Posts Tagged ‘télé’

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Tuesday, January 30th, 2007

Souvent, on entend fustiger la télévision, qui nous abrutirait au lieu de nous élever. Or, Paracelse ne disait-il pas “chérie, ce soir, en rentrant, pense à prendre du beurre?” Ce n’est en effet pas la télévision elle-même qui est néfaste, mais l’usage que l’on en fait (non parce que bon, à la base, c’est un espèce de truc un peu cubique avec des tas de machins dedans, utilisé pour déposer une plante, comme presse-livres ou comme jouet pour le chat, ça peut pas faire de mal)(par contre comme presse-purée, c’est totalement inefficace)(je sens que je m’égare totalement de mon sujet, moi).

Car en observant les grands de ce monde, on peut apprendre des stratégies de vie qui nous seront utiles au quotidien.

Ainsi, toi, Kevin, 15 ans, au lieu d’atterrir sur des blogs peu recommandables en tapant “famme a poile en train de mangeais de la tourte au poulpe” dans ton google, tu ferais mieux de regarder Arlette Chabot à la télévision. Bien sûr, cela ne t’aiderait pas à terminer ta dissertation “Vaut-il mieux rire de choses sérieuses ou jouer au ping-pong? Hein? Non mais c’est un monde ça tout de même!”. Mais cela te permettrait d’apprendre l’Art de l’excuse bidon.

Demain, dépité, tu diras à ton prof “ah mais c’est pas ma faute, m’sieur, c’est mon chien qui a mangé mes feuilles”. C’est ridicule. Ca ne marchera jamais. A tous les coups, il demadera une contre-expertise, pourra prouver que tu n’as jamais eu de chien et t’attaquera en justice pour tort moral et cruauté envers animaux imaginaires.

Et bien, si tu avais sagement regardé la télé, tu pourrais trouver une excuse bidon intelligente. Attention, il ne faut pas regarder n’importe quoi. Si demain, tu dis “vous savez, sur une dissertation, tout est possible, j’ai vraiment tout donné hier soir mais vraiment, Roger est très fort en ce moment, de plus il y avait beaucoup de vent et je ne voudrais pas remettre en cause votre sujet de dissertation, mais tout de même, on est en droit de se poser certaines questions”, cela risque de mal être perçu.

En revanche, en cette période de campagne électorale, il y a beaucoup à apprendre du comportement de nos édiles politiques. Evite d’user du “c’est la faute du 11 septembre”. Il était très pratique, utilisable dans pratiquement toutes les situations, mais est malheureusement un peu passé de mode. Par contre, en regardant attentivement la télévision, tu te rendras compte que quelques phrases font toujours fureur. Par exemple “tout ça, c’est le contrecoup de la politique économique laxiste menée par la gauche pendant des années” qui marchera à coup sûr si ton prof est de droite. (Pour reconnaître si ton prof est de droite, rien de plus simple: s’il porte la barbe et fume la pipe, c’est qu’il est de gauche)(s’il porte des lunettes et joue du banjo dans la chorale de l’école, on ne peut en tirer aucune conclusion).

Sinon, tu peux toujours essayer de tomber malade ou de prétendre que tu ne parles que kazakh.

Barjabulle

Monday, December 11th, 2006

Lectrice, lecteur, aujourd’hui, une fois n’est pas couture, je voudrais rendre hommage à une femme sans qui la culture francophone ne serait pas tout à fait ce qu’elle est, une femme qui est au petit écran ce que le zwieback est à la gastronomie, une femme qui connaît personnellement Patrice Laffont, une femme qui mériterait le prix Nobel de la Paix, ou au moins celui de la Tranche panée, je veux bien entendu parler de Marie-Ange Nardi.

Marie-Ange Nardi a empreint de son aura divers jeux télévisés devenus mythiques.

