Archive for April, 2009

C’est fou

Wednesday, April 29th, 2009

agapi dit :
t’imagines le calvaire d’un mec par exemple qui ressemble à Patrick Sébastien, qui a la même voix, mais qui le déteste ?

– Monsieur, monsieur…
– Oui, oui, je sais, je sais, le petit bonhomme en mousse qui s’élance et rate le plongeoir, je sais.
– Mais…

Qu’est-ce qui lui avait pris, aussi ? Il aurait dû se douter que maître-nageur, ce n’était pas un job pour lui…

Des années que Sébastien Brotanches était conscient de sa ressemblance physique avec l’animateur télé préféré de sa grand-mère. Il avait tout essayé, changer de coiffure, se laisser pousser la moustache, être drôle, et pourtant, quelqu’un finissait toujours par l’aborder et lui demander un autographe. Si au moins il avait pu être le sosie de quelqu’un d’autre, même de Jean-Pierre Darroussin, même de n’importe quel Jean-Pierre… Mais là, non, ce n’était plus possible. Il avait même entrepris des démarches pour changer de prénom, mais avait fui quand l’officier d’état civil s’était mis à lui demander d’imiter Bourvil.

– Brotanches, expliquez-moi pourquoi vous avez mis si longtemps à intervenir cette après-midi, quand on vous a signalé cette noyade ?
– Hum euh, c’est-à-dire… J’ai cru qu’on me prenait pour Patrick Sébastien…
– Quoi ? Vous rêvez, jeune homme, vous rêvez. Monsieur Sébastien, tiens c’est marrant c’est votre prénom, n’aurait jamais refusé de se mouiller pour sauver un innocent, c’est un homme bon, un homme…
– Non mais c’est parce que je lui ressemble.
– Ne faites pas de mauvais esprit. Vous êtes viré, allez faire tourner les serviettes ailleurs.

***

Sébastien Brotanches n’avait pas connu beaucoup de femmes dans sa vie. Chaque fois que l’une d’entre elles feignait de s’intéresser à lui, il s’imaginait qu’elle s’imaginait parler à Patrick Sébastien. Et ça lui faisait froid dans le dos. Alors quand il avait rencontré cette fille, née au Mexique, ne parlant que bouriate et swahili, qui vivait sans télé depuis 18 ans, il s’était emballé et n’avait même pas tiqué quand elle lui avait dit : “T’aime”. Ils avaient décidé de se marier très vite. Sébastien Brotanches, qui avait toujours imaginé finir sa vie seul à se lacérer le visage au cutter devant “le plus grand chapiteau du monde”, allait convoler. Il était heureux. Il aurait dû être heureux. Personne n’avait compris qu’une heure avant le grand moment, il fuie. “Tu comprends”, expliquerait-il des années plus tard à son ami imaginaire Tatayet, “j’ai eu peur qu’on me demande de chanter”.

***

– Monsieur, monsieur…
– Oui, quoi ?
– Excusez-moi, mais vous ne seriez pas…
– Non.
– Mais ne le prenez pas sur ce ton… Je vous ai pris pour…
– Je sais, oui, je sais.
– Ben… vous lui ressemblez drôlement, pourtant.
– Ah si tu pouvais fermer ta gueule !
– Non, non, vous n’êtes pas lui, jamais Sébastien Brotanches ne me parlerait sur ce ton.

L’iPhone et la flore

Tuesday, April 28th, 2009

Tout le monde le sait, les ondes des téléphones portables, c’est très dangereux. Tellement que si j’ai bien suivi, les Français ont organisé une Grenadelle, un sommet où on débat des problèmes du monde en buvant du sirop grenadine, pour s’en protéger. C’est dire si c’est sérieux.

C’est un sujet trop grave pour en rire, permettez-moi donc de faire une légère entorse au ton légèrement désinvolte qui règne ici. Téléphoner tue, surtout si on appelle l’amant de sa femme pour lui demander, la prochaine fois, de ramener plutôt du chocolat. La nouvelle génération de portables, iPhone en tête, pourrait à court terme, entraîner la disparition d’une espèce qui, de longue date, peuple nos plaines et nos campagnes.

Je veux parler, vous l’aurez compris, du mec qui sait tout.

