Archive for June, 2010

Guitar hero

Wednesday, June 30th, 2010

Peur de rien blues – JJ Goldman
(les paroles viennent de )

Y’a les choses qu’on peut faire
Et puis celles qu’on doit pas

Y a aussi celles qu’on ne doit pas faire mais qu’on peut, comme traverser au rouge ou écouter des chansons des années 80, ou celles qu’on doit mais qu’on ne peut pas, comme bosser.

Y’a tout c’qu’on doit taire

Forcément, quand on s’appelle Or-Homme, on a au moins un compte un peu caché quelque part en Suisse, non ? (même si on n’a pas été bête en cours).

Tout c’qui ne se dit pas

Par exemple “Excuse, JJ, mais je vois pas du tout où tu veux en venir, là”.

Des vies qui nous attirent
De brûlures et de clous

Parfois, on a envie de tout plaquer pour devenir soudeur. Ou Messie.

Oui, mais ne pas les vivre
C’est encore pire que tout

Ça, ça reste à prouver, je connais un mec qui est devenu bûcheron sur un coup de tête, mais s’il ne s’en mord pas les doigts aujourd’hui, c’est sur un coup de hache.

De sagesse en dérive
De regrets en dégoûts

Je connais un mec, sur un coup de tête, il a tout plaqué pour devenir marin, mais il avait le mal de mer. En plus, comme il ne savait pas mariner, il dérive sacrément.

Y’a qu’une guitare à la main
Qu’j’ai peur de rien

JJ, lui, il a tout plaqué pour faire de la musique, ce qui lui a assez bien réussi.

Quand les juges délibèrent
Si j’fais mal ou j’fais bien

Ça date de l’époque où on lui avait collé un procès pour avoir infligé au monde la moitié de la carrière de Céline Dion

Si j’suis vraiment sincère
Moi j’sais même plus très bien

Ça date de l’époque où il était devenu amnésique, suite à ça.

Quand les rumeurs “vipèrent”

Car les gens, parfois, as’piquent de raconter la vie des people, mais as’savent rien.

Quand l’image déteint

Ça date de l’époque où il avait lavé son image à 60 degrés.

Il m’reste ce vrai mystère
Et ça, ça m’appartient

Tellement que ça restera mystérieux, donc. Du coup, était-ce bien la peine d’en parler ?

Quand je frôle la lumière
Qu’un instant je la tiens
Avec ma guitare à la main
J’ai peur de rien

Tenir la lumière, c’est une jolie métaphore pour dire porter une lampe de poche, après l’avoir frôlée en la cherchant dans l’obscurité. Mais il n’y a qu’une guitare à la main que JJ a peur de rien : dans cette chanson, il nous avoue donc sa peur des lampes de poches, une affection somme toutes assez rare.

Y’a des choses qu’on pense

Oui, c’est mieux en général.

Qu’on voyait pas comme ça
Mais on garde le silence

Ça, c’est vrai. Récemment, j’ai rencontré le Manneken Pis, je t’avoue que je le voyais pas comme ça. Mais je n’ai rien dit, de peur de le vexer.

Et on presse le pas

Et je me suis cassé.

Des regards qu’on détourne
Des gestes qu’on fait pas

Sans m’y attarder ni faire de photo, y avait trop de monde.

La conscience un peu sourde
Et pas très fier de soi

Bon, je crois que JJ parle d’autre chose, ou alors il est vraiment un peu trop sensible.

Quand la dose est trop lourde
Quand l’blues va un peu loin

Quand la dose est trop lourde et que le blues va un peu loin, c’est qu’on prend des pro-dépresseurs.

J’prends ma guitare à la main

C’est idiot, ça, quand le blues va trop loin, il faut prendre sa clarinette ou son balafon, à la limite son didgeridoo, je sais pas, mais avec la guitare à la main, on risque de le faire aller encore plus loin.

Et j’ai peur de rien

Je connais un mec, sur un coup de tête, il a tout plaqué pour devenir guitariste des années 80 dans un groupe de hard rock FM, depuis il n’a plus peur du ridicule, mais un peu des coiffeurs.

Cette chanson est porteuse d’espoir mais souvenez-vous, les enfants, qu’une guitare c’est un peu encombrant, quand le monde vous fait peur, essayez de voir si ça marche avec un triangle.

Vuvuzela*

Monday, June 28th, 2010

«Quand il y a des sujets qui se posent, qui intéressent les gens, qui intéressent les Français, il est normal qu’on prenne des positions.» (Frédéric Lefebvre)

Enfin, nos amis français osent s’intéresser aux vrais problèmes qui intéressent les gens, et je ne serais pas étonné qu’ils convoquent prochainement des Etats généraux de Koh Lanta, tant il est vrai que la première saison était nettement mieux. Moi-même féru de politique, j’ai décidé d’importer chez nous ces bonnes idées. Je cherche des volontaires pour récolter des signatures en vue de lancer les initiatives fédérales suivantes, toutes conçues pour résoudre efficacement des problèmes qui intéressent les gens :

– Pour une naturalisation facilitée de Lionel Messi et de Arjen Robben
parce que y en a marre que ce soient toujours les mêmes qui marquent des buts.

