Conte à minets

Il était une fois une chatoyante princesse nommée Gudrun. Elle était polie avec les vieilles dames, belle comme une émission de Michel Drucker et surtout riche comme Crésus, un type très riche.

Tous les princes charmants se disaient en substance “celle là je me la ferais bien” et lui apportaient des souliers verts.

La princesse en avait plus qu’assez de ces godelureaux et autres foutriquets. Elle appela donc Huzgur, sa marraine, et lui dit en substance: “Comment qu’ils sont relous les keums, abusé grave”.

Huzgur, qui exerçait la profession de fée, lui appris à transformer les princes charmants en crapauds. Las, dans le civil elle était également alcoolique et se trompit dans la formule. Les malheureux jeunes gens, au lieu de se crapaudifier, ce qui fait frime dans les bals masqués ohé ohé et les réceptions de l’ambassadeur, se transformaient en animateurs de télévision.

Très vite, la situation devenut invivable. Quand elle eut un Julien Courbet, un Marc-Olivier Fogiel et un Lagaf’, Gudru décidit de prendre ses jambes à son cou. Dix ans de trampoline artistique l’avaient en effet rendue très souple.

Elle se déguisa en inspectrice des impôts et se rendit dans la forêt, où elle avait repéré une petite cabane tout équipée et décida de s’adonner à sa passion de toujours, la soudure artistique.

Les parents de Gudrun furent très inquiets quand ils se rendirent compte que leur rejetonne avait disparu. Ils fouillèrent ses placards et y retrouvirent les animateurs télés. Ils en vendirent quelques uns à tf1 et devinrent encore plus riche, ce qui les consola. Ils offrirent les invendus à la télévision suisse romande.

Pendant ce temps là, Gudrun commençait à s’emmerder grave. Elle décida donc de partir pour Katmandou en autostop.

En chemin, elle rencontra un jeune homme au sourire désinvolte qui lui dit: “s’il vous plaît, dessine moi un mouton.” Mais Gudrun ne savait dessiner que les percolateur. Elle dessina donc un percolateur et dit au petit prince, car en fait le jeune homme était aussi un prince, ils étaient très nombreux en cette saison, et il était petit: “tiens ton mouton est là-dedans, maintenant tu me lâches où je te transforme en Jean-Marc Richard”

Le petit prince obtempéra sur le champ et Gudrun poursuivit sa route à travers champ, jusqu’aux escaliers de Cirith Ungol, mais comme elle était en chaussures à hauts-talons elle décida de passer par un autre chemin.

Manque de bol, elle se retrouva nez à nez avec un dragon. “Damned”, se dit-elle, car elle avait des lettres. Celui-ci fit mine de lui barrer la route, mais Gudrun lui dit: “si tu me laisses pas passer, je te menace.” “Foutrebleu, vous me semblez fort incivile”, répondit le dragon, qui usait d’un langage un peu éculé. “Moi, un éculé?” pensa alors le dragon, aussitôt fort marri de ce piètre jeu de mots. Mais Gudrun avait plus d’un tour dans son sac Armani et reprit: “J’ai des photos de toi en train d’assister au concert de la chorale de Pampigny. Enlève-toi de ma route ou ta carrière est brisée”.

“Même pas peur”, répondit le dragon avant d’ajouter “mais je crois qu’on m’appelle sur l’autre ligne.” C’est à ce moment précis que Gudrun se tourna vers le narrateur et lui dit:”maintenant, t’es dans la merde pour trouver une chute à ton histoire à la noix, hein?” Ce qui était proche de la réalité. Pendant qu’il se grattait la tête d’un air perplexe et suspicieux, Gudrun l’assoma d’un coup de planche à repasser dans les genoux cagneux, parce qu’elle en avait un peu marre de toutes ces conneries.

Elle décida d’arrêter la soudure artistique pour se consacrer à l’écriture de contes de fées érotiques, ce qui fait que je ne peux pas vous raconter la fin de l’histoire, on sait jamais, peut-être des mineurs lisent-ils ces lignes, ou alors des métallurgistes, mais y a un moment y a une scène trop bien.

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