Jusque là, il proliférait gaiement et, sans que ce soit prouvé, les scientifiques imaginent qu’il était déjà là au cénozoïque inférieur, inférieur moins quart (ah vous faites le feu comme ça, vous ? Non, non, mais je critique pas mais ça me semble un peu bizarre, quoi…). Aujourd’hui, on le trouve partout. Il vient s’asseoir à côté de toi dans le train et affirme à son épouse sur un ton péremptoire que la grippe cochonne, ça s’attrape en mangeant du lard. Il s’installe à la table d’à côté de toi au bistrot et explique à ses amis que la règle du hors-jeu a été inventée par Jean-Pierre Horjeu. Mais sur un ton péremptoire. Toujours. Sans se laisser démonter si d’aventure quelqu’un lui dit ohlala mais non mais pas du tout.

Son truc, c’est ça. Dire n’importe quoi, mais en être tellement sûr qu’il va réussir à te convaincre ou, au moins, à te faire douter. Et, des années plus tard, alors que tu le recroiseras, l’oeil fier, la moustache frémissante, il te dira “Quoi ? Faire du feu avec des oies ? Non mais n’importe quoi, tu es naïf, ma pauvre Lucette.” Car il est tellement doué en volte-face qu’il est probablement PDC.

Oui, mais aujourd’hui, quand il t’affirme que le Tadjikistan n’existe pas, tu peux darder ton flamboyant iPhone, au prix où tu l’as payé, faut bien que ce machin serve à quelque chose. Partout, tu peux accéder à des sources de savoir incommensurables ou à wikipedia et rabattre enfin le caquet du fat, qui s’avouera alors vaincu et se consacrera désormais à sa deuxième passion, moins bruyante, l’élevage de choux-fleurs des Charentes.

Heureusement, selon les scientifiques, les mecs qui savent tout sont déjà en train de muter pour s’adapter à cet environnement hostile.

– Oui, oh tu sais, les internets, ils y mettent ce qu’ils veulent, tout ça c’est politique. Et ça, je suis bien placé pour le savoir. Bien sûr qu’il y a des choux-fleurs des Charentes, seulement, ils veulent pas que ça se sache.

Abdallah-Geronimo Cohen

Tuesday, April 21st, 2009

Je ne sais pas si on en a entendu parler, mais la conférence Durban II se tient actuellement à Genève, contrairement à la conférence Mexico VIII qui ne se tient pas à Grenoble.

On m’a un peu appris à tirer le tarot, j’ai donc posé la question aux cartes, leur réponse, en gros: il y aura toujours du racisme après cette conférence. Je sais, c’est dur à accepter, mais c’est comme ça. (Enfin, pour être précis, les cartes m’ont dit que la Papesse en opposition avec la Roue du destin avec le Petit cheval malicieux dans le secteur gauche de la défense pouvait signifier soit une rencontre, soit un deuil, soit une escalope de porc, soit que le racisme n’allait pas être mort, mais inutile d’entrer dans une scabreuse profusion de détails.)

Bref, revenons-en à nos moutons noirs. La conférence sur le racisme a plutôt bien débuté puisqu’en moins de 24 heures, tout le monde traite déjà tout le monde de nazi. C’est très positif : nazi, c’est une considération politique, pas raciale. La conférence “Pompaples IV” sur le politisme n’est pas prévue avant dans 15-20 ans, on avisera à ce moment-là.

Par contre, Durban II a un gros problème: le document final qui a été décidé avant le début (tu peux pas comprendre, c’est de la diplomatie) mesure 140 pages. Trois Amélie Nothomb. C’est complètement idiot. Aujourd’hui, c’est en 140 caractères qu’il faut savoir exprimer son opinion, voire un peu moins si tu veux qu’on te retweete. 140 pages pour dire que le racisme c’est nul, franchement, c’est n’importe quoi. De toutes façons, les journaux et les blogs vont en sortir une phrase et gloser dessus pendant six mois: autant qu’il ne fasse qu’une phrase.

Non, ce qu’ils auraient dû faire, c’est une liste de pour et de contre:

Contre le racisme :
– Ok mais on fait quoi des métissés ?
– Statistiquement, il y aura toujours plus d’étrangers que de pas étrangers.
– De nos jours, plus besoin d’accuser les étrangers de nos malheurs, mieux vaut les mettre sur le compte des banquiers.
– Le racisme, c’est très compliqué, surtout pour les racistes : nombre d’entre eux se retrouvent à détester des religions, des nationalités, alors que par définition, le raciste doit détester des races (par exemple: les épagneuls)

Pour:
– Les conférences internationales contre le racisme rapportent plein de fric à la Suisse quand elles se déroulent à Genève.
– Le racisme aide à se forger une identité nationale.
– Franchement, sans vouloir polémiquer, les épagneuls, je peux pas les blairer.
– Franchement, la musique moderne, ce serait un peu de la merde si personne n’avait songé à enchaîner les Noirs dans les champs de coton.

