Archive for the ‘quand je serai grand je serai misanthrope’ Category

Confluent

Wednesday, September 27th, 2006

Au fil de son histoire, l’Homme a appris à domestiquer la nature et les éléments et, aujourd’hui, nous accomplissons sans y penser bien des gestes simples qui, pourtant, sembleraient des miracles aux yeux de nos ancêtres australopithèques. Mais le revers de la médaille de bronze sur 400 mètres haie aux Jeux Olympiques d’Osaka, c’est que nous oublions d’écouter notre instinct.

Et pourtant, plus de 3 millions d’années après les premiers pas de Lucy, il est toujours là, enfoui en nous. Et parfois, il se manifeste, comme s’il était doté d’une volonté propre.

Bon, je te vois un peu sceptique, mettons nous en situation. Tu es confortablement assis à la terrasse d’un café, le ciel est bleu, les oiseaux chantent et le plat du jour, ce midi, c’est des tagliatelles aux fruits de mer, bref, tu as tout pour être heureux. Ou presque. Nous vivons à l’ère du stress, de l’isolement et de l’information. Tu as une heure de pause à midi, tu manges seul, tu aimerais bien pouvoir lire ton journal. En plus hier, y a eu un match de coupe d’Europe, Ruzomberok contre Hafnarfjördur, et tu aimerais bien savoir qui a gagné sinon comment voulez-vous?, mais il n’y a plus de journaux en lecture dans ton stamm. Tu décides alors de te rabattre sur Le Matin, mais il est actuellement entre les mains d’une demoiselle, au demeurant accorte, mais tu t’en fous, tout ce que tu veux, c’est lire la météo, le sport et les petites annonces rubrique plomberie-zinguerie. Et éventuellement ton horoscope en passant, même si tu n’y crois pas, c’est juste pour déconner, ahaha, est-ce que tu pourrais me lire ce qu’ils mettent sous antilope cinquième décan, merci?.

Et c’est là que se manifeste, implacable, un instinct ancestral:
L’instinct d’emmerdement maximum

Elle n’a pas encore vu que tu guettais, la bave aux lèvres et l’oeil torve, son bien, comme un jeune poney guetterait une brindille innocente. Et pourtant, une voix en elle, surgie d’un temps où il fallait lutter pour sa survie, lui dit “Oh, à la page précédente, y avait un article sur la chasse à la dorade en Antarctique, franchement, tu devrais le relire, il en va de la survie de l’espèce”. Son rythme de lecture ralentit brusquement. Elle se prend d’une passion subite pour la rubrique économie, regarde attentivement les offres d’emploi et la publicité de monsieur Honoré voyant-medium retour de l’être aimé débouchage d’éviers réparation de trampolines.

Puis, soudain, elle s’arrête de lire.

Pour échanger quelques mots avec son voisin de table, la main fermement posée sur le précieux journal.

Puis elle se remet à sa lecture, étudie soigneusement son horoscope, lit la bande dessinée (le 62493e épisode de Hägär Dünör), la relit parce qu’elle n’a pas compris la blague (les scientifiques estiment qu’il existe, sur terre, entre trois et cinq personnes capables de comprendre une blague d’Hägär Dünör)(le plus intéressant, c’est qu’aucun d’entre eux ne figure parmi les auteurs de ce comic).

Tu sais que si tu la lâches des yeux ne serait-ce qu’une seconde, toujours à cause de l’IEM, elle va plier son journal, se lever et que quelqu’un va lui demander “Je peux?” et que elle va bêtement acquiescer.

L’oeil aux aguets, tu la vois lire un article sur une compétition de golf (l’Europe a gagné). A ce moment là, tu es sûr qu’elle sait et qu’elle cherche juste à t’emmbêter, par malice. Mais tu ne peux pas aller lui arracher le canard des mains, on est entre gens civilisés, bordel de merde.

Elle prend son café en riant, elle te regarde à peine parce qu’elle est trop occupée à faire le sudoku. Au moment où elle se dit que si le 5 va à côté du 2, où est-ce que je vais bien pouvoir mettre le 9?, une furieuse envie de lui répondre te prend, mais tu résistes, pas de vulgarités par une si belle journée, on est pas des bêtes, que diable.

