Archive for the ‘juke-box’ Category

Lââm est amorphe ? Ose deux Kafka !

Tuesday, October 21st, 2008

Finissons-en une bonne fois pour toute avec cette histoire de Marseillaise, sinon je vais me faire passer un savon. Notons tout de même que cette chansonnette si guillerette n’est plus guère confiée qu’à des chanteuses oubliées, et intéressons-nous de plus près à celle qui était en peine mardi dernier, Lââm.

De Lââm, on sait qu’elle est l’une des trop rares chanteuses avec deux circonflexes à la suite et qu’elle a débuté sa carrière en voulant chanter pour ceux qui sont loin de chez eux, mais force est de constater que ceux qui étaient à la maison ont, et ce à plusieurs reprises, entendu cette chanson, le plus souvent contre leur gré, mais je ne voudrais pas retourner Lââm dans la plaie.

Si l’on tente de se renseigner plus avant sur cette chanteuse ma foi fort pratique pour truffer une chronique de ces jeux de mots que le monde nous envie, on constate très vite qu’il y a du vague à Lââm: son site officiel est en effet en construction. Il permet toutefois de se rendre compte que ladite chanteuse souffre d’une maladie rare, dont les symptômes sont une abondante toison rose pelucheuse. Malgré cela, Lââm est une femme de coeur, qui n’hésite pas à confier la gestion de sa page internet à un analphabète, voire à se produire à Fourmies ou à Montargis. (Je conseille d’ailleurs à ses fans son show du 17 janvier prochain qui promet d’être ébouriffant, surtout niveau chorégraphie)(c’est bien connu, c’est à Mamers qu’on voit danser)(je vous avais dit, pour les jeux de mots que le monde nous envie?)(pour l’arbre de Noël, par contre, j’hésite un peu). Ceux qui auront le courage de laisser le son sauront qu’elle fait ce qu’il est convenu d’appeler du awanbi, avec un peu de pouet pouet derrière pour faire genre electro (la plus grande arnaque depuis l’invention des modes musicales).

De sa discographie, on apprend qu’elle a une petite soeur, ce qui arrive à des gens très bien. Mais pour mieux savoir qui elle est, penchons-nous sur les paroles de sa chanson “savoir qui je suis”, comme quoi tout ça c’est bien foutu, tirées de la comédie musicale Highschool Musical 2, ça fait rêver.

Savoir qui je suis

Non, ça a l’air de rien cette rubrique, mais tu sais que y a tellement de sites de paroles avec écrit n’importe quoi, dans l’internet, que maintenant à chaque fois j’écoute la chanson avant de poster ? Je souffre beaucoup pour vous, quand même.

Il faut que je te parle de moi

Oui, c’est vrai.

C’est vrai qu’entre nous ça ne va pas très bien

Musicalement non, mais sinon, moi, j’ai rien contre toi.

La vie sépare nos chemins

Oui, c’est vrai que là, ça fait un moment que j’avais plus trop entendu parler de toi.

Et puis peu à peu elle nous entraîne
Chacun vers son destin

Ah ça, oui, la vie entraîne les gens vers leur destin, c’est comme ça, limite inexorable. C’est ça le problème, avec les destins: la vie finit toujours par t’y entraîner.

Et ne m’en veux pas
Si je dois trouver ma vérité

Pas de souci, je sais ce que c’est: je suis justement en train de chercher mon mensonge.

Pardonne-moi

C’est bon, je te dis.

REFRAIN :
Je veux découvrir qui je suis vraiment

Justement, je me posais la même question.
Attention ! Strophe suivante, un énorme scoop !

Je ne suis pas de ce monde
Est-ce que tu le comprends ?

Comme ça à brûle pourpoint non, pas très bien, mais si on y réfléchit bien, ça peut expliquer bien des choses. Tu serais pas une melmacienne ? Et la peluche rose, c’est pas une grave maladie, alors ?

Chacun doit trouver sa place dans la vie

Oui. C’est vrai. Au parking aussi, mais ça fait moins bien dans une chanson.

Et dès maintenant
Je dois savoir qui je suis

Oui, c’est mieux: imagine, on te demande un autographe, tu signes Anastacia ?

Je ne veux pas tout oublier

Non: pense à racheter du pain.

Mais j’avais tant de rêves et je les vois tous s’envoler
Une autre journée de ciel gris

Ben essaie de penser positif: Tu les vois s’envoler moins longtemps que si le ciel était bleu.

Et ça fait trop mal de regarder le temps qui s’enfuit

Alors ça, c’est de la métaphore météorologico-nostalgique de classe où je ne m’y connais pas.

Je m’en vais là-bas

N’y va pas !

Car je dois trouver ma vérité
Pardonne-moi

Bon ok, vas-y finalement.

REFRAIN

Ah chouette, justement, j’en parlais l’autre jour, j’adore les refrains.

Je n’oublie pas
Tout ce qu’il y a eu entre nous

Super

Ne m’en veux pas

Mais non, allons !

Je ne voudrais pas te mettre à genoux
Car c’est ma vie
Je veux aller jusqu’au bout

Car comme le disait le poète, quand on est à genoux, autant aller jusqu’au bout.

Je dois me détacher de tout
Oui…

Oui !

REFRAIN x2

Je dois savoir qui je suis
Je dois savoir qui je suis

Par contre, nous, on n’en sait pas plus, on n’en sait pas plus

Ok, je sors (après Miossec)

Wednesday, July 30th, 2008

Je sais pas si tu as été dans un festival cet été. Si oui, tu as forcément vu Cali, le chanteur, (à ne confondre ni avec Cali des cailloux, la graphiste blogueuse peintre multi-talents, ni avec Cali de la météo, qui prend sûrement son métier très à coeur, ni avec Medellin) Il a chanté dans 8132 festivaux, dont celui de la chaussure en raphia de Béton-Bazoches.

Pour le reconnaître, c’est facile. Il court sur la scène en agitant le bras et en hurlant le nom de la ville où tu te trouves mieux qu’un gps.

Moi, jusqu’à y a deux semaines, je le prenais pour le dernier grand romantique. Malheureusement, par la faute de deux viles moqueuses, cette douce illusion s’est effondrée comme un château de cartes au soleil.

