Archive for the ‘poésie hippique’ Category

Edouard-Roger Vasselin de Noël

Thursday, December 22nd, 2011

Il était une fois un sapin qui s’appelait Elkjaer. Il vivait avec ses frères dans une grande forêt nordique.
A l’approche de Noël, les sapins étaient très excités. « J’ai hâte d’être couvert de guirlandes » disait l’un. « J’espère », répondait l’autre, « que je serai choisi par une famille bobo, qui offre de beaux jouets en bois à ses enfants, je pourrai ainsi bien me moquer de ces crétins d’épicéas, jamais pu les sentir ! » Et le troisième s’exclamait : « Je rêve quant à moi de finir mes jours chez des distraits et de m’en aller sur un bel incendie de bougie ! »
Mais Elkjaer n’avait pas le c½ur à en rire. « Je ne veux pas qu’on me couvre de boules, je ne veux pas entendre la chanson que le petit Matteo a apprise à l’école, je ne veux pas perdre toutes mes aiguilles dans un coin parce qu’on aura eu la flemme de me mettre à la poubelle, et puis je suis trop jeune pour sécher, je m’en fous, je dirai que je suis baha’i ou sikh et que je ne fête pas Noël. »
Mais les sapins, c’est bien connu, détestent la solitude, et ses frères le lui rappelèrent : « Quand nous serons tous débités, tu seras fort dépité. » Ce à quoi Elkjaer répondit « je m’en bats les rémiges » (il n’avait jamais été très bon en biologie).
Il décida alors de fuir loin, loin de chez lui, dans un pays où les sapins pourraient vivre libre. En chemin, il croisa une dinde qui fuyait Thanksgiving et lui dit : « aaaah un sapin qui parle », mais Elkjaer lui répondit qu’il n’avait pas fait tout ça pour finir coincé dans une vieille blague.

Il fila tant et si bien qu’il arriva chez le père Noël, qui était en train de chanter des chansons paillardes avec Rudolf, le renne, devant sa cahute. « Hé mec, il paraît que tu aimes bien faire des miracles, j’ai vu ça dans un film sur M6, tu pourrais pas faire un truc pour moi histoire que j’échappe à mon funeste destin ? », demanda Elkjaer. « Hé ben justement, tu tombes bien, j’ai besoin de bûchettes pour ma cheminée », répondit le père Noël.

Clèves charogne

Tuesday, April 14th, 2009

Pendant ce temps, le pittoresque président de nos amis français n’aime pas la princesse de Clèves. Y en a qui croivent que ce serait un genre de pure combine si qu’il critiquerait la culture pour se faire croire pour un gars qui cause comme que les petites gens ils causent, du moins dans les romans de Fred Vargas et dans l’imaginaire torturé de ceux qui croient qu’il existe des grandes et des petites gens.

Pourtant, il n’est pas le seul à dénigrer la littérature. Ainsi, Simon Beaufoy, scénariste de Slumdog Millionaire, a visiblement détesté “Les fabuleuses aventures d’un indien malchanceux qui devint milliardaire”. Tout comme ceux qui ont choisi de lui donner l’Oscar de la meilleure adaptation : à ce train-là, on pouvait aussi donner la récompense à Dev Patel, meilleur acteur mono-expressif de l’année.

Tout ça pour te dire que, dans l’optique d’être en phase avec les tendances en vogue dans notre société, voici mon résumé de l’intrigue de la princesse de Clèves.

C’est l’histoire d’une gamine de 16 ans qui va au Louvre. Là, elle rencontre un mec qui lui demande si elle veut l’épouser. Mais elle comprend “Est-ce que tu veux du poulet ?” et répond que oui, ok, pourquoi pas, car elle est friande de ce sympathique volatile. Bien embêtée lorsqu’elle se rend compte de sa funeste erreur, elle décide de fuir, car ça se passe à une époque lointaine, entre jadis et auparavant, où il n’était pas permis de dire “Non mais je m’étais trompée, lol, en fait je veux épouser Rinaldo, mais mes parents veulent pas, VDM”. Elle embarque donc dans le premier avion pour les Etats-Unis, cachée dans la soute, déguisée en meule de fromage. Mais son habile subterfuge est bien vite découvert par la mafia locale et la malheureuse se retrouve serveuse topless dans un bar louche de la banlieue sordide de Cleveland. Mais un jour, elle sert un client pour le moins charmant, Ron LePrince, qui lui dit “sans mentir, si votre ramage est semblable à votre balconnage, viens me voir jouer contre les Phoenix Suns, t’as vu”, tant il est vrai que le charmant jeune homme est pivot de l’équipe locale de basket, les Cleveland Cavaliers, qui domine la NBA de la tête et des épaules mais en play-off c’est un nouveau championnat qui commence, il faut rester concentrés et ne sous-estimer aucun adversaire, l’important, c’est le collectif.
Outrée de voir sa protégée partir avec le premier venu, la mafia décide alors d’user de son influence pour faire arbitrer le prochain match par un Suédois.

