Archive for the ‘faut-il’ Category

Fear of the dark

Thursday, December 15th, 2011

Faut-il s’en inquiéter ?

Je sais pas toi, mais le matin, dans ma voiture, j’écoute les nouvelles radiophoniques pour avoir des trucs à raconter sur Twitter parce que c’est important d’être bien informé.

En ce moment, entre deux élections, pas mal de classements, à cause de la fin de l’année qui s’en vient avec son cortège de flocons. Le classement des villes avec la meilleure qualité de vie, le classement des villes les plus chères (étonnamment similaire), le classement des personnalités préférées des guatémaltèques, des 300 personnes les plus riches du pays (mais pas celui des 300 les plus pauvres, je ne sais pas pourquoi). Et le classement des meilleures raisons de s’inquiéter.

Pour quelqu’un comme moi, qui aime écouter les nouvelles, c’est très important, comme classement. Parce que c’est vrai. Entre la crise qui s’en vient et les agences de notation qui risquent d’enlever des A sans crier gre, la peur de l’insécurité, l’inquiétante montée de l’intégrisme religieux, l’étonnante stabilité de l’intégrisme fromager, les sourdes menaces de l’UDC qui pourrait entrer dans l’opposition (ça, j’avoue que ça m’angoisse, j’étais sûr qu’ils y étaient déjà), le FC Sion qui pourrait faire recours (personne n’est à l’abri), et la fin du monde dans moins d’un an, difficile de savoir avec certitude de quoi avoir peur. Ce classement permet donc d’y voir plus clair, entre les sources d’inquiétudes sérieuses et les plus secondaires, comme la peur d’une invasion de la Terre par des fourmis de 18 mètres.

Ce qui est rassurant, c’est que ce classement-là est fiable. C’est vrai, prends les « villes où il fait le plus bon vivre ». Comment ils font ? Ils envoient une dizaine de scientifiques s’attabler, en début d’après-midi, sur une terrasse ensoleillée de Khartoum ou de Reykjavik, le vent s’engouffre dans leurs cheveux auburn, au loin, les douces mélopées des oiseaux insouciants s’élèvent comme de gais madrigaux, une légère brise caresse leur joue rouge d’avoir trop ri, c’est le printemps, ils ont envie de chanter, et ils comparent ? “Alors, Tegucigalpa, j’ai mis un 7 en mélopées, un 5 en légère brise mais un 10 en café” ? Tout ça ne me dit rien qui vaille.

En revanche, pour le classement des trucs inquiétants, je comprends comment ça se passe et comme j’ai un esprit très cartésien, ça me rassure : ils téléphonent à des gens. C’est simple, c’est carré. Tu es en train de préparer le souper (j’aurais dû prévenir au début que ce post ne convenait pas aux personnes sensibles aux mises en situation, peut-être), très simple, très léger, du soufflé de cardons à l’infusion de jambonneau, le téléphone sonne, Gunda, ta charmante épouse, est en train de prendre son bain aux sept céréales, du coup, tu décroches mais tu es un peu tendu, c’est écrit sur Marmiton que si tu ne brasses pas ton appareil avec la vigueur d’un kayakiste, rien ne sera plus jamais pareil, mais dans le doute, tu décroches, c’est peut-être important et là, un étudiant (il ne te l’affirme pas, mais tu le sens, l’instinct ne trompe pas) au ton incertain te prévient que c’est pour un sondage, qu’il n’y en a que pour quelques minutes et que sur une échelle de 1 à 10, quelles sont vos principales sources d’inquiétude quant à l’état général de la société et peut-on raisonnablement dire qu’il y a encore des saisons ? il te dit son prénom mais tu ne le retiens pas, alors appelons-le Randoald.

