Archive for December, 2010

Stromatisé

Thursday, December 23rd, 2010

Stromae – Alors on danse

Alors, Alors, Alors

Ben alors j’avais envie de parler cette chanson, parce qu’elle est musicale et porteuse d’espoir. Et que c’est un des hits de l’année, tout ça.

Qui dit étude dit travail,

Aujourd’hui, qui se souvient que Patrice Laffont n’est pas un éditeur, que Marie-Ange Nardi n’est pas décédée ? Cette chanson est un vibrant hommage au jeu Pyramide, hélas disparu de nos écrans. Pour les plus jeunes d’entre vous, il s’agissait d’un jeu où il fallait dire un mot pour en faire deviner un autre mais surtout choisir entre Mironton et Barjabulle. Et on a beau dire, aucun autre jeu, depuis, n’a jamais permis à Madame Gonthier de Magny-en-Vexin de repartir avec une boîte du jeu Pyramide offerte par Pepita.
Etudes j’aurais plutôt dit tas de feignasses, mais bon, j’ai jamais été très fort à ce jeu.

Qui dit ‘taf’ te dit les thunes,

Oui, enfin, pour les thunes, y a des moyens nettement plus efficaces, genre cambrioler une banque, jouer à la balle, compter sur ses parents pour les gagner avant nous ou faire un tube tout pourri.

Qui dit argent dit dépenses,

Attends, si c’était lié, tout le système capitaliste s’effondrerait !

Qui dit crédit dit créance,

Houla non, tu vas énerver maître Galibert ! C’est un peu de la même famille. Tu hypothèques toutes tes chances de gagner, là.

Qui dit dette te dit huissier,

Et qui dit huissier dit vous n’aurez pas ma liberté de penser !

Oui dit assis dans la merde.

Quand tu dis « Oui dit », tu veux dire que t’avais tellement de dettes que t’avais même plus les moyens pour la barre du Q ? Dur.

Qui dit amour dit les gosses,
Dit toujours et dit divorce.

Le raisonnement se tient, mais tu aurais pu le faire en une brique.

Qui dit proches te dit deuil car les problèmes ne viennent pas seul.

Proches j’aurais plutôt dit bières mais chacun son truc… L’avantage c’est que si tu associes les proches aux problèmes, la période de deuil n’en sera que plus gaie.

Qui dit crise te dit monde

Stromae (c’est norvégien, comme nom, non ?) est un déplorable joueur de Pyramide, ce passage le prouve.

dit famine dit tiers-monde.

En plus d’être un hommage à ce grand homme qu’est Laurent Broomhead, je me demande si cette chanson serait pas un peu engagée.

Qui dit fatigue dit réveil

Pardon de chipoter, c’est pas le genre, mais c’est le contraire, en fait.

encore sourd de la veille,
Alors on sort pour oublier tous les problèmes.

Il fallait deviner Jeune et Con de Saez ? Tu t’y es très mal pris, sérieux.

Alors on danse [9 fois]

Tout heureux d’avoir fait deviner son mot en 116 briques, Stromae (ou finlandais, peut-être) danse. Neuf fois.

Et la tu te dis que c’est fini car pire que ça ce serait la mort

Mais non, il faut pas se déprécier comme ça, Stromae (ça pourrait être bernois, aussi, en fait) ! Pire que ça y a René la Taupe, Mylène Farmer et quand un train de marchandises freine.

Qu’en tu crois enfin que tu t’en sors quand y en a plus et ben y en a encore!

Oui, enfin, c’est juste un deuxième couplet, fais pas ta drama queen.

XTC dit problème

L’exta c’est un peu comme Pyramide, so 2000…

les problèmes ou bien la musique

C’est une version moderne de la bourse ou la vie ? Si c’est Stromae (ou alors fidjien ?) qui se charge de la musique, je prends les problèmes, merci.

