Archive for March, 2008

Petite annonce

Monday, March 31st, 2008

Voilà, malgré ce chef d’oeuvre, je sens que les commentaires sur Tokio Hotel s’essoufflent. Mais je crois avoir trouvé un autre troll. Seulement, seulement, les sites de paroles sur le internet sont de plus en plus du foutage de gueule (j’ai pas peur de dénoncer), et arborent tous fièrement les mêmes fautes de français.
Comme je suis trop un maniaque dans ma tête et que quitte à être de mauvaise foi, autant l’être sur de bonnes bases,
si tu as les paroles de Dis Moi des BB Brunes, pourrais-tu me les mailer ? Je dirai pas que c’est toi. Bien le merci.

Don’t poke back in anger

Thursday, March 27th, 2008

De tout temps, le temps a passé. C’est une de ses caractéristiques principales. Il passe des fois très lentement, quand il est 14 heures du matin, que tu n’as plus tellement de travail, que ton agrégateur est aussi vide que des pop-corn mais que va bien falloir rester là jusqu’à 18 heures, car le travail est le fondement de notre société. Parfois bien trop vite, quand tu es en train de manger des enchiladas au saumon sur le ventre doré comme des poutres apparentes et alangui d’une vahiné scandinave.

De tout temps, le temps a passé et l’Homme a rêvé de le remonter, comme on remonterait à cheval après une chute, sauf que je te l’ai déjà dit cent fois, on ne joue pas avec la nourriture. Mais hélas, tout ce qu’il a réussi à faire, c’est 19’237 romans de science-fiction et un café littéraire où il a fini par parler d’autre chose.

Et un film. Un film qui, en apparence, parle de pétrole, d’appât du gain et ce genre de choses, mais parle surtout du temps qui passe. Lentement. Les 20 premières minutes du film durent environ 5 heures. Ensuite, il se passe parfois des trucs. Un film beau, poignant, mais avec quand même des tas de gros plans de 21 minutes de long, j’ai nommé There Will Be Blood. Daniel Day-Lewis, un acteur dont le père s’appelait Cecil et la mère Jill, déjà tu pars avec un gros traumatisme dans la vie, a remporté un Oscar mérité pour avoir réussi à tenir tout le film sans s’endormir ni regarder l’heure, contrairement à mon voisin de droite, alors que ma voisine de gauche a adoré, comme quoi le monde est petit. Sans rien vouloir déflorer de l’intrigue de ce film intrigant, sachez que les acteurs qui jouent son fils et son frère tiennent vachement moins longtemps quand même.


Une scène d’action époustouflante


Un jeune acteur qui, au bout de trois heures trois heures vingt de film, tente de s’immoler par le feu pour se distraire. Sans vouloir rien déflorer de l’histoire il tentera également, un peu plus tard, de s’immoler par le guacamole aux olives


Attention, si vous aussi, vous tentez l’immolement, soyez prudents, les allumettes peuvent provoquer des maladies graves


Une autre scène d’action, toujours plus époustouflante. Mon voisin de droite a bien failli s’évanouir, mon voisin de encore plus à droite a tenté de se faire un soufflé


Une autre scène d’action, mais avec un fusil en plus. Pour tuer le temps.


Une scène de rugby


Une scène de paysages


Pour se reposer, les protagonistes du film décident de regarder un épisode de l’inspecteur Derrick

Convivialité

Tuesday, March 25th, 2008

Statistiquement, un adulte moyen et en bonne santé croise environ 2500 cons par jour, un peu moins le dimanche. Souvent, bien sûr, on croise le con sans s’en douter. Parfois, il est à la table d’à côté au restaurant et parle de ces étrangers qui, décidément, ont le sens du rythme, suffisamment fort pour qu’on l’entende. Et parfois, il s’adresse directement à nous. Le con est parfois amusant, quand elle murmure à son mari “on ne mange pas des quenelles au restaurant”, parfois agaçant, quand c’est ton collègue depuis 8 ans et qu’il a l’air autant au courant de comment ça marche ta job que toi de la tonte des palourdes naines du Mexique mais qu’il se la ramène quand même, parfois franchement con, quand il propose à une de tes amies de lui “jeter un verre d’eau à la figure”.

