas au domaine de la politique, où le coup du fais gaffe derrière toi est encore parfois usité dans des situations urgentes :

“Le désarroi se lisait sur le visage de Nicolas. Il ne comprenait pas pourquoi ses amis européens s’emportaient pour quelques renvois de Roms : après tout, eux aussi savaient bien ce que c’était d’avoir une réélection à préparer, non ? Et même si la base de son électorat était toute prête à croire que la plupart de ses soucis quotidiens étaient de la faute non plus des 35 heures mais des Gipsy Kings et de Thomas Dutronc, il sentait bien qu’il fallait détourner un peu l’attention. Mais comment faire ?
– Fais gaffe, derrière toi, demanda-t-il à ses ministres de s’exclamer, une menace terroriste !”

Le contre-asocial

Tuesday, September 14th, 2010

JJ Rousseau est né le 28 juin 1712 à Genève, et décédé le 2 juillet 1778 à Hémaisnonville, ou quelque chose comme ça. Malgré cette curieuse idée de quitter la ville la plus classe du monde pour aller dans un bled qu’on sait même pas où c’est, on peut dire de Jean-Jacques, philosophe, écrivain, musicien et grand amateur de badminton qu’il changeait la vie.

Dans la famille Rousseau, on est traditionnellement douaniers de père en fils. Pour échapper à ce cruel destin, Jean-Jacques fuit, très jeune, avec son amour du lycée, Carole, et part se planquer sur l’île Saint-Pierre qui, amusante anecdote, était à l’époque une île. Pour subvenir à leurs besoins, Carole, chanteuse émérite, se produit dans des estaminets louches des rives embourbées du Seeland sous le pseudonyme de LaRousseau. Pour ne plus l’entendre vocaliser, Rousseau a coutume de prendre des maîtresses sur l’autre rive. C’est à cette époque qu’il publie son célèbre roman “Comment elle s’appelle, déjà, la nouvelle ? Ah oui, Héloïse !”, dont son éditeur décidera de raccourcir un peu le titre.
Carole sera obligée d’interrompre sa carrière dans le show-business pour s’occuper d’Emile, leur premier enfant, ainsi nommé en hommage au célèbre footballeur Gianfranco Zola. Jean-Jacques n’a pas le temps de prêter main forte à sa sémillante compagne, tout occupé qu’il est à écrire son ouvrage sur l’éducation “Emile ou l’éducation”, car il a entre-temps appris à raccourcir ses titres. C’est à cette époque également qu’il publiera son best-seller “Candide de Voltaire”, un roman sentimental.

Alors que Carole lui reproche d’être toujours plus souvent absent du domicile conjugal, JJ lui répond “Non mais laisse, c’est pour le boulot, je dois aller perdre mon regard dans l’infini, c’est un truc d’écrivains, tu peux pas comprendre”. Pour lui prouver que si, c’est un truc d’écrivain, il rédigera les “Rêveries d’un promeneur solitaire”, ouvrage bien connu de tous les amateurs de randonnée tant il décrit à merveille l’art d’avoir le regard perdu dans l’infini.

Puis ils se disent que c’est bien peu funky de vivre sur une île et partent ailleurs. Puis Rousseau explique à son épouse que « Non mais t’as vu, quoi, la femme et l’homme sont faits l’un pour l’autre, mais leur mutuelle dépendance n’est pas égale : les hommes dépendent des femmes par leurs désirs; les femmes dépendent des hommes et par leurs désirs et par leurs besoins ; nous subsisterions plutôt sans elles qu’elles sans nous, donc bon, je me casse, ciao, la bise aux gosses ! »

Ne vous faites pas de Biel

Monday, September 13th, 2010

Bon. Pour une fois que la presse internationale parle de Bienne, capitale mondiale auto-proclamée de plein de choses dont on ne cause jamais, je suis bien obligé d’en faire un post, ou bien ?

