Posts Tagged ‘saucisses’

Ô temps, laisse pas traîner ton vol n’importe où, bon sang, les porte-manteaux c’est pour les poneys? Vas-y, suspends-le!

Wednesday, September 12th, 2007

Cet été, sur la plage, tu as commencé à lire les grands classiques, Zola, Beigbeder, Houellebecq, Dan Brown et Télé 7 jeux. Tu as refait ton retard littéraire et maintenant, tu vas enfin pouvoir suivre la conversation. Sauf que tes potes ne parlent plus que rugby, ils t’ont expliqué que c’était un sport de brutes joué par des gentlemen et qu’il fallait aller de l’avant en passant en arrière. La 102e fois que tu as entendu ces deux phrases, tu t’es dit qu’en fait, c’était un peu comme la politique, le rugby, des tas de phrases que tout le monde répète à l’envi sans plus trop savoir qui c’est.

Mais dans un mois, tes amis cesseront de se passionner pour un sport de gens qui ne sont même pas capables de se faire fabriquer des ballons ronds, comme vous et moi, et recommenceront à s’enflammer pour les belles lettres comme au temps jadis, quand vous devisiez, la tête pleine de rêves et de fous espoirs, de littérature et de poisson pané jusqu’aux petites heures du matin.

Tu vas pouvoir profiter de Samoa-Japon pour dévorer l’ouvrage indispensable de la rentrée, le futur livre de référence de toute une génération. Tempus Fugit, un livre beau, un livre poignant, un livre avec plusieurs pages, composé de nouvelles belles comme le soleil qui se couche sur le sourire d’un enfant après la pluie au printemps, mais en plus on peut les lire alors que essaie un peu pour voir de lire le sourire d’un enfant, je te le demande. Pas moins de onze blogueurs triés sur le volley ont participé à cette belle aventure. Des blogueurs beaux comme des faons dans la fragile lueur de décembre, drôles comme un concert d’Oasis, sensibles comme la corde dont on fait les boyaux de chat, mais aussi fuligineux et géphyriens.

Combien de fois (à 247 près) avez-vous rêvé de lire, dans le même ouvrage, des oeuvres de chypor, agapi, nacha, sof, Daniel Rondeau, Fred Immixtion, Ataraxie, Marie, Louise Lazzy et mécolles illustrant les soyeuses photos de makuramis? Le 15 septembre, ce rêve fou, ce rêve insensé et insolent, ce rêve bleu deviendra enfin réalité.

Il suffira d’un signe, un matin, sur ce site. Et le dossier de presse complet est là, en pdf, comme quoi le monde est petit.

Et pour douze exemplaires achetés, un porte-clé qui clignote est offert.

Oui alors par contre, je tiens à préciser que mon texte est un peu plus sérieux que ce que tu as l’habitude de lire ici, y a même une métaphore.

Comme un gnou comme une pizza

Sunday, December 18th, 2005

Dans une semaine, c’est Noël. Du coup, je me fais plaisir, y a pas de raisons.

Rendons donc hommage à Lara Fabian et à sa magnifique chanson, Je t’aime, qu’elle hurle chaque année à la Starac.

D’accord, il existait d’autres façons de se quitter

Parce que d’habitude, quand elle plaque un mec, Lara, elle lui chante tout est fini entre nous. Mais là, elle s’est contentée d’un sms.

Quelques éclats de verre auraient peut-être pu nous aider

D’habitude, quand elle chante tout est fini entre nous tout, y a deux-trois vitres qui se brisent, du coup le mec est super rassuré qu’elle ait plus la force du tout.

Dans ce silence amer,

Qu’on voit danser.

j’ai décidé de pardonner
Les erreurs qu’on peut faire à trop s’aimer

C’est elle qui pardonne les erreurs qu’ils ont faites parce qu’elle le quitte parce qu’ils s’aimaient trop. Elle serait pas un peu compliquée, comme fille, un peu?

D’accord la petite fille en moi souvent te réclamait
Presque comme une mère, tu me bordais, me protégeais

Presque comme une mère…Alors autant dire à une fille tu me rappelles ma mère, c’est pas terrible, autant dire à un mec tu me rappelles ma mère, c’est pas terrible. Surtout si le mec porte la moustache.

