Archive for the ‘géographie politique’ Category

Respectez la vie des hommes en jaune

Monday, July 28th, 2008

C’est l’été, c’est les vacances, le soleil darde ses rayons mordorés, tu décides de donner quinze jours de congé à ta conscience écologique et de sillonner les routes de France et de Navarro au volant de ton fidèle destrier qui fait du 6 litres au cent, sauf quand tu profites un peu que sur les routes de France et de Navarro les radars arrivent pas à te rattraper pour rouler à 131 kilomètres heure (environ).

Méfie-toi d’un piège inéluctable, preuve supplémentaire de l’existence d’un terrible et sinueux complot mondial: le Raccourci.

Un piège d’autant plus retors qu’il se dissimule souvent sous des traits familiers pour te prendre dans ses rets. Tu as dîner de famille, tu évoques ton prochain voyage pour Zanzibar ou Montcuq et là ton oncle Jean-Hans te lance “ah ben nous, on sort toujours juste après le péage de Choufflottes-sur-Meuse, c’est plus direct”, avant de s’étonner: “et comment tu fais, toi ? ah, tu suis les panneaux ? tiens, faudrait que j’essaie…”, mais tu sens bien qu’il dit ça comme il dirait faudrait que j’essaie les tripes à l’huile de chorizo.

Du coup, tu décides de tenter l’Aventure. Et là, c’est le drame. Tu sors à Choufflottes-sur-Meuse. Tu peux continuer à gauche sur la N147 (Porphyse-sous-Choufflottes) ou à droite sur la N212/212 moins le quart (Sainte-Gudule). Tu essaies quand même de déchiffrer la carte, manque de bol entre tes plans Languedoc-Roussillon, France du Nord et Routes un peu chelou au centre de pas grand chose, il te manque juste le secteur où tu te trouves juste là maintenant, et inutile de préciser que ton oncle Jean-Hans est sur répondeur. Comme tu sais pertinemment que quel que soit ton choix, ce sera le mauvais, tu décides de partir à gauche et, à 100 mètres, de faire un tourner sur route.

Tu finis quand même par trouver la bonne route, continues quelques kilomètres, avant de te retrouver derrière trois camions, un tracteur et un belge qui s’est manifestement perdu et avance à 3 kilomètres heure en dodelinant du clignotant tous les 10 mètres. De fil en aiguille, il commence à être l’heure d’avoir faim et tu essaies de te remonter le moral en te disant qu’au moins, le repas sera meilleur que les sandwiches mous de l’autoroute. Tu t’arrêtes donc dans la riante bourgade de Scheultenberg (vitraux, musée de la saucisse, cartes postales pittoresques, usine de pneus). Tu demandes à un indigène où il y a un bon restaurant, pas loin. Il t’indique l’auberge des trois canards et du pneu, à à peine 11 kilomètres, sur la route du col. Tu décides de faire semblant de pas comprendre le patois local et continue sur la route principale, avec le mal que tu as eu à la trouver, tu vas pas la reperdre, bordel.

Tu finis par trouver une auberge. Mais on te signale que la cuisine est fermée avec un regard qui veut dire Non mais tabarnak ces touristes ils se figurent qu’on peut manger à 12 heures 18, tu m’étonnes qu’ils deviennent nerveux avec des horaires pareils, non mais 12 heures 18, on commence comme ça et on finit danseuse au FBI, quand je raconterai ça à Mathilde, elle va bien rire, comme avec le coup du cheval, fan de chichoune. (C’est une auberge où ils sont super forts en regards).

Bref tu continues jusqu’à la prochaine grande ville, Poiteranges d’Arzière, il ne te faut que trente minutes pour parcourir les 13 kilomètres, tu es grisé par la vitesse et le soleil et tu t’arrêtes dans un restaurant typique dont le nom provient d’un animal farouche et fier de la région, l’hippopotame. Tu manges un plat traditionnel à base de viande hachée et de pain.

Puis tu repars, non sans t’être arrêté au magasin de souvenirs local, ils font de superbes chevaux en raffia. 300 mètres plus loin survient le nouveau drame, habilement déguisé en déviation.