– Ma principale source d’inquiétude ? Le souper qui va brûler ! »
– Non mais j’ai pas ça sur ma liste, il faut des trucs plus universels. »
– Je comprends. Je suis inquiet quant à votre honnêteté, parce que si y en a pour trop longtemps, je vais être en retard pour mon souper et s’il n’est pas sur la table à 19h30, Gunda, ma splendide épouse, me donne du bâton. »
– La montée des violences domestiques ? Excellent choix, monsieur. »
– Non, non, attendez, ne notez pas ça… Moi, je suis inquiet parce que Jennifer Aniston a été nommée femme la plus sexy de tous les temps, et ça, ça me stresse quant à l’état ophtalmologique de l’univers. »
– Pas sur ma liste. »
– Et aussi, dans les 30 meilleures chansons de l’année, je n’en connais aucune, et ça, c’est le signe qu’on devient vieux. »
– La peur de la mort, je note ? »
– Ben… non, la peur de prendre du bide, de devenir chauve et de ne plus avoir le temps de visiter toute l’immensité d’un si grand univers, surtout. »
– Pas sur ma liste. »
– Vous avez quoi sur votre liste ? »
– Je ne peux pas vous influencer, monsieur. »
– Allez, Randoald, on se connaît, maintenant. »
– Le chômage. Les gens ont peur du chômage. »
– Ah non, moi j’aime bien… Notez l’insécurité, alors. »
– Très bien, merci, et bon appétit. »
– Je vous en prie, Randoald. Il y a assez de gigot pour trois, passez donc, le petit vous fera un dessin. »
– Ah, vous avez des enfants ? Désolé, alors, pour des raisons d’échantillonnage, je ne pourrai pas prendre en compte vos réponses. Au revoir et bonne soirée, monsieur. »
– Et vous, Randoald, de quoi avez-vous peur ? »
– de ne pas réussir à remplir mon échantillonnage. Il me manque encore trois personnes entre 12 et 14 ans, professeurs de flûte et gagnant plus de 15 000 francs par mois pour finir ma soirée. »
– Courage. »

En résumé, il ne faut pas s’inquiéter, les mecs des classements auront toujours beaucoup de perspectives d’avenir.

No more fighting

Thursday, November 24th, 2011

Faut-il légaliser le dopage ?

Le célèbre chanteur Yannick Noah a lancé la semaine passée un pavé de thon dans la marmite à pression, en proposant la légalisation du dopage tout en rappelant au passage cette vieille maxime française : « Si un Espagnol gagne, c’est sans doute le dopage ; si un Allemand gagne, c’est sans doute l’arbitrage ; si un Suisse gagne, c’est sans doute Federer ; si un Français gagne, c’est sans doute une erreur. »

Admettons-le tout de go, l’idée de Yannick Noah est excellente. Le sport est une magnifique école de vie. Or, la vie, c’est tout de même vachement plus sympa depuis qu’on peut se bourrer de médicaments au moindre symptôme, voire pour prévenir les symptômes, non ?

De plus, le tour de France est économiquement irresponsable. Trois semaines, des étapes de cinq heures, qui regarde ça à l’heure où tout succès télévisé se doit d’être Bref ? Le jour où les cyclistes pourront enchaîner Tourmalet, Ventoux et Alpe d’Huez dans la soirée, l’audimat filera vers les sommets comme un Lance des grands jours.

Et puis ces sportifs, retraités à 32 ans, quel exemple donnent-ils à notre société s’ils vivent ensuite jusqu’à 108 ? Et puis franchement, un sportif aimé et reconnu qui fait son petit cancer des gencives à 35 ans, c’est pas plus efficace, au niveau prévention, que tous vos statuts Facebook mystérieux ?

De plus, vous le savez, grâce au vaillant combat des organisations de protection des animaux, il est toujours plus difficile de tester les médicaments sur des rats. Heureusement qu’il existe encore de vaillants athlètes pour accepter de jouer les cobayes !

(Quand je dis jouer les cobayes, je parle des tests, hein, pas de compétitions de course en roue)(mais je crois qu’ils diffusent ça la nuit sur Eurosport 2)

Non, vraiment, je ne vois aucun inconvénient à légaliser le dopage. Sauf peut-être les crises cardiaques en direct, c’est vrai que ça fait un peu sale.