Le monde abasourdi l’a découverte aux côtés de Laurent Broomhead dans Pyramide, ce jeu édifiant. Souviens-toi. Pyramide, ce jeu présenté par le grand Patrice Laffont lui-même, ce jeu toujours étonnant, avec des dialogues tels que “cheval? je vais dire antilope!”, ce jeu qui, grâce à la présence vivifiante de la sémillante Pépita, rappelait subtilement le glorieux passé colonial de la France.
Marie-Ange était capable de trouver les mots les plus improbables en trois briques, avec cette aisance et cette modestie qui font la marque des grands. Jamais elle ne s’énervait quand Michel hésitait, dans le ping-pong, alors que Laurent avait dit ventricule et Marie-Ange trompette, franchement, même un fan de Kyo aurait trouvé, mais pas Michel, et bien Marie-Ange ne lui en tenait pas rigueur, elle gardait ce petit sourire énigmatique mais franc

Son talent ne pouvait passer inaperçu. Alors que Laurent Broomhead continuait de deviner ptérodactyle et deux briques avec brio et maestria, tout en développant des jeux éducatifs que le monde lui envie, Marie-Ange pouvait voler de ses propres ailes. Et ce fut l’avènement de Qui est qui, ce merveilleux programme dont la portée philosophique dépassait largement le cadre étriqué du petit écran. Car, bien plus qu’un simple divertissement, Qui est qui était un message d’espoir. Tous les soirs, des candidats tntaient de deviner qui était l’ornithologue et qui était passionné de Michel Sardou. Et dans son rôle de présentatrice, Marie-Ange restait souriante, affable. Mais en filigrane, on devinait ce message: “L’habit ne fait pas le moine. Par exemple, moi, j’ai l’air ravie d’être là, mais ce que je voudrais, c’est être sur la Canebière en train de jouer à la pétanque avec Jean-Pierre Foucault.”

Puis ce fut la traversée du désert à la nage. Les fans, éplorés, se demandaient où était passée l’idole de toute une génération. Après un retour discret par la case Millionnaire, elle fait aujourd’hui un retour triomphal dans le monde fabuleux du jeu télévisé, puisqu’elle remplace le grand Olivier Minne lui-même dans La Cible. La Cible, c’est un jeu délicat à présenter puisque personne ne gagne jamais.
C’est une spécialité France Télévisions. Questions pour un champion, c’est le même principe, tu dois être surhumain pour pas repartir avec le dictionnaire des crustacés. Ils aiment tellement le concept des jeux où tu gagnes pas que même le Tour de France n’a plus de vainqueur.
Bref, la Cible, jeu merveilleux où tu as douze secondes pour citer 6 noms d’ingrédients traditionnels de la tourte ou de noms d’acteur tchèques qui commencent par Zly, a nettement gagné en crédibilité depuis que sa présentatrice faint à merveille de n’absolument pas comprendre de quoi elle parle, tellement que quand elle te demande des plats berrichons contenant des palmes, tu as l’impression que tu pourrais lui répondre Marlène Jobert sans que cela ne choque personne.

Tout ça pour dire qu’une fois n’est pas couture, je n’ai aucune idée pour la chute de ce post.

l’étoffe des zéros

Tuesday, November 21st, 2006

Souviens-toi. Il fut un temps où les séries commençaient par passer à la télé, puis devenaient cultes. C’était une période bénie où on avait encore le sens des valeurs et ou dieu ne bloguait pas.

La prochaine série-culte, que tu le veuilles ou non, c’est Zeroes, une série avec des super-héros, ils font des tas de trucs super et ensuite, ils passent à la Nuit des Super-Héros, présentée par SuperLaurent Cabrol, pour en causer. C’est très intéressant.

Les personnages:

Jean-Pierre Chombier
Capable de ne rien faire pendant huit heures de suite sans s’ennuyer, il devient un fonctionnaire épanoui. Il tient un rôle-clé dans la série.

Maurice Fourchaud
Nettement plus fort que l’homme araignée, il a été mordu par un poney radioactif. Depuis, il fait monter les enfants sur son dos, ce qui lui vaut un terrible lumbago.

Pierrette Glx
Elle est capable de lire l’avenir dans les cartes routières. C’est grâce à ce don qu’elle parvient à éviter de justesse une catastrophe, puisqu’elle avait failli se retrouver à Melun.

Jesus Delgado
Il est capable de multiplier le pain et le poisson. Expulsé par son propriétaire à cause de l’odeur, il vit dans la rue. C’est en voulant se suicider par noyade qu’il découvre qu’il est également capable de marcher sur l’eau. Il devient alors rapidement champion du monde de surf, mais est disqualifié après avoir fait tomber une pluie d’espadons sur ses adversaires.