Ça va se Savoie

Wednesday, April 15th, 2009

C’est à partir d’aujourd’hui que nos voisins français peuvent librement choisir leur numéro de plaques d’immatriculation. Selon nos informations, il s’agit là d’une première étape. Dans 5 ans, on forcera les gens à aller vivre dans le département dont ils arborent fièrement le numéro à l’arrière de leurs voitures.

Mais ces choix s’opèrent-ils en vertu de simples critères régionalistes ou d’autres facteurs entrent-ils dans la balance ? Reportage exclusif.

– Bonjour, je vois que vous avez choisi le 13, pouvez-vous nous expliquer les raisons de ce choix ?
– Vé, je suis fier d’être Bucco-rhodanien, ô bonne mère !
– Vous le faites très mal, l’accent, je vous ai pris pour Tex.
– Qué Tex ? Fan de chichoune ! Je suis d’Endoume, ô purée.
– Toujours pas, mais maintenant on dirait Michel Leeb. Ou Boujenah. Un Michel, en tout cas.
– Je le fais vraiment si mal ? Je l’avais pourtant répété, je me suis repassé l’intégrale de Massilia Sound System et de Patrick Bosso…
– Ah oui, faut vraiment avoir envie…
– Vous comprenez, je suis du Nord, je voyage beaucoup, j’en avais marre des blagues sur les Ch’tis.
– Sacré biloute.

***

– Bonjour, je vois que vous êtes immatriculé dans le 42.
– Oui…
– Vous êtes un geek, c’est ça ?
– Un quoi ?
– Un geek. Les gens qui ont des ordinateurs.
– Non non, enfin j’ai bien un ordimini pour mon fils… mais je ne vois pas le rapport.
– Je sais pas, on m’a dit en conférence de rédaction, les geek adorent le 42 à cause du film “Le guide du routeur intergalactique”
– Je connais pas, désolé… Non, le 42 c’est parce que j’adore Saint-Etienne, cette ville au destin si riche, cette ville au passé footballistique intense, où la passion ne demande qu’à se réveiller. Cette ville où sont nés les plus grands poètes de notre temps, Maurice Montuclard, Muriel Robin, Mickael Furnon, Sliimy.
– Oui, mais…
– En plus, les habitants de Saint-Etienne s’appellent les Stéphanois. C’est fascinant. Comme si les habitants de Saint-Denis s’appelaient les Marcelois.
– Ouais c’est bien ce que je disais, sale geek.

***

– Monsieur, dites-moi, comment avez-vous choisi le 23 ?
– Parce que j’adore faire du vélo.
– Ah ?
– Oui et le vélo, ça creuse. Ah ah ah, elle est bonne, non ?
– Non pas tellement.
– Sinon, j’avais pensé aussi au 10, l’Aube, parce que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
– Hum.
– Ou alors le 18, mais j’avais pas les moyens. En plus, mon auto-radio c’est un Sony, et c’est incompatible, Sony et Cher.
– Je vois, vous aimez les jeux de mots.
– Vous voulez dire le Brie. Le Brie de Meaux, pas les jeux.
– Arrêtez, maintenant, même Laurent Ruquier a zappé.
– Non en fait, je ne voulais pas celui là, je voulais le 27. Je suis arrivé au guichet, je leur ai demandé “Vous avez l’Eure, s’il vous plaît”, ils m’ont dit oui, il est 38.
– Quelle Isère.
– C’était nul, ça.
– Oui bon, je suis journaliste, pas blagologue.
– Sinon, l’autre jour, je disais à ma femme, “Passe moi la salade” et elle a répondu “Alpes de Haute-Provence”
– Ah ah ah excellent. Je la connaissais, mais avec les Deux-Sèvres.