Mais tu finis par arriver, après 712 marches arrière et autant de pleurs. Tu te consoles quand même en traversant des villages riants et enchanteurs, dont un qui organise la fête de la tomate farcie, tu reviendrais bien, si seulement tu avais la moindre idée de l’endroit où il se trouve. Tu constates qu’effectivement, le Raccourci t’a fait gagner 100 mètres. Par contre, à l’Hôtel de la Marmotte Chenue, ils ont loué ta chambre à des Belges, tu avais dit que tu arrivais avant 17 heures et là il est tout de même 4 heures du matin. Et c’est après 3 heures de sommeil enrichissant dans ta voiture que ton oncle décide de te rappeler et te signale que non, nous on passe plus par Choufflottes-sur-Meuse, on a regardé la carte et c’est plus long que de sortir à Saint-Tabouret-sous-Mogettes.

Ich bin so stolz

Monday, April 28th, 2008

Sinon, bientôt, en Suisse, on organise un tournoi de foot avec nos amis et néanmoins voisins autrichiens.
Comme nous, en Suisse, c’est bien connu, on a pas l’habitude de recevoir de la visite, Suisse Tourisme a fabriqué un joli petit dépliant à l’égard des hôteliers, je te laisse méditer dessus.

On y trouve quelques informations précieuses genre il ne faut pas lancer de pierres aux gens, ils risqueraient de mal le prendre, des trucs super utiles à tous les hôteliers mentalement déficients. Parce que bon, dans certaines vallées alpines, il y a des aubergistes qui n’ont plus vu le moindre client depuis 1873, il faut donc leur expliquer comment se comporter. Surtout que l’Euro c’est compliqué. Comme même les pauvres ont le droit de jouer au foot, on va se trouver avec des portugais, des roumains et des polonais plein nos rues, que faire si ils se mettent à cuire de la morue dans de la vodka, peut-on appeler la police ?

Heureusement un stagiaire toxicomane qui s’ennuyait esprit éclairé a eu l’idée de ce fascinant fascicule et, désormais, plus de risques d’impairs. Par exemple, si on vous demande comme ça, sans réfléchir, de me citer deux clichés sur les portugais…

Ca y est ?

Range cet épilateur immédiatement, les clichés sur le Portugal c’est fier et modeste. Ce qui est plutôt classe.

Sauf que, tout ceci n’est pas trés complet, ils auraient pu dire bien des choses en somme. Et, sans vouloir me vanter, faire appel à moi, qui m’y connais super bien en pays.

Par exemple, tenez.

L’Autriche, qui coorganise l’Euro, est un pays réputé avant tout pour le charme et l’humour de ses habitants, quoi de plus drôle qu’un joddler tyrolien en train de commander un Apfelstrudel à la terrasse d’un café d’Innsbruck ?

L’Autriche tire son prénom de l’Allemand “autre ich”: c’est un pays où on dit ich, comme en Allemagne, mais un autre, car ce n’est pas l’Allemagne. Pour reconnaître si un quidam vous parle allemand ou autrichien, il suffit de lui donner un ballon de football. L’Autrichien ne saura pas qu’en faire. Attention, si votre interlocuteur place le ballon dans un coffre, il s’agit d’un suisse allemand.
Longtemps, l’Autriche a joué un rôle prépondérant dans l’Histoire de l’Europe, grâce à ses importantes fabriques de compositeurs. Je te laisse un peu faire une liste des Autrichiens connus, tu verras rapidement que ceux qui ne faisaient pas de musique ont très mal tourné: un futur président des Etats-Unis, un psy, un dictateur, des skieurs, que des choses pas très recommandables.

L’Autriche est connue pour sa gastronomie, ses saucisses de Vienne, ses chocolats viennois, ses tartelettes de Linz, ses escalopes milanaises et là-dedans, dis-moi, que deviennent, que deviennent, les valses de Vienne ? Cependant, ce pays ne parvient pas à attirer autant de touristes qu’il le souhaiterait. Les vacanciers filent tout droit par le Brenner vers l’Italie ou la Croatie. Les indigènes en éprouvent de la rancoeur, qu’ils noient dans l’alcool. L’Autrichien boit, mais la caravane passe.

