Posts Tagged ‘contes et légendes’

Henri Leconte de Noël

Tuesday, December 19th, 2006

(quand je pense que certaines prétendent que je suis mauvais en titres)

Il était une fois, dans un lointain pays, étrange et merveilleux, un petit garçon prénommé Hank. Il avait perdu toute sa famille dans un terrible accident de tabouret. Chaque année, alors que les rues se paraient de mille feux, que la joie, la gaieté et le vin chaud résonnaient dans les coeurs, une infinie tristesse s’emparait de lui qui serait seul comme un chanteur abandonné le soir de Noël.

Chaque année, il écrivait au père Noël “je ve pa de cado je ve just 1 pe de joa et de boneur dan mon keur é osi dé nouvo paran adoptif ki on un jacouzi et dé ta de poné”.
Mais le père Noël est un sale ingrat et préfère offrir des trucs aux gosses de riches, sauf dans le téléfilm qui passe sur France 2 l’après-midi et qui fait chialer tout le monde et après les parents de gosses de riches disent “ah tiens, on pourrait inviter un pauvre, cette année, pour le réveillon, ce serait romantique, j’ai un copain qui connait un type noir, chauve et roux, on va lui demander de se joindre à nous et de nous chanter du blues”, et le malheureux Hank resta seul comme un con à se bourrer la gueule devant Drucker.

Puis, un jour, l’orphelinat fit l’acquisition d’un ordinateur avec une connexion adsl, wouhou, et Hank décida d’ouvrir un compte MySpace. Depuis, il a 932 amis. (Pour tout dire, il est même ami avec Djibril Cissé qui, après avoir pendant des années couru après la baballe, s’est mis à miauler (mais selon une source anonyme, il ne s’agirait pas d’un chaton déguisé puisque sinon, il retomberait sur ses pattes (ou alors, ajoute cette source, djibril cissé est un chaton avec une anomalie genetique, ça expliquerait le pelage qu’il a sur la tête))(en tous les cas, Djibril Cissé, au vu du succès de sa compil, projetterait de sortir un album de slam intitulé Grand Tibia Malade))

Mais il passe toujours ses Noël tout seul comme un con.

Ce post ne parle exceptionnellement pas du mardi

Tuesday, November 14th, 2006

Tout le monde, dans le milieu du chobizness, connaît la famille Moore, Roger, Michael et leur demi-soeur Lova.

Mais moins connu est le terrible destin de leur cousine Ella.
Ella Moore était ce qu’il est convenu d’appeler une épicurienne. Elle décida donc de devenir infirmière. (“je suis infirmière parce que j’adore l’Epicure”)

Mais elle ressentait en elle-même que son coeur était vide comme la tribune du stade de la Praille un soir de Servette-Tuggen. Ella Moore recherchait le prince charmant.
Seulement voilà, de nos jours, faut bien avouer, des mecs qui enfourchent fièrement leur noble destrier, cataclopent à travers la lande dans la fraîche rosée du matin, terrassent un dragon à la pointe de l’épée, traversent un champ de ronce et viennent rouler une galoche à une miss qui roupille depuis une centaine d’années, ça se trouve pas sous le sabot d’un cheval.

Parce que bon. Admettons, la fille elle dort cent ans. Bon. Tu butes ton dragon, tranquille, à la limite tu lui glisses 100 balles et un oeuf kinder pour qu’il fasse semblant d’être mort. Ok. Tu arrives, la meuf dort, tu fais semblant de pas voir qu’en un siècle, elle en a bavé. Tu lui roules une gamelle, sans te dire que vous n’avez pas gardé les poneys ensemble et que si ça se trouve, elle va t’en retourner une. Ok. Elle se réveille, elle a encore l’haleine fraîche comme un gardon malgré sa petite sieste. Normal. Elle accepte de vivre heureux et d’avoir beaucoup d’enfants avec toi quelques temps. Parfait. La différence d’âge la dérange pas trop, malgré ses 98 ans et demi de plus que toi. Très bien. La première fois que tu l’emmènes au cinéma, avec le fol espoir de rééditer tes exploits linguistiques, tu arrives plus ou moins à lui faire comprendre que oui, c’est normal, ces images qui bougent, faut arrêter de crier comme ça maintenant. Bien. Mais où tu veux trouver un putain de dragon à cette heure-ci?