(Mais oui, c’est bien “Dans ton cul” que tu as envie de lui répondre)

Enfin, tu la vois arriver aux programmes télé. Bientôt la délivrance. Ton repas est froid depuis longtemps, tu as déjà cinq appels du boulot qui se demande où tu es, le soleil s’est caché derrière les nuages, tiens voilà la pluie, Gipsy tombe par terre, mais tu ne céderas pas. Elle, savourant sa victoire, est en train de lire le résumé quotidien de Star academy, il y a une magnifique photo de Nikos en train de sourire comme un merlan frit, toi tu meurs d’envie de l’attacher sur une chaise et de la forcer à regarder le 22/24, preuve que l’Homme moderne a quand même moins de sang-froid que le trappeur qui pouvait rester des mois entier à traquer un gnou dans la savane. Puis elle s’arrête sur la grille de rtl9, elle lit attentivement le descriptif du film de ce soir, les 7 ninjas au clair de lune.

Puis elle tourne la page, change de paysage. Tu penses que tes souffrances approchent de leur terme, mais elle semble passionnée par le temps qu’il va faire cette semaine à Helsinki et Nouakchott. Tu es prêt à bondir, enfin. Le temps semble s’écouler longtemps, les secondes durent une éternité. Le ciel commence à s’obscurcir. Sur la télé, la neige a envahi l’écran. Tu as un peu mal dans tes jambes. Ton téléphone portable vibre comme un poney qui sent l’écurie. Sur ta messagerie, trois messages de ton patron dont un pour te dire que tu es viré. Ta femme vient de t’envoyer un sms pour te dire que C 3heure du mat1 tu é ou si c komsa je rentre ché ma mer.

Alors que tu commences à vaciller sévère, elle se lève, pose son journal sur la table. Puis elle s’approche de toi et, dans un sourire nonchalant et purpurin, elle te dit: “Excusez-moi, vous avez un wapiti sur l’épaule.”

Disclosure: le 9 allait dans la troisième case à gauche

Inri Leconte

Tuesday, August 29th, 2006

Bon, tu as l’habitude de venir ici, de lire mes conneries, de rigoler, tout ça. Mais l’on ne peut pas toujours être trivial et l’homme a parfois besoin d’élever son âme, mais pas trop, ils ont annoncé de la neige à 2000 mètres.

Je voulais donc te parler de religion. De religion chrétienne, parce que c’est celle que je le plus l’habitude de ne pas pratiquer.

Bref, je te resitue le contexte. Dieu s’ennuie un peu, il a quelques milliards d’années à tuer. Il se dit, tiens, si je créais le monde, ça pourrait être délire, les copains seraient jaloux. Il prend un crayon, il fait des plans, quand il rature, comme il n’a pas encore inventé la gomme, il balance une météorite. Tout ça ne lui prend que cinq jours, mais bon il vit dans un espace-temps où les jours durent un peu plus longtemps qu’ici. Un espace-temps où les fonctionnaires sont super rares, ils se suicident tous vers trois heures de l’après-midi.

Donc, dieu fignole un peu le truc puis crée l’homme à son image. Puis il lui dit: “le fruit là-bas, ça rend super intelligent, faut surtout pas en manger, tu te rends compte, si tu en mangeais, tu comprendrais la théorie de la relativité, la psychologie féminine, la recette du kouignamman et le bärntütsch, franchement, essaie pas, en plus c’est un peu amer”.
Alors bon, comme ça, ça paraît idiot, hein, mais c’est la première fois qu’il crée un monde, il est inexpérimenté, il sait pas que c’est le meilleur moyen pour que, dès qu’il aura le dos tourné, Adam croque dedans à pleines dents.