Je t’ai volé ce sang qu’on aurait pas dû partager

Ah oui, ça, partager du sang, c’est jamais une bonne idée. C’est dangereux.

A bout de mots, de rêves je vais crier

Non. S’il te plaît, non.

Je t’aime, je t’aime

Fallait y penser avant, au lieu de crier maintenant.

Comme un fou comme un soldat

Alors je t’aime comme un fou, c’est un peu surfait mais je comprends. Je t’aime comme un soldat, par contre, c’est moins clair. En général, les amoureuses du soldat elles sont pliables en trois et punaisées sur un des murs de la piaule. Je suis pas sûr que ce soit le genre de compliments qu’on fasse à quelqu’un qu’on aimerait récupérer.

comme une star de cinéma

Une star de cinéma, elle passe son temps à tourner des films et à divorcer. Belle preuve d’amour, ça, je t’aime comme un mec qui va apprendre dans trois mois et dans Gala que je l’ai trompé avec Garcimore.

Je t’aime, je t’aime
Comme un loup, comme un roi

Alors là, si je ne fais erreur, le loup il vit en meute, le chef de meute peut se taper toutes les louves et les autres loups complotent dans son dos pour essayer de le renverser. Le jour où quelqu’un me dit je t’aime comme un loup, je fuis.
Les rois, eux, ils se marient avec Blanche de Castille histoire de s’allier avec le Pérou et ils couchent avec des courtisanes. Bon. Elle a pas l’air très portée sur la fidélité, la Lara…

Comme un homme que je ne suis pas

Comme un homme, là, ça doit vouloir dire je t’aime mais j’oublie de t’offrir des roses et je fais un peu la gueule quand t’as la migraine.

Tu vois, je t’aime comme ça

Ah ben non, là, je vois pas du tout.

D’accord je t’ai confié tous mes sourires, tous mes secrets
Même ceux, dont seul un frère est le gardien inavoué

Inavoué? Ca veut dire que tu confies tes secrets à ton frère, mais sans le lui dire? Je suis vraiment content d’être fils unique, moi, ça me dépasse la fratrie…

Dans cette maison de pierre, Satan nous regardait danser

La maison de pierre, c’est sûrement une discothèque. Où ils passent de la techno, musique du diable. Mais je comprends pas pourquoi elle parle de ça alors qu’elle était en train de parler de son frangin. Ou alors, elle a dit à son frangin qu’elle n’allait pas dormir chez Maurice, comme elle avait dit à sa maman, mais qu’elle allait danser de la techno en discothèque. Bon. Mais à ce moment là de l’histoire, on s’en fout qu’elle mente à sa mère, merde. Et du coup, elle a aussi avoué au mec avec qui elle allait danser qu’elle allait danser avec lui. Ca me semble de bonne guerre.

J’ai tant voulu la guerre de corps qui se faisaient la paix

C’est pas très clair, cette histoire là. Enfin oui, des corps qui se font la paix, je crois que je saisis, c’est ce truc qu’on fait après la discothèque des fois.

Je t’aime, je t’aime
Comme un fou comme un soldat
comme une star de cinéma

Ca doit être une allusion au soldat Ryan, ça, ou à la septième compagnie. M’enfin, c’est toujours aussi peu clair. Surtout qu’un soldat, en général, c’est loin.

Je t’aime, je t’aime
Comme un loup, comme un roi

J’espère juste qu’elle va pas se mettre à hurler à la lune où à partir en croisades, sinon on n’a pas fini de l’entendre.

Comme un homme que je ne suis pas
Tu vois, je t’aime comme ça

Non. définitivement non.

d’abord la gauche, toujours

Sunday, August 15th, 2004

J’ai décidé de ne plus jouer en équipe de France

Bordélisme chronique

Sunday, June 8th, 2003

Le bordélisme chronique est une maladie très grave.


Déjà, c’est une maladie qui n’est pas socialement reconnue. Si vous dites aux gens que vous êtes diabétique, dépressif ou fan de Nolwenn, ils vous regarderont avec un air triste, vous diront: mon pauvre ahlala mais comment ça va qu’est ce qu’on peut faire soigne toi bien ahlala mon pauvre.


