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help me if you can

Thursday, December 16th, 2004

Vous êtes nombreux à vous demander les origines de certaines expressions françaises. Ou pas.

travailler d’arrache-pied
Nous sommes au Moyen-Âge. Sigurdur Lopez est en train de buter sa gueule à une princesse afin d’aller libérer un malheureux dragon prisonnier depuis cent ans à cause du miroir de sa belle-mère cassé par sept nains de petite taille. Sigurdur est libérateur de profession. Mais soudain, c’est le drame. Il est seize heures et Sigurdur, qui est payé par l’état, s’en rentre chez lui. Sur le chemin du retour, il rencontre une jeune admiratrice, qui lui demande un autographe ainsi que le secret de son teint juvénile. Il lui explique alors que c’est parce qu’il travaille avec des instruments de première qualité et certifiés cent pour-cent recommandés par des éleveurs de champions: dard, hache, pied-de-biche. D’où l’expression travailler dard, hache, pied-de-biche devenue travailler dard, hache, pied parce que ça faisait un peu con.

tomber dans les pommes
Nous sommes au Moyen-Âge. Si, si, je te jure. Je sais, comme ça ça a pas l’air, mais en fait, oui. Le petit Isaac se rend dans son jardinet pour y lire le dernier volume des rubriques-à-brac, où il espère être renseigné quant à la blague du fou qui repeint son plafond. Mais soudain, c’est le drame. Une pomme tombe sournoisement sur la tête du petit Isaac. Comme le premier tambour venu, celui-ci raisonne sous l’effet du choc et met au point la théorie de la gravitation universelle. Bien des années plus tard, le petit Richard s’assied sur les bancs de l’école. Il découvre ledit théorème. Sous l’effet du choc, il se dit alors qu’il va faire du vélo plutôt que des études. Et dès lors, il se met à manger des vitamines. D’où l’expression “tomber dans l’EPO” devenue, par ces petits détours que la linguistique aime à emprunter, “tomber dans les pommes”.

à brûle-pourpoint
Nous sommes au Moyen-Âge, un lundi. Jennifer de Sainte-Jouxte est chez elle, en train de faire son repassage. Soudain, son amant, le célèbre Jonathan de Clavaleyres, pénètre dans la salle et s’immisce subrepticement derrière elle. (c’est le genre de phrases qui donne envie de se lancer dans l’écriture sms, un peu comme le meilleur d’entre eux) Jennifer est surprise, elle dérape. Et là, soudain, c’est le drame. Son pourpoint neuf est victime d’une brûlure au troisième degré. Malgré l’application immédiate de divers onguents, rien n’y fait. C’est alors que Jennifer tance Jonathan, et cette phrase aujourd’hui oubliée, mais qui pourtant est restée ancrée dans l’inconscient collectif: “Zyva, comment que t’arrives trop à brûle pourpoint”

un cochon d’Inde
Pourquoi dit-on un cochon d’Inde alors que cette bête n’est pas un cochon et ne vient pas d’Inde? A vrai dire, je m’en fous un peu.

Conte à minets

Tuesday, January 6th, 2004

Il était une fois une chatoyante princesse nommée Gudrun. Elle était polie avec les vieilles dames, belle comme une émission de Michel Drucker et surtout riche comme Crésus, un type très riche.

Tous les princes charmants se disaient en substance “celle là je me la ferais bien” et lui apportaient des souliers verts.

La princesse en avait plus qu’assez de ces godelureaux et autres foutriquets. Elle appela donc Huzgur, sa marraine, et lui dit en substance: “Comment qu’ils sont relous les keums, abusé grave”.

Huzgur, qui exerçait la profession de fée, lui appris à transformer les princes charmants en crapauds. Las, dans le civil elle était également alcoolique et se trompit dans la formule. Les malheureux jeunes gens, au lieu de se crapaudifier, ce qui fait frime dans les bals masqués ohé ohé et les réceptions de l’ambassadeur, se transformaient en animateurs de télévision.

Très vite, la situation devenut invivable. Quand elle eut un Julien Courbet, un Marc-Olivier Fogiel et un Lagaf’, Gudru décidit de prendre ses jambes à son cou. Dix ans de trampoline artistique l’avaient en effet rendue très souple.

Elle se déguisa en inspectrice des impôts et se rendit dans la forêt, où elle avait repéré une petite cabane tout équipée et décida de s’adonner à sa passion de toujours, la soudure artistique.

Les parents de Gudrun furent très inquiets quand ils se rendirent compte que leur rejetonne avait disparu. Ils fouillèrent ses placards et y retrouvirent les animateurs télés. Ils en vendirent quelques uns à tf1 et devinrent encore plus riche, ce qui les consola. Ils offrirent les invendus à la télévision suisse romande.

Pendant ce temps là, Gudrun commençait à s’emmerder grave. Elle décida donc de partir pour Katmandou en autostop.

En chemin, elle rencontra un jeune homme au sourire désinvolte qui lui dit: “s’il vous plaît, dessine moi un mouton.” Mais Gudrun ne savait dessiner que les percolateur. Elle dessina donc un percolateur et dit au petit prince, car en fait le jeune homme était aussi un prince, ils étaient très nombreux en cette saison, et il était petit: “tiens ton mouton est là-dedans, maintenant tu me lâches où je te transforme en Jean-Marc Richard”

Le petit prince obtempéra sur le champ et Gudrun poursuivit sa route à travers champ, jusqu’aux escaliers de Cirith Ungol, mais comme elle était en chaussures à hauts-talons elle décida de passer par un autre chemin.

Manque de bol, elle se retrouva nez à nez avec un dragon. “Damned”, se dit-elle, car elle avait des lettres. Celui-ci fit mine de lui barrer la route, mais Gudrun lui dit: “si tu me laisses pas passer, je te menace.” “Foutrebleu, vous me semblez fort incivile”, répondit le dragon, qui usait d’un langage un peu éculé. “Moi, un éculé?” pensa alors le dragon, aussitôt fort marri de ce piètre jeu de mots. Mais Gudrun avait plus d’un tour dans son sac Armani et reprit: “J’ai des photos de toi en train d’assister au concert de la chorale de Pampigny. Enlève-toi de ma route ou ta carrière est brisée”.

“Même pas peur”, répondit le dragon avant d’ajouter “mais je crois qu’on m’appelle sur l’autre ligne.” C’est à ce moment précis que Gudrun se tourna vers le narrateur et lui dit:”maintenant, t’es dans la merde pour trouver une chute à ton histoire à la noix, hein?” Ce qui était proche de la réalité. Pendant qu’il se grattait la tête d’un air perplexe et suspicieux, Gudrun l’assoma d’un coup de planche à repasser dans les genoux cagneux, parce qu’elle en avait un peu marre de toutes ces conneries.

Elle décida d’arrêter la soudure artistique pour se consacrer à l’écriture de contes de fées érotiques, ce qui fait que je ne peux pas vous raconter la fin de l’histoire, on sait jamais, peut-être des mineurs lisent-ils ces lignes, ou alors des métallurgistes, mais y a un moment y a une scène trop bien.