Mais quand même, j’ai encore un vieux doute. Maintenant qu’il ne chante plus l’amour, mais la révolution, Cali est-il plus proche de Che Guevara ou de Florent Pagny ? Pour le savoir, intéressons-nous aux paroles de “1000 coeurs debout”

Est-ce que tu vois, toi aussi, quand tu fermes les yeux,

Oui oh je te vois venir les yeux fermés. Mais c’est de la poésie. C’est profond. C’est beau.

quand tu serres le poing,
Haut vers le ciel,

Là encore, y a une ellipse.

est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté

Par contre, on saura jamais ce que tu étais supposé voir.
Je signale au passage que si tu écoutes cette chanson en conduisant, n’essaie pas de serrer le poing haut vers le ciel les yeux fermés, ou ça va te pincer très fort.

Quand tu craches des soleils, la tête haute, dans le vent,

Ça aussi, il faut éviter. Quiconque crache des soleils contre le vent finit brûlé au troisième degré.

quand tu chantes à tue-tête
A l’amour qui revient

Ça c’est un domaine qu’il connaît bien, Cali. Avant, Cali, c’était des chansons d’amour. Sa nana partait, il était triste, elle revenait, il était content, elle repartait, il était content, elle revenait, déboussolé, il se demandait quand c’était, le bonheur. Elle partait et revenait tellement en l’espace d’un seul concert que des scientifiques norvégiens ont calculé que la durée moyenne d’une relation de Cali est d’environ 8 secondes 32. Du coup, pour son troisième album, celui de la maturité, il a décidé de faire la révolution.

, couronné de lauriers

Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps, il ne terminera jamais cette phrase. Donc quand l’amour revient avec ses herbes aromatiques sur la tête, on ne sait pas ce qui se passe. Enfin immédiatement au moment où il revient, oui, on peut imaginer, quoique si tu chantes à tue-tête l’amour risque d’avoir la migraine, mais ensuite, on sait pas. C’est de l’ellipse poétique.

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire

Tu m’excuses mais des milliers, ça fait plus rivière que fleuve, quand même. Enfin ça dépend pour quoi.

Notre force est sublime, elle emportera tout

Voilà, pour tout emporter, comme un ouragan, qui passait sur moi, il faut être des dizaines de milliers, environ.

Et s’ils essaient encore ils se frotteront

Je ne sais pas qui est ce ils, et ce qu’ils sont supposés essayer, mais ça a pas l’air sympa.

à mille c�oeurs debout

Donc sur des milliers, il ne sont que mille à avoir le coeur debout. Je suis pas chirurgien mais je pense que c’est pas normal.

Le combat a fait rage, le combat était dur, il a fait des ravages
C’est écrit sur les rides de nos pères ivres de fierté, ils n’ont rien lâché, jamais
Il y a là la victoire qui nous tend des bras d’or
Et puis ces rues qui chantent et ces drapeaux dehors
Je te prendrai la taille et puis nous goûterons à ces instants de vie

Pour un mec qui change de petite copine aussi souvent, je le trouve un peu naïf, le Cali. Je veux dire, tu veux séduire une fille, tu lui dis viens, on va manger polonais, regarder un film ouzbek, je sais pas, mais si tu espères la prendre par la taille, tu l’emmènes pas faire la révolution, ou alors faut qu’elle soit sacrément gauchiste, quand même.

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire
Notre force est sublime, elle emportera tout
Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille c�oeurs debout

Ça, c’est fait.

Est-ce que tu entends l’écho noir du naufrage,
Quand la nuit gémissait, on rampait sous la peur

Je comprends pas, il l’a faite en bateau, sa révolution ? C’est imprudent.

Et la douleur des autres nous tenait éveillés

En même temps, quand tu rampes après un naufrage, tu as meilleur temps de pas t’endormir, sinon tu risques de te noyer très fort.

Est-ce que tu te souviens de l’enfant africain qui vivait en dessous
De ses parents raflés

Le bateau a méchamment dérivé, là.

Des fusils de la honte qui encerclaient nos écoles, je n’oublierai jamais

Alors autant je comprends bien qu’on n’oublie pas ça, autant j’ai du mal à vraiment saisir de quel événement on parle. A mon avis, Cali, il a dû faire toutes les guerres pour être si fort aujourd’hui. Il a dû faire toutes les guerres de la vie, et l’amour aussi.

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire
Notre force est sublime, elle emportera tout
Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille c�oeurs debout
Est-ce que tu vois, toi aussi
Quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing
Haut vers le ciel, est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté

Moi, je trouve cette chanson très forte. Oui, Cali a le courage de le dire, la guerre c’est pas joli, la liberté c’est bien, Eric Nollot est méchant. Mais comme il est prudent, il commence avec des causes faciles. Quand tu cries merde à Franco, tu peux partir du principe que les gens seront relativement d’accord avec toi. C’est le niveau 1. Pour la tournée suivante, il s’attaquera à des thèmes plus audacieux, fi à Charlemagne, bouh à Napoléon, à bas Alexandre le Grand.

Po Po Po Po Po Po Po

Tuesday, June 24th, 2008

Pourquoi, donc ?

Seven Nations Army

(paroles trouvées ici, traduction faite avec l’aide de ici parce que bon)

I’m gonna fight ’em off

Je vais leur marave la face
Les mauvaises langues diront que c’est pour ça que cette chanson plaît tant aux amateurs de foot. Elle parle d’un jeune homme très énervé, qui décide de régler ce problème par la violence.

A seven nation army couldn’t hold me back

Une armée de sept nations ne pourrait me retenir
Il est vraiment très énervé. Même si c’est des petites nations, genre les gardes suisses et la garde impériale liechtensteinoise, ça fait du monde.

They’re gonna rip it off
Taking their time right behind my back

Ils vont tout faire foirer
en prenant leur temps dans mon dos

Il s’agit en fait d’un avant-centre qui attend que ses coéquipiers tirent un coup-franc, ils ont mis au point une combinaison très subtile avec déviation, feinte et pitchenette, mais ça implique de jouer vite sinon comment veux-tu ?, du coup le jeune et impétueux avant-centre est très agacé et se loupe en beauté.