Ca t’prend les tripes ça te prend la tête et puis tu pries pour que ça s’arrête

Faut pas exagérer. Je ne prie pas pour que ça s’arrête. Je zappe, car n’est-il pas écrit “aide-toi le ciel t’aidera” ?

Mais c’est ton corps c’est pas le ciel

Il faut vraiment être distrait, pour confondre. “Ohla, je neige un peu aujourd’hui”

alors tu t’bouche plus les oreilles
Et là tu cries encore plus fort et ça persiste…

Donc, là, Stromae (ouais en réalité c’est belge et ça veut dire maestro en verlan, de rien, j’aime bien t’apprendre des trucs utiles que j’ai vus sur wikipedia) nous nargue : il sait bien que t’as beau te boucher les oreilles, crier, chanter “à la volette”, son pauvre pouet – pouet pouet – toum toum toum toum toum va te rester coincé dans la tête minimum trois semaines.

Alors on chante
Lalalalalalalala
Alors on chante
Lalalalalalalala

Et il en rajoute une couche.

Alors on chante
Alors on chante

Et puis seulement quand c’est fini, alors on danse.

Même pas capable de chanter et de danser en même temps. Ça, de mon temps, ça se serait pas passé comme ça, il aurait été nominé dès la première semaine à la Starac.

Alors on danse (7 fois)
Et ben y en a encore (5 fois)

Et quand y en a plus ça fait du bien.
C’est donc une chanson qui ne parle de Pyramide que dans son premier couplet, car si ce jeu ne passe plus à l’antenne aujourd’hui, c’est bien parce que le monde n’est plus capable de se concentrer le temps de deux couplets. Et pourtant, cette chanson est porteuse d’espoir : tant qu’ils dansent, au moins, ils ne font pas de bêtises.

A l’emporte-pièce

Tuesday, December 21st, 2010

Recettes des délicieux biscuits de Noël.
Pour plusieurs personnes, dont probablement une allergique à la farine, une au régime et une qui critiquera ton cadeau par principe, déjà l’an dernier elle n’avait pas aimé ta superbe écharpe camaïeu.

– Te rendre compte qu’on est déjà le 21 et que tu n’as pas la moindre idée de quoi offrir au deuxième mari de la fille du nouveau copain de l’ex-femme du cousin du mari de ta femme. Et qu’en plus, placer Noël juste avant la période où tombent toutes les grosses factures prouve que ce Jésus était pas très responsable.

– Te dire que oui ok, on avait dit pas de cadeau aux adultes, mais tout de même, le plaisir d’offrir, tout ça.

– Décider d’opter plutôt pour des cadeaux faits main. Te rappeler in extremis que tu n’as plus six ans, poser tes crayons de couleur et tes boîtes de fromage.

– Oublier le souvenir cuisant des truffes de l’an dernier, mais décider d’alterner avec des biscuits, pour plus de sécurité.

– Ignorer ceux qui te conseillent l’excellente pâte tout faite de chez Migrop et t’entêter à chercher des recettes originales sur Internet.

– Te rappeler que tu avais fait des biscuits de Noël au camp des Joyeux Galagos, en juillet 82. Oublier un peu vite que tu n’en as plus refait depuis.

– Acheter tous les ingrédients, sans oublier les 25 ustensiles indispensables que tu ne possèdes pas.

– Constater que tu as oublié le beurre. Constater que même si tu relis la recette huit fois, il faut toujours du beurre. Retourner acheter du beurre.

– Oui, il faut bien tout ça de beurre. Penser à faire signer à tous les invités une décharge excluant toute responsabilité de tes biscuits en cas d’attaque cardiaque.

– Constater que tu as acheté du kirsch alors que ce n’était pas nécessaire. Tant pis. Te servir un verre de kirsch.

– Suivre la recette pas à pas. Non, n’improvise pas. C’est de la pâtisserie, c’est plein de chimie partout, mais évidemment on a préféré t’enseigner les aldéhydes isotopes plutôt que te dire ce qui se passerait si tu mettais un peu moins de farine. Et en plus, tu n’écoutais pas.

