Archive for July, 2009

Poni hoax

Thursday, July 30th, 2009

Beaucoup de gens se sont déjà demandé : que deviennent les valses de Vienne comptes facebook quand on est mort ? (oui je sais, c’est un vieil article, mais je faisais du ménage dans mes brouillons, là, ce serait dommage de les abandonner dans la forêt)

Etonamment, très peu de gens se sont interrogés sur un problème bien plus grave : que deviendront les comptes facebook après la disparition de la race humaine ?

Comme tu le sais si tu suis attentivement l’actualité, en septembre, nous allons tous mourir de la grippe cochonne et les furets vont prendre le contrôle de la planète. Il leur faudra un peu de temps pour s’organiser une chouette civilisation. Ensuite, ils vont commencer à s’interroger sur le passé. Pas forcément par souci de ne pas répéter les mêmes erreurs, mais surtout parce qu’ils sont très curieux : ne dit-on pas fouineur comme un furet ? Donc ils vont s’intéresser à tout ce qui nous concerne (et qui ne se ronge pas), un peu comme tu ne pourrais pas t’empêcher de mettre ton nez dans les affaires qu’un ancien locataire aurait oublié dans ton nouvel appartement. Un jour, ils découvriront l’usage des ordinateurs et, pour peu qu’il y ait un accès wifi non sécurisé non loin de leur tanière, internet. Ok, il leur faudra quelques années pour réussir à déchiffrer nos langues, avant qu’il ne se demande qui est ce Me Marc Bonnant qui a deux fois plus de fans que le célèbre blog Bon pour ton poil. Et c’est justement là que le bât blesse : pendant ce laps de temps, ils se marreront bien en regardant les 425 photos de la soirée d’anniversaire de Robert Pilchard, ils ont dû bien s’amuser à cette soirée, enfin pendant les 9 minutes 21 où personne ne prenait de pose. Tout facebook s’offusque parce qu’une pub pour des chips au fromage pourrait théoriquement utiliser insidieusement la photo de Boris Bouchelot, ton pote de 2e primaire que tu n’as plus revu depuis, alors que tout le monde sait qu’il est allergique au fromage, mais personne, personne, ne réclame une option pour protéger nos photos contre ces salauds de furets.

Bambouléééééé

Friday, July 24th, 2009

Quand ils ont inventé les saisons, ils ont fait un peu n’importe quoi : l’hiver ne sert strictement à rien alors que tous les trucs sympa, apéros, pédalo et Paléo, ont lieu en été.

Cela dit, les trois saisons dites inutiles peuvent être mises à profit. Pour s’entraîner. Car le festival est un sport de combat.

L’épreuve printanière de l’achat des billets, plus la musique est au bord du gouffre plus les gens vont à des concerts, histoire peut-être de se souvenir comment c’était bien le rock’n’roll quand, à cause de toi, Matteo, qui télécharge à tour de bras l’intégrale de Maxime Le Forestier, toutes les majors auront fait faillite et que la seule musique que l’on pourra entendre sera celle des sanglots longs de Jean-Côme Vivendi-Universal le soir au fond des bars, n’est qu’un échauffement.

Une fois à Nyon, Benicassim, Belfort, Reading, Adenau, Düdigen ou Landresse, il te faudra affronter de terribles épreuves à côté desquelles Fort Boyard à l’air d’un camp de vacances pour nains.

Tout d’abord l’épreuve d’endurance, seul dans ta voiture, sous le cagnard, pile au milieu de 23 kilomètres de bouchon (pour votre santé, ne sortez pas de l’autoroute à Morges), à écouter le début du concert du type qui joue en ouverture de soirée parce que c’est pas très connu, mais un peu bien quand même.

Puis le téléphone synchronisé : dès ta sortie du parking, tu tenteras de retrouver Hojt, qui arrive un peu plus tard parce qu’il bosse, Gwendoline, qui arrive un peu plus tard parce qu’elle a pris un raccourci et Wienceslas, qui arrive un peu plus tard, parce qu’il est déjà sur place, au camping, et que le seul moment où il peut dormir c’est pendant les concerts. Autour de toi, plusieurs milliers de gens tenteront de retrouver Piotr, Bérénice, voire Esculape, saturant joyeusement 900 réseaux de téléphonie mobile différents.