Donc, Adam croque le fruit de la connaissance, commence à comprendre des tas de choses, se met à se poser des questions genre “qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous, où c’est que j’ai bien pu foutre mes clés”. Sa première réaction d’homme sensé est de se dire “tiens, pourquoi je suis à poil, moi, j’ai encore dû trop picoler hier soir”, puis sa deuxième est de dire “c’est pas moi, m’sieur, c’est elle qui m’a obligé”, ce qui prouve bien qu’on peut avoir la connaissance et pas être plus malin que ça.
La suite de l’histoire tu la connais, il se fait chasser du paradis et à cause de ses conneries, on est obligé de se taper les impôts, le service militaire et la vaisselle.

Si on résume, dieu crée l’homme à son image et ensuite seulement, l’homme croque dans la pomme, y laisse son chaînon et arrête de se promener partout en tenue d’Adam. On peut donc en tirer une déduction logique:
dieu est un chimpanzé.

Ce post ne parle pas de Harley Davidson

Thursday, August 3rd, 2006

Je sais pas si tu as tellement remarqué, mais sur internet, il y a environ plusieurs sites de rencontre. Parce que les gens, de nos jours, ils ont envie de faire des rencontres, c’est plus pratique pour aller au bridge.

Bon. Mais une fois qu’on est sur le site de rencontre, voire même dans une boîte branchée des faubourgs, le supermarché de Melun ou un tunnel, il faut réussir à concrétiser la rencontre, parce que ça sert pas à grand chose de rencontrer des gens, si c’est pour paniquer ensuite. Heureusement, parfois, au gré d’une publicité intempestive sur un blog de qualité vert, on découvre des modes d’emplois, même que Paul Valéry, ça lui a changé sa vie.

Sauf que 39 euros pour une méthode qui a permis à Paul Verlaine de mener la conversation pendant le dîner, mais si jamais elle décide de rester après le dîner, hein, comment il fait, Paul et Virginie?

C’est pourquoi, dans un grand élan de générosité, je me permets de répondre aux questions soulevées à juste titre par le site suslinké et d’y répondre pour la modeste somme de 0 euros plus les frais de port.

Comment parler à n’importe quelle femme, n’importe où, pas à pas, en étant certain de ne jamais manquer de sujet de conversation qui vont l’intéresser !
Le truc, c’est que si tu pars sur sujet juste comme ça pour l’intéresser lors de votre premier rendez-vous, ça risque quand même de se voir. Evite donc les trucs auxquels tu ne connais rien comme la mode, les petits chiens et l’acupuncture. Mais ne lui parle pas de football non plus, si ça se trouve elle est fan de Istres et vous allez vous engueuler. Le mieux, c’est encore de prendre la carte du restaurant et de faire des commentaires intelligents, pour qu’elle se rende compte que tu es un érudit, comme par exemple “Ah tiens, ils ont de la salade au chèvre chaud, alors en fait, au début je croyais que on faisait chauffer des chèvres, mais c’est idiot, ça s’appellerait salade de chèvre chaude. Au fait, est-ce que tu savais que l’hectare carré est une unité de distance^4 ?” Mais tu peux aussi lui parler de la Mauritanie. Les femmes adorent la Mauritanie. Et l’équitation.

Ce qu’il ne faut surtout pas dire.
Tu ressembles beaucoup à ma mère; Je dois partir, ce soir y a Derrick à la télé; Parfois, je suis un vilebrequin; Parle plus fort, je suis dans un tunnel (sauf si vous êtes dans un tunnel); Au fait, je t’ai dit que la salade de mesclun, ça n’était pas fait à Mesclun?

Quoi faire pour que les femmes attendent que vous leur proposiez enfin un rendez-vous.
Ne jamais leur proposer de rendez-vous, sinon elles n’attendent pas.

Comment une femme décide si un homme lui convient (ou pas) et comment utiliser ce savoir à votre avantage.
Bon. C’est bien connu, les femmes attendent le prince charmant. Il faut donc posséder un cheval blanc, une épée, et demander à un pote de se déguiser en dragon (les vrais dragons, c’est hors de prix). Si tes amis n’aiment pas se faire trucider, tu peux toujours lui raconter la blague des deux castors, les femmes adorent les mecs qui ont de l’humour et qui aiment les castors.