Comme les gens s’intéressent de moins en moins à la musique classique, les Autrichiens modernes doivent trouver de nouvelles activités pour exprimer leur créativité. En hiver, le ski. Et, comme le vin autrichien n’est pas très bon, en été, ils s’occupent à réaménager leurs caves.

Sid Meier was innocent

Wednesday, January 9th, 2008

Hier, le petit président de nos voisins les français a donné sa première conférence de presse de 2008 mais t’inquiète pas, c’est pas la dernière. Selon que tu lises plutôt 20 minutes ou Le Temps, tu n’auras pas retenu la même chose de ce grand moment de show-business.

Deux phrases importantes dans ce discours, donc. La presse de boulevard a retenu “Avec Carla c’est du sérieux”, une phrase qui rappelle furieusement une autre phrase célèbre, “Avec Hélène, c’est du sérieux, elle m’a invité à la rejoindre à la cafète, je pourrai pas venir répéter avec vous au garage et pourtant, force est de constater que nous allions révolutionner le monde de la musique d’ascenseur grave.”

Et puis, plus énigmatique, “Nous allons mener une politique de civilisation”. Tout le monde a interrogé le sociologue Edgar Morin. Je veux pas lancer des attaques faciles, c’est pas le genre de la maison, mais bon t’as vu la fête post-électorale et qui il emmène saluer le pape, si Sarkozy connaît un Morin, c’est plus probablement Christian, mais c’est sûr que dans des v½ux de Nouvel An, “je vais vous jouer un air à la clarinette”, ça le faisait moyen.

Alors c’est quoi, une politique de civilisation? Remettons-nous dans le contexte. Début des années 90. La jeunesse, à cause de l’héritage déplorable de mai 68, délaisse les valeurs traditionnelles, travail, patrie, famille, Intervilles, pour s’adonner à un plaisir solitaire et donc pervers: le jeu vidéo qui rend ses adeptes jeunes agressifs et asociaux, tout ce temps à tenter d’empiler des briques ou de sauver des rongeurs punks, ça te crée une génération d’inadaptés en moins de deux, ça.

C’est à ce moment-là qu’un homme, un visionnaire, un génie, intervient. Sid Meier, saint-patron des geeks et de l’échec scolaire, lance Civilization. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est le meilleur jeu vidéo du monde, loin devant California Games II.

Le but, c’est de créer une civilisation. Créer des villes, inventer la roue, attaquer les aztèques, échanger la roue et la poterie, construire des settlers, te réconcilier avec les aztèques pour 100 pièces d’or, te faire attaquer par les aztèques, et finalement voir les indiens atterrir sur Alpha Centauri juste avant toi. Eteindre l’ordinateur en fulminant, sortir de ta chambre, découvrir que ta petite s½ur a maintenant 7 ans et a appris à parler et à faire du trampoline.

Dans civilization I, tu peux mener plusieurs types de politique. Il y a celle dite du gros bourrin. Dès que tu rencontres un voisin, tu attaques. Direct. Mais ça demande une stratégie simple mais redoutable: jouer au niveau le plus facile tout le temps. Y a le mode fourbasse. Tu sympathises un peu, tu les laisses planter leur tente dans ton jardin, tu échanges deux trois connaissances et dès que tu découvres la catapulte ou le fer à souder, tu attaques. Et tu te fais prendre Tenochtitlan en fourbe par les Vikings avant d’avoir eu le temps de dire ouf. Ou alors, y a une autre tactique, tu fais la paix avec tes voisins, tu grandis suffisamment pour qu’ils s’allient pas trop contre toi, tu fais prospérer ton économie en construisant bien des greniers dans toutes tes villes puis, au bout de quelques années, tu t’ennuies tellement que tu décides de lancer une partie de Sims. Mais avant, tu construis la Grande Muraille de Chine à Orléans et le phare d’Alexandrie à Nemours.

Donc quand Nicolas Sarkozy dit qu’il veut mener une politique de civilisation, il faut comprendre “je vais mettre 4 en luxury, 2 en richesse et 4 en pouvoir d’achat et si y a trop de mécontents dans mes villes, j’inventerai Loft Story”


ce document exclusif prouve que oui, Nico a bien prévu de s’allier avec les Aztèques contre les Perses.