Ensuite, le slalom géant parallèle. Avant, en festival, tu connaissais une tête d’affiche. Tu allais l’écouter et le reste de la soirée était consacrée aux découvertes musicales, en général celles passées à la radio du bar de l’Amicale du Foot de Pompaples, où tu finissais par passer la moitié de la soirée. Aujourd’hui, à cause de Matteo qui t’a entraîné dans la spirale infernale du téléchargement illégal qui, je te le rappelle, est en train de tuer la malheureuse industrie du disque, déjà morte dans d’atroces souffrances le jour de l’invention de la cassette puis celui de celle du graveur de CD, sur les 20 groupes à l’affiche, il y en a 22 que tu as envie de découvrir (il paraît que la radio du bar de l’Amicale du Foot de Pompaples est bien, et tu as un copain qui joue Stairway to Heaven à 22 heures sur Guitar Heroe au stand de l’Amicale des Geek qui vont en festival jour à Guitar Heroe).

Cette déplorable habitude de ne pas aimer que la musique mainstream est très dangereuse pour l’industrie du kebab, puisque à cause de ce comportement indécent tu n’auras pas le temps de flâner des heures durant entre les stands de bouffe. De même, tu risques de passer une soirée au Paléo sans passer acheter de t-shirts ni signer de pétition contre la guerre et la famine, faute de temps. Cela dit, il faudra bien, à un moment donné, te nourrir et c’est là que ton entraînement hivernal s’avérera de prime importance. En effet, il ne faut pas s’aventurer en festival sans auparavant avoir soigneusement testé ta résistance au régime merguez chantilly – gaufre mayonnaise et sinon, je vais chercher des bières, tu en reprends une ?

Foule

N’oublions pas la redoutable épreuve du lever de bras. Parce que le chanteur t’a dit de la faire et que tu es docile, ou parce que tu tentes de prendre des photos floues, voire de faire des enregistrements inaudibles qui iront rejoindre des milliers d’autres enregistrements inaudibles sur youtube. Dis-toi que grâce à la mode du téléphone portable, tu échappes à la bien plus terrible épreuve du secoué de briquet qui, en plus de coller des crampes, brûlait les doigts et, surtout, te laissait fort dépourvu quand tu voulais donner du feu à ta jolie voisine. Ne passons pas sous silence la toujours périlleuse immersion dans la foule parce que tu viens de recevoir un sms de Hojt, il est vers le huitième rang, un peu sur la gauche (tu le vois qui agite le bras, là)(enfin tu vois 432 bras qui s’agitent, l’un d’eux lui appartient probablement).

Bras

Une fois tous ces obstacles surmontés avec succès, il ne te restera plus que l’affrontement final, seul face à l’immensité du parking boueux, tentant de retrouver ta voiture, encerclé par plusieurs milliers de personnes qui ont eu la même idée géniale que toi, tenter la feinte de l’ouverture à distance, c’est joli toutes ces voitures qui s’illuminent dans la nuit, ça fait très ambiance disco.

J’ai demandé à la lune

Monday, July 20th, 2009

Tu le sais peut-être, des gens prétendent que l’homme n’aurait jamais posé le pied sur la lune. Que tout ça ne serait qu’un vaste complot. Qu’en fait, Armstrong, Aldrin et l’autre que si tu sais son nom, tu vas cartonner dans les jeux télé, se seraient trompés de chemin, auraient eu honte de demander leur route et auraient enregistré toute la scène dans un studio d’enregistrement secret situé sur Pluton. Et que Armstrong aurait en réalité déclaré “Un petit jus de pomme et un grand décaféiné”.

Mais il y a bien d’autres mensonges qui n’attendent que d’être révélés, et on ne me fera pas taire.

Par exemple, la coupe du monde 1998 de football n’a jamais eu lieu. Tout porte à croire que les images ont été montées de toutes pièces. Attends, la France championne du monde, tu y as cru ? Une recherche rapide sur les protagonistes de cette mascarade mise sur pied par les gouvernements afin de détourner l’attention publique des vrais problèmes te prouvera facilement que tous étaient en fait des acteurs de publicités.