Quand, comment, (et si) lui demander son numéro de téléphone.
Il ne faut jamais lui demander son numéro de téléphone, mais la regarder d’un air trouble et lui dire “au fait, ton numéro, c’est bien le 048 723 12 ?”, elle comprendra alors que tu es attentionné et que tu sais te servir d’internet. Les femmes adorent les gens qui savent se servir d’internet, parce qu’elles se disent qu’il pourrait leur réparer leur ordinateur pendant qu’elles vont faire du cheval avec leur voisin Juan-Pablo.

Comment survivre aux longs silences qui cassent tout.
Il y a différentes solutions. Vous pouvez faire une grille de sudoku, entonner l’Internationale, lui couper une jambe.

Ce que pensent réellement les femmes quand elles vous disent quelque chose.
Ceux qui le savent ne sont plus de ce monde pour en témoigner.

Quand téléphoner, ni trop tôt ni trop tard (et quoi lui dire !).
Jamais entre minuit et quatre heures du matin, elle risque d’être en train de repeindre sa pelouse et les femmes détestent être dérangées dans ces moments là. Ensuite, le mieux c’est de lui dire “Allo? C’est Octave. Mais si, on a mangé l’autre jour ensemble, des pizzas au flan, j’avais oublié mon porte-monnaie… Mais si, rappelle-toi, il pleuvait sur brest, ce jour-là, heureusement on était à Biarritz, parce que tu n’avais pas ton parapluie… Non, ça te dit rien… Un instant, vous êtes bien madame Baillot? Ah non, excusez-moi, monsieur, au revoir”.

Lesquelles aborder et lesquelles ne valent pas la peine de passer plus de 2 minutes.
Les chauves et celles qui ont des porte-manteaux.

etc.
Ca, par contre, je sais pas trop.

Baby sexy

Wednesday, March 29th, 2006

In Blog We Trust et Bon pour ton poil présentent la nouvelle émission qui va faire fureur:

à la recherche du nouveau patron

Le jury se compose de Jean-Maurice. Il aime à répéter qu’il connaît le monde du travail, qu’il a bossé avec les plus grands. Les téléspectateurs aiment ses répliques souvent cinglantes. Kevin était marchand de savon. Il est passionné par ce qui est propre et lisse. Ramuntcho s’en fout complètement de l’émission, il est juste là parce qu’on lui a dit qu’il y aurait des belles filles. Enfin Raymonde a longtemps bossé comme indépendante. Si elle a accepté de faire cette émission, c’est par passion, mais avant tout parce que c’est bien payé.

Dans une première phase, le jury choisit 15 candidats parmi les 25 000 qui se présentent au pré-casting


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Le jury fait un premier tri parmi les candidats: ont-ils une véritable authenticité lorsqu’ils annoncent un licenciement? Leurs plans sociaux dégagent-ils une vraie émotion? Sont-ils originaux dans leur manière de rabâcher des banalités? Et surtout, est-ce qu’ils proposent une machine à café?


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Ensuite, les meilleurs candidats se retrouvent pour la terrible épreuve du théâtre. Ils n’ont que quelques heures pour préparer leur discours pour expliquer aux actionnaires pourquoi, malgré le recul de 132% du chiffre d’affaires, il faut continuer à leur faire confiance. Pour certains, c’est la panique.


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Certains se lancent dans d’audacieuses improvisations.


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Les sélectionnés sont bien contents (même si, sur certains forums, on prétend qu’ils seraient pistonnés).


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A partir de maintenant, le jury n’a plus son mot à dire. Ce sont les actionnaires qui votent, par sms. Qui sera le nouveau patron? Combien touchera-t-il d’indemintés de licenciement? Parviendra-t-il à déjouer les embûches des syndicats et à délocaliser tranquille en Chine? Et surtout, est-ce qu’il propose une machine à café?