Ô temps, laisse pas traîner ton vol n’importe où, bon sang, les porte-manteaux c’est pour les poneys? Vas-y, suspends-le!

Wednesday, September 12th, 2007

Cet été, sur la plage, tu as commencé à lire les grands classiques, Zola, Beigbeder, Houellebecq, Dan Brown et Télé 7 jeux. Tu as refait ton retard littéraire et maintenant, tu vas enfin pouvoir suivre la conversation. Sauf que tes potes ne parlent plus que rugby, ils t’ont expliqué que c’était un sport de brutes joué par des gentlemen et qu’il fallait aller de l’avant en passant en arrière. La 102e fois que tu as entendu ces deux phrases, tu t’es dit qu’en fait, c’était un peu comme la politique, le rugby, des tas de phrases que tout le monde répète à l’envi sans plus trop savoir qui c’est.

Mais dans un mois, tes amis cesseront de se passionner pour un sport de gens qui ne sont même pas capables de se faire fabriquer des ballons ronds, comme vous et moi, et recommenceront à s’enflammer pour les belles lettres comme au temps jadis, quand vous devisiez, la tête pleine de rêves et de fous espoirs, de littérature et de poisson pané jusqu’aux petites heures du matin.

Tu vas pouvoir profiter de Samoa-Japon pour dévorer l’ouvrage indispensable de la rentrée, le futur livre de référence de toute une génération. Tempus Fugit, un livre beau, un livre poignant, un livre avec plusieurs pages, composé de nouvelles belles comme le soleil qui se couche sur le sourire d’un enfant après la pluie au printemps, mais en plus on peut les lire alors que essaie un peu pour voir de lire le sourire d’un enfant, je te le demande. Pas moins de onze blogueurs triés sur le volley ont participé à cette belle aventure. Des blogueurs beaux comme des faons dans la fragile lueur de décembre, drôles comme un concert d’Oasis, sensibles comme la corde dont on fait les boyaux de chat, mais aussi fuligineux et géphyriens.

Combien de fois (à 247 près) avez-vous rêvé de lire, dans le même ouvrage, des oeuvres de chypor, agapi, nacha, sof, Daniel Rondeau, Fred Immixtion, Ataraxie, Marie, Louise Lazzy et mécolles illustrant les soyeuses photos de makuramis? Le 15 septembre, ce rêve fou, ce rêve insensé et insolent, ce rêve bleu deviendra enfin réalité.

Il suffira d’un signe, un matin, sur ce site. Et le dossier de presse complet est là, en pdf, comme quoi le monde est petit.

Et pour douze exemplaires achetés, un porte-clé qui clignote est offert.

Oui alors par contre, je tiens à préciser que mon texte est un peu plus sérieux que ce que tu as l’habitude de lire ici, y a même une métaphore.

Je vis dans une coque de noix

Wednesday, November 16th, 2005

Continuons avec le rock’n’roll, le pur, le dur, mais avec une terrible nouvelle: Kyo se sépare. Aux dernières nouvelles, il semblerait que Ben se lance dans une carrière en solo de boucher-charpentier. Mais ses compères ne vont pas abandonner la musique pour autant: privés de leur cas, ils vont démarrer dans le rap.

En exclusivité universelle du monde, les paroles de leur premier tube (un tube de pastilles pour le mal de tête), une chanson qui parle d’amour, de liberté, de révolte et de poneys:

L’amour c’est bien (Paroles et musique: Kyo sans son k)

L’amour c’est trop bien
C’est plus beau qu’un sapin
L’amour c’est trop fort
Des fois ça fait du bien dans le corps
Mais des fois, l’amour c’est fini
Et ça c’est triste comme
Quand tu collectionnes les stickers Panini
Et il t’en manque un, en plus c’est en automne
Mais c’est bien aussi la liberté
C’est fort comme du thé
Je sais une fois j’en ai bu
Et ma maman elle m’a pas vu.