Pénélope Crouse
Elle peut, d’un simple regard, transformer le yaourt fraises en yaourt pêche melba.

Attention, post à caractère cochon

Wednesday, October 18th, 2006

Ce soir, dans Y a que la vérité qui est vraie, nous recevrons un homme brisé, un homme que la vie a marqué du fer rouge incandescent d’une fratrie déchirée par les terribles aléas d’une vie bafouée.

Cet homme avait pourtant tout pour être heureux. Travailleur et obstiné, il a fondé sa propre entreprise. Il commercialise des vêtements fashion et trendy. Grâce à une habile campagne marketing, il a réussi à faire complètement oublier aux gens soucieux d’être à la pointe de la mode que en fait, c’est un peu moche, ces machins. Ses articles se vendent comme des petits pains, mais plus cher et sans chocolat dedans.

Seule folie qu’il s’est un jour autorisée, une splendide maison, entièrement composée de briques, car il nourrit depuis toujours une passion pour la brique, que veux-tu, c’est comme ça, y a des gens ils aiment le poisson pané, lui, c’est les briques.

Mais cet homme a un regret: son chemin s’est radicalement opposé de celui de ses deux jeunes frères. Insouciants, ils passent leur temps à boire, rire, chanter et jouer à la bataille navale au lieu de bosser comme vous et moi, mais surtout comme vous parce que moi, je vous rappelle que je suis voix off pour la télé, pour une émission un peu merdique, ok, mais quand même, voix off, c’est un peu la classe, ou bien?

Il s’est souvent disputé avec ses deux jeunes frères à cause de cette vie dissolue. Leurs relations familiales se sont complètement détériorée lors de la période où tous trois ont été contraints de vivre ensemble.

Le plus jeune habitait une superbe maison de douze pièces avec jacuzzi entièrement construite en paille véritable, quand bien même son aîné lui avait dit méfie-toi de la paille, c’est un peu de la merde. Un sage précepte qu’il put vérifier le soir où, alors qu’ils rentraient bourrés d’une soirée mousse, le loup, qui avait un petit creux, décida de bouffer le jeune inconscient. Celui-ci se calfeutra dans sa belle demeure, mais le loup souffla tant et tant que la maison s’effondra.

Il put cependant fuir et se réfugier chez son frère, qui vivait dans une demeure entièrement construite en bois Ikéa. Mais le loup, qui avait vraiment la dalle alors que le McDo était fermé, souffla aussi. Les deux jeunes gens se réfugièrent alors, un peu à contrecoeur, chez leur aîné qui appela aussitôt la police pour qu’elle renvoie le loup dans son pays, car il avait l’esprit de famille.

Mais très vite, sa vie devint un enfer. Lorsqu’il rentrait, le soir, fatigué après une dure journée de labeur, et qu’il souhaitait se relaxer en regardant le jeu avec les boîtes, là, tu sais, le jeu où tu te dis tout le long mais y a un truc, ou bien ils vont juste ouvrir des boîtes pendant trois heures et en fait oui, c’est ça, ils se foutent de ta gueule à la télé, même pas elles sont gardées par un ninja de sept mètres de haut alors tu zappes et là y a Christine Bravo qui dit un truc, mais c’est une connerie, alors tu vends ta télé et tu ouvres un blog, ils étaient en train de se rouler dans le stupre, la luxure et son canapé en brique massive à fumer des pétards, boire du champagne et se livrer à des activités de nature manifestement sexuelle avec la secrétaire de leur frangin, en qui il avait pourtant confiance et qui avait de plus toujours refusé d’en faire de même avec lui alors où va le monde.

Une violente dispute s’ensuivit et, depuis, nif-nif et nouf-nouf n’ont plus revu naf-naf. Mais ce soir, ils ont accepté de venir sur le plateau de Y a que la vérité qui est vraie, espérant y trouver quelques truffes ou, au pire, un peu de coke.

Nif-nif et nouf-nouf accepteront-ils de soulever le rideau? Vous le saurez après la pub parce que bon, faut bien manger.

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Juste pour vous dire que j’ai contribué aux dernières kikoololeries de Kir et de KaLy alors si toi aussi, tu as un blog qui commence par K, je veux bien te composer un poème hippique pour la modeste somme de 12720 euros et une bière.