Certainement le plus grand post de sa génération

Friday, March 24th, 2006

Internet est un magnifique terrain d’échanges et de discussion. Mais, parfois, il arrive que les avis divergent, surtout quand on s’attaque à des sujets aussi pointus que Pierrick, le rockeur de la Nouvelle Star qui dégage une vraie authenticité, nous entraîne dans son univers et rappelle Kurt Cobain à ses fans et Mabrouk à ses détracteurs (c’est-à-dire la plupart des gens ne souffrant pas de surdité et l’ayant déjà entendu chanter).

Et quand les avis divergent, y a toujours un moment ou un jeune défenseur de la liberté d’exprimer le même avis que lui assène cette phrase que Maurice Diderot lui envie: “c’est facile de critiquer, mais je suis sûr que tu serais pas capable de faire pareil”.

Fort heureusement pour les critiques de cinéma, c’est n’importe quoi. Si il fallait être capable de faire pareil pour critiquer, la vie serait tout de même compliquée.

Déjà parce que si, comme moi, vous attirez l’orage à chaque fois que vous chantez sous la douche (mais après on m’a dit que cette eau qui tombait du ciel, en fait, sous la douche, c’est normal), ça vous oblige à dire du bien de tous ceux qui chantent juste. Même Florent Pagny. Même Patrick Fiori.

Et parce que tant que vous n’avez pas publié votre premier roman, à chaque fois qu’un de vos amis vient vous demander ce que vous avez pensé de tel ou tel bouquin, vous êtes obligé de lui répondre “houlala oui, c’était merveilleux, toutes ces pages, avec des tas de mots partout et même, incroyable, un chiffre en bas de la page”. Même s’il vous demande votre avis sur, par exemple, au hasard, Harry Potter.

Pas grand monde ne pourrait donner son opinion sur les jeux vidéos, parce que bon, pour en faire un soi-même, y a du boulot. Ce qui donnerait lieu à d’improbables conversation: “Ah les sims c’est vraiment génial, t’imagines, tu peux même leur acheter un canapé! Un canapé! Incroyable!”

Pareil pour les films, parce qu’avec un téléphone portable et Windows Movie Maker, même Brice de Nice, tu peux pas faire. Du coup, pareil, “j’ai vraiment adoré Titanic, c’était magnifique, plein de scènes et le bateau, il est vraiment super bien fait, mieux que la maquette que j’avais faite en sixième. Et en plus Céline Dion, quelle voix”

(Par contre, il serait tout à fait possible de critiquer le jeu d’acteur de Michael Youn et les talents de compositrice de la jeune Cindy, celle qu’est droit d’chez nous, qué?)

On ne pourrait même plus dire du mal du Matin, à moins de posséder des rotatives et un générateur de grilles de sudoku. Et, faute de savoir dessiner, on serait même obligé d’y admirer les aventures d’Hägar Dünor et de Nelson (mais pas de rire, hein, je pense que s’extasier sur le dessin suffirait)

Et les compétitions de patinage artistique seraient beaucoup moins drôles: Nelson Monfort serait obligé d’admirer tous les concurrents et s’exclamerait des trucs du genre “Quel magnifique patineur que ce Brian, incroyable” malgré les douze chutes de ce dernier, pendant que Candeloro admirerait sans retenue tous les candidats capables d’aligner deux phrases sans tomber.

Sarah Connor

Tuesday, March 21st, 2006

Au XXIe siècle, partout dans le monde, des millions de gens souffrent de voisins chiants. Les exemples sont légion. Même à l’étranger.

Lorsque on est soumis à un voisin chiant, inutile de déménager: ce serait courir le risque de tomber de Charybde en Priscilla. Ils sont bien organisés. Ils peuvent prendre de nombreuses formes. Ils sont rusés.

Leur forme préférée est celle du voisin chiant bruyant, celui qui est persuadé que tout l’immeuble a super envie de partager ses joies, ses peines, sa techno balkanique, ses ébats passionés et ses trous dans le mur.

Mais attention, le voisin chiant peut également surgir sous la forme du voisin maniaque, qui n’aura pour sujet de conversation que le chien des Schmidt qui n’est pas très propre et les enfants des Rodriguez qui ont de nouveau tout dégueulassé dans l’entrée ; et qui, à la première occasion, ira vous dénoncer en haut lieu parce que vous avez dépassé de 13 secondes votre temps de lessive.