***

– Bonjour, vous avez choisi le 69…
– Hin hin hin
– Pouvez-vous nous expliquer…
– Hin hin hin
– Bon je vois qu’on fait sa crise d’adolescence.
– Non mais c’est juste une blague quoi.
– Vas-y, vas-y, explique la aux téléspectateurs qui nous regardent ta blague.
– …
– On fait moins le malin, hein ?
– Alors c’est à cause de Lance Armstrong, qui a marché sur la lune en 69.
– Ah, oops, au temps pour moi, j’avais compris que… Bref, vous êtes donc un fan de la noble aventure spatiale américaine ?
– Quoi ? Non. Mais parce que en langage de poète, la lune ça veut dire les fesses. Hin hin hin hin.

***

– Ah, enfin, nous trouvons quelqu’un avec des plaques du 75, bonjour monsieur. Vous avez choisi d’exprimer fièrement votre amour de Paris, la capitale, la ville-lumière…
– Ben…
– …terre de tous les possibles, carrefour des civilisations, vous avez choisi, ainsi, de montrer votre passion pour la France dans ce qu’elle a de plus éternel…
– C’est que…
– …oh, bien sûr, vous vous exposez aux quolibets de quelques provinciaux jaloux, mais il faut comprendre, eux qui n’ont pas la chance…
– En fait, j’ai demandé trois fois 25 et on m’a donné ça… Je peux encore l’échanger vous pensez ?

Clèves charogne

Tuesday, April 14th, 2009

Pendant ce temps, le pittoresque président de nos amis français n’aime pas la princesse de Clèves. Y en a qui croivent que ce serait un genre de pure combine si qu’il critiquerait la culture pour se faire croire pour un gars qui cause comme que les petites gens ils causent, du moins dans les romans de Fred Vargas et dans l’imaginaire torturé de ceux qui croient qu’il existe des grandes et des petites gens.

Pourtant, il n’est pas le seul à dénigrer la littérature. Ainsi, Simon Beaufoy, scénariste de Slumdog Millionaire, a visiblement détesté “Les fabuleuses aventures d’un indien malchanceux qui devint milliardaire”. Tout comme ceux qui ont choisi de lui donner l’Oscar de la meilleure adaptation : à ce train-là, on pouvait aussi donner la récompense à Dev Patel, meilleur acteur mono-expressif de l’année.

Tout ça pour te dire que, dans l’optique d’être en phase avec les tendances en vogue dans notre société, voici mon résumé de l’intrigue de la princesse de Clèves.

C’est l’histoire d’une gamine de 16 ans qui va au Louvre. Là, elle rencontre un mec qui lui demande si elle veut l’épouser. Mais elle comprend “Est-ce que tu veux du poulet ?” et répond que oui, ok, pourquoi pas, car elle est friande de ce sympathique volatile. Bien embêtée lorsqu’elle se rend compte de sa funeste erreur, elle décide de fuir, car ça se passe à une époque lointaine, entre jadis et auparavant, où il n’était pas permis de dire “Non mais je m’étais trompée, lol, en fait je veux épouser Rinaldo, mais mes parents veulent pas, VDM”. Elle embarque donc dans le premier avion pour les Etats-Unis, cachée dans la soute, déguisée en meule de fromage. Mais son habile subterfuge est bien vite découvert par la mafia locale et la malheureuse se retrouve serveuse topless dans un bar louche de la banlieue sordide de Cleveland. Mais un jour, elle sert un client pour le moins charmant, Ron LePrince, qui lui dit “sans mentir, si votre ramage est semblable à votre balconnage, viens me voir jouer contre les Phoenix Suns, t’as vu”, tant il est vrai que le charmant jeune homme est pivot de l’équipe locale de basket, les Cleveland Cavaliers, qui domine la NBA de la tête et des épaules mais en play-off c’est un nouveau championnat qui commence, il faut rester concentrés et ne sous-estimer aucun adversaire, l’important, c’est le collectif.
Outrée de voir sa protégée partir avec le premier venu, la mafia décide alors d’user de son influence pour faire arbitrer le prochain match par un Suédois.

Lapin d’icitte

Thursday, April 9th, 2009

Il était une fois un petit lapin qui s’appelait Hans. Il était très gentil, très poli avec les vieilles dames, ses oreilles se dressaient fièrement.

Puis, un jour, il devint un grand lapin. Qui s’appelait Hans.

Puis, un jour, ce fut la crise. Hans se retrouva au chômage et s’en fut en sautillant à l’Agence Lapinesque pour l’Emploi.