Article numéro 767

Sunday, July 23rd, 2006

Toujours soucieux d�élever le débat citoyen, le blog bon pour ton poil vous propose aujourd�hui des éléments de réponse à une vraie question trop souvent éludée:

Quelle est la différence entre service public et par exemple service à fondue, service compris, le cerf vit souvent dans les bois, au service monsieur Sampras, trampoline, cercle vicieux ?

Le service public, c’est, en gros, un truc qui est payé avec tes impôts mais en échange, comme il t’est reconnaissant, il te rend des services. Par exemple la Poste qui te vend des timbres pour les coller sur tes e-mails, Ouzbékistan-Telecom qui te permet d’appeler ta vieille tante à Noel ou encore France télévisions et tsr2.
Si tu es habile de la zapette, tu auras en effet saisi facilement la différence entre service public et service pas public. Sur tf1, quand ils te passent des grands événements sportifs, c’est avant tout pour mettre de la pub au milieu, alors que sur France2, c’est aussi pour t’instruire. Regarde la coupe du monde, jamais tu entendras personne dire “alors que nous passons actuellement à proximité du stade de Berlin, Berlin, cité natale de Helmut Gunsterflöh, champion de Rhénanie-Palatinat de cyclimse sur roulettes en 1842”.
En plus, sur France télévisions, comme c’est du service public, ils pensent aux minorités: regarde Fort Boyard, ils font bosser un vieux, des nains, une décérebrée, un belge et même des tigres. Regarde Qui veut gagner des millions ou même Vis ma vie, jamais tu verras un tigre alors que merde, faut bien qu’ils puissent manger, eux aussi.

Et ben un service à fondue, ca n’a rien à voir. C’est pour ca, d’ailleurs, que personne n’a jamais essayé de privatiser un service à fondue.

Gros seaux, maux d’eau

Thursday, April 20th, 2006

Dix-huit ans (et deux jours) plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé. On peut toujours rire de tout, toujours pas avec n’importe qui. Par contre, n’importe qui a vachement plus de pouvoir.

Dix-huit ans plus tard, tout le monde aime Desproges. Par contre, dans “Les cent sketches drôles qui font rire les plus comiques de l’histoire, et aussi Jean Dujardin”, “le grand zapping de l’humour et de Jean-Marie Bigard” ou “la coupe du monde de l’humour et de Frank Dubosc” et autres “les supers images d’archive marrantes presque inédites (avec en exclusivité une petite annonce d’Elie Semoun qui n’était passée que 103 fois à la télé)”, jamais le moindre sketch de Desproges. Etonnant, non?

Heureusement, dix-huit ans après, il y a encore des gens qui rient de tout avec n’importe qui. Même si ils ne sont pas aussi talentueux, ils ont le courage d’essayer. Prenez, par exemple, Olivier Minne. Qui, sans sourciller, a annoncé à des concurrents victorieux du fabuleux jeu télévisé La Cible (je zappais, mon doigt est parti tout seul), qu’ils avaient gagné une croisière sur le Danube.

faux de veau

Thursday, January 26th, 2006

Bon, par exemple, les Experts. C’est une série américaine qui parle d’experts, des policiers que à côté d’eux, Sherlock Holmes c’est un puceau. Au début de l’épisode, y a un meurtre. Mais le coupable, dans la précipitation, il perd un poney. Alors les experts ils l’analysent, et là ils se rendent compte que c’est une race de poneys super rare qui ne pousse que dans les plaines arctiques de l’Arizona. Et ensuite, y a toujours un moment où ils font une déduction super complexe du genre: L’Arizona? Ah mais alors le coupable ne peut être qu’un pêcheur à la louche! Et à la fin, ils arrêtent le méchant, comme dans Derrick, mais avec un générique de fin qui fait moins peur.

Et R.I.S. Exactement le même concept, sauf que le caméraman est épileptique et que la série est française. Exactement le même concept et pourtant, y a un truc qui cloche. Autant, quand c’est les Experts qui trouvent que le coupable mange forcément une variété super rare de brocolis et qu’il porte donc forcément des baskets en bois massif et que justement il n’y en a que trois paires dans le Monde, on se dit holalala comme ils sont trop forts, autant quand les français arrivent au même point, on est mort de rire. Et c’est pas moi qui ai l’esprit mal tourné, j’ai interrogé un échantillon représentatif de deux personnes et tout le monde arrive à la même constatation. Je sais pas trop si c’est une question d’acteurs, de scénarios, ou si quand le méchant s’appelle Maurice Gruchaud, il fait moins peur.

