Archive for November, 2007

3 francs 50

Wednesday, November 28th, 2007

La France est un pays de contrastes (alors que la Suisse est, des fois, un pays de cons tristes, mais c’est pas tellement la question). Un pays où on te rappelle de manger tes 5 légumes par jour tout en râlant contre les régimes spéciaux. Un pays où on se demande comment payer la retraite des vieux, mais où on insiste lourdement pour empêcher les gens de mourir en paix.

Regarde un peu les 42 minutes de coupure pub, entre Pernaut et Nikos. Même les dépliants chez ton médecin sont plus funkys.

Je croyais que l’ultralibéralisme, ça impliquait le droit du peuple à disposer de soi-même. Tu parles. La France multiplie tellement les incitations à rester en bonne santé dans ses spots que dans pas long, tomber malade y deviendra aussi has been que de ne pas avoir d’iPod. Entre un parfum (pour votre santé, évite de t’en asperger trois litres avant de prendre le métro) et Barbie trapéziste (attention, manger des jouets chinois peut provoquer des conséquences), on t’informe que la dépression, c’est pas très bon pour le moral, que la grippe c’est pas juste un gros rhume, que attention, la fumée des voitures peut provoquer des maladies graves donc que si t’as bu tu prends le bus, un automobiliste en otage, un enfant par la main ou ton mal en patience et qu’il faut arrêter de manger trop gras, trop salé, trop chaud sinon on se brûle la langue et c’est pas très cool et surtout, attention, la plupart des accidents ont lieu sur le lieu de travail, pour votre santé, ne commencez pas. Ensuite, un type vient t’expliquer comme ça qu’il est mort, ce matin, et ça, c’était pas prévu heureusement, il avait une bonne assurance maladie alors franchement, je vois pas pourquoi ses cons de mômes pleurent comme ça, franchement, quelle ingratitude!

Quand en plus tu sais que fumer tue des petis chatons, que boire provoque l’envie d’aller en boîte de nuit , et qu’être jeune entraîne l’apparition de Tokio Hotel, tu es raisonablement en droit de te demander s’il y aura de la neige à Noël.

Un cambrioleur à Stans

Tuesday, November 27th, 2007

Faut le reconnaître, tu as bien joué ton coup, avec culot et sang-froid. Maintenant, bon, j’ai beau aimer Brassens, je vais avoir du mal à te faire des éloges. Parce qu’avec tes conneries, j’ai dû ressortir mon vieux pc du placard. Il souffle comme un ancien fumeur au huitième étage d’un gratte-ciel sans ascenseur, il se met à ramer dès que j’essaie de lui faire faire des trucs trop compliqués, genre envoyer un mail, bref, je me rappelle un peu pourquoi j’en avais changé.

A cause de toi, j’ai dû changer tous mes mots de passe de peur que tu ne joues mes parties de tout le monde veut prendre sa place, parce que franchement, ça me gênerait que tu fasses 30 points sur un questionnaire Miou-Miou ou Maquillage sous mon nom. D’ailleurs, bon, j’espère bien que tu vas te dépêcher de formater le disque dur, la relation voleur-victime éplorée qui nous unit n’étant, à mon avis, mais tu vas peut-être me trouver vieux jeu, pas assez intime pour que j’apprécie que tu termines ma partie de Football Manager, regardes mes photos de chatons ou lises mes vieux spams. La collection de mp3, c’est bon, tu peux garder, voler des trucs volés je crois que ça annule.

A cause de toi, j’ai dû supporter des tas de yaka, ces gens charmants qui savent tout mieux que toi ce que tu aurais dû faire, mais après, je sais pas si on en rencontre aussi dans ton corps de métier?

D’un côté, tu vois, je te comprends. Moi, par exemple, le seul truc que je sais faire c’est écrire. Je suis devenu journaliste: c’est pas très courageux. Toi, petit voleur, t’as choisi la voie de l’artisanat au lieu de finir assureur, avocat ou délégué du conseil d’administration. C’est tout à ton honneur.
Le truc c’est qu’à mon avis, tu t’es trompé de cible. Déjà, de nos jours, voler un PC qui a déjà quasi une année, c’est con: ça perd tellement vite de valeur que le prix auquel tu vas le revendre n’est probablement même pas égal à ce que je dois encore payer pour qu’il soit enfin à moi. Mais le plus grave, tu vois, c’est que les témoins de mon infortune n’étaient même pas étonnés, alors que moi, je vivais encore dans un monde où on pouvait tranquille laisser son protable cinq minutes le temps d’aller se chercher un café et que le risque de se le faire chourrer, c’était juste en période de campagne électorale ou à l’heure du journal de Pernaut.