Il peut aussi se matérialiser en voisin chiant paranoïaque, qui vous épie derrière son judas, qui est persuadé que vous faites exprès de rentrer de soirée à trois heures du matin pour l’empêcher de dormir, que vous avez fabriqué un appareil qui dérègle son frigo et que vous passez votre temps à vous moquer de lui (mais ça, c’est vrai).

Mais sa forme préférée, de loin la plus dangereuse, c’est celle du voisin chiant sympa. Il commencera par vous donner un peu de sel pour votre gâteau banane-rutabaga, vous prêtera sa tondeuse, sa machine à friser les canapés et son teckel, puis vous invitera à la barmitzva de sa grand-mère. A ce moment-là, vous n’oserez plus sortir de chez vous, de peur de devoir soutenir une conversation sur la grippe aviaire des bovins, la nouvelle coiffure de Darius Rochebin, la dysenterie du petit dernier et la faim dans le monde.

Certains scientifiques bien informés estiment que les voisins sont des agents doubles, qui pourrissent la vie des gens pour les besoins d’un complot visant à nier l’existence d’extra-terrestres. (D’autres scientifiques pensent qu’en fait, ils font ça par pure malice, et la plupart des scientifiques s’en foutent et préfèrent aller jouer au golf)

parfois

Friday, March 10th, 2006

“Excusez-moi, monsieur, vous avez une petite minute?”

Là, faut jamais leur répondre. Jamais. Même pas ahlala que nenni, je suis pressé, j’ai un opossum en double file, parce que tu leur ouvres la brèche qui leur permet de s’engouffrer dans le couloir de bus.

Avant, c’était moins difficile de s’en débarasser. Ca demandait un peu de courage et d’entraînement, mais c’était faisable. Ils te récitaient leur poème et là tu leur disais, coche la case qui ne convient pas, que hélas, tu avais signé un contrat de 32 ans avec ton opérateur téléphonique, que hélas, tu étais réticent à la lecture, que hélas, tu aurais bien pris leurs magnifiques cartes postales en rotin suédois mais que tu détestais aider les étudiants, car ils feraient mieux de faire un vrai travail, comme par exemple vendre des cartes postales dans la rue, au lieu d’embêter les braves gens, mon bon monsieur, où va le monde. Bon bien sûr, avant de réussir à les faire fuir, il fallait s’entraîner un peu, et tu te retrouvais bien souvent avec une quinzaine de séléction formidable du mois et de nouvel opérateur bon marché pas cher en train de s’empoussiérer au fond de l’armoire avant de maîtriser le coup.

Ils ont dû sentir qu’on commençait à les voir venir. Alors ils ont changé de tactique et leur fusil d’épaule. Maintenant, quand ils t’abordent dans la rue, c’est pour te refiler des bonnes actions.

“Monsieur, vous savez que de nos jours il y a des petits enfants aveugles qui meurent de faim sans même savoir si la candidate du Lubéron elle a ouvert la boîte avec les 500 000 euros dedans?”

Et là, c’est le drame. Parce que bien sûr, tu te sens obligé de répondre que ohla, mais non, mais c’est dramatique, mais que peut-on faire franchement, de nos jours, si c’est pas malheureux, mourir de faim alors que les Américains viennent d’inventer un nouveau truc, là, ils en ont parlé à la télé, vous vous rendez compte, la télé?

Et là, il est déjà trop tard. Parce que, malgré leur ton monocorde de présentateur de télé-achat dépressif, ils ont déjà réussi à t’expliquer tout ce qu’ils allaient faire de merveilleux avec ton don et vous n’êtes pas obligé de donner beaucoup, monsieur, vous donnez ce que vous voulez, dix mille balles par mois, monsieur, c’est pas un problème, vous avez l’air généreux monsieur, généreux et sympathique ahahaha, alors, combien vous donnez, je vais vous montrer quelques photos d’enfants aveugles en train de pleurer la disparition de Groucho, leur labrador, pendant que vous réfléchissez, ah oui je sais, les temps sont durs, monsieur, moi même hier j’ai dû renoncer à donner du caviar à mon poisson rouge, il le digère mal, le mieux ce serait que vous signez ici et comme ça vous nous autorisez à retirer 4223 francs 50 sur votre compte immédiatement et le reste dans trois jours et si vous nous donnez en sus votre numéro de téléphone, nos agents vous appelleront chaque année un peu avant Noël pour vous dire qu’on fait une merveilleuse action spéciale, merci monsieur, vous êtes bien bon.

