David Beckham avait la réputation d’être un excellent tireur de coups-francs. Mais selon certaines révélations relayées par une certaine presse, il ne serait en fait pas très franc. (par contre le reste de la phrase est confirmé)
Alors bon, bien sûr, cette affaire est très triste. C’est vrai, Victoria Beckham apprend que son mari va à gauche alors que normalement il joue plutôt au milieu, c’est moche. Et elle avait pas besoin de ça, elle a déjà beaucoup souffert (elle a quand même été obligée de supporter tous les concerts des Spice Girls).
Mais au-delà de cette sordiditude, il y a une bonne nouvelle pour tous les gens avides de gloire et de télé. Parce que bon, même si apparemment la madame en question aurait bel et bien eu un aperçu de la célèbre force de pénetration de David Beckham, force est de constater que c’est assez facile de faire la une des journaux en racontant n’importe quelle connerie, et même de toucher plein de sous pour ça. Et va savoir, elle pourra peut-être même écrire un livre dans six mois.
Donc si tu es avide de gloire, de strass et de paillettes, le truc übertendance (il paraît que c’est tendance d’utiliser le préfixe über) (par exemple: moi, mon chat, je lui donne tous les jours du überfelix) c’est de balancer une révélation sur une star. Vraie si possible, mais sinon il faut broder. Suffit de savoir répondre aux questions du gens qui t’interviewe à la télé. Un peu comme à “qui veut gagner des millions”, mais sans l’appel à un ami.
Par exemple, tu affirmes : “Elodie Gossuin fait de la politique”, les gens y croient tellement qu’elle se fait élire.
Il suffit de prendre une star digne de faire la une des journaux. Ne t’avise pas de balancer une révélation sur Christophe Stephen, tu ne gagnerais pas assez pour couvrir les frais de procès.
Ensuite, il faut balancer une info vendeuse. Par exemple, si tu affirmes “j’ai fait un squash avec Britney Spears” ou “le prince William fait du water-polo”, aucun journal ne te donnera des millions.
J’ai discuté philosophie néo-hégelienne avec George Bush.
étroits héros
Wednesday, April 14th, 2004Parmi les traditions en Helvétie, il en est une qui est très traditionnelle: en Suisse francophone, il est de coutume de trouver les français énervants.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas à cause de leur façon amusante d’appréhender la conduite automobile que les citoyens de l’Hexagone irritent ceux du pays du Gruyère sans trou. (Quoique.)
En fait, si les français agacent, c’est à cause de la télé. Parce que en Helvétie, les choix qui s’offrent à nous sont: l’abstinence télévisuelle, mais dans ce cas comment se tenir au courant des nouvelles offres sur le marché des machines à faire des muscles?, le regardage de la tsr, qui rend dépressif à court terme, ou le regardage de chaînes françaises.
Alors bon, nous passerons sur le cas de m6, qui caste trois suisses histoire de pouvoir vendre ses chanteurs sur catalogue mais situe Lausanne au coeur des Alpes, ce cas n’étant là que pour me permettre de placer un jeu de mot idiot.
Car c’est de la plus noble conquête de la télévision que je veux parler: la retransmission sportive. De ce côté du Jura, on invente le concept énervant de défaite honorable, on est prudent, on hésite à crier vistoire quand on pourrait crier un autre prénom rigolo, même quand un joueur est capable de fédérer les foules confédérées: “Bien sûr, Rodgeure a encore 12 balles de match, mais il ne évidemment, il ne faut jamais tuer la peau de l’ours avant d’avoir tué la cremière.”
Outre-Doubs, le commentateur sportif est tellement persuadé que son équipe est la plus forte que ça finit par être vrai. Et quand ça ne l’est pas, il a recours a d’habiles subterfuges: le criticage arbitral ou temporel (“bien sûr, les anglais nous ont mis minables, mais sans quelques décisions contestables et le vent qui soufflait que quand c’est nous qu’on avait la balle, on aurait pu gagner”) ou l’appropriage (“cette victoire est tout de même un peu la nôtre, puisque la grand-mère du voisin du propriétaire du chat dont les boyaus ont servi à faire la raquette de Roger Feudeureure possède une magnifique boule à neige tour eiffel”)
Du coup, quand y a des matches France-Suisse, on espère toujours. En coupe des vices, on s’est planté parce que le vent soufflait trop fort, en football on va probablement se prendre une tatanée mais cette victoire sera un peu la nôtre parce que la grand-mère de Zizou connaît un bien un type qui va des fois à la piscine à Renens. Reste plus que le hockey (mais ça intéresse que les suisses et en général on perd quand même) et le curling.
Tags:commentateur sportif, curling, dire du mal des français, suisse
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