– Cuisiner nu, c’est trendy. Mais surtout, c’est le meilleur moyen de ne pas te retrouver avec de la farine sur ton pull en crocodile véritable et du beurre dans les chaussettes.

– Je sais bien que c’est pas très bon, le kirsch.

– Séparer les blancs et les jaunes. Réessayer. Aller emprunter un oeuf à la voisine. Réessayer. Aller emprunter trois oeufs à la voisine.

– Non, je ne sais pas ce qu’est une prise. C’est probablement équivalent à trois pincées et un chouïa.

– La différence entre pétrir en pâte souple et pétrir en pâte lisse ? Il y en a un qui est mieux que l’autre, je crois bien.

– Te souvenir que ce qui était rigolo avec la pâtisserie, c’était qu’on s’en mettait plein les doigts. Te dire qu’il aurait peut-être mieux fallu imprimer la recette plutôt que de la lire directement sur l’écran tactile de ton téléphone.

– A ce propos, live-tweeter les opérations est une très mauvaise idée. Envoyer des sms à toutes tes copines pour leur dire que tu es en train de cuisiner nu en est une encore pire.

– Oui parce qu’il y a forcément un moment où tu vas devoir retirer du four, abaisser, faire fondre, réduire la marinade et mettre à feu doux en même temps. C’est un principe de base en cuisine, quand tu fais plusieurs trucs à la fois, y a toujours un moment où ça bouchonne.

– Réduire la marinade ? Tu t’es pris pour Rachel dans Friends, ou quoi ?

– Tiens, le deuxième verre de kirsch n’est pas meilleur que le premier.

– La recette dit “abaisser à une épaisseur de 4 mm”. Ça, c’est plutôt 23 cm.

– Oui ben tu vas me faire le plaisir d’abaisser plus.

– Non, ça fait toujours pas 4 mm.

– Non, toujours pas.

– Oui ok, encore un verre de kirsch.

– Non, toujours pas.

– Oui, ils sont très jolis, tes moules en forme de renne. On en a parlé, du fait que tu n’avais plus six ans, ou pas ?

– Oui, la recette dit environ 70 pièces et tu en as fait 23. Je t’ai dit qu’il y avait pas 4 mm à mon avis.

– Laisser refroidir, goûter.

– Tiens, c’est pas si mauvais. Ça ressemble plus à des oryctéropes qu’à des rennes, mais c’est pas si mauvais.

– Bon ben on en regoûte un ? Tiens, le troisième verre de kirch passe mieux.

– Constater que ta cuisine ressemble à un chantier. Ne surtout rien faire. La tradition veut que quand un garçon a fini de cuisiner, ce soit le boxon et tu voudrais quand même pas faire mentir la tradition ? Tu sais que c’est en ne respectant pas les valeurs ancestrales qu’on fait le nid de l’UDC ?

– Oui bon, allez, un dernier.

– Emballer avec un joli papier de fête.

– Se tenir prêt à frapper le premier cousin qui trouve ça un peu brûlé ou que un biscuit par personne, ça fait un peu chiche. Surtout qu’il t’a offert un porte-savon, quoi.

Ipsos Factos

Friday, December 17th, 2010

Comme il est de coutume en fin d’année, j’aimerais que vous répondiez à un petit sondage, afin que nous nous connaissions mieux. Merci de répondre calmement et sérieusement, c’est important.

N’hésitez pas à faire part de vos remarques ou de vos recettes de pâtes au Gruyère au personnel concerné.

Au prochain top

Thursday, December 16th, 2010

L’année 2010 s’achève. C’est l’heure des tops de fin d’année.