Mais il y a a bien plus grave, la découverte de l’Amérique en 1492. Attends. le mec, il part avec trois bateaux, il arrive avec trois bateaux alors que même Leonardo diCaprio a pas réussi à faire le trajet sans couler au milieu, il trouve un nouveau continent, tranquille, il était là depuis des siècles mais personne l’avait vu, à part les Vikings, les Chinois et quelques autres mais comme ils avaient oublié d’en causer, ça compte pas. Il revient, il est persuadé d’être allé en Inde. Bon, moi je connais des gens qui se sont retrouvés à Antalya avec un guide d’Istanbul dans la valise, ok, mais des gens qui sont allés à Los Angeles avec le routard de Bombay, ça, non. Débarquer à Cuba et penser être à Macao, déjà là, c’est pas crédible. Revenir, peinard, dire “Les mecs j’ai découvert l’Inde, c’est nul, y a pas un resto chinois”, rentrer chez soi s’amuser avec des oeufs pendant que plein d’explorateurs partent sur tes traces, c’est du grand n’importe quoi. A mon avis, l’Amérique n’a jamais été découverte, n’a même jamais existé, tout ça est un mensonge du gouvernement américain pour relancer le tourisme.

Quant à la question de la lune, soyons sérieux : on ment en général pour des trucs importants. Genre parce qu’on a oublié de faire son devoir de conjugaison, ou qu’on s’est trompé d’adresse à l’heure de faire son devoir conjugal. Marcher sur la Lune, c’est un peu comme jouer au golf ou aller à Moudon, ça ne sert pas à grand chose. Donc si quelqu’un te dit qu’il l’a fait, crois-le, sauf s’il ajoute “c’est pour ça que j’ai pas eu le temps de racheter du pain”.

O sole mio

Monday, July 13th, 2009

Que fait Raph lorsqu’il n’a pas trop grand chose à dire mais qu’il faut qu’il sorte une note quand même parce que ses lecteurs vont s’impatienter et qu’un lecteur qui s’impatiente il est capable de tout, même d’aller voir des sketchs d’Eric et Ramzy sur Youtube ? Eh bien, il a une recette infaillible : il prend un film qui vient de sortir ou une chanson qu’on n’arrête pas d’entendre à la radio et il raconte n’importe quoi dessus.

, a déclaré un jour Lao-Tseu un mec dont le pseudonyme est “Le Concombre“, autant te dire qu’il ne faut pas prendre ses allégations trop au sérieux, mais bien au contraire les couper en rondelles pour s’en faire des masques de beauté.

Or, c’est totalement faux, et je ne saurais accepter de telles affabulations.

Il m’arrive aussi de prendre de vieilles chansons.

Mais attention, de vraies chansons de qualité bien.

Richard Cocciante
LE COUP DE SOLEIL
Paroles et musique: Jean-Paul Dréau

(aucun lien de parenté avec Jean-Paul Deux)

J’ai attrapé un coup de soleil,

Ah, oui, j’ai eu ça une fois, ça fait mal.

Un coup d’amour,

La métaphore est intéressante. C’est vrai que l’amour peut parfois faire mal. Comme un coup de soleil. Mais peut aussi, parfois, être bonnard. Comme un coup de soleil (si, bien sûr, un coup de soleil au mois de février, ça rend jaloux les copains qui sont restés sous le brouillard, c’est sympa). Et peut parfois s’attraper en s’exposant au soleil, voire en se noyant dans un verre d’eau. Par contre, aucune étude ne prouve, pour l’heure, ses vertus cancérigènes. Et, surtout, quand ça te tombe dessus, inutile d’essayer de mettre de la biafine, ça passera pas.

un coup de je t’aime.

Là, comme la métaphore est un brin compliquée, il répète l’idée générale pour qu’on comprenne bien.

Je sais pas comment, il faut que je me rappelle.

