Souviens-toi de cette époque lointaine et reculée (il y a 4-5 ans). Personne n’avait de téléphone portable, sauf un type. Tu le traitais de frimeur en gloussant sous cape. Oui, parce que tu portais une cape, c’était la mode cette année là. Pis tu disais à tes potes: moi en tout cas, jamais je n’aurai de téléphone portable. Bon, on va faire comme ça, on va dire que je serais suisse pis que je dirais natel pis que toi tu comprendrais que ça veut dire téléphone portable. Ca marche pour toi? Et puis, la concurrence est arrivée, les prix des communications ont baissé, les opérateurs ont commencé à lancer des forfaits pas chers. Tes potes avaient tous des natels mais toi, t’étais toujours un rebelz, tu disais jamais, no pasaran. Le samedi soir, tes potes s’appelaient pour négocier la soirée (alors on va plutôt au pub à Payerne s’ennuyer, comme ces 423 dernières semaines, ou à un concert vachement bien à Lausanne ? ah ok on va aller Payerne, comme ça on pourra boire des bières, ouais, super). Toi, ils t’appelaient aussi, mais ça sonnait occupé, t’étais sur internet avec ton vieux modem 33 6 à propulsion manuelle. Du coup, ils sortaient sans toi. Bon, ils se faisaient chier comme des rats morts alors que toi tu t’amusais comme un fou à discuter avec plein d’autres gens sans vie sociale du monde entier, mais quand même. Tu as profité d’un super-forfait qui te proposait, pour 1 franc, un nokia 3210, une machine à café, un aspirateur, des pantoufles en poil de loutre, un dentier gonflable et 740 ans d’abonnement chez Orange. Bon, t’as pas eu beaucoup plus de vie sociale : tu te trouvais tout le temps dans les 1% du territoire ou y avait pas de réseau. Ensuite, le réseau s’est amélioré, t’as commencé à téléphoner à tous tes potes pendant un mois, ensuite t’as reçu ta première facture. Et puis, les finances s’améliorant, t’as repris un abonnement, t’as commencé à découvrir le monde merveilleux de la communication, les gens qui te regardent de traviolle parce que t’as de nouveau oublié d’éteindre ton portable au cinéma, les blagues pourries par sms, les supers sonneries téléchargées sur internet, t’avais smells like teen spirit, sauf que bon t’étais le seul à savoir que c’était ça, pour les non-initiés ça ressemblait surtout à un gros tas de sons. T’avais ton 3210 qui objectivement marchait pas si mal, sauf la touche 0 qui était bloquée, t’as changé pour un 5612 puis un 9922 et un 3615. Maintenant, t’as une super sonnerie téléphonique euh c’est polyphonique que je voulais écrire, mais c’est encore plus moche que les tuts tuts tuts de ton tout premier natel, en fait. Là t’hésite à t’acheter le tout dernier modèle avec lequel tu peux écouter la radio et des mp3, faire des photos, organiser tes rendez-vous, traduire tes messages en 12 langues, surfer sur le net, faire le café, te brosser les dents, faire cuire des pâtes et capturer des pokémon. Le truc, c’est que t’aimerais bien aussi l’option téléphone, mais c’est 200 balles de plus. Maintenant, ça fait trois ans que t’as un natel. Tu envoies des sms à tes potes le samedi soir, tu dragues par sms, tu fais du sexe par sms, tu romps par sms. Tu commence à avoir de la peine à t’exprimer en plus de 160 caractères et à écrire des mots complets. Quand tu passes une soirée sympa avec une demoiselle, tu lui demandes son numéro pour pouvoir lui faire des avances. Même que l’autre jour, t’as revu Gudule, une fille très sympa avec des yeux malicieux et des gros nénés et au milieu de la soirée, tu lui as fait une grande déclaration. Tu lui as dit : jtm. Et quand t’oublies ton portable à la maison, ou quand t’as pas de chargeur sur toi, c’est le drame, t’es au bord de la dépression, tu te roules par terre, tu hurles et tu files en racheter un nouveau. Je te laisse, on m’appelle là.