Alors certains me diront oui oh mais ohlala mais ils se doivent d’être des exemples pour la société car le sport est une merveilleuse école de vie et dans ce cas là, je dis, bon, ok, tu marques un point, mais dans ce cas-là, ne faudrait-il pas interdire le dopage à tous les exemples pour la société ? Faire des prises de sang aux politiciens après chaque meeting ou aux chefs d’entreprises qui présentent leur gros EBIT ? Quand enfin tu rendras ta thèse, sur le coup de 35 ans et le rapport au réel dans l’½uvre de Jean-Pierre Foucault, ne devrait-on pas vérifier ton taux de Red Bull ? (Je rappelle que la dose de Red Bull maximum est de 0 canettes, sauf si on a subi une amputation des papilles gustatives)

Pareil pour les artistes. Pourquoi ne fait-on pas de contrôles anti-dopage après les vernissages et les concerts ? Alors vous allez me dire, ohlala mais c’est pas pareil, tout le monde sait que tous les plus grands musiciens de l’histoire du rock étaient drogués. Arrêtez de dire ohlala, un peu, ça devient agaçant, déjà. Et puis c’est un cercle vicieux : plus un musicien est drogué, plus il faut être drogué pour comprendre ce qu’il joue, l’autre jour j’étais à un concert et le guitariste avait l’air totalement passionné par ses chaussures, moi je jouais à Angry Birds en attendant que ça se termine, c’est dire si je m’ennuyais, et là, devant moi, il y avait une de ces filles comme on en voit dans les concerts, le regard mi-clos, le sourire mi-béat, l’air totalement pris par la musique, mais ça ne pouvait franchement pas être ça : des contrôles anti-dopage réguliers des gens qui dansent dans les concerts de hispters permettraient sûrement d’éviter bien des déconvenues.

Oh et tiens, aussi : « Alors, avec ta nouvelle copine, ça se passe bien, tu sais, au niveau du, tu sais, hinhinhin, tu sais ? » « De la ratatouille ? » « Mais non, tu sais, hinhinhin… » « Mais non, je ne s… Aaaaah, au niveau du… Pff m’en parle pas, au début, super, mais là, je me suis fait contrôler positif au Viagra, la tuile, ils ont dû en mettre dans ma viande, j’ai demandé une contre-expertise mais bon, je risque deux ans de suspension ! »

En résumé : je ne sais plus où je voulais en venir, je suis totalement positif à la caféine.

Babel Oued

Monday, November 14th, 2011

Faut-il apprendre les langues étrangères grâce aux chansons ?

Il existe, grosso modo, deux sortes de langues étrangères : l’anglais et pas l’anglais. Apprendre l’anglais grâce aux chansons folkloriques typiques est une très mauvaise idée. En effet, il s’agit d’une langue de type cool et la plupart des groupes qui décident de l’utiliser dans leurs chansons sont en réalité suédois, allemands ou irlandais. Ou français. Ce qui les pousse à dire des choses terribles comme “We don’t need no education” ou “Ain’t no sunshine when she’s gone” et après, comment veux-tu qu’on s’y retrouve ?

Dans les autres langues, même s’il arrive que certains chanteurs de charme s’essaient au français parce que ça fait charmant, normalement, le risque d’être sournoisement induit en erreur est moindre.

Alors évidemment, je ne te parle pas ici de tenir une conversation de sept heures sur la néphrologie, mais bien d’apprendre les bases suffisantes à bien leur montrer que tu n’es pas un simple touriste et qu’on ne te la fait pas, ah mais.

L’allemand (si, on peut très bien aller y faire du tourisme, ah mais !)(John Fitzgerald Kennedy, par exemple, adorait la pâtisserie allemande et notamment les boules de Berlin) : la seule chanson allemande connue parle de 99 ballons gonflables, et donc d’un intérêt limité, sauf si tu veux organiser une grande fête pour des enfants allemands qui sont les mêmes à Göttingen. Dans ce cas là, astuces, “des poneys et des clowns” se dit “Ponys und Clowns” (quand je pense que certains prétendent que cette langue est difficile).

L’arabe : à force d’entendre tous les groupes de gauchistes français du monde reprendre Sidi’H’Bibi, tu pensais pouvoir aller tenir des propos révolutionnaires ? Oublie, mais par contre, tu pourras ouvrir un très beau skyblog.

L’espagnol : Je ne vois pas bien ce que tu comptes faire de toutes ces chemises noires.

Le mongol : ça a l’air super compliqué, et si ça se trouve, c’est même pas du mongol.

L’italien : L’Italie est un pays où l’on mange bien, mais beaucoup. Grâce à Eros Ramazzotti, tu pourras sauver ton régime en affirmant : « Se bastasse une pizza calzone ».

En résumé : non, il ne faut pas.