And I’m talking to myself at night
Because I can’t forget
Back and forth through my mind

et je parle tout seul, la nuit, parce que je ne peux oublier. ca va et vient dans ma tête
Vraiment très agacé. Et même un peu perturbé.

Behind a cigarette

Derrière une cigarette
Je rappelle aux enfants que fumer, c’est mal, surtout si on est avant-centre.

And the message coming from my eyes
Says leave it alone

Et le message qui vient de mes yeux dit laisse tomber
Je pense qu’il se repasse la vidéo du match et qu’il se rend compte que ses coéquipiers sont quand même bien branquignoles.

Don’t want to hear about it

Je ne veux plus en entendre parler
Voilà il se calme un peu, mais quand même

Every single one’s got a story to tell

Tout le monde a une histoire à raconter
Surtout que c’était quand même un match important, genre quart de finale de la coupe neuchâteloise, tu vois, alors ça fait la une de tous les journaux, et l’avant-centre, ça l’énerve derechef

Everyone knows about it
From the Queen of England to the hounds of hell

Tout le monde en a entendu parler, de la reine d’Angleterre aux chiens de l’enfer
Vraiment un match très important, les chiens de l’enfer, ils s’intéressent pas trop aux parties pourries, ils ont trop de boulot avec tous ces gens qui essaient de faire demi-tour et tout.

And if I catch it coming back my way
I’m gonna serve it to you

Et si ça revient sur ma route, je vous la servirai
La prochaine fois, pour se venger, c’est lui qui tirera un coup-franc tout pourri. C’est un peu radical, je trouve, mais on n’est pas là pour prendre position.

And that ain’t what you want to hear,
But that’s what I’ll do

Et ce n’est pas ce que vous voulez entendre, mais c’est ce que je ferai
Il a au moins le courage de ses opinions.

And the feeling coming from my bones
Says find a home

Et le sentiment qui vient de mes os dit trouve une maison
C’est un jeune avant-centre, il habite encore chez ses parents et là son père lui dit “non mais je t’ai pas payé toutes ces années d’études de footballeur pour que tu pétouilles sur le premier coup-franc venu, vraiment, tout se perd dans cette baraque”, alors ça l’agace encore plus et il décide de déménager.

I’m going to Wichita
Far from this opera for evermore

Je vais partir à Wichita, loin de cet opéra pour toujours
Il décide de partir dans un coin où tout le monde s’en fout du foot.

I’m gonna work the straw

Je vais travailler la paille
et de devenir fermier

Make the sweat drip out of every pore

Faire la sueur sortir de chaque pore
Un métier très physique

And I’m bleeding, and I’m bleeding, and I’m bleeding
Right before the lord

Et je saigne et je saigne et je saigne devant le Seigneur
Mais dangereux, des fois on peut se couper avec la ficelle des bottes de paille et des fois, on a des voisins catholiques.

All the words are gonna bleed from me
And I will think no more

Tous les mots vont saigner de moi et je ne penserai plus
Il va oublier ces conneries de match et tout.

And the stains coming from my blood
Tell me go back home

Et les taches venant de mon sang me disent de rentrer à la maison
Il se rappelle que sa maman faisait une super blanquette, mais comme il peut pas trop dire ça il dit ahlala j’ai saigné et ça a fait une tache en forme de la maison, alors c’était un présage et il rentre.

C’est une chanson pleine d’espoir et de pardon. C’est donc pas la peine de la brailler comme ça, tu vois bien.

Madame rêve de fougères (parce qu’elle se drogue, probablement)

Wednesday, June 11th, 2008

A priori, chercher le sens des paroles d’une chanson écrite par Gaëtan Roussel pour Alain Bashung, c’est un peu comme chercher un sourire sur le visage de Raymond Domenech ou un éclair de génie dans le jeu de Marco Streller. Parce que bon, des scientifiques prétendent avoir découvert des gens qui auraient compris une chanson de Louise Attaque, mais personne n’a jamais pu le prouver, alors les deux en même temps, hein ?

Mais des fois, on te lance des gants que te te crois obligé de relever, jeune présomptueux, quand bien même ça te prend une semaine. Donc quand faut y aller, faut y aller.

Résidents de la République (G. Roussel)

Le titre fait immédiatement penser à la République et canton de Genève. Il s’agit donc d’un hommage au plus beau canton du monde.

Un jour je t’aimerai moins
Jusqu’au jour où je ne t’aimerai plus

Loin de moi l’idée de vouloir critiquer la forme, même si on ne peut décemment pas tout mettre sur le compte de la licence poétique. En plus, on comprend bien l’idée: Genève a beau être la plus belle ville de l’Univers, y a un jour où tu en as un peu marre, c’est comme tout, sauf les cacahuètes au wasabi et deux trois autres trucs aussi.

Un jour je sourirai moins
Jusqu’au jour où je ne sourirai plus

Là, c’est toujours la même idée, et c’est sans doute pour ça que des gens pernicieux prétendent que les Genevois ont tendance à faire la gueule.

Un jour je parlerai moins
Jusqu’au jour où je ne parlerai plus

Lui, du coup, comme tout le monde fait la gueule et qu’il aime faire les choses à fond, ce qui l’honore, il décide de faire carrément voeu de silence.

Un jour je courirrai moins
Jusqu’au jour où je ne courirrai plus

Je te jure que sur le site officiel, c’est écrit courrirai. Donc c’est juste. A mon avis, si il courira moins, c’est grâce au nouvel horaire de bus.

Hier on se regardait à peine
C’est à peine si l’on se penchait
Aujourd’hui nos regards sont suspendus

Là je t’explique, c’est une chanson terriblement visionnaire. C’est un hommage au ballon qu’ils ont mis au-dessus du jet d’eau pendant que des gens jouent au foot, pour leur rappeler que y a un jet d’eau et qu’ils sont là pour jouer au foot, si tu comprends pas de quoi je parle clique ici, et qui est dégonflé environ neuf jours sur dix. Du coup, des fois il faut se pencher pour le regarder et des fois pas.