Archive for June, 2003
Je suis dans un tunnel
Friday, June 27th, 2003Bande annonce
Tuesday, June 24th, 2003Roger a 35 ans. Il est vendeur de tractopelles à propulsion integrée. Il a une passion: peindre des poissons rouges en bleu.
Jean-Yves, lui, a 27 ans, il est réparateur de conduites de cheminées. Il déteste le bleu.
Mais aujourd’hui, pour vis ma vie, il va peindre des poissons rouges en bleu avec Roger.
Roger (qui est très con) parviendra-t-il a convaincre Jean-Yves (qui doit avoir un problème psychologique pour prendre n’importe quel prétexte débile pour passer à la télé)?
Vous le saurez en regardant vis ma vie.
Et après la pub, ne manquez pas Georgette, 22 ans, joueuse de pétanque qui digère hyper mal les pylônes électriques mais qui a accepté de vivre pendant une journée la vie de Yougl, 36 ans, qui mange des pylônes électriques en string, mais c’est après la pub.
as requested
Monday, June 16th, 2003Faut que je trouve un fil conducteur pour ce blog. Sinon j’deviendrai jamais riche et célèbre. Enfin même si j’en trouve un, je deviendrai jamais riche et célèbre, mais au moins j’aurai trouvé un fil conducteur. Déjà que j’suis infoutu (ouais chouette je parle belge) de changer l’graphisme de ce bidule, faudrait au moins. Trouver un fil, c’est pas difficile, j’ai déjà trouvé un string. Trouver un conducteur, c’est pas compliqué, le stop marche bien dans la région. Mais un fil conducteur, c’est pas évident. Raconter ma vie, ça a déjà été fait ailleurs. Enfin pas ma vie, donc, c’est d’autres gens qui racontent leur vie. Si des gens se mettaient à raconter ma vie, je serais perplexe. Faire semblant que c’est un chat, un poulpe, un ours en peluche ou un hippopotame qui cause, ça a déjà été fait ailleurs, enfin j’suis sûr que ça a déjà été fait ailleurs. Ou alors faire semblant que c’est une girafe sans tête, vu qu’elle s’est fait pales-d’hélicoptériser la tête… ça, c’est à la limite une idée qui a de l’avenir. Mais bon, ça pense à quoi une girafe sans tête? Ou alors raconter ma vie sexuelle. Mais j’aime bien bloguer depuis l’boulot quand j’ai rien à vaquer, alors bon, ça va pas être possible, mes collègues comprendraient pas. Ou alors parler de mes genoux. Je suis sur que personne a jamais pensé consacrer un blog uniquement à ses genoux. Mais bon, ça me gène, c’est un peu trop intime comme thématique. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu, ça vit de chasse et de pêche un oiseau. A la limite, je pourrais lancer une émission de blog-réalité, ça s’appellerait “à la recherche du nouveau fil conducteur”. Au début, 423 000 fils conducteurs en quête de gloire viendraient se présenter. Je présenterais des prestations des plus pathétiques et les gens se moqueraient d’eux. Ensuite, un jury en éliminerait certains. De fil à retordre en botte de foins, le nombre de candidats se réduirait. Finalement, il y aurait plus que 12 fils conducteurs, puis 11, puis 10, puis 9, puis 8, puis 7, puis 6, puis 5, puis 4, puis 3, puis 2, bon je m’arrête là je crois que le concept a été bien compris dans l’assistance. Bon évidemment, le public pourrait voter par sms et aurait l’impression de participer au choix alors qu’en fait, c’est truqué. A la fin, le fil conducteur gagnant serait pathétique. Mais pas du même pathétisme que les premiers éliminés. Ce serait un pathétisme subtil, à même de séduire l’adolescence hystérique. Et puis le fil conducteur gagnant devrait aussi passer des épreuves, manger des serpents à mains nues et faire de la sexualité dans une piscine devant tout le monde. Mais si le fil conducteur retenu est: Simulation numérique de polymères par dynamique moléculaire ou Mise au point de membranes creuses à microtubes capillaires, ça va pas être évident de le faire baiser dans la piscine. Finalement, je vais laisser tomber. T’façons, la richesse je la dépense trop vite et la célébrité, à mon âge Martina Hingis (la Tchèque la plus célèbre de Suisse, mais peut-être qu�elle est Slovaque en fait) était déjà retraitée et oubliée.