Mais là, avec tes conneries, le risque, c’est qu’un jour je devienne de droite surtout que je suis persuadé que tu es étranger dans au moins une centaine de pays, alors c’est bien la preuve. Bon, ok, j’extrapole, va falloir encore que tu me voles mes chaussettes et ma collection de pandas pour que je bascule du côté obscur, mais tout de même, tu as déséquilibré durablement la balance de mes convictions. Or, plus y aura de gens de droite, plus y aura de caméras de surveillance et de polices et tout le tintouin, moins la vie sera facile pour tes collègues et toi. Ca me semble assez logique, comme raisonnement, non? Donc la prochaine fois, franchement, fauche son pc à un mec déjà de droite et qu’on n’en parle plus.

Martine en vacances

Monday, November 19th, 2007

Après la galerie picasa de tremechan, le Martine cover generator est fermé. Casterman a bien profité de la pub indirecte générée par le truc avant de réagir quand le soufflé commençait à retomber – de toutes façons, trop tard, y a tellement de Martines dans la nature qu’ils auraient bien du mal à toutes les renvoyer à la ferme.

Une recherche google image prouve à quel point la tentative est vaine. C’est beau, internet, pour lutter pour les grandes causes.

Tout ça pour dire que l’interview de Deelight par écrans, par contre, montre que le type est très très classe.

Homéopathie, pauvre Juliette

Tuesday, November 13th, 2007

Le blogueur a facilement la grosse tête: un seul être vous linke et vous vous prenez pour instar.

Je veux dire, un lien chez agapi ça devrait me rapporter environ 7212 visites de gens qui vont chercher mes explications de texte (et faire des blagues avec dans ton cul dedans, plus probablement).

Or, cette semaine est musiclament chargée. Johnny revient avec une émouvante chanson sur les lingettes hygiéniques et un album dans lequel y a une chanson écrite par Bono, dont le rockeur belgeo-gstaadien avait adoré le tube, Ulysse 31. Les Eagles se reforment. Les Sex Pistols se reforment. La Compagnie créole y songe sérieusement. Les Spice Girls viennent de sortir un nouveau disque, Hervé Villard un livre, Bertrand Cantat de prison et Luke un nouvel album de Noir Désir. Le Britney Spears nouveau se vend bien. Et, surtout, Céline Dion, que tout le monde connaît depuis sa brillante victoire à l’eurovision sous les couleurs helvètes, fait son grand retour, elle était même à la Starac, elle leur a dit qu’ils chantaient bien ce qui prouve que les québécois n’ont pas l’oreille musicale.

Alors Céline Dion, je sais pas si tu vois bien qui c’est, elle est québécoise, très franche, elle a un mari qui s’appelle René mais sinon il est sympa, barbu, et elle a chanté plusieurs trucs connus, par exemple la chanson du Titanic, mais c’est en anglais et t’as vu l’heure?

Céline Dion
Pour que tu m’aimes encore
Musique: Germain Gauthier

Déjà bon, c’est clair d’entrée, c’est pas une chanson politique, par exemple.

J’ai compris tous les mots, j’ai bien compris, merci
Raisionnable et nouveau,

Alors bon, elle a compris tous les mots, ok, c’est bien, c’est essentiel à la bonne compréhension, mais enfin, raisonnable et nouveau, c’est pas non plus du Ataraxie.

c’est ainsi par ici
Que les choses ont changé, que les fleurs ont fané

Donc voilà, c’est l’histoire d’un mec qui offre des fleurs à sa copine, mais elles fanent, alors il lui dit écoute soyons raisonnables, je vais aller t’acheter un nouveau bouquet, mais bon les magasins sont fermés, je vais aller te le chercher en Australie, ne m’attend pas pour souper, non demain non plus.

Que le temps d’avant, c’était le temps d’avant

Ce qui est somme toute très logique (sur le internet, ils avaient écrit le temps davant, mais je me suis permis de rajouter un ‘, laissons la pauvre Sophie en-dehors de tout ça).

Que si tout zappe et lasse, les amours aussi passent

Alors tout zappe, c’est techniquement pas tout à fait vrai, depuis que ma télécommande est en panne j’essaie désespérément de zapper avec une théière en fonte, ça marche pas. Mais enfin, on comprend bien l’idée.

Il faut que tu saches

Oui là aussi, en fait, on comprend bien l’idée.

J’irai chercher ton c½ur si tu l’emportes ailleurs

Là aussi, ça veut dire qu’elle ira où il ira, son pays sera lui, ne partez pas sans moi, laissez-moi vous suivre, résiste, prouve que tu existe.