Le problème, c’est que convaincre le con que voilà, c’est comme ça, mais il a probablement d’autres qualités, je sais pas, si ça se trouve il sait jouer du hautbois, c’est fastidieux. Car le con, c’est l’un de ses nombreux défauts, est nul en évaluation de la connerie et pensera peut-être que le con, c’est toi. Alors que pas du tout, enfin je dis ça, mais on se connaît pas tellement, je sais même pas si tu trouves que la francophonie c’est super ou pas tellement, mais pour la démonstration on va partir du principe que l’enfer, c’est les autres. Mais ne pas le convaincre, s’en aller comme un prince, ça peut laisser comme un arrière-goût amer qui part mal, même avec le nouveau dentifrice doubles alvéonettes renforts latéraux. Alors que faire ?

La solution la plus évidente, l’entartage. Efficace, classe, très claire, mais qui comporte un inconvénient majeur. Toujours se trimballer avec une tarte à la crème peut s’avérer délicat si, par exemple, admettons, tu es en visite à Lyon et tu as décidé de grimper la colline de Fourbière, tu dois la transporter toute la journée et y a un moment, c’est lourd, alors tu es essoufflé et les gens se moquent un peu de toi, mais pas trop, parce qu’ils sont essoufflés aussi, sauf un, qui est décédé d’une crise cardiaque, alors il fait moins son malin, mais c’est un exemple.

Mais il existe une solution, un peu désuète peut-être, mais tu sais ce que c’est, les modes, c’est comme le tour de France, cyclique. Quand les mots ne servent plus, un moyen classe, sobre et de bon goût de moucher définitivement le con s’impose de lui-même: le duel. Alors bien sûr, il est utile d’observer quelques précautions. Tout d’abord, se faire embrocher par une épée peut nuire gravement à la santé, songe à faire ton rappel tétanique d’abord. Puis assure-toi d’avoir des amis fidèles, c’est déjà tellement difficile de trouver du monde pour un déménagement, de nos jours, que demander des témoins pour un duel, c’est une combine à entendre le best-of des mauvaises excuses, je serais bien venu, mais j’ai un ami à déménager, tu comprend, en plus mon oncle vient de se faire incarner, vraiment, ça tombe mal. Puis, surtout, avant de balancer ton gant à la face du monde, veille à bien regarder les conditions météo sinon après tu pourrais attraper froid, ce serait con.

Pour votre santé, évitez de manger

Wednesday, March 19th, 2008

Ce jour là, il était midi. L’estomac dans l’étalon, je me décidai à aller dîner, enviant secrètement mes amis français qui, grâce aux 35 heures, à l’héritage déplorable de mai 68 et à Jérôme Kerviel, pouvaient se permettre, à la même heure moins le décalage horaire, d’aller déjeuner.

J’aurais pu, oh oui, j’aurais pu (je trouve que ça rajoute au côté dramatique, non?)(mais si), aller chez le libanais sympa, chez le chinois rigolo (dans les chinois, ils engagent toujours des gens qui parlent super mal la langue du coin (sauf en Chine je crois), pour faire plus traditionnel)(le chinois suisse allemand est un concept merveilleux)(par contre, ils ont des pouvoirs magiques et apparaissent à côté de toi au moment même où tu renonces à attraper le dernier petit pois et où tu reposes nonchalamment tes baguettes dans l’assiette)(et ils ont des aquariums)(et des sculptures en carotte), chez le japonais, chez l’américain traditionnel, qui sert une super recette de là-bas à base de pain, de viande, de graisse et d’un truc vert appelé cornichon mais ça va, je ne suis pas dupe, je sais pas si tu as déjà vu des cornichons, mais ça ressemble pas à ça, chez l’italien moins bien que les vrais voire chez le norvégien manger des fjord goût vanille.