Ça, en effet, pour les jeunes qui nous lisent, c’est très important : quand tu tombes ouf guedin d’une fille (je dis fille parce qu’il m’est arrivé de connaître ce doux tourment, mais ça peut être garçon, voire (mais plus rarement) lampadaire), essaie de te rappeler comment c’est arrivé, sinon tu risques d’avoir l’air sot : “Mademoiselle, mademoiselle, vos yeux sont comme les étoiles de l’océan dans les steppes mordorées d’un avril incandescent. Au fait, on s’est pas déjà vus quelque part ? Ah oui, à l’anniversaire de ton mari, c’est ça, lol, tu portais un kimono en rotin, j’ai tout de suite eu le coup de foudre. Ah non, c’était pas toi ? Ah non, tu portais un plateau avec des verres, c’est ça, il était sympa le rosé.”

Si c’est un rêve, t’es super belle.

Par contre, pour les jeunes qui nous lisent, évitez ça. Tu sais comment sont les filles, elles interprètent tout, si tu lui dis “Si c’est un rêve t’es super belle” elle va penser “Ah parce qu’éveillé je ne suis pas vraiment belle, c’est ça ?” (évite à ce moment là d’ajouter “ouais ok mais je t’ai rêvée si fort que les draps s’en souviennent, lol”). Note qu’un garçon, beaucoup plus premier degré, va se demander pourquoi tu le trouves belle et, probablement, en concevoir de la rancoeur.

Je dors plus la nuit.

Ce qui résout une question qu’on se posait tous, dis-donc ! S’il ne dort plus, c’est que ce n’est pas un rêve.

Je fais des voyages

Moi aussi, je préfère voyager de nuit.

Sur des bateaux qui font naufrage.

Par contre, je préfère faire naufrage de jour, on voit mieux les requins.

Je te vois toute nue sur du satin
Et j’en dors plus.

Tu m’étonnes. Le satin, ça tient chaud. Il ferait mieux de la voir toute nue sur de la flanelle, il dormirait mieux.

Viens me voir demain.

Mais qu’elle s’habille avant, sinon ça va faire jaser dans le quartier.

Mais tu n’es pas là,

Forcément. Elle l’a entendu parler de satin, elle l’a pris pour un genre de fétichiste, elle se méfie.

et si je rêve, tant pis.
Quand tu t’en vas, je dors plus la nuit

Par contre, quand elle est là, il dort et il rêve d’elle. Ok, c’est un genre, je juge pas, mais dans ce cas là, elle est pas obligée de rester à poil sur son sapin, si ?

Mais tu n’es pas là, et tu sais, j’ai envie d’aller là-bas,
La fenêtre en face, et de visiter ton paradis.

Donc ça se précise : le mec a flashé sur sa voisine d’en face. Il a d’ailleurs longtemps préféré aux voisins les voisines. Il ‘a croisée par hasard dans une satinerie du quartier, il s’est fait je ne sais quel film et, depuis, il épie ses allées et venues. Dès qu’elle a le dos tourné, il fomente de s’introduire par effraction dans son appartement, je ne veux même pas savoir pour quoi faire. Et il est surpris qu’elle ne soit pas là…

Je mets tes photos dans mes chansons

Pour la draguer, il cause d’elle (oui, c’est encore une métaphore, on peut pas vraiment mettre des photos de gens dans des chansons)(dans ses chaussons, oui, on peut, même si ça ne sert pas à grand chose) dans ses chansons. Ça pourrait marcher, je suis sûr que ça s’est vu, mais là il part avec un sacré passif quand même.

Et des voiliers dans ma maison.

Je pense que cette strophe-là n’a rien à voir avec le reste de l’histoire, simplement le mec collectionne les voiliers et tenait à la signaler discrètement, au cas où.

Je voulais me tirer, mais je me tire plus.

Les gens qui tombent amoureux de leur voisine d’en face sont une plaie pour l’immobilier.

Je vis à l’envers, j’aime plus ma rue.

Quand il aimait sa rue, il voulait se tirer. Maintenant, il veut rester. Il serait pas un peu compliqué, comme mec (limite chiant, j’espère pour lui que sa dulcinée est co-chiante)(pardon) ? Il vivrait pas à l’envers ?

J’avais cent ans, je me reconnais plus.

La vue baisse, à cet âge là. Mais la libido aussi, donc ses problèmes de satin vont pas le tourmenter bien longtemps.

J’aime plus les gens depuis que je t’ai vue.