Classez ces informations dans l’ordre des croissants

Thursday, December 20th, 2007

Alors, bien sûr, dans l’actualité, y a pas que le mariage de Nicola Sirkis et Cecilia Bartoli. Mais faut avouer que c’est une nouvelle relativement facile à commenter. On le connaît, on la connaît mais on a pas acheté son disque, c’était pour un copain, on a tous soit déjà été à Eurodisney soit lu un album de Mickey soit un pote qui a des grandes oreilles.

Alors que, par exemple, quand tu lis “Le Seco prévoit un ralentissement de la croissance en Suisse“, t’as plus de peine à caser ça à la machine à café, surtout si tu séchais les maths pour aller faire du trap ball.

A priori, ça a l’air d’être une mauvaise nouvelle. Ou alors une bonne? Parce que si la croissance ralentit, c’est quand même qu’elle croit. A la limite, la croissance, même si elle s’arrête ou recule, parce qu’elle a oublié ses clés au garage, y a toujours une croissance. Et la croissance, c’est bien, mais ça fait mal au dos et faut se racheter des nouveaux habits tout le temps sinon on te demande si t’as de l’eau à la cave. Donc, la croissance qui décroît, est-ce que c’est grave? Parce que là, t’as pas encore trouvé la cadeau de Noël de tata Huguette, alors ça pourrait toujours te faire une bonne excuse pour lui offrir des sardines, non?

Dans le doute certains, entendant cette info, vont filer ventre à terre au supermarché, histoire d’acheter 300 kilos de sucre, 5000 litres d’huile et 2 stères de farine. J’ai jamais trop bien compris pourquoi, à chaque annonce de récession, de guerre ou de concert de Tokio Hotel les gens achetaient du sucre, de l’huile et de la farine. Ca suffit même pas pour se faire des croissants.

Mais sinon, l’autre solution, c’est d’attendre encore un peu pour voir, y a plein d’autres sujets pour la machine à café, par exemple le nouveau maillot de bains de Laure Manaudou, le fils de la voisine, il a trouvé les photos sur internet, le pauvre, il est en pleine crise de croissance.

Se souvenir des belles choses

Friday, December 14th, 2007

Par chez nous, donc, la majorité se réjouit du départ forcé d’un conseiller fédéral. On tremble un peu à l’idée d’avoir déclenché la colère de l’UDC qui va jeter sur nous ses initiatives nauséabondes, ce qui n’était pas tellement dans ses habitudes jusque-là, mais en attendant cette apocalypse, on fait la fête de Zuoz à Avusy. Même les Genevois qui pensaient que les Grisons, c’était de la viande, sont plutôt contents, sauf que comment veux-tu qu’un Genevois prononce Widmer-Schlumpf?

Mais pendant ce temps, d’autres ont encore plus de chance que nous. Regarde les Belges: ça fait six mois qu’ils n’ont plus de gouvernement. Et tu crois qu’ils se réjouiraient? Que pouic. Au contraire, ils arrêtent pas de se disputer, tellement qu’il risque de ne plus y avoir de Belgique dans pas longtemps. La crise couve. Déjà, on s’était douté de quelque chose quand les blondes ont commencé à remplacer les Belges dans plein de mauvaises blagues et une bonne (celle de la banane). Après, on a cru qu’ils avaient supprimé leur équipe nationale de foot mais, renseignement pris, ils ont juste remplacé les Diables rouges par les pandas rouges. Mais aujourd’hui, la situation est tellement désespérée que certains Wallons songent sérieusement à rejoindre la France.

Alors bien sûr, pour nous autres, Suisses, le sujet est sensible. La cohabitation entre diverses langues au sein d’un petit territoire, on connaît, même si force est de constater qu’on s’en sort nettement mieux, on s’entend plutôt bien entre nous, on se comprend, on passe outre les préjugés. Enfin, les Romands, hein, parce que les totos c’est des arrogants qui se croient supérieurs et parlent avec des cailloux dans la bouche.

Mais je m’égare, je m’égare et le train arrive. Je voulais donc, avant qu’il ne soit trop tard, te parler de la Belgique, l’autre pays du chocolat.