Sang triste (ce titre vous est offert par l’amicale gothique de Rueyres-les-Prés)

Wednesday, November 9th, 2011

Faut-il être de droite ou de gauche ?

Alors que, tous les vingt ans environ, la 3D révolutionne le cinéma, la politique, elle, reste désespérément figée en 1D, montrant ainsi son peu de considération pour les dyslexiques.

En Suisse, deux partis de droite qui ont récolté 5,4% de voix chacun ont réussi le double exploit de faire croire qu’ils avaient gagné les élections et qu’ils étaient du centre. On appelle cela “jouer aux Lego centristes”. Résultat, aujourd’hui, tout le monde est si centriste que l’on redoute une vague de terrorisme extrême-centriste.

Mais dans les pays normalement constitués, tu as, en général, le choix entre être de droite ou être de gauche. Sauf aux Etats-Unis, où tu peux être de droite ou de droite, en France, où, en cas de deuxième tour Hollande-Sarkozy, tu songes sérieusement à voter le veau, et dans tous les pays pas très démocratiques. Mais bon, schématisons un peu, sinon on ne s’en sortira jamais.

Avant, c’était simple de choisir : tu étais chef d’entreprise, tu étais de droite, tu étais prof, chanteur ou humoriste, tu étais de gauche. Et les autres, on leur demande pas leur avis. Mais là, tout se complique. A cause de tous leurs internets et tout. Donc résumons un peu :

En gros, si tu es de droite, tu es plutôt pour la responsabilité individuelle. Par exemple, si un chef d’entreprise responsable licencie 2500 personnes parce que sa société n’a enregistré que 103 millions de bénéfices cette année, alors comment voulez-vous, dans des conditions pareilles ?, tu es d’avis qu’ils n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes, ils auraient très bien pu bosser pour quelqu’un d’autre, comme vous et moi, et de toutes façons, tout ça est de la faute du laxisme de la gauche, quand elle était au pouvoir, mais si, elle a bien été au pouvoir, six mois, il y a trente-douze ans, non ? eh ben elle a été hyper laxiste, alors c’est bien la preuve. En revanche, si tu es de gauche, tu es contre la responsabilité individuelle, puisque tout ça, c’est de la faute de la société et des nantis. Tu es pour la responsabilité individuelle sauf quand ça concerne l’armée, la drogue, l’éducation, parce que faut pas déconner, quand même. Et tu es contre la bureaucratie, tu envisages même de créer 50 postes de fonctionnaires chargés de lutter contre la bureaucratie. Et tu es pour l’écologie, aussi, mais pour le nucléaire, à cause de la responsabilité individuelle.

Être de gauche présente un avantage majeur : la rigueur morale. Tu es contre l’injustice, pour les étrangers, les pauvres, les faibles, les bébés chiens. Et il y a toujours un moment, après un verre ou douze, où tu pourras t’en prendre aux puissants de ce monde qui spolient le petit peuple.
Toutefois, être de gauche présente un inconvénient majeur : la rigueur morale. Le jour où tu te relâches cinq minutes et où tu décides d’aller manger un filet de b½uf au lieu d’aller apporter des couvertures aux pauvres, paf, toute la presse te tombe dessus. Alors qu’à l’inverse jamais, jamais, on ne vient chercher des poux dans les cheveux d’un mec de droite parce qu’il porte des sandales ou mange des raviolis en boîte. Et ce n’est pas seulement parce qu’ils sont tous chauves.

Mais l’avantage ultime, quand tu es de gauche, c’est que tu perds toujours à la fin, ce qui est quand même sacrément pratique pour râler.

En résumé : si tu es sur les réseaux sociaux, tu es probablement de gauche, sinon je te préviens, c’est pas gagné pour les RT. Si tu préfères les commentaires des journaux, tu es probablement d’extrême-droite, et j’aimerais autant que tu ne restes pas là, merci. Si tu es de droite, tu n’as pas de temps à perdre avec tout ça, tu dois aller répéter à tout le monde à quel point c’est la crise. Et si ça fait six mois que tu réfléchis à « quelle cuisson, votre filet ? », peut-être que finalement, tu es vraiment centriste.