Par contre, avouez aux gens que vous souffrez de bordélisme chronique. Ils vous regarderont avec un petit sourire amusé, au mieux, au pire ils te diront yaka ranger c’est une question de discipline tout ça tout ça. Quant aux assurances maladies, n’en parlons pas. Jamais un bordélique chronique n’obtiendra une semaine de congé pour ranger son deux pièces et demi.  (Deux jours à regarder le chantier en se disant j’arriverai jamais à tout remettre en état, une demi-journée pour tout poutzer, finalement c’est qu’un deux pièces et demi, une demi-journée passée à contempler l’appartement vide mais pas encore aspiratorisé, une demi-journée pour reranger le bordel qui s’est reaccumulé avant d’avoir eu le temps de dire ouf et surtout de passer l’aspirateur et la panosse, un quart de journée pour passer l’aspirateur et la panosse et le reste pour se reposer).


Le bordélique chronique se reconnaît de loin. Pas besoin d’entrer dans son deux pièces et demi, sa voiture est déjà symptômatique. Un vieux journal de y a deux mois, de la paperasse entassée, des cartons de sandwiches et même, de temps en temps, un de ces bouts de plastique servant à pas attrapper de bébés qu’il faut pas mettre à l’index mais ailleurs, égaré entre un croissant du mois dernier et le cadavre d’un auto-stoppeur mort d’une crise cardiaque en découvrant le chantier.


Le bureau du bordélique chronique est du même accabit: il est jonché d’une pile de papiers retraçant les six derniers mois de boulot du souffrant, ce qui lui vaut les quolibets de ses collègues maniaco-maniaques. En général, le bordélique tient sa revanche quand on lui demande si c’est lui qui a le dossier machin, qu’il extrait en cinq secondes du milieu de la pile où il est coincé. Pour se venger, le bordélique va même jusqu’à demander un dossier au maniaco-maniaque qui lui répond: ah oui, je l’ai classé par ordre alphabétique, alors il doit être à la lettre d comme dossier ou alors non attend il est dans les dossiers classés dans la section à classer, ou alors dans le classeur ou je mets les trucs que je sais pas où classer, attend, je vais le retrouver tout de suite.


L’appartement du bordélique est par contre bien pire que tout ce que son pote le maniaque peut imaginer. Y a des cartons de pizza, de la vaisselle sale, du linge sale éparpillé dangereusement près du linge propre qui est tombé de l’étendage ou il trainait depuis trois semaines, d’ailleurs il reste même un gros pull en laine sur l’étendage alors que ça fait deux bons mois qu’il fait trop chaud pour les gros pulls en laine, y a des cendriers qui débordent, des tas de factures, de pubs pour des produits de beauté et de journaux gratuits, et en général tout un tas de machins qui font que le bordélique est quasi obligé d’avoir de grandes jambes et d’être hyper attentif pour traverser son antre sans marcher sur des choses et produire des craquements suspects.


Le bordélique est condamné à ne pas avoir de vie sociale. Quand des potes passent près de chez lui et lui demandent si ils peuvent venir le voir, il ne répond pas. Quand il fait une conquête féminine, il lui dit: mais j’t’assure, on sera mieux dans les bois à se faire bouffer par les moustiques que confortablement installés dans mon lit.


Une fois tous les six mois (en général quand la nouvelle conquête féminine s’incruste), le bordélique range sa voiture, son bureau (et entend 422 fois par jour des plaisanteries avec le mot pleuvoir dedans), remet son appartement dans un état qui lui semble satisfaisant (et tombe de haut quand ladite conquête lui dit c’est sympa chez toi mais t’aurais pu ranger quand même). Il contemple son travail, satisfait, se réjouit d’avoir retrouvé 42 francs 50 en petite monnaie, une lettre de sa précédente conquête et son chat qu’il croyait disparu. Il déclare à qui veut l’entendre: cette fois je me laisserai pas aller, c’est beaucoup plus simple de ranger au fur et à mesure. Deux semaines plus tard, en moyenne, il contemple son appartement aterré et se dit faudrait que je pense à ranger quand même.


 


P.S. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite (et quand même un peu exagérée) (mais à peine)