Top des gens qui ne se sont pas fait connaître en 2010 :

Pokratep Mulotang était en visite avec son épouse et leur jeune fils Hans chez sa belle-mère le soir de l’ouverture de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. Elle avait préparé un plat traditionnel à base de légumes et de viande, vraiment exquis, il en a repris trois fois. Ils décidèrent de rentrer à pieds, car ils étaient légèrement éméchés, surtout Hans. Ils tombèrent alors nez à nez sur des reporters d’une chaîne de télévision européenne, française, ou lituanienne, ils ne savent plus très bien, qui les abordèrent en ces termes : “Hola, chers amis, nous sommes d’une télévision française, ou lituanienne, enfin européenne, et nous avons eu une idée bigrement originale pour le sujet que nous devons tourner ce jour sur les coulisses de la coupe du monde. Seriez-vous d’accord d’y faire quelque peu de la figuration ?” A ces mots, Pokratep ne se sentit plus de joie, car il avait toujours adoré passer à la télé, surtout française, ou lituanienne. “Il s’agirait”, reprit le caméraman qui avait de la suite dans les idées, “de souffler dans cette vuvuzela.” Pokratep Mulotang prit alors son souffle à deux mains et l’instrument traditionnel en plastique, dont il n’osa dire qu’il le voyait pour la première fois de sa vie. Hélas, tout ce qu’il arriva à produire est un petit pôôôp tout miquelet, à peine l’équivalent sonore du cri de rage d’une musaraigne furieuse. “Ah ouais ouais c’est ça”, s’exclama alors la télévision européenne, qui s’en fut, laissant Pokratep essoufflé et humilié.

Werner Wernersson Plouchko est l’auteur du livre “Mille et une façons de préparer la purée”, qui n’a pas rencontré le succès mérité.

Après cinq minutes de visionnage d’Inception au cinéma Appolo de Poncey-lès-Athée, Anaximandre Chouffraud s’endort. Cinq bonnes minutes après la fin du film, le personnel du cinéma le réveille. Il hurle alors “non, pas la toupie, pas la toupie” avant de se calmer : “Ouf, tout cela n’était qu’un rêve”. Hélas, les spectateurs de la séance suivante (celle de 20 heures 15, sans entracte mais avec un diaporama de photos de chats pendant le changement de bobine) prennent ça pour un spoiler et tentent de le lapider avec tout ce qui leur tombe sous la main. Tentative qui échouera lamentablement, même si dieu sait si le pop-corn de Régémonde Craffougnard, ouvreuse, vendeuse de pop-corn, propriétaire et garde-champêtre du cinéma Appolo de Poncey-lès-Athée, est réputé pour sa dureté.

Jean-Bernard Housson n’est pas genre à se laisser impressionner. Lorsqu’il apprend pour la terrible catastrophe écologique qui frappe le golfe du Mexique, il décide tout de go de boycotter tous les produits du groupe BP. Président de l’association de nordic-walking de Magny-Montarlot, secrétaire général de l’amicale des sentiers pédestres bourguignon, membre d’honneur du club local des piétons anonymes et célèbre dans toute la communauté de communes pour avoir raté dix-neuf fois son permis de conduire, il n’est pas pris au sérieux.

Psykokwak Sanchez, excédé d’entendre tous les jours parler de Wikileaks à la télévision, décide d’en avoir le coeur net. Il se munit d’un ordinateur portable disposant d’une connexion au réseau internet, grâce au wifi, et se rend sur la page du célèbre site. Après dix minutes de recherches intensives, il s’exclame “holala, c’est trop compliqué ce truc, j’y comprends rien”, et ne retournera plus jamais sur le dit site.

Hips hips hips hourra

Monday, December 13th, 2010

Fidèle à sa mission de service public, bon pour ton poil, le blog qui t’aide à briller et à être lustré en société, a décidé de s’enrichir d’une nouvelle rubriqueet t’aidera désormais et à une fréquence de une fois tous les ouuh, tout ça, à parler d’un journal que tu n’as pas lu
Et s’il est un magazine que tu te targues d’aimer mais que tu n’as jamais le temps de lire tellement il y avait aussi un Fluide Glacial au kiosque de la gare ce jour-là, c’est bien le Courrier International. Dont voici la dernière couverture.