– Pour l’interdiction immédiate du lundi matin
qui nuit terriblement à la productivité

– Pour qu’il y ait de nouveau des saisons, ma bonne dame
(je sais ce que vous allez me dire, avec cette formulation un peu floue, le risque que le parlement propose un contre-projet est grand)

– Pour que Brad Pitt et Angelina Jolie restent ensemble, mais pas trop

– Pour que les bonus de fin d’année ne soient plus donnés aux patrons d’entreprise qui gagnent déjà mon salaire annuel par mois, mais distribués au hasard
parce que le loto, ça, c’est un sujet qui intéresse les gens

– Pour l’interdiction de la migraine
parce que le sexe, ça, c’est un sujet qui intéresse les gens,

et, enfin,

– Pour que les courriers administratifs soient accompagnés de photos de chatons

*je ne savais pas quoi mettre comme titre, mais je suis sûr que celui-ci intéresse les gens

Hors-jeu

Friday, June 11th, 2010

« Va t’échauffer, tu entres dans cinq minutes. »

Il avait attendu ces mots longtemps. Faire une entrée fracassante, marquer le but décisif, devenir le héros du club, celui que les gamins dans les préaux rêvent d’imiter… ou, au moins, retrouver un peu de plaisir. A force d’user les bancs, à force de gamberger, à force de s’entraîner pour rien, il avait complètement oublié qu’un jour, il avait été comme ces gamins, le football avait été un jeu.
Bien sûr, il ne pouvait pas se plaindre. Il était payé, et bien payé, pour quelques minutes de jeu par année. La saison précédente, il avait été chômeur quelques mois. Il avait dû, comme les autres, s’inscrire, pointer, suivre les formations et les entretiens avec son conseiller, fournir des preuves de recherche d’emploi. Il avait eu un peu honte de s’asseoir là, au fond de la salle, au milieu de ces gens licenciés d’un travail bien plus pénible.

Il y avait encore, chez ses parents, des articles punaisés aux murs. Le papier commençait déjà à jaunir. Ils parlaient du petit prodige, du grand espoir, du nouveau Machin et du futur Truc – pour une raison connue d’eux seuls, les journalistes sportifs adorent coller des successions improbables aux jeunes joueurs. Puis il était parti. 17 ans à peine, premier contrat à l’étranger, en Espagne. Lui qui deux ans auparavant était encore la vedette du club de son village, marquait trois buts par match à des gardiens bien plus grands et plus âgés que lui, découvrait la concurrence féroce, les entraînements qui ressemblait plus à des guérillas. Tous ces jeunes étaient des futurs Machin dans leur patelin, et tous rêvaient de la même carrière. Il s’était blessé deux mois après son retentissant transfert. Immobilisé par un plâtre, dans un coin de pays dont il n’arrivait pas à assimiler la langue, différente de celle qu’il avait apprise en accéléré dès les premiers contacts avec son nouveau club, loin de sa famille, de ses amis, il avait commencé à trouver sa vie moins rose.
Et il ne s’était jamais fait de place au soleil. Quelques apparitions en équipe réserve, un prêt dans un club qui se battait contre la relégation – il avait assisté du banc au but qui avait définitivement fait couler sa formation provisoire, puis un autre deux divisions plus bas, où il avait fait quelques apparitions avant de se reblesser, bêtement. D’hôpitaux en banc de touche, il avait plus ou moins décidé de tout arrêter, de reprendre des études, de trouver un « vrai » métier, quand son agent l’appela. Retour au pays. Il avait refusé plusieurs fois cette éventualité mais tant pis. Il n’était pas rentré en héros, à part dans sa famille. Le transfert, dans un petit club de milieu de classement de deuxième division, n’avait pas occupé plus d’une ligne dans les journaux, même régionaux. Et il avait repris sa place sur le banc, au milieu de joueurs bien plus jeunes que lui. Alors maintenant qu’il avait sa chance, il allait la saisir. A pleines mains.