N’empêche, si les français continuent dans cette voie, on pourrait bientôt assister à:

Perdus: Des gens sont perdus dans une mystérieuse île de France. Ils ont des tas de flashbacks, comme par exemple dans un épisode clé René se rappelle la fois où il avait perdu une dent et la souris lui avait rapporté un franc au lieu de deux. A un moment, ils découvrent une mystérieuse suite de chiffres mystérieux: c’est madame Chompard qui est en train de faire un sudoku mystérieux.

24 heures, chrono: Un type a 24 heures pour amener un chronomètre à sa belle-soeur pour son anniversaire. A un moment, il se rend compte qu’il l’a perdu dans le métro, mais en fait non.

Amis: Les aventures trépidantes de six amis dans la jungle urbaine sauf que des fois ils s’en vont au club med et à un moment y en a un qui dit je crois que j’ai une ouverture, je reste six jours de plus.

Albertine aboie, la moissonneuse passe

Tuesday, January 10th, 2006

Donc, j’ai appris dimanche au cours d’une interview historique que Mylène Farmer n’aime pas les interviews. Et pas grand chose d’autre, à part les rares trucs que je savais déjà: Mylène Farmer n’est pas la bassiste de Millencolin, elle est rousse, elle a des fans sourds assidus et elle a le même coach vocal que Vincent Delerm. Et elle est d’une génération désenchantée.

Comme Vincent Delerm. Parce que autant les mecs de 1976 sont réglos, autant les filles de 1973 sont chelou, tadamdamdam.

Parce que pour dire “Eric Serra”, faut pas être à 100%. A la limite “Eric Serra, pusillanime, estampille un livarot pédonculé” ça passe, mais “Eric Serra”, comme ça, sans attributs, ça fout la trouille.

Par contre, si on se replace dans le contexte, pleurer Balavoine ce n’est pas si grave que ça. Quand la Faucheuse l’a emmené, Balavoine, les chercheurs de nouvelle starac et autres enfoirés n’en avaient pas encore fait leur pain bénit. Et ses chansons, quand on ne les a pas entendues 180 fois écorchées par un futur oublié ou par une douzaine d’éméchés au fin fond d’un bal de campagne, elles sont finalement pas si mal, surtout vers la fin. Et en parlant de Balavoine, je me permets de rappeler aux enfants que le Paris-Dakar, c’est très dangereux, faites attention, n’y touchez pas, c’est sale, pfoui.

Mais bref, il y a une chanson de Balavoine qui m’a toujours interpellé quelque part, même en reprise:

Vivre ou Survivre
Paroles et Musique: Daniel Balavoine 1982 “Vendeurs de larmes”
© Editions Barclay-Morris / Rougeagèvre

Heure sonne matin
Pleure chagrin

Je dois avouer que c’est ce passage là qui m’avait toujours laissé perplexe.

Et repasse le film humide
Du passé dans les yeux

Le film humide du passé, c’est “Le Grand Bleu”, à mon avis. Donc c’est l’histoire d’un mec un peu dépressif, son réveil sonne très tôt alors il a un peu des larmes dans les yeux et il se passe Le Grand Bleu. Tu m’étonnes qu’il déprime après ça.

Court bien trop court
Notre amour

Ca, je crois que c’est clair. Ils ont été regarder le Grand Bleu ensemble, mais à la sortie d’Atlantis elle l’avait plaqué pour Chompard, un grand de 9ème.

Et les appels au secours
Savent qu’un sourd n’entend pas ce qu’il veut

Ca non plus, c’est pas très très clair. A mon avis, elle l’a appelé au secours parce que ils avaient une interro de musique sur Beethoven (un sourd) et qu’elle avait été au ciné avec Chompard au lieu de réviser. Du coup, il lui a répondu un truc qui voulait rien dire, comme ça, à brûle pourpoint.