Oui mais il pleuvait sur Brest ce jour-là, ça tombait bien, je n’étais pas à Brest mais ça tombait bien ici aussi, la pluie, je veux dire, elle tombait bien, avec une aisance et une grâce naturelles à faire pâlir d’envie bien des patineurs artistiques, et tu me connais, je veux pas trop me mouiller. Du coup, la mort dans l’âne, je me suis rabattu sur l’horrible boui-boui dont la principale qualité gastronomique est d’être à 2 minutes chrono du bureau, 1 minute 30 par grande pluie. J’approchai, subjugué par le halo saturé en graisses qui semblait entourer l’établissement. A l’intérieur, l’odeur si typique du fennec mort depuis longtemps, qui, telle une madeleine de Proust, me rappelait l’époque à jamais révolue où je mangeais à la cantine de l’école, mais une madeleine un peu rassie, quand même, était légèrement masquée, grâce à la présence salutaire d’un sympathique Saint-Bernard, que nous appellerons Olga, occupé à s’ébrouer nonchalamment après une vivifiante promenade apéritive sous la pluie battante.

Le plat du jour, je men souviens comme si c’était hier, consistait en une viande en sauce munie de légumes et même, comble du luxe, accompagnée d’une salade. Les experts du fbi à qui j’ai immédiatement envoyé un échantillon penchent pour du boeuf, ou de l’okapi. Dans la sauce, je veux dire. Pour la viande, tout ce que l’on sait, c’est qu’elle serait d’origine animale. Le moment où l’on me demanda “pour la salade, sauce italienne ou française” correspond, c’est amusant de le constater, avec une vague de suicides sans précédent à Rome. Alors que je m’apprêtais à finir mon assiette, à 5-32 fourchetées près, la truffe d’Olga si suavement posée à 11 millimètres de mon coude me fit penser que il y a des gens qui meurent de faim, dans le monde, ils seraient heureux d’avoir de la sauce italienne ou française, je vais leur envoyer un doggy bag. Doggy, c’est bien le matériau ?

C’est au moment de prendre un café, car je suis courageux et aventureux, que l’on me posa cette question, cruelle,voire pernicieuse: “Ca vous a plu?”

***

Post tenebras scriptum: à propos de gastronomie, si d’aventure vous seriez du côté de Lyon, il y a ce week-end une incroyable soirée de la francophonie, vendredi, à Oullins, en présence de nombreux blogueurs francophones beaux et ombrageux comme la pluie en été, au moins, et qui présentent l’amusante particularité d’avoir participé au livre “Tempus Fugit”, dont un type plus ou moins connu a dit “Pas mal”, et samedi, un tempétueux café littéraire, avec plus ou moins les mêmes, ou pas, bref, si tu es du côté de Lyon, chante, danse et mets tes baskets, viens, c’est sympa tu verras. Les détails techniques sont ici. Et si tu n’as pas encore acheté le livre, crois-moi, tu t’en mordras les doigts dans 150 ans. Et si tu n’es pas du côté de Lyon mais que tu aimes bien la francophonie, tu peux aller demain, en plus c’est le printemps, sur le fabuleux blog des journées de merde. Mais tu peux y aller aujourd’hui aussi.

Mademoiselle change de blouse

Monday, March 17th, 2008

Je sais, je sais, tu n’as pas la télé. Mais bon, tu lis des blogs ? Donc, forcément, tu connais Cindy Sander cette star internationale dans trois villages de Moselle propulsée vedette incontestée du kitsch et de la beaufitude grâce à quelques secondes de célébrité nouvellestarisée, un jugement à l’emporte-pièce de Dédé les doigts de fée, une crise d’amnésie de Lio, des tas de blogueurs et de chroniqueurs taquins.

Dans la vie, vois-tu, il y a deux sortes de gens, ceux qui classent les gens en deux catégories et les autres. Et il y a des gens qui n’osent pas, attendent, tergiversent et d’autres qui foncent, quitte à se prendre des portes dans la gueule oui mais toujours le poing levé. Et se relèvent, toujours et encore, inlassablement, sans jamais se dire que si ça marche pas, finalement, c’est peut-être juste que ça marche pas.