Même si dans tes danses d’autres dansent tes heures

Elle veut bien le suivre même si il a décidé d’aller dans des rave parties pleines de jeunes gens qui mangent tellement de fruits et légumes par jour qu’ils ne peuvent plus s’arrêter de danser alors que franchement, qui va encore en rave party de nos jours?

J’irai chercher ton âme dans les froids dans les flammes

Ah d’accord, parce qu’en écoutant la chanson j’avais compris lait froid. Donc en fait non, elle lui dit, qu’importe le climat, pourvu qu’on ait la danse.

Je te jetterai des sorts pour que tu m’aimes encore

Il est intéressant de constater que cette chanson n’aurait probablement pas connu le même destin avec une version différente, genre “j’agiterai ma grosse baguette pour que tu m’aimes encore”.

Fallait pas commencer m’attirer me toucher
Fallait pas tant donner moi je sais pas jouer

Et voilà, toujours de la faute des autres.

On me dit qu’aujourd’hui,

Oui là, ça m’arrive souvent, elle a commencé une phrase, elle a oublié de la finir et elle s’en est pas tellement rendu compte en relisant.

on me dit que les autres font ainsi

Tu veux dire, qu’ils jettent des sorts? On te renseigne bien mal.

Je ne suis pas les autres

Tout est une question de point de vue.

Avant que l’on s’attache, avant que l’on se gâche

Alors là, je voudrais pas avoir l’air de critiquer ou quoi, mais vous attacher, fallait y penser avant. Quel que soit le sens dans lequel tu le prends.
Sauf peut-être en voiture, ok, là vous pouvez encore.
Mais ça n’a aucun intérêt.
Enfin si, c’est important, bien sûr, mais pas pour tes histoires de jetage de sort.
Bon, arrête de me déconcentrer.

Je veux que tu saches

J’irai chercher ton c½ur si tu l’emportes ailleurs
Même si dans tes danses d’autres dansent tes heures
J’irai chercher ton âme dans les froids dans les flammes
Je te jetterai des sorts pour que tu m’aimes encore

Donc au début, il faut que tu saches et ici, je veux que tu saches. Il y a une nuance. (Mais moi je la comprends pas tellement, désolé).

Je trouverai des langages pour chanter tes louanges

Pour les louanges, le mieux ça reste encore l’hébreu.

Je ferai nos bagages pour d’infinies vendanges

Le truc romantique par excellence. Je veux dire, les vendanges, l’intérêt principal c’est quand même le moment où le vigneron te dit “Bon, assez bossé pour aujourd’hui, on va boire l’apéro” (surtout qu’après 12 heures passées courbé en deux sur des pentes raides environ comme ça, rien que le bruit du bouchon et t’es déjà bourré comme un camion de pompiers)

Les formules magiques des marabouts d’Afrique
J’les dirai sans remords pour que tu m’aimes encore

Retour de l’être aimé, affection, maux de dos, chutes de cheveux, Maître Karamba, grand sorcier, résoud tous vos problèmes. Je me méfierais quand même d’un mec qui distribue des flyers à la sortie du métro.

Je m’inventerai reine pour que tu me retiennes

Si tu veux qu’il te retienne, le mieux serait de t’inventer rêne.

Je me ferai nouvelle pour que le feu reprenne
Je deviendrai ces autres qui te donnent du plaisir
Vos jeux seront les nôtres si tel est ton désir

Elle lui propose donc de se déguiser en infirmière et de lui faire le truc avec les menottes. A mon humble avis, les chances que ça marche sont quand même plus grandes que si elle lui proposait d’être l’ombre de son chien. Il faut savoir prendre les gens par les sentiments.

Plus brillante plus belle pour une autre étincelle
Je me changerai en or pour que tu m’aimes encore

Non mais si tu te changes en or (ce qui peut être super pratique dans certaines circonstances)(je sais pas, pour un bal costumé, pour faire une déco originale chez toi pour les fêtes, pour frimer devant les copines)(ou alors en période de disette, tu peux toujours revendre une jambe ou une oreille), il va pas t’aimer mais te fondre, il faudra donc bien plus qu’une étincelle.

Agrégé d’histoires

Monday, November 12th, 2007

Le journal de la création, (journal intime d’un écrivain injustement méconnu), blog qui raconte les aventures d’un wannabe écrivain aux prises avec le syndrome de la page blanche, c’est très très drôle (et pas du tout parce que je me sens concerné, voyons)

lego trip

Friday, November 9th, 2007

en bon blogueur aux chevilles enflées, je scrute mes statistiques. +33,6% de visiteurs uniques par rapport à la semaine passée et +47,2% par rapport à y a deux semaines. Mon génie aurait-il enfin été reconnu? Je vais donc inspecter mes référents, pour voir quel site a eu la présence d’esprit de causer de mon blog.