Pour les jeunes qui sont toujours là, je ne crois pas que ce soit un truc à dire à une fille, ça. Enfin, essayez, vous me direz.

Je veux plus rêver.

Non mais c’est bon, tu rêves pas on a dit.

Je voudrais que tu viennes
Me faire voler, me faire je t’aime.

Ça, c’est un flagrant délit de zeugma foireux ou je ne m’y connais pas…

Mais tu n’es pas là, et si je rêve, tant pis.

Tu viens de dire que tu voulais plus rêver, je te rappelle au passage.

Quand tu t’en vas, je dors plus la nuit
Mais tu n’es pas là, et tu sais, j’ai envie d’aller là-bas,
La fenêtre en face, et de visiter ton paradis.

Ça y est. C’est sûr. Faut que je me décide.

Oui, ce serait bien.

Je vais faire le mur et je tombe dans le vide.
Je sais que tu m’attends près de la fontaine:
Je t’ai vue descendre d’un arc-en-ciel.
Je me jette à l’eau des pluies d’été.
Je fais du bateau dans mon quartier.
Il fait très beau, on peut ramer.

C’est pas “le coup de soleil” qu’elle devrait s’appeler, la chanson, mais “l’insolation, et carabinée encore”

La mer est calme. On peut se tirer.

Non mais tu ne te tires plus, tu as dit. Faut que tu te décides !

Mais tu n’es pas là, et si je rêve, tant pis.

Elle a peut-être pas le pied marin.

Quand tu t’en vas, je dors plus la nuit
Mais tu n’es pas là, et tu sais, j’ai envie d’aller là-bas,
La fenêtre en face, et de visiter ton paradis.

Mais tu n’es pas là, non…
Mais tu n’es pas là, et si je rêve, tant pis.
Quand tu t’en vas, je dors plus la nuit…
Mais tu n’es pas là…
Mais tu n’es pas là… non, non…

J’ai attrapé un coup de soleil,
Un coup d’amour, un coup de je t’aime.
Je sais pas comment, il faut que je me rappelle.
Et si je rêve, tant pis.
J’ai attrapé un coup de soleil,
Un coup d’amour, un coup de je t’aime.
Un coup d’amour, un coup de je t’aime.

C’est une chanson pleine d’espoir et très engagée : si vous allez au soleil, protégez-vous, c’est dangereux ces conneries.

Parisienne walks away

Friday, July 10th, 2009

Des fois, je me dis que quand même, un blog de racontage de vie, ce serait pas si mal : comme plus personne ne fait ça, de nos jours, ça aurait un côté délicieusement vintage. Bon et surtout, j’aurais pu me la péter grave avec mes cinq ans sans clope (il paraît que c’est super dur, d’arrêter de fumer, alors faut bien que je me vante un peu)(y a d’autres trucs que je trouve vachement plus compliqués, ne pas être sarcastique quand Gudule pleure après sa 89e rupture avec le même mec, manger cinq fruits et légumes par jour, faire son ménage, mais il ne sont pas reconnus comme tels par la société du coup si je m’en vantais personne ne comprendrait), même si j’ai complètement loupé la date.

J’ai bien songé à écrire une méthode sur comment arrêter de fumer, mais ça aurait tenu en 4 lignes : tout ce qu’il faut, c’est un collègue qui dit ahaha dans trois mois tu auras recommencé.

Mais le truc c’est qu’arrêter de fumer, c’est super frustrant. Bien sûr, tu retrouves ton souffle, c’est super. Même si souvent, je me dis heureusement que j’ai du souffle, si j’en avais moins j’en aurais pas beaucoup. Et encore, pour le souffle ça va, mais pour la thune… en cinq ans j’ai économisé près de 10’000 francs (oui je sais ahaha j’ai dit francs), soit près de plus de 6667 euros (oui je sais, j’ai dit euros, ahaha)(pardon, je suis un peu irritable, j’ai arrêté de fumer tu comprends…), aucune idée où ils sont. Faudrait que je mette la police sur le coup, ça me semble super louche, maintenant que tu m’en parles. J’ai bien fait quelques folies comme un abonnement de piscine pour reprendre cette silhouette d’athlète kenyan que le monde m’enviait, mais quand même, un abonnement de piscine à 10’000 balles, ça me semble un peu gros.