Et pourtant il faut vivre
Ou survivre

De toutes façons le résultat final est le même. Non mais ça c’est pour dire qu’il est triste qu’elle soit partie avec cet abruti de Chompard.

Sans poème

Qui connaît même pas Rimbaud par coeur, le con.

Sans blesser tous ceux qui l’aiment

Parce que un moment il s’est dit “j’ai comme envie de crever ton chat, comme envie de sang sur les murs”, mais finalement non.

Être heureux
Malheureux

Oui, enfin, à un moment donné, faut choisir un des deux, quoi.

Vivre seul ou même à deux

Parce que maintenant qu’elle est partie, les vacances ensemble à la Costa Brava, ça devrait plus être possible, à moins que Rigobert veuille venir avec.

Mais vivre pour toujours

A part le Grand Bleu, le type de la chanson il aime bien Highlander, comme film.

Sans discours
Sans velours

Vivre pour toujours sans discours ni velours: c’est tout à fait imaginable, je me demande si c’est bien la peine d’en faire une chanson. Ou alors, son ex parlait trop et mettait des bonnets de nuit en velours cotelé, c’est possible.

Sans les phrases inutiles
D’un vieux roman photo

Vivre sans roman photo c’est possible, mais c’est un peu moins drôle. Mais il parle de ça parce que une fois il lui avait dit “Aimons nous comme des poneys dans les landes azuréennes”.

Fleurs fanées meurent

Très finement observé.

Noir et blanc
Seules couleurs

Là, les pinailleurs pourraient dire que le blanc c’est pas une couleur, mais ne tatillons pas

D’un futur qui est déjà le passé pour nous

Donc le futur qui maintenant est du passé (parce que un jour ils s’étaient assis dans l’herbe, main dans la main, et ils avaient dit si on a un garçon on l’appellera Bérénice, mais maintenant qu’elle s’est barrée avec ce con de Chompard, ils auront plus de garçon, donc le futur c’est du passé, tu vois?), il était noir et blanc et c’est tout, donc pas très chamarré. En fait, il pleurniche juste parce qu’elle s’est barrée avec Chompard et qu’il va avoir un peu l’air con, maintenant, vis-à-vis des copains à qui il avait un peu raconté des exploits fictifs, si tu vois ce que je veux dire.

Et pourtant il faut vivre
Ou survivre
Sans poème

Parce qu’avec tout ça, il a pas eu le temps de répéter sa poésie et madame Michaud va être déçue.

Sans blesser ceux qui nous aiment

Et même un peu déçue, elle l’aime bien, madame Michaud.

Être heureux
Malheureux
Vivre seul ou même à deux

Elle l’aime bien, alors il va peut-être lui demander si elle veut vivre avec lui, hein, faut pas se laisser abattre.

Et pourtant il faut vivre
Ou survivre
Sans poème
Sans blesser ceux qui nous aiment
Être heureux
Malheureux
Vivre seul ou même à deux

Là, il répète, pour temporiser.

Mais vivre en silence
En pensant aux souffrances
De la terre et se dire
Qu’on est pas les plus malheureux

Quand dans l’amour
Tout s’effondre
Toute la misère d’un monde
N’est rien à côté d’un adieu

Donc le mec, il se dit, vu que je suis triste et tout, je vais aller aider les petits africains en hélicoptère pour oublier. Et vivre en silence, aussi, un peu. Il arrive en Afrique, donc, et là il dit aux petits africains: bon ok, t’as pas mangé depuis six mois, ok, mais fais pas ta frime, mec, tu sais pas ce que c’est, la souffrance, merde, elle est partie avec ce con de Chompard… Non mais Chompard, il est nul, ce mec, c’est même pas un héros, en plus il s’appelle Henri, c’est bidon.

Et pourtant je veux vivre
Ou survivre
Sans poème
Sans blesser tous ceux que j’aime
Être heureux
Malheureux
Vivre seul ou même à deux

Mais malgré ça, il veut quand même vivre ou survivre.

Oh oh
Vivre ou survivre
Seul ou même à deux
Ooohh…

J’ajouterais bien “Et ben c’est raté”, mais je sais pas bien si vous aimez l’humour noir.