Nous résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu

N’empêche, le coucher de soleil sur le lac Léman de Genève, ça poutre.

Résidents, résidents de la république
Des atomes, fais ce que tu veux

Par contre, le CERN, on s’en fout.

Un jour je te parlerai moins
Peut-être le jour où tu ne me parleras plus

Bon ça c’est logique, sinon on se retrouve à parler tout seul et ça, ça fait pas sérieux. Et nous, en Suisse, on aime pas trop trop avoir l’air pas sérieux.

Un jour je voguerai moins
Peut-être le jour où la terre s’entrouvrira

Par exemple, on ne fait jamais de voile quand la ville vient d’être détruite par un tremblement de terre, sinon les voisins risqueraient de médire.

Refrain

Bref, je pense que j’aurais plutôt dû chercher à comprendre La nuit je mens, ou comment on met des bateaux dans des bouteilles.

On y danse tout en rond

Monday, May 5th, 2008

Entre l’Ascension, le 8 mai, férié en France pour commémorer la victoire de François Mitterrand en 1981 et le lundi de l’Entrecôte, pas férié en France pour commémorer la défaite de plein de vieux face à leur ventilateur, mais tout de même, le mois de mai est marqué par une succession de ponts. Alors qu’il n’existe que peu de chansons sur les tabourets, le pont a inspiré de nombreux grands noms de la musique. Yves Duteil et son fameux pont de bois, les Red Hot Chili Peppers et leur fameux Under the Little Wooden Bridge, mais aussi Francis Cabrel qui, contrairement à Yves Duteil et aux Red Hot Chili Peppers, n’est pas décédé.

Je l’aime à mourir
Paroles et Musique: Francis Cabrel

Moi je n’étais rien
Et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits

Avant, il ne faisait pas grand chose de sa vie. Puis il a rencontré une fille. Depuis, il ne fait pas grand chose de sa vie alors elle lui demande, la nuit, d’aller engueuler le voisin technomane, étouffer le colloc ronfleur, éteindre l’allumeur de réverbères, enfin ce genre de choses, qu’elle puisse pioncer peinard et si il est sage, gentil, il a le droit de la regarder dormir.

Je l’aime à mourir

Lui bon, comme il la kiffe grave grave, il trouve que le deal est équilibré.

Vous pouvez détruire
Tout ce qu’il vous plaira
Elle n’a qu’à ouvrir
L’espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l’aime à mourir

Ouvrir l’espace de des bras, c’est la façon poétique de dire montrer ses nichons. Il est vraiment très très amoureux, au point d’en perdre un peu le discernement et pense qu’elle a la poitrine tellement jolie qu’il lui suffirait de l’agiter un peu pour reconstruire Bagdad et changer les piles de l’ampoule, ce qui, sans vouloir trop paraître négatif, n’est pas gagné.

Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier

Elel fait partie d’un groupuscule anarchiste qui pense que la mesure du temps aliène l’homme, ce qui n’est pas faux, sauf quand tu as rendez-vous à et quart.

Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier
Des éclats de rire

Elle a fait de ma vie des éclats de rire, ça c’est une métaphore, mais je pense que même la personne arrivée ici en tapant “les poémes d amour pour les filles de 16 ans pour son coupin” a pu la comprendre. Par contre elle a fait de ma vie des cocottes en papier, c’est plus difficile à comprendre, surtout quand tu es pas très doué en origami. Je crois que ça veut dire, elle est tellement drôle, surtout quand elle raconte la blague des trois lapins, que je suis plié.

Elle a bâti des ponts
Entre nous et le ciel
Et nous les traversons
À chaque fois qu’elle
Ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir
Je l’aime à mourir

Là, c’est une métaphore que la personne d’avant ne peut pas comprendre, 16 ans c’est bien trop jeune, ça veut dire qu’à chaque fois qu’elle a des insomnies, ils vont chercher des parpaings et construisent des ponts. Heureusement, elle a le sommeil lourd.

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd’hui

Elle est, comme on dit dans les magazines féminins, un peu ronde, voire voluptueuse. Cabrel suppose que c’est parce qu’elle a très longtemps servi dans l’armée française et que bon, tu sais ce que c’est, la bouffe militaire c’est pas 5 fruits et légumes par jour.

Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l’amour aussi

C’est une métaphore pour dire qu’elle a dû se taper plein de soldats.

Elle vit de son mieux
Son rêve d’opaline

Elle aimerait qu’il lui offre des bijoux, elle se dit que bon, pour le moment, c’est pas gagné, mais elle est gentille, elle attend.

Elle danse au milieu
Des forêts qu’elle dessine
Je l’aime à mourir

En dessinant des forêts et en dansant au milieu, ce qui est une métaphore pour dire qu’elle a le cerveau dérangé.

Elle porte des rubans
Qu’elle laisse s’envoler
Elle me chante souvent
Que j’ai tort d’essayer
De les retenir
De les retenir
Je l’aime à mourir

Bon là je crois que ça se passe d’explications. Cette chanson a été écrite il y a longtemps, de nos jours, bien sûr, on recycle les rubans.

Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits
Je dois clouer des notes
À mes sabots de bois
Je l’aime à mourir

Elle habite un splendide appartement mansardé et, s’il veut aller la voir pour faire quelques ponts, il doit lui préparer un spectacle de claquettes.

Je dois juste m’asseoir
Je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir

Le préparer mais c’est tout, quand il est avec elle il a pas le droit d’ouvrir sa gueule, juste de la regarder chatter sur msn avec ses vieux potes soldats.

Je dois juste essayer
De lui appartenir
De lui appartenir
Je l’aime à mourir

A mon avis, elle se fout un peu de sa gueule.

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd’hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l’amour aussi
Moi je n’étais rien
Et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l’aime à mourir

Vous pouvez détruire
Tout ce qu’il vous plaira
Elle n’aura qu’à ouvrir
L’espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l’aime à mourir

Mais lui, il a pas des masses l’air de s’en rendre compte.