Si tu ne vois pas du tout de quoi je parle, je te laisse avec ce résumé de 20minutes.fr et sa conclusion magique. Si tu sais de quoi je parle, peut-être n’as-tu pas suivi le dernier épisode de cette bien rocambolesque affaire. La police, donc, a eu une idée géniale : balancer des tracts par avion, en espérant que Le Forcené tombe dessus (enfin, techniquement, c’est le contraire, mais ne chipote pas), contenant cette lettre écrite par un de ses proches.

Je trouve ça chou. Probablement inutile, mais chou. Mais tant qu’à balancer du papier, on aurait pu étudier plus avant le contenu du tract. Par exemple, tenez :

– “Kikoo Peter ! Ici c’est la police ! Ecoute on a bien rigolé, sauf quand tu as tiré sur un de nos copains, ça c’était pas bien, mais maintenant on en a un peu assez, tout le monde se moque de nous, tu pourrais te rendre ? Merci ! Ta police qui t’aime. Bisous.”

– “Cher Peter, si tu es dans la forêt, pourrais-tu nous ramener quelques champignons ? Nous avons alerté Olivia Ruiz, elle est d’accord pour te faire des crêpes si tu reviens à la maison. Ta police qui t’aime. Bisous.”

– “Le professeur Karamba résout tout. Désenvoûtement, sentiment de persécution, retour de l’être aimé, traques policières, vente aux enchères, chance au jeu, mauvais sort, examens, permis de conduire, monnaie pour la lessive. Contacter la police cantonale qui transmettra.”

– “Hello Peter, on voudrait racheter les droits de ta fuite pour en faire un film, mais comme ce sera un film suisse, est-ce que tu pourrais fuir de manière plus immobile, une sorte de fuite intérieure ? et on voulait confier un rôle à Jessica Biel, est-ce que tu pourrais t’arranger pour prendre une otage qui tomberait secrètement amoureuse de toi ? Merci, Steven. Non pas Steven Spielberg, Steven Chompard, je suis en deuxième année à l’ECAL, lol, bisous.”

– “Penser à ramener du pain.”

– “Salut Peter ! Tu pourrais m’expliquer comment tu as fait pour disparaître au milieu de cent policiers ? C’est pour relancer ma carrière. Merci, bisous. Sylvain Mirouf”

Dès Métal

Tuesday, September 7th, 2010

Je déambulais, l’autre jour, dans les verdoyantes rues de Lausanne, quand je suis tombé nez à nez avec une affiche, annonçant le nouveau spectacle du chanteur suisse le plus cool, loin devant Franz Treichler et Christian Wicky.

Mon âme d’enfant se mit alors à chanter des histoires de petite Charlotte pas foutue d’avoir du matériel chez elle et à faire de la musique dans la salle de bains. Mais mon regard, soudain, se porta vers l’affiche de droite et là, mon âme d’enfant, terrifiée, décida de partir six mois en vacances aux îles Fidji. Car je venais de voir la nouvelle campagne d’affichage des assureurs-maladie suisses. Un homme à la mine patibulaire me demandait, comme si j’y étais pour quelque chose, “qui n’a pas le droit de faire du profit ?” “Zaz”, j’ai répondu. Mais en fait il s’agissait des assureurs suisses, ces Robins des Bois modernes (le mec de la forêt de Sherwood, pas la troupe comique) et de leur nouvelle campagne de pub.

Si tu n’es pas Suisse, je t’explique. Si tu es Suisse, tu peux directement passer au paragraphe suivant en grignotant une cuchaule de ma part. Chez nous, donc, il n’y a pas de Sécu mais plein d’assureurs. Chacun d’entre nous est obligé d’être assuré chez l’un d’entre eux. Chaque année, les primes augmentent mais ce n’est pas de la faute des assureurs, qui se sentent tout de même mal aimés. Ils sont malheureux, ils se sentent rejetés. Et du coup, pour qu’on les aime, au lieu d’offrir des fleurs ou des balades à poney comme vous et moi, ils se paient une campagne de pub. Sauf qu’ils s’y prennent assez mal, les pauvres : bien sûr, on comprend bien qu’ils ont pris des mannequins low-cost pour pas que leurs affiches coûtent trop des sous de la prochaine augmentation. Mais tout de même, était-ce nécessaire de faire peur aux enfants pour se réconcilier ?