Bien sûr, tu retrouves le goût et l’odorat. Mais je vois pas ce que ça a de génial. Essaie un peu de te faire un McDo, avec du goût et de l’odorat ? De prendre le métro ? De lire 20 Minutes ?

Bien sûr, j’ai la satisfaction de ne plus empoisonner les gens qui ne m’avaient rien demandé. Encore que. J’ai une voiture et un déodorant. Il m’est même arrivé, j’avoue, alors que je sais pertinemment que le stress est un des facteurs de mortalité les plus importants dans nos pays occidentaux, de donner du travail à des gens, même si j’en ai un peu honte aujourd’hui.

Bien sûr, quand tu arrêtes de fumer, tu diminues tes risques de mourir d’un cancer de la gorge. Et d’une pneumonie, maintenant que la clope est bannie d’à peu près partout où y a des murs. Mais du coup, là, je me demande de quoi je vais bien pouvoir mourir. C’est un peu angoissant. Parce que c’est un problème dont on parle trop peu: les fumeurs meurent, ok, mais les non-fumeurs aussi. En plus, pendant dix ans, on m’a tellement culpabilisé, les fumeurs coûtent des milliards à la société, que je n’aimerais pas devenir un de ces irresponsables qui vivent sainement, résistent jusqu’à 112 ans, et tout ça aux frais des contribuables, bien sûr.

billet fédérateur

Tuesday, July 7th, 2009

J’ai bien senti, en six ans et des brouettes de blogage, que la Suisse était un concept mystérieux et évanescent. Si je résume bien toutes les questions qu’on m’a posées depuis que j’arbore fièrement un .ch dans mon adresse, les Français pensent que la Suisse est un pays peuplé de marmottes au sommet d’une montagne au fond d’une jungle au milieu d’un désert. Où l’on ne paie pas d’impôts.

J’ai donc décidé de vous parler de quelques-une de nos coutumes.

Par exemple, en Suisse, nous avons un truc que vous n’avez pas en France, je crois, sinon on en aurait entendu parler un jour : des joueurs de tennis.
Deux pour être précis.
Y en a un, c’est un peu comme le type qui est sur les photos du mariage de ta cousine mais que personne ne sait trop si c’est un ami du marié, de la mariée ou du pasteur : Stanislas Wawrinka, 18e mondial sans que personne ne l’ait jamais vu jouer. (ah si, tiens, vous avez Gilles Simon, en France, pardon)
Et il y a Roger Federer, en passe d’être déclaré nouvelle religion d’état de la Confédérération, loué soit son coup droit, puisse l’herbe de Wimbledon à jamais rester verte sous ses chaussures sacrées (89 ¤ la paire).

L’autre jour, dans ma radio, des gens très sérieux se demandaient si Roger Federer incarnait les valeurs de la Suisse. Un mec qui pratique un sport dont les matches sont de durée variable, incarner les valeurs de la Suisse. Laissez-moi rire. S’il avait poutzé son match contre Murray avant 18 heures, histoire d’avoir le temps de souper avant le TéléJournal, je comprendrais qu’on se pose la question, mais là, restons sérieux ! Bon, très bien, mais puisqu’on en est là, concrètement, dans ma vie de tous les jours, à quoi ça me sert d’être de la même nationalité qu’un mec qui gagne des matches de tennis ?

Or, Federer peut beaucoup nous apporter.

Je ne céderai pas à la facilité en te rappelant qu’il gagne en trois heures de baballe de quoi financer un ou deux plans de relance. Non. ce serait mesquin. Après tout, si des gens préfèrent devenir caissière à la Migros plutôt que numéro un mondial de tennis, c’est leur problème et faut pas qu’ils viennent se plaindre après.

Mais je te parlerai des qualités de Federer, dont tu peux t’inspirer pour ta vie quotidienne de tous les jours.