Derrière les oreilles

Friday, April 11th, 2008

La programmation du Paléo est sortie hier. Je te préviens d’entrée, si tu es jeune, branché et hype, il te faut la critiquer: “Han vraiment, je mets plus les pieds dans ce festival de beaufs, j’y crois pas, ils ont même pas invité Roultaboul et les Banaboo, vraiment c’est devenu trop commercial, je préfère les festivals qui ont une âme comme Benicasim ou Roskilde”.

Parmi les groupes invités du Paléo, cette année, les BB Brunes, un groupe dont le premier album, Blonde comme moi, a fait un malheur. Un groupe très vite adopté par des fans en délire, au point que je compte un peu sur eux pour relancer le marché des commentaires incompréhensibles, même si je m’y prends peut-être un peu tard. Un groupe qui, si j’en crois la très sérieuse Wikipedia, doit sa carrière à Luis Rego, c’est dire.

Nous allons aujourd’hui nous intéresser, si vous le voulez bien, chers amis de la musique et de la gastronomie, au single Dis-moi sorti en juin 2007, ça ne nous rajeunit pas.

Les BB Brunes tirent leur nom de leur passion: la coiffure, ce qui peut sembler étonnant si, pour toi, la rock’n’roll attitude c’est avant tout Slash et Kurt Cobain. Mais n’oublions pas qu’avant eux il y a eu Dick Rivers. De plus, la coiffure est, la tecktonik et Jilian le prouvent hélas, un thème central des préoccupations des jeunes d’aujourd’hui. Il faudra t’y faire, il y a eu la chanson engagée, place à la chanson dégagée.

Bref, dis-moi.

Moi.

Une légère envie de violence quand elle relace ses bas

Donc le narrateur de la chanson, Benedikt Brunes, est coiffeur, il fait la conversation à une cliente, il est justement en train de lui parler de ses problèmes conjugaux: sa jeune épouse, Bernadette Brunes met toujours un temps fou à relacer ses bas, lui au début ça le délassait mais maintenant ça l’énerve, limite il lui foutrait des claques.

Je ne suis plus à vendre, Houna, je n’ suis plus comme ça

Soudain, affolé par l’énormité de cette révélation, il change de sujet. Il avait pensé vendre son salon, peu rentable, et se lancer à corps perdu dans la conchyliculture mais il a changé d’avis, il n’est plus comme ça.

Des rumeurs adolescentes disent que je ne suis pas
A toi

Des adolescents prétendent qu’il aurait d’autres clientes.

et je pense qu’une part de vrai se cache

Il ne le nie pas. Et en profite pour faire une litote, ce qui est moins classe qu’un zeugma, mais bien quand même.

{Refrain:}
Dis-moi si j’dois partir ou pas

Il hésite, tout de même, devrait-il vendre son salon, alors que les affaires commencent à marcher, devrait-il le garder ? Il est indécis (notez dans ce passage le subtil hommage aux Clash)

Dis-moi ! ouh ouh

(Notez, dans ce passage, le subtil hommage à Dorothée)

Dis-moi si tu aimes ça, Houna

Il a fini son travail et tend un miroir à sa cliente pour qu’elle lui dise si elle trouve ça assez dégagé.

Car je suis fou de toi, Houna
Quand tu n’ m’appartiens pas !

Soudain, il avoue à sa cliente qu’il éprouve un léger béguin pour elle, surtout quand elle décide d’aller se faire couper les cheveux au salon d’en face, un peu plus cher mais les coiffeurs sont moins bavards.

Une violente envie de descente lorsque t’embrasses ces gars

Du coup, il est tellement jaloux quand elle embrasse ces gars, c’est plus fort que lui, qu’il descend à la cave rechercher du gel.

Je n’ferai point l’enfant, tout ça ne m’atteint pas

Mais il prétend s’en foutre comme de sa dernière coupe au bol. Surtout qu’il a d’autres soucis.

Des rumeurs adolescentes disent que je ne suis pas
Un homme à femmes

En effet, dans les couloirs du lycée voisin, il se murmure qu’il n’aurait jamais passé son examen de coiffeur pour dames et donc qu’il exercerait illégalement le brushing. Une bien pénible affaire.

et rien d’autre qu’un homme à toi !

Notez au passage que les rumeurs adolescentes maîtrisent super mal l’art ancestral de la double négation. Je ne suis pas rien d’autre qu’un homme à toi signifie qu’il est autre chose, aussi. Ou pas.

{au Refrain}

Quand tu me mords où ça dérange
Et tu m’attaches les bras

C’est un salon SM. Ca se fait beaucoup à Paris. Je crois.

Quand je fais sautiller sa frange
Ses cris se tirent dans les graves

Tu m’étonnes qu’avec les bras attachés, sa frange soit loupée !

Quand les voyeurs en redemandent
Moi, je ne veux que Houna
De plus belle,

Beaucoup de jeunes fétichistes capillaires (ça se fait beaucoup à Paris) viennent le regarder couper les cheveux, ils trouvent ça très sensuel. Tu noteras au passage que le chanteur est un peu incohérent, il parle soudain à sa cliente à la troisième personne.

des plus belles jambes
Et de la place pour trois !

Et alors qu’ils étaient en train de s’attacher les bras, il lui annonce qu’il compte agrandir son salon de coiffure histoire de pouvoir accueillir jusqu’à trois clientes à la fois, ce qui lui permettra de parler à la troisième personne sans passer pour un demeuré, et se lancer également dans l’épilation gambettale.

Dis-moi si j’dois partir ou pas
Dis-moi ! ouh ouh
Dis-moi si tu aimes ça, Houna
Dis-moi ! ouh ouh
Dis-moi ! Non, je ne craquerai pas

Il se montrera très courageux si elle lui dit que sa coupe est toute ratée. C’est bien. C’est un beau message d’espoir.

Dis-moi ! ouh ouh
Dis-moi si tu aimes ça, Houna
Car je suis fou de toi, Houna
Quand tu n’ m’appartiens pas !

Voilà. La chanson est finie.

Quai des prunes

Friday, February 22nd, 2008

Hier soir, la Nouvelle Star a commencé. C’est comme ça, c’est un espèce de mouvement perpétuel. La Starac s’arrête, la Nouvelle Star reprend et les vaches sont bien gardées.