Work in progress

Wednesday, October 19th, 2011

Faut-il être indépendant ou salarié ?
La plupart des patrons sont des gens sympathiques, souriants et qui sentent extrêmement bon, et je ne dis pas ça parce que des gens googlisant mon vrai nom usuel de la vie arrivent régulièrement sur ce blog. Cependant, être son propre patron présente foule d’avantage. Mais aussi foule d’inconvénients.

La journée du salarié est réglée comme du papier à rouler, 8 heures arrivée au bureau, 8 heures 27 pause café, 8 heures 53 lecture des journaux, 9 heures 43 consultation des réseaux sociaux afin de se tenir au courant des dernières tendances et des pokes en cours, 11 heures 12 préparation mentale à la pause de midi, 11 heures 51 travail, 11 heures 59 pause de midi, 14 heures 07 digestion, 14 heures 39 pause café, 16 heures 20 travail, 16 heures 25 réunion, 17 heures 32 plaintes sur les réseaux sociaux quant à l’âpreté dudit travail, 18 heures fin de la journée de travail et abandon de toutes les tâches en cours, lettre urgente, discussion avec Staub de la compta, sudoku.
Celui qui travaille à son compte peut en revanche aménager sa journée de travail plus souplement : 7 heures 30 réveil, 8 heures second réveil, 8 heures 55 réveil définitif, abultions matinales, déjeuner, parce que c’est important pour être en forme, taches ménagères urgentes, taches ménagères non urgentes, paperasses diverses, remplissage de la gamelle des chats, footing, dîner, sieste, Derrick, dépôt des chats dans leur classe de danse, origami, etc. puis dès 23 heures 50, début de la journée de travail proprement dite. Autre avantage, celui qui travaille à domicile peut aménager librement son dress code, attention toutefois si vous travaillez en slip à adapter votre tenue à vos rencontres avec vos clients.

De même, alors que le salarié doit passer huit heures par jour assis à un bureau avec une chaise trop basse et un écran trop petit, l’indépendant peut aller de sa terrasse, mais il y a trop de soleil, à son bureau, mais vraiment c’est pas motivant, ça fait trop studieux, à son canapé, oh non, trop mignon, le chat vient se coucher sur mon ordinateur, lol, vite, une photo sur Facebook et un petit Scrabble dans la foulée.

Avantage de taille : si vous êtes votre propre patron, à moins d’être vraiment très tatillon et très sélectif, vous n’aurez pas besoin, j’espère, de passer par les tristement célèbres étapes du CV, de la lettre de motivation et de l’entretien d’embauche.
En échange, il vous faudra convaincre des douzaines de centaines de clients que vous êtes vachement mieux que l’entreprise Staub SA. Des douzaines de centaines de clients qui annuleront à la dernière minute, vous demanderont s’ils ne peuvent pas vous payer l’an prochain, en stylos clignotants, diront que finalement, merci pour le travail, je vais le garder quand même, mais chez Staub SA, pour le même prix, ils nous offrent un renard empaillé en plus donc je vais finalement aller chez eux, mais merci quand même. Ou alors ils oublient malencontreusement de payer, vous comprenez, avec le voyage aux Maldives, ça faisait serré, mais promis, à la fin du mois, ça part. Enfin quand je dis le mois, il faut voir ça dans le sens métaphorique, hein, vous aviez compris ce mois-ci ? désolé !

Le défaut principal de l’indépendance, c’est les collègues. Vous vous retrouverez bien vite à parler du match d’hier soir (Incroyable !) avec votre machine à café, de vos futures vacances avec le chat, et à dire du mal de votre bras gauche à votre jambe droite. Mais le principal avantage de l’indépendance, c’est les collègues. Pas de vieux ronchon qui s’en fout de vos vacances, personne pour oublier de remettre du papier à la machine à café. L’organisation des soupers de boîte est nettement plus simple, une boîte de raviolis devant le devis à rendre pour avant-hier sans faute et c’est la fête.

En résumé, l’idéal c’est encore d’avoir un grand-oncle très riche et très vieux, et pas tellement de petits-cousins.

C’est toutefois, lectrice, lecteur, bénévolement que je t’invite à lire les revendications politiques du WTF (Wallomandie, Tradition&Fermentation), les errances de Dieu (Maurice), et puis mes chroniques sur Vents Contraires, aussi, en attendant de me disperser encore un peu plus tout bientôt.