***

– Oh, ton équipe vient de prendre un but, là ?
– Mmpf
– Et c’est le joueur que tu viens de faire entrer qui vient de se faire expulser ?
– Mmpf
– Du coup, c’est pas très bien coaché…
– Oui, bon, je sais, mais il me faisait de la peine.
– De la peine ?
– Ben oui, il joue jamais, il déprime, il a le droit à sa chance, quoi.
– Huhu. Tu parles aux joueurs de tes jeux vidéos ? Tu leur inventes aussi des vies et tout ?
– Oui bon ça va. C’est pas ma faute si j’ai de l’imagination…
– C’est pas de l’imagination, là, c’est plus psychiatrique… Tu fais pareil quand tu joues à Civilization ? “Excusez-moi, les copains, mais je vais raser votre ville”
– Ben…
– Huhuhu. C’est mignon. Ou effrayant, je sais pas.
– Oh ça va, tu joues bien aux Sims, toi.
– Oui, bon, allez, perdu pour perdu, éteins, on va profiter du soleil un peu.
– Bon… ok… mais promets-moi de ne jamais me poser de questions quand je joue à Pokémon.

Le destin de Valéry

Wednesday, June 9th, 2010

Est-ce qu’il t’arrive parfois de te dire que tout est écrit, que nous ne sommes que les jouets innocents et en bois d’un Destin cruel et facétieux ?

Moi non plus.

Ou alors par un destin qui n’a aucun sens de la dramaturgie. Dans la vie, par exemple, quand tu es orphelin avec une tache de naissance, on ne vient jamais te révéler de mystérieuse prophétie. Enfin, je suppose. Les orphelins que je connais, on n’est jamais rien venu leur révéler de bien réjouissant, mais ils n’avaient pas eu la présence d’esprit de se munir de taches de naissance alors je peux me tromper.
Mais il y a d’autres moyens, plus estivaux et à la portée de tout le monde, de vérifier que le grand livre du destin ne vaut pas « Les pademelons font du squash le vendredi », le nouveau Katherine Pancol : les orages.

Un orage éclate. Tu te réfugies dans une forêt obscure, dans ton garage ou dans un magasin de chaussures. Et là, tu te dis qu’un arbre va s’abattre devant toi et te bloquer là. Que les secours mettront des mois pour arriver. Que tu seras condamné à manger l’arbre pour te sauver et qu’à force, des dents de castor te pousseront, ce qui suscitera la désapprobation de tes collègues de travail. Que ta vie ne sera plus que chaos et obscurité. Et que, condamné à boulotter de l’écorce, tu seras obligé d’accepter la pire des destinées : devenir ingénieur pour pouvoir construire des barrages à ta guise.

Naïf que tu es.

Cinq minutes plus tard, tu pourras enfin sortir de ton garage, de ton magasin de chaussure ou de ta forêt sans autre dégâts collatéraux qu’une nouvelle paire de crocs Louboutin et te dire que Stephen King, en fait, il serait pas un peu impressionnable, comme mec ? avant de découvrir l’horreur dans ton salon, tu avais laissé la fenêtre ouverte et un terrible lac s’est formé peuplé de piranhas de trente mètres de haut et tu vas être obligé de fabriquer une pirogue en meubles Ikea pour accéder à la télécommande parce que l’orage a été tellement violent que la télé s’est allumée toute seule, sur TF1. Et au loin, un chat hurle à la mort.

Et c’est là que tu es content de ne pas te dire que nous ne sommes que les jouets innocents et en bois d’un Destin cruel et facétieux parce que si vraiment le coup des piranhas t’arrive, tu as le droit de te réveiller et de te dire “ouf, tout cela n’était qu’un rêve”, et d’ajouter “d’ailleurs c’était le chien qui rêvait, lol, vdm”, ce qui serait totalement interdit si tout était écrit, parce que c’est vraiment la pire chute du monde.

flougloublouglou

Tuesday, June 8th, 2010

C’était par un de ces soirs oisifs où la nuit poudroie insolemment. Pernambucca, pour tromper son ennui, avait décidé d’ouvrir un blog.

Les jours passaient, pas les visiteurs. Pourtant, elle faisait tout bien comme il faut. Elle avait lu 103 articles intitulés “10 conseils pour faire du bon blogging” et appliquait à la lettre les recommandations. Elle publiait régulièrement, répondait à tous les commentaires (trois en sept mois), commentait à outrance les blogs voisins, organisait des concours (qu’elle gagnait invariablement), se brossait les dents tous les soirs et dessinait des arbres (elle avait peut-être un peu trop varié ses sources, elle s’en rendait à présent compte).

Puis, soudain, sans explication, le nombre de visites se dressa fièrement vers les cieux azuréens. Puis retomba flasquement. Pernambucca ne comprenait pas ce qui s’était passé. Puis elle observa un deuxième soubresaut. Les courbes de son module de statistique s’arrondirent soudain, pour retrouver dès le lendemain leur platitude exacerbée.