A part peut-être dans les jeux vidéos.

Si ça se trouve, c’est pour ça que y a autant de geeks.

Bref, tu sens qu’on s’égare, là?

Donc, Ella Moore était infirmière. Ca lui plaisait bien. Puis, un jour, alors qu’elle était au zoo avec ses neveux, elle découvrit que un zoo thaïlandais a eu l’idée de transformer les déjections d’un couple de pandas en papier pour éventails, cartes de voeux et autres souvenirs. Depuis, elle est devenue plombier-zingueur et joue du bugle dans la chorale de Moléson-Dessous.

On ne sait pas trop si elle a rencontré le prince charmant. Par contre, elle a rencontré ses nouveaux voisins, des gens charmants.

Hisse et ho

Tuesday, October 3rd, 2006

Je sais pas si tu regardes la starac.

Si tu regardes pas, c’est tout à ton honneur, je résume rapidement, c’est une sorte de karaoké de droite. On entasse 16 candidats, on te les présente très démocratiquement, “Cyril est super doué, un garçon qui chante avec une voix de fille on avait jamais entendu ça de toute notre vie vraiment c’est incroyable, quoi comment ça on essaie de copier M6? Haaan c’est celui qui dit qui est”, “Gaël a inventé les Gipsy Kings”, “Faustine est blonde”. Puis après, on te demande lequel tu veux renvoyer chez lui en charter. Pendant ce temps, un animateur de droite te rappelle régulièrement que “pour réussir, il faut surtout beaucoup de travail”, pour faire plaisir à l’actionnariat de la chaîne, qui croit en la vertu du travail, surtout quand c’est pas lui qui bosse. En réalité, la starac, c’est un peu comme la vie, ceux qui bossent qui réussissent, à condition d’avoir ont un oncle producteur et/ou des gros nichons alors que les feignants échouent, sauf s’ils ont des gros nichons et/ou un oncle producteur.

Bref. Si je t’en parle, c’est pas pour t’inciter à regarder les pubs, mais pour te parler d’une créature terrible qui s’y tapit cette année: le Corse-Garou, dont les maisons de retraite se méfient plus encore que de la bête du Gévaudan.

Physique de rugbyman, ancien GI de l’armée française, au premier regard, le Corse-Garou a l’air de pouvoir te transformer en purée de châtaignes rien qu’en te regardant. Le genre de mec, tu oses pas trop lui suggérer qu’éventuellement il pourrait aller chanter dans un château avec Alexia Laroche-Joubert et faire des tas de superduos avec Stone and Charden. Musicalement, il est Corse, comme I Muvrini, les inventeurs de la sonnerie polyphonique et comme Patrick Fiori, l’inventeur de la sonnerie aphonique.

Mais voilà, un jour de pleine lune, il s’est fait mordre par un Garou sauvage. Depuis, il est prêt à chanter n’importe quoi, n’importe quand, n’importe où pourvu qu’il y ait une caméra dans les parages. Et il cache sous son imposante carcasse une sensibilité à fleur de pot. Tellement à fleur que tu le sens prêt à fondre en larmes à la moindre occasion, duo avec Nolwenn, rediffusion de Bambi, défaite au scrabble, concours de lancer de nain, photo de chaton.

Tout ça pour te dire qu’avec un peu de discernement, le Garou sauvage aurait mordu un ministre de l’intérieur de petite taille et qu’on n’en parle plus.

Conte à minets

Tuesday, January 6th, 2004

Il était une fois une chatoyante princesse nommée Gudrun. Elle était polie avec les vieilles dames, belle comme une émission de Michel Drucker et surtout riche comme Crésus, un type très riche.