New-York New-York

Wednesday, March 8th, 2006

Avant de mourir de la grippe aviaire par overdose de poule au pot, Henri IV a eu le temps de dire “Paris vaut bien une messe”. Or, c’est totalement pas très gentil. Paris vaut bien plus que les 7 euros, 23 centimes, 3 bonbons usagés et divers objets hétéroclites que rapporte en moyenne une messe bien fréquentée.

Paris est une très jolie ville, tous les Parisiens vous le diront. Car les Parisiens aiment leur ville. Et pourtant, ils passent les trois-quart de leur temps dessous.

Faut dire que pour aller du quartier chinois (au Sud) au quartier Indien (au Nord) en passant par le quartier Brésilien (à l’Ouest), le métro est un merveilleux moyen de transport, dans lequel il faut être attentif ensemble, sinon on risque de se faire pincer les doigts très fort.

Et pourtant, les gens, dans le métro, ils ont pas l’air super attentifs ensemble. Les seuls qui disent pardon excusez-moi quand ils piétinent une petite vieille, c’est des touristes. On les reconnaît facilement, les touristes, parce qu’ils ont l’air contents d’être là et aussi un peu parce qu’ils parlent japonais. Et aussi parce qu’ils descendent rarement à Villejuif – Louis Aragon, mais ça leur arrive, des fois.

De même, ils sont super inattentifs ensemble quand quelqu’un leur dit que mesdames et messieurs, votre attention s’il vous plaît, je pourrais avoir quelques pièces pour manger ce soir ou joue de la musique. Parce que dans le métro, y a aussi des musiciens de métro, qui sont un peu comme des musiciens de rue, mais dans le métro. Le plus célèbre d’entre eux est Harlem de la Starac, dont la notoriété est, depuis cette merveilleuse aventure télévisuelle, retombée loin au-dessous du niveau du sol, mais qui peut du coup se targuer d’être un véritable artiste underground.

Et les gens dans le métro, ils sont complètement inattentifs ensemble quand un type se met à haranguer un ami imaginaire. Je sais pas si c’est une question de densité d’oxygène ou quoi, mais quand même, selon une statistique menée par moi même, y a plus de gens qui parlent tous seuls dans le métro parisien que dans les transports publics moudonnois.

Et sinon, le métro donne l’occasion de faire des tas de jeux de mots délirants avec Invalides, Picpus, Porte de Pantin ou Franklin Roosevelt, mais je te concède qu’il est prudent de faire semblant de ne pas être attentif ensemble aux gens qui se prêtent à cet exercice.

Tout ca pour dire que non seulement, comme à mon habitude, je ne sais pas où je veux en venir avec ce post mais qu’en plus, je sais pas si il faut changer à Ledru-Rollin ou à Denfert-Rocheteau.

l’avenir est dans le futur, des fois

Wednesday, February 22nd, 2006

Sur internet, on peut difficilement faire trois pas sans tomber sur une pub pour un site de rencontres. Des tas de pubs pour des tas de sites de rencontres, de la toute simple qui te propose de faire la connaissance de soeur Lââm à la vachement web 2.0 qui se renseigne discrètement sur l’origine de ta provenance et qui te présente des jeunes filles comme par hasard aussi court vêtues qu’originaires de tout près de chez toi.

Apparemment, sur internet, les gens passent leurs journées à se rencontrer au lieu de lâcher leurs comms ou de faire des concours de recettes de cuisine comme tout le monde.