Hier, pour la première de la Nouvelle Star, ils ont fait une bonne blague, ils ont parlé de Lio, “une des chanteuses françaises les plus populaires”.

Revenons un peu sur la carrière de cette nouvelle jurée, à qui on doit des duos avec Jacky et Teki Latex, ce qui est presque pareil, mais aussi des pas duos.

Banana Split
Jay Alanski – Jacques Duvall

Cette chanson mystérieuse et profonde passe, à la première écoute, pour un hommage à un dessert trop souvent méprisé. Et pourtant, si l’on y regarde de plus près, il s’agit d’une chanson engagée, courageuse. Insupportable, mais engagée.

Ça me déplairait pas
Que tu m’embrasses

Il faut noter qu’à l’époque cela ne se faisait pas trop qu’une femme demande à être embrassée, comme ça, à brûle pourpoint, d’entrée de chanson, il fallait attendre au moins le deuxième couplet et que Lio ouvre ainsi une brèche dont profitera Bill Baxter 5 ans plus tard. (A noter également que suite à ce post, tu devrais avoir de la musique de merde dans la tête tout le week-end)

Na Na Na

Ca, je crois que ça n’apporte pas extrêmement de signification à la chanson, c’est une sorte d’élément narratif subalterne. Ou croate, peut-être.

Mais faut saisir ta chance
Avant qu’elle passe

Le temps passe vite, la vie est courte, cueillons dès à présent les fleurs de notre jeunesse, ne repoussons pas inutilement l’heure de nous embrasser. C’est donc un cri vibrant, un véritable appel politique contre les restaurateurs qui mettent de l’ail dans leur plat du jour.

Na Na Na
Si tu cherches un truc
Pour briser la glace

Longtemps, les scientifiques ont vu dans ce passage un hommage, avec 12 ans d’avance, à Basic Instinct. Il s’agit en fait d’un cri d’alarme, d’une prise de conscience écologique: si tu ne m’embrasses pas immédiatement, je vais faire une dépression, me remettre en question, décider de changer de déodorant et de par là, accélérer la fonte des glaciers.

C’est le dessert que sert
L’abominable homme des neiges
À l’abominable enfant teenage
Un amour de dessert
Banana Banana Banana Split

Car si l’on y fait rien, bientôt, des bananes pousseront à Split et le yeti, dont l’espace vital se sera singulièrement réduit, sera condamné à vendre des Milk-Shakes à des enfants mal élevés.

Les cerises confites
Sont des lipsticks

Encore une partie de la chanson sur laquelle les scientifiques se sont interrogés et restent très partagés aujourd’hui. Je pense quant à moi qu’elle signifie Un jour, il fera tellement chaud qu’il faudra se maquiller avec de la cerise. Confite. (Une théorie discutable)

Na na na
Qui laissent des marques rouges
Sur l’Antarctique

Donc il poussera des bananiers en Croatie, des cerisiers en Antarctique, pour le plus grand malheur des manchots qui ne peuvent pas ramasser les cerises, puisqu’ils sont manchots, et des orangers sur le sol irlandais.

Na na na
Et pour le faire fondre

Et à terme l’Antarctique va fondre et les cerisiers vont se noyer, ce qui est contraire aux lois de l’ébénisterie.

Une tactique
Na na na

Baisers givrés sur les
Montagnes blanches

Dans les années 80, certains pensaient qu’on pouvait ralentir la fonte des glaciers en les embrassant.

Na na na
On dirait que les choses
Se déclenchent

Mais Lio constate de visu que cela ne marche pas

Na na na
La chantilly s’écroule
En avalanche
Na na na

Au contraire, elle est prise dans une avalanche, mais trouve encore la force de faire une métaphore.

Je suis excessif

Tuesday, February 5th, 2008

Cadeau-bonus(ou pas)

Raphaël – Carla Bruni

Une chanson qui, outre un titre d’une intensité érotique rare, nous éclaire sur la personnalité éthérée de son auteuse, qui n’est autre, coïncidence amusante, que la première dame de France.
La première dame de France, ça veut dire qu’elle est mariée avec le président, Nicola Sirkis, pas qu’elle a gagné un concours de dames.
Par contre elle a un peu triché parce qu’elle s’est mariée avec lui après qu’il soit devenu président, c’est un peu facile, si tout le monde faisait pareil, le pays irait à vélo. Par exemple, Bill Clinton, la peut-être future première dame des Etats-Unis, est déjà marié avec la future présidente, sauf si c’est Barack Obama ou John McCain, l’inventeur des frites, mais je sens que l’on s’égare dans des considérations politiques un peu techniques pour les béotiens que vous êtes peut-être si vous vivez en Béotie, comme Montaigne.
Il est toutefois utile de noter que cette chanson n’évoque pas la personnalité fugace de Nicola Sirkis, mais celle du précédent amour de Carla Bruni, Raphaël Beethoven, fils du célèbre Ludwig von, fabricant de Saint-Bernards de collection. Avec qui, anecdote cocasse, Carla avait elle-même eu une aventure alors qu’elle était encore fiancée avec Justine Lévy, fille de Marc et de Primo Lévy, de célèbres couturiers gênois. Mais le people n’intéresse plus personne, de nos jours, donc passons aux choses sérieuses. Cette chanson, en effet, nous permet de nous pencher plus avant sur la trouble et tumultueuse relation de la première dame de France à la gent masculine, ce qui peut toujours servir.

Quatre consonnes et trois voyelles c’est le prénom de Raphaël,

Bon ça peut paraître bizarre, comme entrée en matière, mais il faut savoir que Carla Bruni est membre du club Des Chiffres et des Lettres de Melun, car elle est secrètement amoureuse de Bertrand Renard et aimerait passer à la télé pour le rencontrer. Donc bon, elle compte les voyelles et les consonnes des mots pour s’entraîner.

Je le murmure à mon oreille

Elle est, accessoirement, d’une souplesse remarquable.

et chaque lettre m’émerveille,

Il faut savoir s’émerveiller des choses simples. Même si bon, perso, le deuxième a je le trouve un peu négligé, mais c’est un avis qui n’engage que moi.