Tous les princes charmants se disaient en substance “celle là je me la ferais bien” et lui apportaient des souliers verts.

La princesse en avait plus qu’assez de ces godelureaux et autres foutriquets. Elle appela donc Huzgur, sa marraine, et lui dit en substance: “Comment qu’ils sont relous les keums, abusé grave”.

Huzgur, qui exerçait la profession de fée, lui appris à transformer les princes charmants en crapauds. Las, dans le civil elle était également alcoolique et se trompit dans la formule. Les malheureux jeunes gens, au lieu de se crapaudifier, ce qui fait frime dans les bals masqués ohé ohé et les réceptions de l’ambassadeur, se transformaient en animateurs de télévision.

Très vite, la situation devenut invivable. Quand elle eut un Julien Courbet, un Marc-Olivier Fogiel et un Lagaf’, Gudru décidit de prendre ses jambes à son cou. Dix ans de trampoline artistique l’avaient en effet rendue très souple.

Elle se déguisa en inspectrice des impôts et se rendit dans la forêt, où elle avait repéré une petite cabane tout équipée et décida de s’adonner à sa passion de toujours, la soudure artistique.

Les parents de Gudrun furent très inquiets quand ils se rendirent compte que leur rejetonne avait disparu. Ils fouillèrent ses placards et y retrouvirent les animateurs télés. Ils en vendirent quelques uns à tf1 et devinrent encore plus riche, ce qui les consola. Ils offrirent les invendus à la télévision suisse romande.

Pendant ce temps là, Gudrun commençait à s’emmerder grave. Elle décida donc de partir pour Katmandou en autostop.

En chemin, elle rencontra un jeune homme au sourire désinvolte qui lui dit: “s’il vous plaît, dessine moi un mouton.” Mais Gudrun ne savait dessiner que les percolateur. Elle dessina donc un percolateur et dit au petit prince, car en fait le jeune homme était aussi un prince, ils étaient très nombreux en cette saison, et il était petit: “tiens ton mouton est là-dedans, maintenant tu me lâches où je te transforme en Jean-Marc Richard”

Le petit prince obtempéra sur le champ et Gudrun poursuivit sa route à travers champ, jusqu’aux escaliers de Cirith Ungol, mais comme elle était en chaussures à hauts-talons elle décida de passer par un autre chemin.

Manque de bol, elle se retrouva nez à nez avec un dragon. “Damned”, se dit-elle, car elle avait des lettres. Celui-ci fit mine de lui barrer la route, mais Gudrun lui dit: “si tu me laisses pas passer, je te menace.” “Foutrebleu, vous me semblez fort incivile”, répondit le dragon, qui usait d’un langage un peu éculé. “Moi, un éculé?” pensa alors le dragon, aussitôt fort marri de ce piètre jeu de mots. Mais Gudrun avait plus d’un tour dans son sac Armani et reprit: “J’ai des photos de toi en train d’assister au concert de la chorale de Pampigny. Enlève-toi de ma route ou ta carrière est brisée”.

“Même pas peur”, répondit le dragon avant d’ajouter “mais je crois qu’on m’appelle sur l’autre ligne.” C’est à ce moment précis que Gudrun se tourna vers le narrateur et lui dit:”maintenant, t’es dans la merde pour trouver une chute à ton histoire à la noix, hein?” Ce qui était proche de la réalité. Pendant qu’il se grattait la tête d’un air perplexe et suspicieux, Gudrun l’assoma d’un coup de planche à repasser dans les genoux cagneux, parce qu’elle en avait un peu marre de toutes ces conneries.

Elle décida d’arrêter la soudure artistique pour se consacrer à l’écriture de contes de fées érotiques, ce qui fait que je ne peux pas vous raconter la fin de l’histoire, on sait jamais, peut-être des mineurs lisent-ils ces lignes, ou alors des métallurgistes, mais y a un moment y a une scène trop bien.