Quand soudain, elle comprit ce qui s’était passé. Elle avait, sur un outil de socialisation que nous nommerons Twitter, vaguement évoqué vaguement son goût pour les choses de la chair. Oh, à peine du bout des doigts, sans y toucher. Alors, pour voir, elle commença de multiplier les allusions. Elle disait sans jamais rien dire, évoquait amantes et amants sans jamais les nommer ainsi, laissait imaginer des pratiques quasi orgiaques qu’elles n’aurait jamais osé imaginer. Et les visiteurs affluaient. Tant est si bien que Pernambucca, en un tournemain, rejoint le cercle des blogueurs qui comptent et fut même invitée à tester une nouvelle pâte à tartiner et un tout nouveau modèle de parapluie ignifuge. Et on lui proposa même le job de ses rêves. Enfin, presque. Elle qui s’était toujours rêvée en grande reporter internationale se retrouvait à signer des articles moulés à la louche dans un magazine féminin, mais elle se disait que c’était un premier pas.

Et pourtant, sa vie était nettement moins débridée que ce qu’elle laissait entendre. Car, comme on dit souvent dans le métier qu’elle apprenait désormais, “c’est une nympho à prendre au conditionnel”.

Trou story

Friday, June 4th, 2010

Sur Internet, tout va très vite. Ainsi, j’avais commencé une note sur la Thaïlande, ses palmes, ses révolutions et ses noms rigolos. Mais tout ça est derrière nous. Le pays cool du moment, c’est le Guatemala.

Le Guatemala est un pays d’Amérique centrale, à l’instar du Costa Rica, de Panama et du court central de Roland Garros. Ses habitants s’appellent les Guatémaltèques. La capitale du Guatemala est Guatemala City. La boisson officielle est le Guatemalt, la friandise préférée des enfants le Guatemalabar, la position sexuelle préférée des jeunes le Guatemala.

Honduras qu’on voudra mais longtemps, le Guatemala est resté un pays sans grand intérêt touristique, contrairement au El Salvador, qui attirait des milliers d’amateurs de chanson française égarés. Les autorités ont donc décidé de prendre le Guatelama par les cornes et de creuser une attraction unique au monde : un trou. Et c’est armés de la plus grande perforatrice du monde qu’ils ont réalisé ce chef d’oeuvre :

troutrou

Une initiative immédiatement saluée par les spécialistes mondiaux des trous, Tiger Woods et Trouman Capote. Egalement célèbres pour leurs trous, l’Emmental et la Normandie envisagent de porter plainte pour plagiat.

Mais il ne faut pas résumer le Guatemala à cette histoire scabreuse, car cette contrée fascinante est plein de ressources. C’est en effet un pays de tous les temps, où la culture maya est encore très présente. Et bonne nouvelle pour les touristes, la monnaie nationale vaut quetzal.

PIOU PIOU

Wednesday, June 2nd, 2010

Nous sommes aujourd’hui mercredi (je peux le prouver), le jour des sorties cinéma.
Il y avait les adaptations de roman. Les adaptations de séries télévisées, aujourd’hui classiques. Les adaptations de jeux vidéo, en voie de banalisation, comme le récent Prince of Persia dans lequel Jake Gyllenhaal, après s’être fait découper trois fois par la même scie circulaire, en a marre et va plutôt faire un foot avec les copains. Et même les adaptations de blog, comme le récent Julie&Julia. Ou encore les adaptations de publicités, avec tous les James Bond récents, ou de chaussures, avec Sex and the City. Quel merveilleux terrains d’exploration reste-t-il aux réalisateurs ?

Eh bien, j’ai songé aux adaptations de gags classiques.

La mère de Toto a trois fils
Fils cadet d’une famille de la petite bourgeoisie londonienne, jalousant le succès de ses aînés Pim et Pam, Toto vit dans une perpétuelle recherche de lui-même qui l’emmène dans des questionnements intérieurs sans fin, jusqu’au jour où il rencontre la sculpturale Poum.

Tiens-toi bien au pinceau, j’enlève l’échelle
Jean-Helmut, un homme psychologiquement amoindri, s’accomplit grâce à la peinture. Il réalise de splendides fresques murales, mais sur des plafonds. Jusqu’au jour où il est victime d’un terrible accident d’échelle. Parviendra-t-il à remonter un jour la pente et aux barreaux ?

Paf le chien
Un chien traverse la route. Une voiture l’écrase.

C’est un Belge, un Français et un Guatémaltèque qui mangent des churros
Trois amis de nationalités différentes se rencontrent dans une fête foraine. Leurs destins vont irrémédiablement être bouleversés par l’arrivée d’un compère norvégien.

Oh non, je vais encore tomber
La vie décousue de Marie-Pamela, une jeune fille blonde à qui sa légère distraction fait vivre moult aventures trépidantes.

Les aventures de super-tomate
Le seul film de super-héros dont le héros est rouge, vole et porte une cape.