Interlude musical

Monday, December 5th, 2005

Lala Chostackowich est née le 11 janvier 1974 dans une petite ferme près de Münchenbuchsee. Très jeune, elle marque un vif intérêt pour le droit. Mais ses parents, désireux de la voir faire un métier sérieux, l’inscrivent contre son gré dans une école de jonglage.
Malheureuse comme les pierres, du moins celles qui sont malheureuses parce que la plupart d’entre elles ont tendance à s’en foutre, surtout la malachite qui est vraiment une conne, elle fugue.

Elle part, en stop, rejoindre Dipsy Rodriguez, un sympathique jeune homme rencontré alors qu’elle était en vacances à La Baule et lui au Togo. Dipsy qui, entre temps, s’est laissé pousser la barbe, lui dit qu’elle peut rester, à condition de l’aider à faire des expériences mathémathiques sur les polygrammes. Ils vont alors sombrer dans la spirale infernale de la délinquance: très vite, ils se mettent à traverser en dehors des passages piétons et à manger avec leurs doigts. Recherchés par toutes les polices du village, ils fuient. C’est là qu’ils sont reperés par Tinky Winky Chompard, un dangereux traficant d’horloges comtoises, et sa compagne Po Flanagan.

Les quatre compères sont activement recherchés par le FBI, qui les suspecte et décident de se choisir une couverture, surtout qu’il ne fait pas chaud pour la saison. Mais un voisin, au courant du trouble passé de Dipsy, décide de les faire chanter. Ils gagnent deux trois disques d’or, mais comme ils ne veulent pas finir comme les Beatles, morts, ils décident de chercher une autre activité moins dangereuse.
C’est là qu’un groupuscule d’extrême-centre les contacte et leur propose d’enfiler un costume ridicule et d’espionner les petits enfants, soupçonnés d’être de dangereux militants communistes. Les quatre compères acceptent, les teletubbies sont nés.
Le succès est immédiat: les gosses ne se doutent de rien. Tous les soirs, les Teletubbies font passer des messages codés à leur gouvernement pendant que les gosses, ces imbéciles, rient bêtement.
Ainsi, lors d’un épisode mémorable, ce dialogue lourd de signification était échangé:

Lala a deux tubbytoasts, Lala a deux tubbytoasts
Po a deux tubbytoasts, Po a deux tubbytoasts
Dipsy a deux tubbytoasts, Dipsy a deux tubbytoasts
Tinky Winky n’a pas de tubbytoasts, Tinky Winky n’a pas de tubbytoasts.

Attention, ce billet ne parle pas de brumisateur

Friday, August 5th, 2005

Mon inspiration étant partie en vacances à Lloret del Mar (elle aime beaucoup les touristes allemands qui mangent de la choucroute en chaussettes), une connerie cent-douze fois repoussée parce que justement, c’est une connerie

Le corbeau, le renard et le rideau, une fable de Roger Bataille et Jeandela Fontaine.

Maître Bertrand Renard, ayant chanté tout l’été dans des émissions de karaoké, pour faire une petite pause, parce que bon, à force, les définitions et les calculs savants ça devient lassant, se trouva fort dépourvu quand il reçut une lettre d’un corbeau, qui lui disait: “Bonjour, je crois que votre femme vous ment, le soir, elle ne va pas au répétitions de la chorale, en fait elle joue du bugle dans un groupe de ska-punk signé un voisin anonyme (mais pas Raymond qui est un connard)”, le tout réalisé en lettres découpées dans des journaux, mais j’ai pas la police adéquate car comme on dit dans les milieux autorisés, fuck the police.

Il décida alors de se plaindre à Julien Courbet, mais celui était parti en stage de golf dans les Charentes-Maritimes. Il se mit alors à errer comme une âme en peine sur le bord de la route. C’est là que Roger Bataille, qui passait par là, le retrouva et lui tint à peu près ce langage: “Hola, mon brave, qu’avez-vous à aérer comme une lame en peigne sur le bord de la route, là, c’est dangereux, c’est des combines à manquer la rediffusion du tirage du loto avec Sophie Favier.” Maître Renard lui expliqua la cause de son courroux car il aimait la Guyane. Roger Bataille lui répondit que “ah bon”, non sans lui offrir un biscuit au chocolat, mais il était trop vert et bon pour des goujats.

Moralité: Les corbeaux, c’est des cons.