Le hipster, contraction de hippie, dont il a la nonchalance échevelée, et de hamster, dont il a les bajoues, est un peu le nouveau bobo, mais en mieux. Le hipster pratique abondamment l’hipstmatic, une sorte de rituel vaudou qui consiste à tenter de faire croire qu’il suffit d’appliquer un filtre moche à une photo inintéressante pour que soudain, tout cela devienne de l’art.

Le hipster est nomade et écolo. Attention, toutefois, tous les nomades écolos ne sont pas des hipsters. Les gitans, par exemple, sont extrêmement soucieux de la nature, tout comme les touristes néerlandais. Le hipster est également geek et esthète, ce qui signifie qu’il lui arrive régulièrement de télécharger des photos de dauphins pour en faire le fond d’écran de son iPad.

Tout le monde ne peut pas devenir hipster : Justin Bieber et moi-même, par exemple, ne pourrons jamais arborer la pilosité faciale indispensable. A moins d’aller faucher la barbe d’un père Noël, (car hipster est aussi la contraction de hip hop et gangster) (ainsi que de hippomobile et de stère, ainsi que de hypoglycémie et de dragster). De même, les chemises à carreaux et les larges lunettes ne vont pas à tout le monde : elles ne vont à personne. Mais le hipster n’en a cure : en effet, il est décalé.

Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes. Quand le décalé devient à la mode, il cesse d’être décalé et, pour être décalé, il faut alors redoubler de malice. Un bon conseil : l’adoption spontanée du désormais célèbre dresscode de l’UBS pourrait devenir le punk de demain.

How i met your modem S02

Wednesday, December 8th, 2010

(La saison 1 en dvd)

« En 2010, il existait encore des journaux sur papier. La plupart d’entre eux avaient également un site internet. Et la plupart de ces sites autorisaient les commentaires.

L’on vit alors apparaître tout une classe de gens étranges. Ou, peut-être, avaient-ils toujours été là. Ils parlaient à voix basse, ou alors on ne les écoutait pas trop fort, je ne sais plus. En tout cas, nous étions nombreux à nous étonner de leur omniprésence. Ils apparaissaient sur les sites de médias, de partage de vidéo, les blogs. Ils affectionnaient particulièrement les faits divers, les articles politiques et économiques, mais ne dédaignaient pas le sport, le people et, même, parfois, les articles les plus insolites : je me souviens encore en tremblant d’une discussion, pourtant partie de la naissance de deux loutrons dans un zoo (un endroit où on allait, le dimanche, tromper son ennui en regardant des animaux en cage s’ennuyer plus que nous), qui avait fini par dériver, dans un flot d’insulte, sur les dangers de l’immigration rampante en passant par une critique virulente du président français d’alors, j’ai oublié son nom, il n’était pas très grand et tout nerveux, et une comparaison audacieuse entre la situation actuelle et celle prévalant dans les années 1930.

Ces sites avaient des modérateurs mais ils étaient très modérés dans leurs interventions. Peut-être de peur d’être accusés de censure, peut-être parce qu’ils avaient intérêt à ce que les visites soient nombreuses sur leurs sites et que ça ne les dérangeait pas tant que ça que les discussions dérapent immanquablement. Toutefois, en 2014, une affaire fit le buzz, comme on disait. Un modérateur, en proie à une terrible crise de paranoïa, se jeta d’un pont en hurlant “non, pas le complot, pas le complot”, persuadé que s’il neigeait ce jour-là, c’était une preuve que le gouvernement cherchait à détourner l’attention des vrais problèmes des gens avec la complicité des médias et (assez curieusement) du lobby des charcutiers de Province.