Spamafaute!
Saturday, June 14th, 2003Au temps de ma folle jeunesse, j’avais une adresse e-mail. Oui je sais, c’est monster original de la mort, mais j’suis comme ça, j’aime pas faire comme tout le monde.
Et puis, tels des loups dans la bergerie, les spams sont arrivés. Y en a un qu’est venu, il a appelé ses potes, ils se sont incrustés, ils ont fait des pic-nics, des réunions, des séminaires, des pique-niques.
Un jour, je suis parti en vacances. Oui je sais, c’est monster original de la mort, mais j’suis comme ça, j’aime pas faire comme tout le monde.
Quand je suis revenu, j’ai passé 7 jours et 7 nuits à effacer des polluriels (des spams en langage de type qui veut pas employer de mots anglais parce que le français est une noble langue, respecte-le petit con)
Alors j’ai pris mes jambes à mon coup, j’suis aller m’ouvrir une autre boîte mail ailleurs et j’ai laissé les spams s’amuser entre eux. Mais de temps en temps, je vais voir comment ils se portent, voir si ils font pas trop de bêtises.
Alors… J’ai un mail m’avertissant que ma boîte est presque pleine… Ben euh, oui c’était un peu le but recherché.
Sinon y a plein de ces spams qui m’appellent par mon prénom, alors qu’on a pas élevé les cochons d’inde ensemble, enfin que je sache, y avait ptet deux trois spams déguisés dans mon club d’élevage de cochons d’inde.
Nombre d’entre eux s’inquètent de la taille de mon appareil génital et me propose des solutions pour me roccosifrediser la moindre. C’est gentil… Enfin, j’me trouve bien comme ça.. Non?
Y en a aussi qui veulent me faire maigrir… Ouais ceux-là ça fait très très longtemps qu’ils m’ont plus recroisé, moi j’dis.
Y a aussi une certaine Earnestine qui, non contente de porter un prénom ridicule, me propose un truc contre la pub. J’aime beaucoup l’humour décalé de cette fille. Un parfait inconnu qui me donne sa nouvelle adresse e-mail, je suis content d’avoir de ses nouvelles.
Shawn (ils ont des prénoms de blaireaux ces spams, si je puis me permettre) m’apostrophe en me disant hey girl. Décidément, j’ai vachement changé depuis l’époque bénie ou j’élevais des cochons d’inde.
Lara me prévient que mon accompte a été gelé. Je sais pas de quoi elle parle, mais ça m’embête, j’aime pas trop le froid. Samuel m’invite à dîner, c’est gentil, mais ça doit pas être le même Samuel que je pense, il m’aurait pas écrit en anglais.
Otto me demande de don’t look inside this e-mail. Quel déconneue ce Otto quand même.
Trinity me dit que je suis hot, je la connais pas bien mais je la trouve plus sympa que Angelina, qui me propose du Viagra.
Angela me prévient qu’elle vient de finir son site. Je suis relativement content pour elle.
Euh là il m’en reste 528 à effacer. J’crois que je vais renoncer.
i wätt i hätt äs happy bett
Saturday, June 14th, 2003Cette note est à usage strictement personnel, c’est juste pour voir ce dont quoi auquel je suis capable après une nuit presque blanche.