Dans ce monde néo-libéral marqué par l’esprit de compétition outrancier, toutes les Cindy Sander ont une belle leçon de vie à nous apprendre: avec une bonne dose de mauvaise foi et un ego subtilement surdimensionné, il est possible de survivre à tous les André Manoukian du monde et ça, c’est beau, c’est émouvant. Toi aussi, chez toi, entraîne toi avec la méthode Cindy Sander et tu verras, le monde sera plus beau. Toi aussi, quand on te dit “merci, on vous écrira”, dis-toi que c’est parce que t’as trop ton style, mais que c’est quand même pas un hasard si tu es super connu dans ta famille.


J’ai trop de gestuelle, j’ai trop mon style, et de toutes façons c’était un scrutin régional


Buffon, c’est Buffon, Mickaël Landreau, c’est Mickaël Landreau, il faut savoir faire la part des choses


J’ai un style à moi-même qui dérange beaucoup de gens

deux minutes d’arrêt

Sunday, March 16th, 2008

Parfois dans la vie, tu vas à Paris. Ne t’inquiète pas, ça arrive à des tas de gens très bien.

Tu vas à Paris, ensuite tu rentres. Déjà, tu es moyennement content de te dire que demain, au lieu de te balader sous les grands boulevards et de changer à Châtelet, ce qui est follement exotique, tu vas te lever à 6 heures 10 pour aller travailler, et force est de constater que ton voisin de bureau, bien que infiniment sympathique (cf. infra) est bien moins sexy que le lapin du métro. En plus, je voudrais pas gâcher l’ambiance, mais il a l’air de faire super froid dehors et les chances que des pirates du rail détournent le train vers le Sud-Est s’amenuisent au fur et à mesure que la distance restante aussi. Pour couronner le tout, le TGV a été conçu par des nains de moins d’1m85, mais qui aiment favoriser les rencontres. Ils t’ont collé entre un type dont la religion interdit tout usage de mouchoirs et un jeune enfant qui, manifestement, n’a pas bien intégré que les jeux vidéos rendent autiste et isolé, puisqu’il a entrepris de passer 4 heures à commenter toutes les passionnantes aventures de son plombier moustachu, tellement que je pense que ses parents vont recevoir une légion d’honneur, au moins. Et ce n’est qu’après une heure de ce traitement, les genoux et les oreilles endoloris, que tu vas réaliser, en allant te chercher un savoureux sandwich-triangle au sagex qu’en fait, il restait plein de places libres mais qu’ils ont préféré regrouper un peu les gens, c’est plus convivial.

Même si t’aurais pas été contre une grève qui t’oblige à rester deux nuits ou six mois de plus sur place, tu as donc un peu hâte que le train arrive à bon port, voire à Neuchâtel. Mais lui, taquin, il fait rien qu’à s’arrêter n’importe où juste pour t’énerver. Non franchement, je ne vois pas d’autre explication au fait que le TGV s’arrête à Montbard, Frasne et Mouchard. Parce que si le TGV s’arrête à Mouchard, il pourrait très bien s’arrêter aussi à Rebévelier et au Blanc-Mesnil, y a pas de raisons.