Le territoire belge est peuplé depuis longtemps. On y a retrouvé de nombreux sites préhistoriques, tout le monde connaît d’ailleurs les célèbres pots belges. Ensuite, les Belges ont été envahis par César qui n’a pas hésité à dire Horum omnium fortissimi sunt Belgæ, ce qu’on pourrait traduire par quelque chose de sensé si quelqu’un voulait bien parler latin dans cette baraque, mais je crois que ça voulait dire qu’un pays qui produit Franquin et Jacques Brel, franchement, ils sont très forts.

Ensuite, les Belges ont été bourguignons, c’est à cette époque qu’ils ont inventé les frites, puis espagnols, puis autrichiens, ces gens ne sont pas très sérieux. D’ailleurs, il n’existe que trois métiers en Belgique: auteur de bande dessinée, chanteur ou cycliste. Quand un chanteur belge est vraiment très bon, la France essaie de se l’accaparer, d’ailleurs tu constateras que personne n’a jamais considéré que deUs et GiRLs In HaWaII et GinZHu faisaient du rock français.

On distingue trois sortes de Belges, les germanophones, très minoritaires, décidément, quel beau pays, les Wallons, qui parlent français comme vous et moi et les Flamands, qui dorment sur une patte et votent socialiste. La capitale de la Belgique est Bruxelles, mondialement connue pour ses fabriques de choux.

Comme la France, la Belgique est un royaume, mais les rois ont des noms rigolos comme Léopold ou Baudoin.

La boisson nationale est la bière, décidément, quel merveilleux pays, à part pour le rock et encore, y a des exceptions.

Too drunk to fuck

Tuesday, June 12th, 2007

Si tu as internet, tu sais peut-être que le président de tous les français est actuellement en colonie de vacances dans un endroit sympa avec plein d’amis, des ballons et des clowns et vient de prendre sa première cuite.

Que le président abstinent de tous les français picole, ce n’est pas si grave que ça, Boris Eltsine a tenu huit ans avec ça comme programme électoral. Que les chaînes françaises, à part LCI, aient complètement oublié de diffuser les images en question alors que quand même, pour une fois, le président de tous les français n’était pas en train de jogger mais en train d’essayer de dire des trucs, c’est un peu grave mais pas trop, de toutes façons on s’en fout, ce qu’on veut voir aux infos c’est la météo et aussi est-ce que Linda Hamilton a gagné la Formule 1?

Non, ce qui est embêtant, c’est que le Grand Timonier Petit Monier président de tous les français ait à disposition des centaines de milliers de journalistes serviles et n’en fasse rien d’intéressant. Si j’étais à sa place, franchement, j’essayerais de les occuper intelligemment. Sinon, tu sais ce que c’est, ils jouent avec le téléphone, ils surfent sur le net, ils vont boire l’apéro avec des gens pas recommandables et ils finissent par écrire n’importe quoi.

Donc, cher président de tous les français, quelques propositions de trucs à faire quand on a des tas de journalistes à disposition:

  • Les inscrire à des jeux télévisés et exiger la moitié des gains, sauf la moitié du dictionnaire des crustacés gagné à Questions pour un champion parce que bon
  • Les obliger à faire des reportages sur la neige (comme ça, pour déconner)
  • Battre le record du monde de la plus grande pyramide humaine
  • Les reconvertir en secrétaires d’état
  • Les reconvertir en Maîtresses Officielles du Président
  • Les reconvertir en cracheurs de feu
  • Organiser des joutes, dont le gagnant peut interviewer Le Président
  • Organiser des barbecues
  • Leur demander l’heure
  • Rétablir les jeux du cirque et les faire se battre contre des lions, mais à mains nues pour ne pas froisser les sensibilités écologistes, et parsemés de cinq légumes différents, parce que les lions aussi doivent manger et bouger

Même pas Malte

Wednesday, May 9th, 2007

Je sais pas si la nouvelle a été beaucoup médiatisée, mais Nicola Sirkis a été élu président de la France dimanche passé. Pour fêter ça, il a invité tous ses amis à manger chez Fouquet’s, (contrairement à Mitterand qui préférait festoyer chez Mazarin’s) sauf ses amis Enrico Macias et Mireille Mathieu qui faisaient un concert géant.