– On a bien un truc pour vous !
– Ouais, super, super !
– C’est un poste temporaire, par contre. S’il vous plaît, monlapin, je suis en train de vous parler, là, attendez que j’aie fini pour…
– Ouais pardon, lol, je suis un peu trop chaleureux. Vous disiez ?
– Voilà, il faudrait aller distribuer des oeufs.
– Des oeufs ? Non mais oh, je suis pas une poule, je ponds pas des oeufs !
– Non mais faut pas les pondre, juste les distribuer, en plus, c’est des oeufs en chocolat !
– Non mais oh, je suis pas un Suisse, je ponds pas des oeufs en chocolat.
– Oui mais… Je vous ai déjà dit de ne pas entreprendre de rapports sexuels avec mes collègues de sexe féminin durant nos entretiens, que diable !

Hans s’en fut donc fêter son nouvel emploi au bistrot du coin.

– Mais alors, c’est quoi t’est-ce que tu vas faire ?
lui demanda un ami qui adorait manger des discours de Nicolas Sarkozy
– Distribuer des oeufs.
– Ah ouais, ouais super… c’est complètement con, comme job non ? Pourquoi tu fais ça ?
– J’ai pas bien compris, les humains ils ont un dieu, son fils est mort alors ils cachent des oeufs.
– C’est quoi un dieu ?
– Un mec qui distribue des carottes gratuitement si tu fais pas des péchés.
– C’est quoi des péchés ?
– Genre pratiquer le nanisme.
– Ah ouais les lapins nains je les aime pas. Mais pourquoi on a pas de dieu, nous ?
– Il est dit que le Grand Nanabozo créa le Monde et les Lapins à son image mais le quitta, furax, quand le Premier Lapin tenta de le violer.

Puis Hans partit travailler. Il distribuait force chocolats et moult friandises, tout en s’efforçant d’être discret, car les enfants ne devaient pas le voir, c’était stipulé sur son contrat.

Mais Hans n’était pas de ceux qui accomplissent fièrement leur dur labeur, contribuant ainsi à la grandeur de la nation. Lui, ce qu’il aimait, c’était se rouler dans les champs de pissenlits en picolant de la liqueur de carottes.

Et ce qui devait arriver arriva : il déboula, ivre mort, le poil jauni par ses activités rouladesques, dans le jardin de la famille Müller, dans un pavillon de banlieue, balança une douzaine d’oeufs n’importe où, tenta de s’accoupler avec le lièvre en plastique qui accompagnait si harmonieusement la famille de nains qui décoraient le jardinet tondu au cordeau, tout cela sous le regard réprobateur des nombreux invités présents à la Oster-Party des Müller, dont la petite Ermelinda, 6 ans, en pleurs.

– Maman, maman, il fait quoi le lapin ?
– Mais voyons, ma chérie, tu sais bien que les lapins n’existent pas !

(C’est un post avec plein de dialogues, je pense en effet en revendre les droits à Luc Besson).

Moralité:
Rond comme un ballon et plus jaune qu’un citron, c’est Pâques, man ! Pâques, man.

La vérité est ailleurs

Tuesday, April 7th, 2009

Si ça se trouve, là, tu es peut-être en train de regarder la Nouvelle Star. Il y a une phrase que tu vas entendre environ 412 fois : “Tu as un univers”. Du coup, peut-être que toi, tu comprends. Et que tu pourras m’expliquer.

Au début, je le comprenais au premier degré. Ça aurait expliqué bien des choses. Genre tu entends un type couiner sur du Obispo ou du Balavoine, le jury s’extasie comme s’il n’avait jamais rien entendu de toute sa vie. Et un des jurés dit “Tu nous a emmenés dans ton univers”. Moi, la première fois, je me suis dit ok, il les a emmenés sur Xllwt32, une géante gazeuse peuplée de géants verts de 7 mètres 12 mangeurs de chair humaine et de pâtes au thon, après ça, tu hésites à dire “ta chanson était toute nulle”, faut comprendre. Par exemple, à l’heure où je te parle, y a un mec qui chante il vient probablement d’un univers où tout est liquide. Surtout lui.

Bon. Mais c’est pas crédible. Si tous ces mecs avaient des univers, qu’est-ce qu’ils viendraient faire ? Imagine, tu as un univers entier à toi. Tu vas d’une planète à l’autre, paraît que sur Xllorq y a des bars sympa et que les Xffrtiennes sont plutôt entreprenantes, tu te démerdes pour vivre un éternel été (sur Xwwuh, il fait une moyenne de 611 degrés), ce genre de choses. Tu ne vas pas t’amuser à chanter devant Lio et Philippe Manoeuvre pour éventuellement devenir le mec qui amène les candidats sur le plateau dans trois ans.