Mouchard, c’est un bled, en Franche-Comté, déjà toi, ça te fait marrer, mais je te trouve pas très charitable, un peuple qui a inventé la cancoillotte, les pommes de terre et le Doubs ne peut pas être fondamentalement mauvais. Mais surtout, c’est un bled où il est légèrement difficile de comprendre pourquoi les inventeurs du TGV ont décidé, un jour, d’installer une gare. A mon avis, y avait même pas de bled quand ils ont construit la gare, ils se sont dit tiens, on peut pas quitter la région sans s’acheter un peu de vin jaune, on va s’arrêter 5 minutes ici. Ils étaient au milieu du désert, ils ont planté une gare et ils sont partis, dans la nuit froide et obscure (c’était un 10 septembre à 17 heures 28)(non mais laisse, c’est parce que c’est à la mode, les blagues régionalistes) à la recherche d’un autochtone. Le temps qu’ils reviennent, des gens s’étaient dit “Tiens, ça a l’air sympa, ici, y a même une gare du TGV, on sera plus vite à Frasne, paraît que c’est super, Frasne, en cette saison”, ils y ont installé leur maison et le village est né. Mouchard c’est un bled tellement petit que si tu y descends (il paraît qu’un jour, on a vu des gens descendre du TGV à Mouchard, toutes les télés du monde sont actuellement à leur recherche), il faut faire gaffe de pas être en queue de train, de peur de descendre en banlieue. A chaque passage de train, la population du village double. Du coup, je serais pas surpris qu’ils fassent jouer la fanfare, à chaque fois, et que le maire fasse un discours et sorte son écharpe et le champagne, à chaque fois, pour fêter l’immense honneur qu’on lui fait de s’arrêter ici et surtout revenez, nous avons un superbe musée (les bleds français où les touristes ne passent jamais complètement à dessein ont toujours un musée improbable, c’est culturel). Du coup il va avoir très vite des problèmes de foie, j’espère que vous avez été voter pour le renouveler, merci.

Parano, mais presque

Thursday, March 13th, 2008

Au début, tu fais un blog, personne le lit, c’est super. Tu réactualises 21 fois tes mails et non, non, c’est pas un problème de ton compte mail, tout se passe bien, c’est pas ton anti-spam qui bloque tous les commentaires, c’est juste que personne te lit.

Puis à force d’inadvertances, des gens te lisent. Au début ça va, ils s’appellent Mitsu23 et KeViN_lE_bOgOsS (mais moins), puis de fil en dé à coudre, ils commencent à s’appeler maman, Hans (mais si, ton pote d’école primaire que tu avais perdu de vue et qui t’a retrouvé en lisant un article sur la saucisse de veau) et encore heureusement, tu as eu la présence d’être fils unique. Puis sans que tu t’en rendes compte c’est ton ex qui tombe dessus sans crier tambour ni trompette puis la jeune fille que tu avais séduite grâce à ton post sur les coccinelles qui décide, comme ça, pour se marrer, de devenir ton ex itou et ah tiens elles ont commenté à 16 secondes d’intervalle que c’est amusant la technologie moderne, de nos jours, en plus, toutes tes maîtresses le lisent aussi, sauf une (celle de primaire, qui utilise encore les stencils pour aller sur internet).

Puis un jour, c’est ton collègue, le chauve qui te dit ahlala regarde, j’ai trouvé un site amusant, regarde, ils appellent ça un velbog, je crois, tu connais ? Première réaction, tu effaces tous les articles qui disent un peu du mal de tes collègues, mais pas trop, puisque de toutes façons la réalité dépasse l’affliction. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire chiropracteur, tu te retrouves à ne plus oser dire de mal des gens qui font du trampoline, à cause de ton voisin du dessous, ni à oser utiliser le mot vistemboir de peur que ça rappelle à ta cousine ces vacances à Berck-Plage, bref, une horreur.

L’autre jour, tu avais fait un post sur les dauphins et ton père t’a appelé, il s’inquiétait pour toi, les dauphins, c’est une allusion à la fois où on avait mangé de la choucroute, tu essaies de me dire que tu m’en veux pour ça, c’est bien, il faut que les émotions s’expriment et, du coup, comme tu devrais lui dire un truc mais que t’es tombé trois fois sur le répondeur et une fois sur la boucherie parce que t’avais fait un faux numéro, tu hésites à faire un post sur la fois où tu avais fait un post sur les dauphins, pour qu’il t’appelle, et tu as beau lui expliquer que non mais tu sais, c’est de la fiction, c’est comme quand l’inspecteur Derrick arrête madame Müller, en fait c’est des acteurs et ils s’aiment bien, peut-être même qu’il y a quelque chose entre eux, je trouve que Horst Tappert avait un je ne sais quoi de brillant dans l’oeil, ou alors c’était un reflet, je sais pas, ma télé est vieille.