Bref, en voyant ces affiches côte à côte, je me suis dit que les assureurs auraient simplement dû confier leurs soucis à Henri Dès, il aurait su nous les rendre sympathique.

Assureur, assureur,
pourquoi tu pleures, pourquoi tu pleures ?

On dit que j’aime l’argent,
C’est rageant, c’est rageant

Que je ne pense qu’aux sous,
Ça m’rend fou, ça m’rend fou !

Les gens ne m’aiment pas,
J’en dors pas, j’en dors pas,

J’en fais une maladie,
Du lundi, au samedi

Chaque fois qu’j’augmente tes primes
Ça m’déprime, ça m’déprime

Pourtant en toute franchise,
T’y laisseras ta chemise !

Licorne d’abondance

Monday, September 6th, 2010

David Chicotte n’avait pas immédiatement saisi la portée de sa découverte. Et il n’avait pas hésité une seule seconde à la dévoiler : après tout, n’avait-Elle pas dit, dans Son infinie sagesse : “La vérité toujours tu chériras, sauf si cela doit blesser des petits lapins ou des bébés animaux mignons en général” ? Car David était croyant. Jamais il n’avait manqué la Grande Chevauchée du samedi après-midi. De même qu’il respectait Ses principes, le repos du lundi matin, les trois siestes sacrées quotidiennes, l’émerveillement rituel face aux doubles arcs-en-ciel.

Mais les révélations de David avaient été très mal acceptées et les sages du Grand Haras Céleste l’avaient voué à la plus terrible des punitions : la Grande Bouderie. Ceux qui le croisaient devaient détourner le regard en affichant une moue réprobatrice. Et, surtout, lui interdire l’accès des bâtiments officiels, notamment ceux distribuant de la nourriture. David avait été forcé de pourvoir lui-même à ses besoins, et avait même mangé de la viande non-artificielle à plusieurs reprises.

Il y a dix ans, David avait décidé de se consacrer à l’histoire. Ses amis, ne comprenaient pas ce choix, “à quoi ça sert, le passé, de toutes façons c’est tout des gens qui sont morts”, disaient-ils. Ses parents auraient préféré qu’il choisisse une voie d’étude sérieuse, comme la Palefrenerie ou le Vétérinarisme. Mais il n’en avait fait qu’à sa tête. Et pis encore, il avait décidé de s’intéresser aux temps anciens, ceux d’avant Son retour.
Car des savants venaient de retrouver comment accéder aux internets, une grande base de donnée où les humains d’avant avaient stocké de nombreuses connaissances et des photos de chats. “Ouais bah, si on a oublié comment s’en servir, c’est que ça devait pas trop en valoir la peine”, lui répétaient inlassablement ses professeurs d’histoire, qui auraient préféré le voir retracer l’arbre généalogique de Bingo, l’Etalon sacré. (En réalité, si on avait oublié comment s’en servir, c’est que pendant les quatre guerres mondiales consécutives, on n’avait pas tellement eu le temps de s’occuper de poker, mais les gens n’aimaient pas trop qu’on leur reparle de cette période)(d’ailleurs pas complètement révolue puisque quelque part, dans le grand désert bourguignon, deux armées de robots capables de s’autorégénérer s’affrontaient encore pour la conquête du village de La Galopine, pourtant rayé de la carte depuis plus de 13 siècles).

L’étude des internets avait passionné David Chicotte, surtout celle de l’étrange rapport à la nudité qu’avaient les anciens. Et c’est là qu’il avait fait cette terrible découverte, qu’il aurait peut-être dû ne jamais révéler : en réalité, la Licorne Rose Invisible, Loués soient ses divins sabots, n’avait probablement pas créé le monde et n’était même probablement qu’une blague de potaches.

Cornify