Ou alors ils viennent étudier le nôtre ? Pour l’envahir ? Ils se disent que la télé, c’est un bon endroit ? Ou alors ils veulent nous asservir ? Ça se tient. J’ai écouté le dernier single de Christophe Willem, c’est sûr, il nous veut du mal. Et le jury serait complice ? Bon, oui, pour Dove Attia et Lio c’est crédible. Et Miss Dominique est peut-être un alien polymorphe. Mais tout de même, ça me semble louche, ils auraient choisi une autre émission pour ça, genre Questions au gouvernement, je pense. Et Manoukian est clairement d’une autre galaxie.

Voilà pendant que tu m’expliques, je vais zapper sur le foot. Un sport nettement plus universel.

Pour Picpus changer à Trocadéro

Thursday, April 2nd, 2009

ACTE I
Un mec qui fait un magazine, un sémillant jeune homme

– Salut, tu pourrais nous relire quelques pages pour notre magazine touslesfestivalsdumonde.com* ? Je te paie en tickets de festivals.
– Ah super, je te prends deux Benicassim, un Sziget et trois Eurocks.
– Ah non il me reste que le festival de la Paille à Métabief et la fête à la saucisse dans le Morbihan… Mais bon si tu y réfléchis bien, le festival de la Paille, c’est un peu comme les Vieilles Charrues.

***
ACTE II
Un mec qui a un site, le sémillant jeune homme

– Bonjour, j’aurais besoin d’une traduction pour mon site internet.
– Oui, je peux faire ça..
– Bon par contre je peux pas vous payer pour le moment, mais je fabrique des meubles en bois, choisissez-en donc un.

***
ACTE III
Un autre mec qui a un autre site, le sémillant jeune homme

– Bonjour, j’aurais besoin d’une traduction pour mon site internet.
– Tout à fait, je prends une étagère les 100 signes.
– Ah mais c’est un site de vente d’articles personnalisés. Combien ça fait en t-shirts FC Vufflens ?

***
ACTE IV
Le sémillant jeune homme, une apprentie bouchère-charcutière

– Je voudrais 200 grammes de viande hachée.
– Y en a un peu plus, ça ira quand même ?
– Très bien, par contre, vous prenez les poêles en fonte ?
– Oui, mais je suis obligée de vous rendre la monnaie en archets de contrebasse.

***
ACTE V
L’administration fédérale des finances

Monsieur,
Suite à un contrôle minutieux de votre dernière déclaration d’impôts, il apparaît que vous nous devez encore la somme de treize lapins, une machine à café, soixante boules à neige et deux claviers pour sourds. Veuillez impérativement nous payer à l’aide du camion de déménagement ci-joint.

***
ACTE VI
Un chauve éditeur, un sémillant jeune homme

– Bonjour, je dois vous dire que nous sommes très intéressés par votre livre “Le troc c’est trop cool”. Nous avons adoré et, d’ailleurs, nous comptons vous payer vos droits d’auteur en ouvrages de Marc Lévy.

***
ACTE VII
Le sémillant jeune homme, une apprentie bouchère-charcutière

– Je voudrais 200 grammes de viande hachée.
– Je ne peux pas vous servir. On en peut plus de vos étagères, de vos boulons, de vos pingouins, de vos slips en flanelle…
– Oui justement, à ce propos, je viens d’avoir une idée géniale. Regardez ce bout de papier, là, d’un côté j’ai écrit sa valeur en étagères et de l’autre, pour faire joli, j’ai mis un type connu mort.
– Super, j’adore les types connus morts. Mais si tout le monde fait comme vous, à la fin du mois, je vais avoir plein de bouts de papier.
– Justement, vous me les donnez, je les mets dans un coffre et quand vous en avez besoin, je vous les redonne avec un plus petit bout de papier avec un mort moins connu dessus en prime.
– C’est complètement con comme système, ça marchera jamais.
– On parie ?
– Ok on parie seize bouts de papier avec un mort moyen connu.
– Hervé Villard ?
– Ça marche.
– Comment je vais me sortir de ce post, moi ?
– Je sais pas, le dialogue est trop long, je ne sais même plus si c’est moi qui parle.
– Lol
– Lol

* Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé seraient fort truite.