Et dans la rue, y a un mec qui t’a demandé si le post sur les valises, c’était pour lui, parce que des valises, il peut en avoir tant qu’il veut. Bref, là, tu en es rendu au point où tu ne postes plus que des photos de chatons et moi, je suis en train de me demander si je vais vraiment poster ce truc de peur que mon pote Floyd pense que je lui en veux personnellement, je crois que je vais plutôt faire un truc sur le cyclisme, à la place.

Dormir comme en Loire (42)

Wednesday, March 12th, 2008

La semaine de la francophonie a débuté lundi et dure jusqu’au 20 mars*. Il est important de mieux connaître et comprendre les différentes façons de parler français de par le monde. Ainsi, lorsqu’un parisien te dira “non mais en français on dit pas comme ça”, tu ne te fâcheras pas mais tu comprendras qu’il s’agit d’une amusante expression très courue dans le patois local et tu lui pardonneras, surtout qu’il vient de t’inviter à dînergrand-déjeuner.

Même en France, le français est une langue en constante évolution et nous allons aujourd’hui nous attarder sur deux mots qui ont fait une apparition récente dans le vocabulaire, la loose et le looser. Alors comme ça, de prime abord, tu te dis ce sont des anglicismes, sus, par la malpeste, quelle vergogne. Halte-là, malheureux, tu t’égares totalement. Looser, en anglais, signifie plus détaché, voire moins serré, ce qui n’a pas grand chose à voir avec le sens français de malchanceux chronique, l’explication est donc forcément ailleurs:

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi. Les Bretons, qui sont perfides, viennent d’envahir la Gaule, qui est sujette à de nombreux jeux de mots que je ne ferai pas car c’est un peu facile de faire des blagues sur le football, et en plus c’est en britannique. Ils se mettront sur la figure pendant 116 ans, et les historiens, qui ont choisi cette voie parce qu’il y avait peu de maths, appelleront cette période de rigolade la guerre de 100 ans.

Tu sais ce que c’est, à force de s’envahir, de se désenvahir, de se bouter hors de France, on ne peut empêcher, au petit matin, les peuples, aussi libidineux que concupiscents, de se rapprocher. Les livres d’Histoire parlent des champs de bataille et oublient les champs de blés où, parfois, lassés, les vaillants guerriers se laissent débouter du droit chemin, se déboutonnent et laissent leurs langues faire des boutures surtout que, force est de le constater, les françaises sont bien plus sémillantes et primesautières que leurs homologues albionnaises. En 116 ans, je te laisse imaginer le nombre de petits anglicismes qui naissent de père inconnu. Après la guerre, ils décident de créer une association, de se réunir au pub tous les premiers mercredis du mois et inventent le ski et la Côte d’Azur. Tous sauf un, qui vit à Chanturéjols (48), village à l’époque fort mal desservi par les services de téléphonie mobile. Las d’être victime des quolibets de ses camarades, parce qu’à l’époque, il n’était pas très bien vu d’être né de père inconnu et roux, il finit par se lancer dans le commerce de hareng.

Sur sa tombe, on écrivit: Toute sa vie durant, il aura vécu en Looser (48), car comme ils étaient un peu anglais, ils avaient une orthographe un peu approximative**. Si l’expression a mis si longtemps a entrer dans le langage courant, c’est surtout à cause de l’odeur.

*par exemple, chez nous, en Suisse, il est très rare qu’une semaine dure dix jours.
**oui, désolé

peindre ou faire du scrabble

Tuesday, March 4th, 2008

Non parce que j’ai décidé d’écouler un peu les trucs qui traînent dans mes brouillons depuis des mois. Ou pas

Le blog est le dernier endroit où l’on peut se poser les vraies questions citoyennes que se posent les vraies gens, quand les médias traditionnels se bornent à parler de hockey sur glace ou de petits lapins. Je me suis donc penché sur une question ô combien existentielle que chaque homme est en droit de se poser au moment où vient l’heure d’établir un plan de carrière pour son prochain week-end. Un choix épineux, cornélien, qui nous laisse désarmés quand nous y sommes confrontés car les turpitudes de la vie moderne ne nous laissent que peu de temps pour vraiment bien peser le pour, le contre et le cul de la crémière:

Est-ce qu’il vaut mieux picoler ou jouer au scrabble?