C’est le tréma qui m’ensorcelle dans le prénom de Raphaël,

Carla Bruni-Tedeschi est Italienne. Ce qui est bon pour sa carrière. Charlotte Bruns-Allemands, ça n’aurait jamais marché. Par contre, cela explique son étrange fascination pour les trémas. Les Italiens sont forts en cuisine, en football, en jolies filles et en ruines romaines. Par contre, en tréma, ils sont nuls. Alors forcément, quand ils arrivent en France, ça les fascine, sauf dans Gaël Givet.

Comme il se mêle au “a” au “e”, comme il les entremêle au “l”

Ca les fascine, par contre, ils n’y comprennent pas grand chose.

Raphaël a l’air d’un ange,

Donc il se promène avec une auréole sur la tête, de grandes ailes blanches. Ca doit pas être pratique, dans le métro. En plus, il est asexué. Ca doit pas être pratique tous les jours, ça, non plus. Par exemple, ils sont au restaurant, il veut aller aux WC, comment il sait dans lesquels aller ?

mais c’est un diable de l’amour,

Ca, ça doit être parce qu’il porte des cornes.

Du bout des hanches et de son regard de velours,

Il a un regard diabolique, donc. Et des hanches diaboliques, aussi, mais ça je comprends moins bien ce que ça peut vouloir dire, peut-être un rapport avec la clarinette.

Quand il se penche, quand il se penche, mes nuits sont blanches,

On apprend dans cette chanson que Carla Bruni souffre d’un terrible vertige. Quand Raphaël se penche au balcon pour lui faire une blague, elle en ferme pas l’oeil de la nuit.

Et pour toujours… Hmm

Par contre elle est hypersensible, ou alors elle exagère un peu.

J’aime les notes au goût de miel, dans le prénom de Raphaël,

Alors il n’y a qu’une note, fa, dans le prénom de Raphaël. Dans cette phrase se cache une publicité subtile pour le nouveau Fa saveur miel: on apprend ainsi que Carla est passionné par le monde trépidant du marketing.

Je les murmure à mon réveil, entre les plumes du sommeil,

Les plumes du sommeil, c’est une subtile métaphore pour dire duvet. Elle s’entraîne à dire Raphaël, tu sais, histoire de pas se tromper dans un moment d’égarement, mais pour pas qu’il se rende compte qu’elle s’entraîne, elle met le duvet devant sa bouche. C’est pour le moins rusé.

Et pour que la journée soit belle, je me parfume à Raphaël…

Elle lui pique son déo, elle croit que ça va faire comme dans la pub (n’importe laquelle, les héros de pubs pour déo vivent toujours des aventures fascinantes).

Peau de chagrin,

Du coup, le flacon est vite vide.

peintre éternel,

Raphaël, qui est plutôt taquin, prétend que c’est lui qui a peint des tas de vierges à l’enfant pendant la Renaissance. Carla fait semblant de le croire, c’est gentil. Alors qu’en fait, tout le monde sait que ces tableaux ont été peints par les tortues ninja.

archange étrange d’un autre ciel…

Raphaël, mais pas le même, était aussi un archange. Les archanges sont des gens bizarres, c’est un fait.

Pas de délice, pas d’étincelle, pas de malice sans Raphaël,
Les jours sans lui deviennent ennui, et mes nuits s’ennuient de plus belle.

Là, on comprend bien le message: elle le kiffe grave. Et il travaille comme électricien. Par contre, sans vouloir chipoter, y a deux fois ennuis, dans cette phrase, ou c’est moi ?

Pas d’inquiétude, pas de prélude, pas de promesse à l’éternel,

Juste l’amour dans notre lit,

Donc quand il est pas là, je résume, si j’ai bien compris, elle fait pas de délices, pas de préludes, juste l’amour. Dans leur lit, pour le siège arrière de la Lancia elle l’attend. Donc, si je comprends bien, elle le trompe avec un mauvais coup. Qui n’aime pas les préliminaires, ou alors qui n’aime pas Bach, ça, on sait pas trop trop.

juste nos vies en arc-en-ciel, Raphaël…

Ca c’est une licence poétique. C’est joli d’ailleurs. Je sais pas ce que ça veut dire.

A l’air d’un sage,

Il porte la barbe, donc

et ses paroles sont de velours,

comme ses yeux ! Heureusement qu’il ne les a pas verts.

De sa voix grave et de son regard sans détours,

il a des yeux de velours, certes, mais sans aucun strabisme, c’est ça le plus important

Quand il raconte,
quand il invente, je peux l’écouter
Nuit et jour… Hmm

Et ça, finalement, c’est important.

Quatre consonnes et trois voyelles c’est le prénom de Raphaël,
Je lui murmure à son oreille, ça le fait rire, comme un soleil.

Rire comme un soleil, c’est inquiétant. les soleils, ça ne rit que dans les dessins d’enfants, ceux où il y a des arbres et des maisons et des oiseaux. Et où l’arbre fait trois fois la taille de la maison. Ou alors, à la fin du générique des Teletubbies, qui me fout une peur bleue. En plus, il rit quand on lui dit son prénom. Soit il est simplet, soit en fait il s’appelle Jules-Edouard et il a donné un faux nom avec 6 consonnes et 6 voyelles.

Je suis ton pile, tu es mon face, quand je m’épile toi tu t’effaces

Sunday, February 3rd, 2008

Je pourrais te parler du mariage de Nicola Sirkis avec Carole Bouquet. Bien sûr. Mais on en a déjà nettement trop parlé.

J’ai donc décidé de t’expliquer, brièvement et simplement, ce qu’était un subprime et pourquoi ils sont en crise, et surtout est-ce que tu dois commencer à t’inquiéter ou pas tellement ?

Alors un subprime..

Bon, tant pis.

Carla Bruni – Quelqu’un m’a dit

On me dit que nos vies ne valent pas grand chose

Ca c’est à cause de la récession, le prix de la vie a cruellement baissé ces derniers temps. Pas plus tard qu’hier, un vieux pote a été victime d’une OPA hostile.

Elles passent en un instant comme fanent les roses.