Et là, patatras, l’augmentation vient avant tout des moteurs de recherches. Avec une expression-clé qui revient fréquemment: “ton ex à poil”, voire “ton ex à poil sur internet”. On est bien peu de choses.

(par contre, je me demande pourquoi AUTANT de gens ont voulu voir des ex à poil sur internet hier après-midi, mais c’est vrai que l’hiver revient)(désolé, les miennes ont mangé les photos)(par contre je peux vous fournir des photos de chatons à poil sur internet pas cher)

La neige tombe en décembre

Tuesday, November 6th, 2007

Les scénaristes hollywoodiens sont en grève et franchement, je te trouve un peu mauvaise langue de dire que ça changera pas grand chose, ok, tu as revu Titanic mais quand même. Parce que ça pourrait avoir des conséquences graves. Si ça dure, les réalisateurs vont être obligés de délocaliser en Inde et franchement, on aura l’air malin, entre la poursuite en voiture et la scène avec la déclaration larmoyante et le quota black qui meurt dans un soupir et les bras de son collègue, quand tout le monde se mettra à danser. En plus, bon, il paraît que les Indiens ils font travailler des enfants (enfin Roland Emmerich fait écrire tous ses scénarios par des enfants de 7 ans et personne ne râle).

En plus, ça pourrait faire boule de neige. En ces temps où la fierté nationale revient furieusement à la mode, les Français vont pas laisser à d’autres qu’eux le soin de faire la grève et là, je pourrais glisser une vanne sur Luc Besson mais ça ferait un peu double emploi avec celle sur Titanic, comme quoi c’est pas si facile de dire du mal.

Quand les transports publics revendiquent socialement, tu regrettes de ne pas avoir remis de pneus à ta voiture. Alors pour éviter de te retrouver fort dépourvu quand la grève des scénaristes sera venue, apprends à fabriquer toi-même ton film français.

Il te faut pour cela:

– un titre à la con. Prends du pain en rentrant, Les clés sont sous le paillasson, La voisine te salue, Comment va ta mère?, Ils annoncent du beau pour demain, Le frigidaire est en panne,…

– Kad Merad (peut éventuellement se remplacer par Jean-Paul Rouve ou tout autre ancien comique)(enfin essaie d’éviter Bigard, faut quand même pas exagérer)

– un scénario avec pas trop de cascades en voiture et de flics qui se meurent dans les bras, je te rappelle que tu as pris Alex Métayer pour le rôle principal, faut que ça reste crédible, mais avec un drame familial, une fille qui part, un cousin qui revient, une tante incarcérée, un oncle incarné

– tu peux y ajouter une scène d’amour mais pas trop. Hop, le fils du héros (parce que le héros, c’est Roland Magdane, déconne pas avec ça) regarde la fille qu’il avait perdu de vue depuis 17 ans dans le blanc des yeux, violon, et là ils se réveillent en peignoir et le tour est joué. Si le fils du héros est un peu jeune, n’oublie pas de lui faire dire des trucs de jeune d’il y a 20 ans comme “wah, c’est super cool”.

Link5

Monday, November 5th, 2007

C’est une bonne nouvelle pour tous les geeks: le prix du Goncourt hippique a été attribué à Gilles Leroy pour Alabama Song, son roman sur Zelda, fille de Gérald.

Ca m’a donné une idée, parce que après ma médaille de bronze ex-aequo en ravioles j’aimerais bien un Goncourt, aussi, y a pas de raison. Je te fais le Peach: ça racontera l’histoire de Luigi, frère de Mario.

Extrait

“C’est Mario”, dit Mario. “Je n’ai pas beaucoup de temps pour te parler.” Quelle étrange sensation que de réentendre la voix de son frère, après toutes ces années. Ils avaient été très soudés, à l’époque de leurs études de plomberie. Mais Luigi en avait eu assez d’être toujours dans l’ombre de son aîné. Quand ils allaient ensemble sauver une princesse ou à une soirée tupperware, invariablement, on les nommait les Mario bros. Ainsi, lorsque Mario avait décidé de partir chercher gloire et fortune à Liège, capitale mondiale du cinéma (car, de tout temps, Mario avait été plus doué pour sauter sur la tête de hibous bizarres que pour savoir où trouver des capitales mondiales du cinéma), Luigi avait préféré se consacrer à son bachelor en tuyaux coudés. Perdu dans son passé, Luigi avait du mal à saisir de quoi lui parlait son frère. Apparemment, Mario s’était laissé enfermer dans un château, mais Luigi ne parvenait à saisir s’il avait les 35 étoiles ou pas, ni si cette Jenifer dont il semblait tant se défier était une terrible créature de l’infâme Bowser.

