Archive for July, 2013

Woo hoo

Sunday, July 28th, 2013

Chanson 2 – Flou.
(paroles via lacoccinelle.net)

I got my head checked

J’ai fait contrôler ma tête
Il s’agit donc d’une chanson de type médical : le narrateur ressent de violentes céphalées après un concert d’Oasis et décide d’en référer à un médecin. C’est une attitude prudente.

By a jumbo jet

Par un jet jumbo
Dans les années 90, la médecine était balbutiante. Aujourd’hui, on utiliserait plutôt un Boeing.

It wasn’t easy but nothing is
No

Cela n’a pas été facile. Mais rien ne l’est. Non.
Alors forcément, les examens de la tête, ça fait toujours un peu mal, mais très philosophe, le narrateur se souvient que pendant de temps-là, des enfants meurent de faim et des gens vont délibérément assister au concert de Saez.

Whoohoo!

Wouhou
Alors il se dit que finalement, ça ne va pas si mal. Il choisit d’exprimer sa joie.

When I feel heavy metal

Quand je sens le métal lourd

Mais tout de même, le moment où il faut faire passer la carlingue de l’avion à travers le lobe frontal supérieur est un brin douloureux.

Whoohoo!
And I’m pins and I’m needles

Et je suis pin’s parlant TF1 épingles et aiguilles
Ça pique.

Whoohoo!
Well I lie and I’m easy

Eh bien ! Je mens, et c’est facile.
Mais comme il ne voudrait pas passer pour une mauviette, il fait semblant de rien.

All of the time I am never sure
Why I need you

Tout le temps, je ne suis jamais sûr de pourquoi j’ai besoin de toi.
Soudain, il se demande s’il a bien fait de consulter ce docteur, qui a tout l’air d’être un charlatan.

Pleased to meet you

Enchanté !
Mais, comme il est anglais, il n’en oublie pas la politesse ! Prenez-en de la graine.

I got my head down
When I was young

J’avais la tête en bas quand j’étais jeune.
Soudain, rebondissement : on apprend le lourd passé de gymnaste du narrateur ! Serait-ce là la raison de ses soucis de santé ?

It’s not my problem
It’s not my problem

Ce n’est pas mon problème. Ce n’est pas mon problème !
Peut-être. Mais il s’en fout.

Whoohoo!

Wouhou !
D’ailleurs, il a l’air plutôt bien portant, non ?

When I feel heavy metal
Whoohoo!
And I’m pins and I’m needles
Whoohoo!
Well, I lie and I’m easy
All of the time and I’m never sure
Why I need you
Pleased to meet you

C’est une très belle chanson porteuse d’espoir et de woohoo grâce aux progrès de la médecine.

Mashed pumpkins

Thursday, July 25th, 2013

Parfois, des groupes de rock se reforment, vingt ans après. Aucune loi ne peut l’empêcher. Les scientifiques voient à cela trois raisons principales : l’ennui, la piscine du petit qui a besoin d’une deuxième couche de peinture, le constat inéluctable que le temps passe et que ça fait bien cinq ans qu’on n’a plus pecho de groupie, et encore, elle avait confondu avec Liquido.

En général, le public y va quand même. Et même, il apprécie. Malgré les kilos en plus, malgré l’évident plaisir d’être là mais si on pouvait se dépêcher un peu, y a une rediffusion des Experts ce soir, alors pour les rappels, on les fera un autre soir, bisous, malgré le fait que du groupe d’origine, il n’y a en fait plus qu’un roadie, malgré cette insistance malsaine à vouloir jouer des titres du dernier album.

Imagine si tout le monde faisait pareil. Imagine.

– Bonjour, je viens trier les cornichons !
– Monsieur ? Ça fait quinze ans que l’usine a fermé.
– Ah zut, parce que ç’avait été mon premier job d’étudiant et je voulais faire une tournée d’adieux.
– Ah. Bon. Ben adieu.
– J’étais doué, vous savez ! 93% de cornichons positifs !
– Il faut partir.
– Vous fabriquez quoi, maintenant ?
– Des trombones.
– Je peux les trier ?

***

– Rodomund, viens te coucher !
– Je peux pas, je potasse l’histoire, là.
– Hein ?
– Oui, j’ai décidé de repasser le bac. Mais cette fois, je gagne.
– Tu veux pas juste ouvrir un blog et faire un faux corrigé du bac philo, comme tout le monde ?

***

« Terrible nouvelle. L’ancienne championne de tennis Martina Hingis aurait été surprise errant seule avec une machine à laver près d’un court de tennis et balbutiant “Je vais tenter un seizième comeback”. Elle était poursuivie par une horde de journalistes de L’Equipe qui voulaient savoir s’ils pouvaient titrer “Martina se remet sur les rails”. »

***

– Alors, qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce come-back ?
– Pardon ?
– Un come-back, c’est par exemple quand on avait disparu et on se reforme le temps d’une tournée. En français, ça s’appelle reviens, mais comme c’est déjà un nom de stylo on préfère dire come-back.
– J’entends bien mais il ne s’agit pas d’un come-back puisque nous n’étions jamais partis.
– Vous êtes dans le déni.
– La malice.
– Non. Alors pourquoi ce come-back ?
– Je vous jure que… Bon et bien, souvent, le public nous demandait quand les BB Brunes se reformeraient et…
– Ah mais vous êtes les BB Brunes, ok, pas les Forbans ! Pardon ! Bon ben je dois vous laisser.

Stage up

Thursday, July 18th, 2013

Il y eut d’abord l’incident du Montreux Jazz. Une bête erreur, à peine de quoi agiter un peu des journalistes plongés dans la torpeur estivale. Puis cette blague de potache dans une rédaction californienne. Des maladresses, mais rien de bien méchant.

C’est ce qu’on se disait à l’époque.

Puis les incidents se multiplièrent, se radicalisèrent. Les louches de strychnine malencontreusement lâchée dans le café matinal. Les attentats à la photocopieuse piégée. Partout dans le monde, les stagiaires se rebellaient. Ils étaient nombreux, ils étaient déterminés, ils étaient organisés. C’est évidemment en France, où ils représentaient, à l’époque, 50% de la population active, que leur action fut la plus rapide.

Ils étaient partout. Dans les bureaux, dans les rédactions, à la Maison-Blanche, impossible d’échapper aux stagiaires. Très vite, ils prirent le contrôle de la plupart des grandes entreprises. Puis du monde entier.

Nous pensions “ça ne va pas durer, ils vont demander une augmentation ou des jours de congé et ils vont se lasser”. Mais ils avaient pris goût au pouvoir. Ils ne voulaient pas le lâcher. Ils n’en faisaient pas grand chose, pourtant. Ils continuaient d’agir comme ils l’avaient toujours fait : avec énormément de zèle et d’application, ils mettaient à jour leur statut Facebook ou regardaient fixement le temps passer. Ils ne prenaient jamais la moindre initiative, ils faisaient toujours un peu la gueule. Finalement, cela nous rappelait pas mal le monde d’avant alors nous ne fîmes rien. Nous leur apportâmes leur café.

Mais avec de grands pouvoirs vient une grande ivresse du pouvoir et c’est là qu’ils faillirent : ils se mirent à engager des stagiaires.