Poète poète camion

Sunday, April 4th, 2004

Les lapins c’est jolis,
Mais les furets aussi,
Et des fois dans la nuit,
J’me fais des brocolis.
A la place d’Italie,
Y a un vendeur de brocolis
Qui est plutôt gentil,
il aime les spagghettis
et des fois il me dit
qu’il aime salvador dali
Et il est très poli
Il dit souvent merci
Quand il vend des jus de fruits.

La pluie coule comme des larmes
Sur les joues du gendarme
Qui est triste comme la pluie
Car il n’a pas d’amis
Son métier est très dur
Les gens le traitent d’ordure
Parce qu’il met des amandes
Sur les voitures allemandes
Et sur les autres aussi
Il a beau être rassis
Il est pas raciste
Même quand il est triste

Tu es né un jour,
Il faisait chaud comme dans un four,
Après tu as grandi,
Tu es devenu beau comme un radis,
Après tu as vieilli
Comme un vieillard flappi
Mais grâce à Oil of Olaz,
Tu es encore frais comme un kamikaze.

Pour un poème merveilleusement bien écrit ;-) voir ici.

Drame en un acte

Wednesday, June 11th, 2003

Acte I, scène 1


Un jeune homme, au physique agréable de loin par temps de brouillard, dort dans une tenue qu’il va falloir modifier si Hollywood rachète les droits, c’est normal, c’est l’été, il fait une tiaffe mon pauvre ami.


Au loin, un téléphone sonne sans respect aucun pour le sommeil du malheureux.


Le téléphone


Drelin drelin drelin drelin drelin drelin


Le jeune homme voix légèrement endormie


Qui me réveille ainsi, quel est-donc ce gredin


Qui ne respecte point le sommeil du matin


Et c’est qu’il insiste, ce malfaisant faquin.


Il décroche


La voix dans le téléphone, pour plus de simplicité appelons la Josette d’une voix de vendeuse par téléphone


Connaissez-vous monsieur la crème à l’abricot?


Le jeune homme, pour plus de simplicité appelons le X*


Je ne la connais point, mais n’en ai point besoin.


Josette


Je m’en vais vous prouver le contraire illico.


X


Rien à battre j’écoute pas et tagada tsoin tsoin


Josette


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, piqures de maringouins


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Et c’est pas évident d’trouver une rime en ria.


X


Fort bien mais peu m’en chaut, moi j’aime pas l’abricot.


Josette insistante


Mais si t’aimes ça j’te dis, ma couille mon coco


X désespéré


Que nenni allons bon, moi c’que j’aime c’est dormir,


Vous n’me convaincrez point, je l’affirme sans mentir


Cett’ crème miraculeuse, j’m’en tape comme d’l’an quarante.


Josette récitative


Nous la vendons deux francs, au lieu de 140.


Nous avons également, si je puis me permettre,


Un autre produit que je ne saurais o… omettre


Il s’agit d’un gel douche, garanti 22 ans


Qui est doux, qui sent bon, qui fait briller les dents.


X un tantinet agacé


Je m’en fiche, j’me lave pas, matnant tu m’lâches salope.


Josette récitante derechef


J’insiste mon bon monsieur, car comme dirait Esope,


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, chute de la libido


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Et c’est pas évident d’trouver une rime en ria.


Votre femme vous bénira, d’en avoir fait l’achat


X, célibataire endurci


J’en suis fort aise madame, maintenant j’ai d’autres chats,


à fouetter sur le champ, je m’en vais vous laisser.


Le chat fouetté sur le champ, indigné et avec un fort accent vaudois


Miaou


Josette, vaincue


Je vous souhaite une bonne journée.


 


Moralité


La crème à l’abricot guérit de tous les maux


Coup d’soleils, coup d’bourdon, brûlures au chalumeau


Mal de ventre, mal de dos, mal être et malaria


Tourista persistante de r’tour du Nigeria.


Glory glory allelujah, youpi youpi et tralala


J’ai quand même fini par pondre une rime en ria.


* nom connu de la rédaction