Sur de bons rails

Friday, November 2nd, 2007

où Martina avale 700 litres de cocaïne sans faire exprès

où Martina commence à faire un peu nimporte quoi

où Martina a ses premières halluciations

où Martina essaie de sniffer les lignes blanches

où Martina commence à perdre les pédales mais bon en tennis on peut

où Martina commence à sérieusement perdre les pédales mais cf supra

où Martina apprend que son dealer est parti avec Anna Kournikova et songe à reprendre des études de piano

où Martina découvre le charme des produits naturels

où Martina a des problèmes de sous

où il devient dur de se passer de tout apostrophe

où Martina convoque la presse

où Martina fait étalage de ses talents de comédienne

(merci à Chick pour le photoshoppage)(et à Lorenzo, un peu, et au générateur de couvertures de martine, un peu, pour l’idée)

Par la bande

Thursday, November 1st, 2007

“Quand je suis arrivé en ville, je ne me suis douté de rien. Tout semblait très normal. Une petite bourgade comme il y en a tant, des pavillons, des rues tranquilles, des enfants qui jouent, des passants qui passent. Seul un bâtiment, au centre, jurait un peu: un immense bloc de béton, juché au sommet d’une colline. Le propriétaire de cette étrange bâtisse paraissait souffrir de cette schizophrénie qui ne peut affecter que les gens trop riches: il s’était fait construire un bunker ultra-sécurisé, mais ultra-voyant.

J’ai demandé à trois gosses où je pourrais casser la croûte et trouver un lit confortable dans ce patelin. Ils m’ont carrément proposé de m’héberger! “Notre oncle sera d’accord”, ils ont promis. Je les ai suivis. Ils avaient quelque chose d’étrange que je n’ai pas saisi sur le moment. Ma voiture avait choisi ce bled pour me lâcher, je devais être à Milwaukee dès le lendemain pour la convention internationale des coins qui ont un nom difficile à porter et Hrünge, ma onzième épouse, venait de m’annoncer par télex qu’elle souhaitait refaire sa vie avec le jardinier alors pour tout avouer, je n’avais pas le coeur à me méfier de trois mômes.

Même s’ils étaient pour le moins étranges. Triplés, habillés pareils à l’exception de leurs casquettes: une rouge, une verte et une bleue. Ils s’appelaient Richard, Fiodor et Lou Bega. Enfin, je suppose, ils ne m’ont donné que leurs surnoms. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, je n’ai jamais entendu personne les appeler autrement que par leur surnom. Ils avaient une manière surréaliste de se compléter, l’un commençait une phrase, l’autre la poursuivait, c’était à la fois fascinant et terriblement agaçant.

L’oncle, chez qui ils vivaient, était un type soupe au lait, mais plutôt sympa. Il était lui-même le neveu du type au bunker, un vieil avare paranoïaque obsédé par l’argent, pour qui il exerçait de temps en temps des petits boulots. C’était bizarre, quand même, cette ville où tout le monde était l’oncle de tout le monde. Pourquoi ces gens là n’avaient pas de parents? Je n’ai pas osé demander.

Mon logeur m’a un peu parlé de sa vie. Il assurait avoir vécu de nombreuses aventures incroyables auxquelles, d’ailleurs, je n’ai pas cru. Pourtant, je me suis pris d’affection pour ce type. Maladroit, malchanceux, il finissait toujours par retourner à la case chômage. Grognon, probablement mythomane, mais attachant. Détail amusant, son prénom ressemblait au nom de sa ville. Comme s’il en avait été le symbole. Tu l’imagines, ça, baptiser ta ville du nom de son pire loser ? Plutôt sympa, finalement.

Le type, je ne comprenais pas tout ce qu’il disait. Il avait une prononciation étrange, un peu comme s’il avait un bec. D’ailleurs, quand j’y repense, il avait un bec. ”

“Ah, ça, mon bon monsieur, les gens de Donaldville, ils sont bizarres. On les aime pas trop, chez nous. Bon, je peux plus rien pour votre voiture, mon bon monsieur. Il va falloir commander les pièces, vous pourrez pas repartir avant demain… Mais j’ai un ami qui pourrait vous héberger, vous n’avez rien contre les souris qui parlent?”