Du coup, dans une petite dizaine d’années, si ça se trouve, les rencontres, ça se fera plus que par internet. De temps en temps, y aura des gens qui se rencontreront à la fête des moissons ou même lors d’un trekking au Nicaragua, mais ce sera rare. Et ça les gênera un peu d’en parler. Jean-Luc Delarue invitera des gens dont les regards se sont croisés au mariage de Ginette et Hector, des couples qui se sont formés à la soirée du bureau. Ils viendront témoigner, ils diront “au début, les gens nous ont jugés, mais finalement l’important c’est l’amour” et Delarue leur dira que “finalement, vous êtes un peu les couples des temps modernes” et ce sera émouvant et tout.

Parce que les gens qui ne se seront pas connus sur des sites de rencontre, ça étonnera tout le monde. Les gens leur diront “Quoi? Mais tu veux dire que vous ne vous êtes jamais échangé d’e-mail? Je pourrais pas…” et ils répondront “Non mais tu sais, au début, ça fait un peu bizarre de se voir avant de se parler, mais on s’y fait… Bon c’est juste un peu embêtant, elle habite la même ville que moi alors on se voit tous les jours…”

Les gens regarderont bizarrement les asociaux qui préfèrent aller se promener ou faire du sport au lieu de se connecter à internet histoire de voir du monde, un peu. Et les parents de jeunes adolescents diront: “Non, ce soir, je veux pas que tu restes à la maison, tu sors en boîte. Moi à ton âge, je rentrais jamais avant deux heures du matin”, de peur que leurs rejetons n’aillent traîner sur le net et faire des mauvaises rencontres, tout ça.

Et forcément, y a un moment où, soucieux des convenances, les américains s’efforceront de réécrire quelques-uns des grands classiques de la littérature, histoire de pas choquer:

La Genèse:
Dieu créa Adam, qui se dit qu’il était un peu seul. Du coup, Dieu extrait une côte d’Adam pour fabriquer l’adsl et Adam put enfin se connecter à Meetoc où il ne tarda pas à rencontrer Eva59 Sa description, “salu, je sui issi pr me fer des nouvo ami, lollll”, fit immédiatement flasher Adam. ils se marièrent et eurent deux enfants un peu demeurés.

Romeo et Juliette:

Au cours d’un chat, Romeo_le_bogoss flashe sur la belle JulietDu93. Très vite, ils s’échangent un baiser sur msn. Mais hélas, leur amour est impossible: Juliette a un skyblog alors que Romeo est sur canalblog. Puis le PC de Romeo plante et il est obligé de rebooter. Juliette croit qu’il s’est suicidé, alors elle va manger un MacDo.

Le petit chaperon rouge:
Une jeune fille tout de rouge carmin vêtu doit mailer une galette et un pot de beurre à sa grand-mère. Elle en profite pour aller sur un chat, où elle croise un loup (Oui bon, ben c’est un conte de fée, quoi). Celui-ci décide alors de hacker le compte de la grand-mère, car il est fourbe, comme tous les loups. Mais la grand-mère a installé un firewall grâce à son ami Bucheron212.

la censure est en dérangement

Tuesday, February 21st, 2006

Il ne faut pas rire des religions.
Il ne faut pas se moquer des sportifs.
Il ne faut pas dire du mal des politiciens.
Il ne faut pas rire des handicapés, même pas de Mimie Mathy. Ni de Pierrick Lilliu.
Même pas des daltoniens.
Ni des blondes. A la limite, on peut se moquer des gens qui vont sur humour.com lire des blagues sur les blondes, mais dans certains états, c’est considéré comme une forme de handicap.
Il ne faut pas se moquer des présentateurs télé, sinon ils chouinent et leurs collègues sont obligés d’organiser des qui veut gagner des millions spéciale animateurs de télé pour les consoler.
Il ne faut pas se moquer des standards du web et de leurs disciples des gens qui aiment bien ça.
Et il ne faut pas se moquer des toboggans, parce que c’est moyennement drôle.

C’est pourquoi, pendant qu’il est encore temps,

je vous propose de vous moquer des tapirs.

et des galagos, aussi, tiens.