Puis, comme il avait la gueule de bois, il est parti se reposer, c’est bien normal, faut profiter de ses RTT tant qu’il y en a encore. Sauf qu’il est pas parti se reposer chez son cousin Hank, comme vous et moi, mais à Malte.

Alors loin de moi l’idée de vouloir m’immiscer dans les choix démocratique d’un pays tiers, même si, entre nous soit dit, il faut être un peu foufou pour élire à sa présidence un type qui a dit, sans sourciller, “c’est à Canari Bay, ouh ouh”. Par contre, comme je sais qu’il y a beaucoup de français parmi vous, je me dis que certains se posent peut-être cette questions tout à fait légitime en cette période troublée: “Oui mais Malte, c’est où au juste? C’est dans quel pays?”

Malte est un petit état indépendant méditerranéen de la mer Méditerranée, composé de trois îles: Malte, parce que ces gens sont logiques, Comino et Gonzo, où on tourne des films. C’est donc un des pays concernés par la future alliance mondiale des pays méditerranées de la Méditerranée dont a parlé Nicola Sirkis dimanche dernier dans son discours d’investissement, contrairement à la France qui est un pays océanique. Mais c’est pas pour ça qu’il a été là-bas. C’était pour aller voir un copain. Parce qu’il a des tas de copains, et maintenant qu’il est président il est obligé d’aller les voir tous sinon ils font la gueule.

L’industrie principale du pays est la bière, faite à base de houx blond, et la monnaie nationale le Malteesers. La capitale du pays s’appelle La Valette, ce qui ressemble un peu à Malette, mais avec un V comme Vendetta, parce que Mendetta ça ne veut rien dire.

Les Maltais les plus célèbres sont totalement inconnus ailleurs qu’à Malte, ces gens n’ont pas le sens du partage. Le président s’intitule Edward Fenech Adami. En effet, tous les Maltais ont des noms d’animaux.

On y trouve aussi des gros yachts.

La saucisse: mythe ou réalité?

Wednesday, April 25th, 2007

Au début, tu le trouvais mou, peu attirant, pas très affirmé, un peu fade.

Mais depuis peu, tout a changé. Il est soudain devenu très séduisant et tu rêves de l’attirer dans ton giron, malgré les mots durs que tu as eu pour lui autrefois.

Tu as changé d’avis, il faut bien l’avouer, quand une amie, qui avait voté pour lui par erreur après une soirée trop arrosée, t’a parlé de son gros 18,5%. Tu le prenais pour un petit bonhomme en mousse, tu te dis aujourd’hui qu’il vaut de l’or. Pour lui, aujourd’hui, tu es prête à livrer bataille. Ou fontaine.

Alors, te demandes-tu, comment séduire un centriste?

Tu peux faire classique et lui écrire des poèmes qui parlent de prairies et de lapins. Tu peux aussi essayer de le rendre jaloux. Tu te drapes dans un drapeau, tu chantes l’hymne national: à tous les coups, il va croire que tu dragues l’extrême-droite. Cela dit, c’est un peu dangereux, comme tactique. Il risque, de dépit, de se jeter dans les bras du premier petit candidat venu et toi de ne plus savoir comment te débarrasser de ta nouvelle conquête.

De même, feindre l’indifférence pourrait être totalement contre-productif. Car le centriste a un énorme besoin d’amour. La meilleure solution est donc de le flatter. Prends-le par les sentiments, montre lui que tu t’intéresses à lui, parle-lui de vos passions communes (la fabrication de mômes, le chabichou, tatanner la gueule de Nicolas Sarkozy) dis lui que tu aimerais le voir plus souvent dans les médias, même dans horloges magazine, dis-lui que rarement un ministre de droite n’avait été aussi sexy que lui. Evite par contre de lui parler de la suavité musquée de son programme, sinon il se doutera de quelque chose.