Dans ma radio, ils disaient “Federer incarne les valeurs de la Suisse, car il est modeste”. Je te laisse réfléchir un peu à la dose de modestie qu’il faut pour dire sérieusement “Je me sens très proche de cet homme qui reste très modeste malgré son génie”, mais tout de même. Force est de constater que Roger a réhabilité la valeur gentil. Je sais pas si ça s’est vu, mais c’était devenu une insulte, gentil. Or, cela va changer et on constate déjà, dans les préaux des écoles suisses, un léger changement : “Oui, ok, j’ai frappé Pablo pour lui piquer son goûter, mais il faut reconnaître qu’il s’est bien défendu et que c’était un très bon goûter”. De même, toi qui te faisais moquer parce que tu pleurais pour un oui pour un non, dis-toi bien que tout te sera pardonné quand tu seras numéro un mondial de tennis (mais je pense que ça peut marcher avec d’autres sports)(sauf le badminton). Et toi dont on riait parce que tu cousais tes initiales sur tes caleçons, j’espère que tu as bien regardé les chaussures de RF.

Il a également revalorisé les prénoms de merde. Dans le monde, des milliers de gens portant des prénoms difficiles à porter se sont identifiés à Federer et ce n’est pas un hasard si aujourd’hui, on retrouve des Stanislas, des Robin et des Jo-Wilfried sur les courts du monde entier.

Enfin, surtout, il prouve qu’on peut être numéro un mondial de tennis et être très heureux avec une femme mochephysiquement différente et qui fait toujours la gueule émotionnellement différent. Je sais pas si tu as remarqué mais quand tu es sportif (ou politicien), tu te dois d’exhiber ta femme (alors que si tu es sportive ou politicienne, on te laisse relativement tranquille avec ça, je sais pas si tu as remarqué). Comme un trophée de chasse. Or, oui, il y a encore dans ce monde des gens qui préfèrent tirer le faisan qui n’a pas la robe la plus mordorée. Et c’est un beau message d’espoir.

Roger a également fait beaucoup pour la cause du tournage de veste. Car au gré de ses performances, les mêmes ont pu tour à tour, sans rougir, le dire fini puis crier au génie en oubliant quelques légers détails au passage (Rafael qui, vous dites ? Revenir ? Jamais entendu ce nom, désolé, je crois que vous faites erreur)

Donc pour résumer, être de la même nationalité que Roger Federer, ça permet de causer d’autre chose que de Michael Jackson cinq minutes.

Marabout en train

Monday, July 6th, 2009

– Oui bonjour, je vous appelle parce que j’ai reçu votre flyer dans ma boîte aux lettres…
– Très bien, que puis-je faire pour vous ? Chance au jeu peut-être ? Retour de l’être aimé ? Ça marche bien en cette saison, ça, les gens l’abandonnent sur une aire d’autoroute et après ils ont des remords.
– Voilà, j’ai un blog, avant je devais me contenir pour ne pas poster quatre fois par jour et là c’est tout juste si j’arrive à un post toutes les quatre semaines, ça m’inquiète.
– Ah oui mais alors là non, ce n’est pas du tout dans mes attributions !
– Mais pourtant vous dites “marabout très puissant”…
– Oui oh, si vous croyez tout ce que dit la pub aussi… Non moi je débute dans le métier, pour arrondir les fins de mois.
– Et c’est quoi, votre truc ?
– Tennisman professionnel.
– Et vous avez besoin d’arrondir vos fins de mois ?
– Grave. Avant ça gagnait bien, je dis pas. Mais là, depuis un moment, partout où je vais, c’est Federer qui gagne. Du coup, c’est la crise.
– Vous exagérez.
– Pas du tout. L’autre jour, je me dis tiens, si je prenais un billet de Tribolo ? C’est Roger Federer qui a gagné deux francs.
– Vous devez en avoir marre !
– Je suis à bout.
– Bon je suis désolé pour vous, mais on fait quoi pour mon problème, là ? Vous savez ce que c’est, les dialogues qui s’éternisent, après le lecteur se perd.
– Ce que je peux faire, c’est vous souffler un jeu de mots avec marabout, pour le titre. Ça fera 417 francs. Merci.
– Ah ouais mais celui-là je l’ai déjà fait en 1927, en plus on n’a pas du tout parlé de train dans ce billet.
– Je vous entends mal, je suis dans un tunnel.