Les roses c’est une métaphore filée pour dire les socialistes: en 81, tu es encore jeune et insouciant, tu crois que ta vie entière ne sera que rires et que chants. Des années plus tard, tu te retournes et te rends compte que les années ont passé et que tu es poursuivi par un troupeau d’otaries.

On me dit que le temps qui glisse est un salaud

Normalement, on dit plutôt le temps qui passe et pas le temps qui glisse mais c’est une métaphore filée, Carla était en train de regarder une compétition de biathlon, elle s’est un peu ennuyée alors elle s’est dit tiens, je vais dire que le temps glisse comme des biathlètes sur la neige hivernale des Ménuires.

Que de nos chagrins il s’en fait des manteaux

Pour ça, il faut avoir des souvenirs chauds. Et noirs, aussi, c’est la mode les manteaux noirs.

Pourtant quelqu’un m’a dit…

{Refrain:}
Que tu m’aimais encore
C’est quelqu’un qui m’a dit que tu m’aimais encore.
Serait-ce possible alors ?

Carla Bruni, qui a pas mal rencontré des journalistes ces derniers temps, pour la promo de son nouveau disque que personne n’a entendu, sait qu’il est important de vérifier ses sources.

On me dit que l’destin se moque bien de nous

C’est vrai, et Carla Bruni est bien placée pour dire à quel point le destin peut être cruel avec certaines personnes, elle qui n’a jamais gagné de championat du monde de badminton.

Qu’il ne nous donne rien et qu’il nous promet tout

Ah tiens, ça me fait penser à quelqu’un, ça, mais à qui ?

Paraît que le bonheur est à portée de main

Ah oui, je sais. Gunther Ploujardot, qui m’avait promis l’image Panini de Michel Sauthier, en 2e primaire, et en fait il ne me l’a jamais donnée, ce n’est que 32 ans plus tard que j’ai appris qu’il ne l’avait pas. Quelle cruelle déception.
Oui, pardon, je m’égare.

Alors on tend la main et on se retrouve fou

C’est bien connu, il faut être fou pour tendre la main.

Pourtant quelqu’un m’a dit…

{au refrain}

Mais qui est-ce qui m’a dit que toujours tu m’aimais ?

L’alzheimer est décidément un terrible fléau.

Je ne me souviens plus c’était tard dans la nuit
J’entends encore la voix, mais je n’vois plus les traits
“Il vous aime, c’est secret, lui dites pas que j’vous l’ai dit”

Un informateur secret, donc, genre Gorge Profonde, mais l’informateur, pas le film d’art et d’essai. Mais un Gorge Profonde qui jouerait l’informateur dans un téléfilm français.

Tu vois quelqu’un m’a dit…

Que tu m’aimais encore – me l’a-t-on vraiment dit ?
Que tu m’aimais encore, serait-ce possible alors ?

Une fois qu’il sera venu à bout de l’Alzheimer, le président Nicola Sirkis va s’attaquer au cruel fléau de l’alcoolisme.

On me dit que nos vies ne valent pas grand chose
Elles passent en un instant comme fanent les roses
On me dit que le temps qui glisse est un salaud
Que de nos tristesses il s’en fait des manteaux
Pourtant quelqu’un m’a dit que…

{au refrain}

En même temps, si tu es pas sûre qu’on te l’ait dit, est-ce vraiment opportun d’en faire une chanson ? Ne vaudrait-il pas mieux attendre confirmation ? Non tu t’imagines, dans six mois, chanter “C’était tard dans la nuit en plus y avait du bruit / C’est Jean-Pierre Coffe qui m’a dit / Qu’il aimait bien le porc / J’ai mal compris ça alors”

Non bon évidemment, faudrait le son pour bien voir

Tuesday, January 29th, 2008

Si tu lis attentivement la presse, tu le sais, l’industrie musicale est en grave danger de mort. Dany Brillant a gagné à peine plus qu’un demi-million d’euros cette année, vraiment, je sais pas comment il peut survivre dans de telles conditions de précarités. Tous les jours, dans le monde, une quinzaine de majors meurent de faim. Et tout cela à cause de toi, oui, toi, tu crois que je t’ai pas vu télécharger l’intégrale de la Compagnie Créole sur eMule ?

Heureusement, les pontes de l’industrie musicale ont trouvé la parade, arrêter de prendre les gens pour des boeufs et produire un peu de la musique de qualité, pour voir inspirés de ce qui se fait souvent, et avec bonheur, dans l’industrie. En 2008, les artistes usés ne seront plus jetés, mais recyclés, en tirant habilement profit de synergies inattendues, cela s’inscrivant dans le cadre d’une stratégie win-win orientée client. Et ce, grâce à la fusion. (ndlr: oui je sais, d’autres avaient déjà eu l’idée avant, et avec talent)

Il aime les fleurs, les couleurs vives et les riff de guitares. Sa voix est à mi-chemin entre le chaton abandonné et le cancéreux au dernier stade. Il ravira tous les nostalgiques des années 70, qu’ils aient aimé les Bee Gees ou Black Sabbath. En plus, il fait des slows : Metallmika.

Groupe de rock indé venu de la Costa Brava, ils font s’évanouir les jeunes filles sur leur passage grâce à leurs coupes de cheveux rigolotes : Tokyo Sex Destruction Hotel.

Célèbre DJ belge, il est considéré par certains comme l’inventeur du hip-hop, mais pas par beaucoup quand même : Benny B Bennassi.

On les avait oubliés un peu mais ils reviennent en force et quand ils reviennent en force, t’as intérêt à pas être sur le chemin. Ils aiment les jolies ballades en allemand et les poussins morts : Tanita Tikarammstein

Révélations myspaciennes, l’une excelle dans le hip-hop, l’autre dans le mauvais métal, elles aiment les chansons avec Jump dans le titre: Amy Winehouse of Pain et Lilly van Allen.

Il aime tout le monde, des vieilles dames aux petits garçons : Franck Michael Jackson

Il chante Allumer le feu, je rentre à la nage : Johnny Halliday on ice.

Si ça marche pas, il restera les musiques à télécharger au 8 12 12 pour ton portable et les concerts surtaxés.