Sinon, bien sûr, tu peux être honnête et lui avouer que ce n’est qu’une histoire d’un tour. Mais que ça en vaut la peine, parce que tu sais faire des trucs que personne ne lui a jamais fait jusqu’ici (par exemple de la blanquette aux olives, ou une imitation du cri du panda, là je sais pas, démerde-toi pour trouver des trucs que tu sais faire)

Wapiti pour l’avenir

Sunday, March 25th, 2007

Dans l’excellente émission Arrêt sur images (par contrat, les journalistes un peu gauchistes ajoutent toujours excellente à émission arrêt sur images, c’est comme ça, on est obligé)(par exemple: faudrait que je pense à regarder l’excellente émission Arrêt sur images, des fois), la chroniqueuse Judith Bernard décortiquait les prestations télévisuelles de deux candidats à la présidentielle française, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, et les comparait à un boa et une araignée.

Comme d’habitude, il n’y en a que pour les deux favoris de la presse et on oublie les petits candidats. Heureusement que je suis là pour réparer.

De gauche à droite:


Les 83 candidats de la gauche antilibérale (on dit plus altermondialistes ou extrême-gauche, on dit gauche antilibérale). Le petit qui regarde en arrière, c’est le célèbre Gérard Schivardi.


Dominique Voynet


François Bayrou (tout énervé parce qu’il a vu un journaliste)(pour la 22e fois cette semaine, il est obligé de se plaindre parce qu’on ne parle jamais de lui)(en vitesse, il a encore deux radios et trois télés aujourd’hui)(qui ne parlent jamais de lui non plus)(du coup il passe tellement de temps à parler du fait qu’on ne parle pas de lui qu’il a plus le temps de parler de son programme)(le pauvre)(à cause de ça, il risque d’être élu, c’est terrible!)(bref)


Frédéric Niousse Nihous


Et là, c’est un couteau (un genre de coquillage fouisseur qui sert pas à grand chose) et un second couteau.

je vais le tenter en deux briques

Sunday, March 4th, 2007

Je sais pas si vous avez un peu entendu parler de la campagne présidentielle chez nos amis français, mais ça ressemble de plus en plus à un jeu télévisé: pour 3 points dans les sondages, pouvez-vous nous dire de combien de sous-marins la France dispose? Aïe, non, vous reculez d’une case et vous passez la main à François Bayrou…

Du coup, autant qu’ils jouent cette carte à fond.

Par exemple

  • Les candidats doivent courir derrière des nains de petite taille et participer à diverses épreuves physiques pour recueillir les 500 signatures qui leur permettront d’accéder à la salle du trésor.
    Si ils n’y arrivent pas, ils peuvent répondre à des énigmes de père Fouras ou sacrifier un membre de leur équipe de campagne.
    Pour corser le truc, dans la salle du trésor, ils n’ont que quelques minutes pour récolter le maximum d’électeurs. Ensuite, la grille se referme et des journalistes sont libérés. Sauf que bon, l’émission passe à une heure de grande écoute alors pour pas prendre de risques, les journalistes sont nourris avant.
  • Six personnes sont sur le plateau: un chômeur, un pauvre, un chauve, un jeune, une chauve-souris et un journaliste. Les candidats doivent deviner qui est qui, à l’aide de diverses épreuves.
  • bravitude.JPG
  • Dix candidats répondent à des questions citoyennes, posées par le public. (Par exemple: hier, mon chien s’est cassé la patte en courant après un lapin, que pensez-vous faire contre la prolifération des rongeurs fourbes?). A chaque tour, ils doivent éliminer celui qui leur semble le plus faible. Mais, bien sûr, sur la fin, ils jouent tactique et éliminent Lionel, qui semble très fort. Celui-ci décide alors d’assumer la pleine responsabilité de cet échec et se retire définitivement des jeux télévisés.
  • et enfin, l’épreuve finale:

  • les clés de l’Elysée sont enfermées dans une boîte. Le candidat doit ouvrir des boîtes. Pendant une demi-heure, il fait rien qu’à ouvrir des boîtes, sous le regard d’un animateur qui fait tellement bien semblant que c’est passionnant qu’il doit vraiment le croire. Des fois, le banquier propose de racheter la boîte contre 2000 ¤ et des frites, mais le candidat refuse, car il est là pour jouer, que diable. A la fin, il repart avec une brosse à dents, c’est bien fait, il avait qu’à pas échanger sa boîte avec la candidate du Poitou-Charentes.

et puisque on parle de jeu, ce blog participe évidemment au célèbre ni chemise ni pantalon du jeune mais néamoins scintillant Badibuh