* Pour un timide, une petite rasade d’Appenzeller peut s’avérer utile avant de s’exprimer en public, d’aborder une sémillante jeune fille ou de lancer le javelot. Les gens qui se sentent obligés de poser un sept lettres avant un événement stressant sont plus rares, et heureusement parce qu’ils ont un w et un k dans leur jeu alors franchement, je vous demande ?

* Il est rare que des inconnus te saluent dans la rue après une partie de scrabble particulièrement acharnée (ou alors tu es devenu champion régional et la Gazette du Bas-Vallon t’a consacré sa une).

* De même, rarement tu te sens un peu gêné de revoir les gens avec qui tu as joué la veille parce que tu as posé quelques mots que tu n’aurais peut-être pas dû.

* Et en plus, le scrabble, ça te file pas une haleine de panda mort et mal au ventre.

* Il existe très peu de réunions de joueurs de scrabble anonymes, ou alors ils savent bien protéger leur anonymat.

* Le scrabble file rarement mal à la tête le lendemain (il file mal à la tête immédiatement, c’est moins sournois).

* Pas besoin de décider qui ne joue pas car il doit conduire. De même, pas besoin de dire ahlala non mais là je ferais bien encore une partie mais je peux pas, je dois rentrer après, quoi, je peux dormir sur ton canapé de 23 centimètres ? Génial !

* En plus, autant une partie de Scrabble en ligne sur facebook ça passe le temps, mais là c’est pas à moi de jouer, autant une bière sur facebook je sais moyennement à quoi ça sert.

En résumé, le mieux est encore de prendre le train de 18 h 27 ou de faire de l’haltérophilie.

Bêle bêle bêle

Monday, March 3rd, 2008

Allô!
Ecoute maman est près de toi,
Il faut lui dire: “Maman, c’est quelqu’un pour toi”

Ah! C’est le monsieur de la dernière fois
Bon, je vais la chercher
Je crois qu’elle est dans son bain
Et je sais pas si elle va pouvoir venir

Dis-lui, je t’en prie, dis-lui c’est important
Et il attend

Dis, tu lui as fais quelque chose à ma maman
Elle me fait toujours des grands signes
Elle me dit toujours tout bas: “Fais croire que je suis pas là”

Raconte-moi peux-tu répondre à quelques questions ?
C’est pour un sondage mon enfant.

Oh oui! J’adore les questions

Oooooh dis-moi quel est ton fromage préféré
As-tu vu de la pub pour Kiri à la télé ?

Ah non! Moi, j’ai cinq ans
Et ma maman elle veut pas que je regarde la télé
Elle dit que ça rend chauve
Tu restes là hein!

Le téléphone pleure quand elle ne vient pas
Moi je dois faire mon chiffre
33 sondés de l’heure
Sinon on me paie pas
Oooohhh le téléphone pleure
Aimes-tu la plage?
Et si oui sur une échelle de 1 à 5 combien ?

Oh oui! J’adore me baigner
Maintenant je sais nager
Mais pas tellement avec des échelles

Ooooooh! Dis-lui toute ma peine,
Combien j’aimerais lui poser des questions
Sur ses habitudes alimentaires

Mais je t’ai jamais vu, moi
Et qu’est-ce que t’as
Pourquoi t’as changé de voix
Mais tu pleures, pourquoi?

Le téléphone pleure quand elle ne vient pas
J’ai les traites de ma vache à payer
Si j’fais pas mon chiffre je m’fais virer
Le téléphone pleure, ne raccroche pas
Je suis si près de toi avec la voix

Ecoute, monsieur
Si tu raccroches pas tout de suite
J’appelle la police

Dis, écoute-moi
Le téléphone pleure pour la dernière fois
Car je serai demain au chômage
Dis mais retiens là

Mais elle s’en va!

Allons insiste!

Elle est partie

Si elle est partie, alors tant pis

Au revoir, monsieur

Au revoir, petite

(et joyeux 30e anniversaire de mort à tous les Claude François !)