Genre pour montrer à mes arrières-petits-enfants ce qu’ils risquent quand ils refuseront d’aller dormir paske ils voudront voir le film de cul du dimanche soir sur m6.
Cela dit maintenant que t’es là tu peux continuer à lire, j’suis pas comme ça, mais faut pas t’attendre à des effets stylatoires à tomber d’ta chaise et à de désopilantes trucs-machins-chouettes-bidules-tralala (j’ai tendance à paumer mes mots quand que je suis fatigué) (et à les confondre, aussi, mais pas les mêmes, vu que j’peux pas confondre des mots que je retrouve pas)
Cela dit, si j’veux pouvoir me rendre compte plus tard de l’état pathétique dans lequel je m’trouve en ce moment, paske en ce moment j’suis pas sur de réaliser total à fond, faut que j’écrive quequ’chose. Mais mes idées sont coincées quelque part avec mes mots. D’ailleurs, si quelqu’un les aperçoit, il est prié de me les envoyer aussi sec illico sur le champ, là tout d’suite et que ça saute, j’en ai besoin moi. C’est vrai, c’est vachement pratique des idées et des mots pour aller faire ses commis à la migros.
Et si j’ai pas pioncé, c’est pas pour ce que tu crois, toi, là, au fond à gauche. C’est pour des raisons vachement moins avouables que ça, mais mais bon ça m’a rapporté des sous.
Et sinon j’voulais aussi dire que… ah non même pas.
Moralité: dormir c’est vachement meilleur pour la santé que pas.
Drame en un acte
Wednesday, June 11th, 2003Acte I, scène 1
Un jeune homme, au physique agréable de loin par temps de brouillard, dort dans une tenue qu’il va falloir modifier si Hollywood rachète les droits, c’est normal, c’est l’été, il fait une tiaffe mon pauvre ami.
Au loin, un téléphone sonne sans respect aucun pour le sommeil du malheureux.
Le téléphone
Drelin drelin drelin drelin drelin drelin
Le jeune homme voix légèrement endormie
Qui me réveille ainsi, quel est-donc ce gredin
Qui ne respecte point le sommeil du matin
Et c’est qu’il insiste, ce malfaisant faquin.
Il décroche
La voix dans le téléphone, pour plus de simplicité appelons la Josette d’une voix de vendeuse par téléphone
Connaissez-vous monsieur la crème à l’abricot?
Le jeune homme, pour plus de simplicité appelons le X*
Je ne la connais point, mais n’en ai point besoin.
Josette
Je m’en vais vous prouver le contraire illico.
X
Rien à battre j’écoute pas et tagada tsoin tsoin
Josette
La crème à l’abricot guérit de tous les maux
Coup d’soleils, coup d’bourdon, piqures de maringouins
Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria
Et c’est pas évident d’trouver une rime en ria.
X
Fort bien mais peu m’en chaut, moi j’aime pas l’abricot.
Josette insistante
Mais si t’aimes ça j’te dis, ma couille mon coco
X désespéré
Que nenni allons bon, moi c’que j’aime c’est dormir,
Vous n’me convaincrez point, je l’affirme sans mentir
Cett’ crème miraculeuse, j’m’en tape comme d’l’an quarante.
Josette récitative
Nous la vendons deux francs, au lieu de 140.
Nous avons également, si je puis me permettre,
Un autre produit que je ne saurais o… omettre
Il s’agit d’un gel douche, garanti 22 ans
Qui est doux, qui sent bon, qui fait briller les dents.
X un tantinet agacé
Je m’en fiche, j’me lave pas, matnant tu m’lâches salope.
Josette récitante derechef
J’insiste mon bon monsieur, car comme dirait Esope,
La crème à l’abricot guérit de tous les maux
Coup d’soleils, coup d’bourdon, chute de la libido
Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria
Et c’est pas évident d’trouver une rime en ria.
Votre femme vous bénira, d’en avoir fait l’achat
X, célibataire endurci
J’en suis fort aise madame, maintenant j’ai d’autres chats,
à fouetter sur le champ, je m’en vais vous laisser.