Mais les modérations devinrent de plus en plus sévère. En effet, les groupes de défense de minorités étaient toujours plus nombreux. Le Nouveau Journal de Morges, pour citer un exemple, se fit intenter 19 procès pour un fil de discussion suite à un article sur la pose de nouveaux bancs au gymnase. Parmi les plaignants, on retrouvait des associations anti-racisme, mais aussi de défense des droits des étudiants, des fabricants de bancs, des yorkshires, des paléontologues, des chauves et des bancs.

Les médias, qui n’avaient pas tellement les moyens, se mirent alors, tour à tour, à refermer leurs commentaires. Et les habitués des commentaires, les yeux vitreux, le regard hagard, durent alors trouver d’autres occupations. On découvrit ainsi que le célèbre Bob Courtblanc possédait en réalité vingt-trois identités, dont une ultragauchiste, sur de nombreux blogs et sites de journaux.

Les premières cures de désintoxication pour accros aux commentaires ouvrirent. Le premier jour, il y eut huit morts. Puis les tensions s’estompèrent. De fait, tout se déroula plutôt bien, jusqu’au jour où le directeur d’un établissement réputé de la réhabilitation à la vie sans commentaires décida qu’il serait bon pour les résidents de raconter leur expérience sur un blog. »

Schnee von gestern

Monday, December 6th, 2010

C’est un véritable fléau. Mais évidemment, les politiciens, déconnectés du peuple, dans leurs tours d’ivoire, ne font rien. Alors que les prochaines élections approchent, aucun d’entre eux ne veut prendre le risque de s’engager sur un sujet aussi sensible. Ils préfèrent se concentrer sur des sujets comme l’insécurité pour détourner l’attention de la population des vrais problèmes, et parce qu’ils craignent pour leur petit confort (car, je le rappelle, ils sont déconnectés du peuple dans leur tour d’ivoire et au prix où est l’ivoire aujourd’hui, tu penses bien que c’est la première chose qu’on va voler en cas d’insécurité).
Et les médias, asservis au pouvoir qui les nourrit, n’en parlent jamais, préférant se concentrer sur les pages people, le sport et les mots fléchés.

Et pourtant, chaque jour, des personnes n’osent pas sortir de chez elles, des personnes sont victimes de graves accidents, des personnes sombrent dans la dépression à cause de ce terrible fléau qu’est la neige. La neige à cause de laquelle les routes doivent être déneigées, et tout ça aux frais du contribuable, bien sûr. Contribuable qui, soit dit en passant, est également obligé de changer de pneus deux fois par an, sans jamais bien sûr recevoir en échange le calendrier Pirelli. La neige à cause de laquelle mon train a eu plus de trois minutes ce matin. Dans quel monde vit-on ? La neige qui étend son blanc manteau sur la nature alors que nous avons payé pour des télés couleurs. La neige qui s’insinue dans nos coeurs et nos chaussures, et il ne faut pas s’étonner si les politiciens ne font rien, de peur de déplaire aux puissants lobbies des pharmaciens, des carrossiers et des vendeurs de moon-boots.

C’est pourquoi le Parti Contre la Neige s’engage dès aujourd’hui, si vous votez pour lui, à se battre sans répit pour faire cesser ce terrible fléau, pour faire de la Suisse un pays sans neige, à part peut-être dans les stations de ski, et encore, ils ont qu’à installer des canons. Et pour cela, le Parti Contre la Neige a un plan très simple: lancer une initiative qui, en cas d’acceptation, obligerait le Parlement à prendre toutes les mesures nécessaires pour enfin nous débarrasser de ce fléau qui nuit à notre économie (pourquoi croyez-vous que les pays émergents, Inde, Brésil, en sont privés ? Ils ont compris depuis longtemps !), à notre écologie et à nos fémurs.

Ne vous laissez plus tyranniser par le terrible diktat de la neige, votez Parti Contre la Neige !

PS: au niveau du reste de notre programme politique, on n’aime pas trop la pluie non plus.