Le chat fouetté sur le champ, indigné et avec un fort accent vaudois
Miaou
Josette, vaincue
Je vous souhaite une bonne journée.
Moralité
La crème à l’abricot guérit de tous les maux
Coup d’soleils, coup d’bourdon, brûlures au chalumeau
Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria
Tourista persistante de r’tour du Nigeria.
Glory glory allelujah, youpi youpi et tralala
J’ai quand même fini par pondre une rime en ria.
* nom connu de la rédaction
Bordélisme chronique
Sunday, June 8th, 2003Le bordélisme chronique est une maladie très grave.
Déjà, c’est une maladie qui n’est pas socialement reconnue. Si vous dites aux gens que vous êtes diabétique, dépressif ou fan de Nolwenn, ils vous regarderont avec un air triste, vous diront: mon pauvre ahlala mais comment ça va qu’est ce qu’on peut faire soigne toi bien ahlala mon pauvre.
Par contre, avouez aux gens que vous souffrez de bordélisme chronique. Ils vous regarderont avec un petit sourire amusé, au mieux, au pire ils te diront yaka ranger c’est une question de discipline tout ça tout ça. Quant aux assurances maladies, n’en parlons pas. Jamais un bordélique chronique n’obtiendra une semaine de congé pour ranger son deux pièces et demi. (Deux jours à regarder le chantier en se disant j’arriverai jamais à tout remettre en état, une demi-journée pour tout poutzer, finalement c’est qu’un deux pièces et demi, une demi-journée passée à contempler l’appartement vide mais pas encore aspiratorisé, une demi-journée pour reranger le bordel qui s’est reaccumulé avant d’avoir eu le temps de dire ouf et surtout de passer l’aspirateur et la panosse, un quart de journée pour passer l’aspirateur et la panosse et le reste pour se reposer).
Le bordélique chronique se reconnaît de loin. Pas besoin d’entrer dans son deux pièces et demi, sa voiture est déjà symptômatique. Un vieux journal de y a deux mois, de la paperasse entassée, des cartons de sandwiches et même, de temps en temps, un de ces bouts de plastique servant à pas attrapper de bébés qu’il faut pas mettre à l’index mais ailleurs, égaré entre un croissant du mois dernier et le cadavre d’un auto-stoppeur mort d’une crise cardiaque en découvrant le chantier.
Le bureau du bordélique chronique est du même accabit: il est jonché d’une pile de papiers retraçant les six derniers mois de boulot du souffrant, ce qui lui vaut les quolibets de ses collègues maniaco-maniaques. En général, le bordélique tient sa revanche quand on lui demande si c’est lui qui a le dossier machin, qu’il extrait en cinq secondes du milieu de la pile où il est coincé. Pour se venger, le bordélique va même jusqu’à demander un dossier au maniaco-maniaque qui lui répond: ah oui, je l’ai classé par ordre alphabétique, alors il doit être à la lettre d comme dossier ou alors non attend il est dans les dossiers classés dans la section à classer, ou alors dans le classeur ou je mets les trucs que je sais pas où classer, attend, je vais le retrouver tout de suite.
L’appartement du bordélique est par contre bien pire que tout ce que son pote le maniaque peut imaginer. Y a des cartons de pizza, de la vaisselle sale, du linge sale éparpillé dangereusement près du linge propre qui est tombé de l’étendage ou il trainait depuis trois semaines, d’ailleurs il reste même un gros pull en laine sur l’étendage alors que ça fait deux bons mois qu’il fait trop chaud pour les gros pulls en laine, y a des cendriers qui débordent, des tas de factures, de pubs pour des produits de beauté et de journaux gratuits, et en général tout un tas de machins qui font que le bordélique est quasi obligé d’avoir de grandes jambes et d’être hyper attentif pour traverser son antre sans marcher sur des choses et produire des craquements suspects.
Le bordélique est condamné à ne pas avoir de vie sociale. Quand des potes passent près de chez lui et lui demandent si ils peuvent venir le voir, il ne répond pas. Quand il fait une conquête féminine, il lui dit: mais j’t’assure, on sera mieux dans les bois à se faire bouffer par les moustiques que confortablement installés dans mon lit.
Une fois tous les six mois (en général quand la nouvelle conquête féminine s’incruste), le bordélique range sa voiture, son bureau (et entend 422 fois par jour des plaisanteries avec le mot pleuvoir dedans), remet son appartement dans un état qui lui semble satisfaisant (et tombe de haut quand ladite conquête lui dit c’est sympa chez toi mais t’aurais pu ranger quand même). Il contemple son travail, satisfait, se réjouit d’avoir retrouvé 42 francs 50 en petite monnaie, une lettre de sa précédente conquête et son chat qu’il croyait disparu. Il déclare à qui veut l’entendre: cette fois je me laisserai pas aller, c’est beaucoup plus simple de ranger au fur et à mesure. Deux semaines plus tard, en moyenne, il contemple son appartement aterré et se dit faudrait que je pense à ranger quand même.
P.S. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite (et quand même un peu exagérée) (mais à peine)
en chanson
Wednesday, June 4th, 2003Donc, un député français qui n’était pas content s’est mis à chanter en plein hémycycle.
(Aparté et presque private-joke: hémycycle, de emmy, marque de yoghourts et cycle, vélo. Un hémycycle est donc un endroit où on pédale dans le yaourt.)
Voila une nouvelle intéressante.
Déjà parce qu’elle va me permettre d’occuper les 23 minutes qui me séparent de la pause de midi. (ah ben ça m’a pas suffi)
Mais à part ça, ce monsieur a eu une idée géniale. Je ne parle pas du fond du problème, sans vouloir insister lourdement quand un type veut des policiers supplémentaires ou que ce soit, je suis toujours un peu méfiant.
Mais bon grâce à ce type, france3 va booster son audience le mercredi après-midi. Jusqu’à présent, “Questions au gouvernement”, l’émission en direct live de l’assemblée nationale française n’avait que deux intérêts: les engueulades et la petite madame en médaillon pour que les sourds-muets puissent suivre les débats qui m’a toujours fait beaucoup rire. D’ailleurs la télé pour les sourds-muets c’est pas super le fun, quand même. A part “questions au gouvernement” doublé en langage des signes, il doit y avoir moyen de se faire sous-titrer Derrick et les hollywooderies et c’est à peu près tout. Bon, y a aussi des avantages, au moins ils échappent aux émissions de variétoche. Quoique ça mettrait de l’animation, si les textes si profonds des grands tubes étaient doublés en sourd-muet. Mais bon, je m’égare là.
Donc, l’idée de M. Lassalle, courageux député UDF, pourrait faire des émules. Si tous les députés se mettaient à chanter, ça mettrait une note de gaieté dans les débats.
A la limite, on pourrait même leur faire faire un disque et le vendre au profit des retraités.
Et même… On pourrait revoir entièrement le concept de l’émission. Ce serait présenté par benjamin Castaldi, les députés devraient chanter, danser et faire des discours. Chaque semaine, le public devrait voter pour éliminer un candidat. Celui qui resterait à la fin deviendrait président. Ca donnerait lieu à des trucs du genre: “pour éliminer Marcel, votez 1, pour éliminer Georgette, votez 2, pour éliminer les députés FN, votez”
Et pour conclure, un très mauvais jeu de mot. Au lieu du “Pouvez-vous vous asseoir et ne pas chanter dans cet hémicycle”, M. Debré aurait peut-être mieux fait de dire “silence ou je fais évacuer Lassalle”.
Ouais reflexion faite, ce jeu de mots est vraiment mauvais. En plus, il tombe comme un cheveu dans les orties.