Archive for the ‘juke-box’ Category

Hotel California

Friday, May 13th, 2011

Ça fait longtemps que j’ai pas parlé musique ici, non ?
J’ai longuement hésité entre Mélanie Laurent et Bertrand Cantat, avant de finalement opter pour une petite jeune qui se lance.

Barbara
L’AIGLE NOIR
paroles et musique: Barbara

En plus, j’ai toujours bien aimé les aigles. Mon côté genevois.

Un beau jour ou peut-être une nuit

L’autre truc que j’aime bien, à cause de mon côté genevois, c’est la précision. Pour confondre le jour et la nuit, faut pas être très ponctuel. Ni très observateur, d’ailleurs, y a d’excellents indices pour distinguer les deux. Les programmes télé, par exemple.

Près d’un lac je m’étais endormie

Hippie !

Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part,

Mais si, du ciel !

Surgit un aigle noir.

L’aigle étant un rapace diurne (qui glapit ou trompette)(ça n’a rien à voir avec la chanson, mais bon, c’est toujours utile à savoir)(par exemple en cas d’invasion du monde par des terroristes trivialpursuitiques), ça devait être un beau jour. On a résolu un mystère, je suis rassuré.

Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer

Justement, à la strophe d’avant, ça me dérangeait un peu : l’aigle est un oiseau plus tournoyeur que surgisseur (c’est connu).

Près de moi, dans un bruissement d’ailes,
Comme tombé du ciel

Non mais non, c’est normal, c’est parce que c’est un oiseau.

L’oiseau vint se poser.
Il avait les yeux couleur rubis

Je sais pas vous, mais je trouve ça super flippant.

Et des plumes couleur de la nuit

Ça non, ça va, un aigle noir aux plumes noires, je peux tolérer.

À son front, brillant de mille feux,
L’oiseau roi couronné
Portait un diamant bleu.

Je m’excuse d’insister sur des détails ornithologiques, mais à ce stade de la chanson, il faudrait qu’on sache si on a affaire à un aigle noir ou à un aigle royal. Alors bien sûr, certains diront “non mais noir, royal, c’est pareil, les aigles, de toutes façons, ils se ressemblent tous (mais quel sens du rythme)”, mais ils feront moins les malins quand Michel Noir sera candidate à l’investiture socialiste.

De son bec, il a touché ma joue

Il est quand même hyper-familier, comme aigle.

Dans ma main, il a glissé son cou

Même mon chat se permet pas des trucs pareils.

C’est alors que je l’ai reconnu

Ah mais c’était un aigle de ses amis ? Très bien, je suis pas sectaire, je trouve que comme animal domestique, un furet ou un ragondin, c’est plus facile à ranger, mais bon, chacun son truc. Par contre, sans vouloir jouer les trouble-fête parce que je ne saurais pas l’accorder sans regarder, j’ai envie d’insister sur le fait que la narratrice n’est pas très observatrice. Je veux dire, si mon wombat qui s’était enfui revenait en tournoyant lentement, je le reconnaîtrais sûrement avant la dernière minute, quoi.

Surgissant du passé

Mais non, du ciel.

Il m’était revenu.

Bon en même temps, je critique, je critique, mais c’est toujours émouvant, les histoires de retrouvailles qui impliquent des animaux domestiques exotiques.

Dis l’oiseau,

Non par contre, ce ne sont pas les aigles qui parlent, mais les mainates. Mais les gens confondent souvent.

o dis, emmène-moi

et ce truc d’aigles qui enlèvent des gens, c’est une légende, une rumeur colportée par ces sales jaloux de milans.

Retournons au pays d’autrefois

Le pays d’autrefois, je pense que c’est une métaphore pour parler du Jura, parce que soi-disant on aurait 25 ans de retard dans la région (vous ferez moins les malins en 2013).

Comme avant, dans mes rêves d’enfant,

Ah non, ça doit être un autre pays d’autrefois, aucun enfant ne rêve de ça.

Pour cueillir en tremblant
Des étoiles, des étoiles.

Par contre, dans le Jura, y a des coins où on voit super bien les étoiles, et c’est joli. Mais les gens viennent plutôt cueillir des champignons, en général.

Comme avant, dans mes rêves d’enfant,
Comme avant, sur un nuage blanc,
Comme avant, allumer le soleil,
Être faiseur de pluie

C’est météorologiquement confus, comme situation.

Et faire des merveilles.

Allumer le soleil, la pluie en volant sur un nuage, dans 5 minutes, ça finit en double arc-en-ciel et en licorne, tout ça.

L’aigle noir dans un bruissement d’ailes
Prit son vol pour regagner le ciel

En même temps, t’es en train de te balader à dos de nuage, t’as plus besoin de lui alors quoi ? tu voudrais qu’il reste là à faire le poirier ? C’est un aigle, il est supposé être fier et altier, le mec. Il va pas attendre stoïquement que tu aies fini de gambader sur les nuages pour pouvoir faire taxi.

Quatre plumes, couleur de la nuit,
Une larme, ou peut-être un rubis

Ses larmes ressemblent à des rubis ? J’espère que tu as appelé les services vétérinaires, tu sais que les gens ne rigolent pas avec la maltraitance animale, de nos jours.

J’avais froid,

Oui ben c’est ça d’aller vadrouiller dans la stratosphère

il ne me restait rien
L’oiseau m’avait laissée
Seule avec mon chagrin

En laissant ses affaires sous la surveillance d’un aigle. Je suis pas ornithophobe, j’ai pas mal d’oiseaux de proie parmi mes amis, mais quand même, on sait bien comment ils sont. On peut pas leur faire confiance. C’est culturel, chez eux : les oiseaux, ça vole, on le sait bien.

Un beau jour, ou était-ce une nuit

Sinon moi pour repérer, j’ai un truc : s’il fait jour, c’est que ce n’est pas la nuit.

Près d’un lac je m’étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part
Surgit un aigle noir.

C’est une très belle chanson, porteuse d’espoir et d’un message fort : méfiez-vous des oiseaux surgis du passé, n’acceptez pas leur demande d’amis Facebook ni de faire du nuage avec eux. Et puis arrêtez de vous endormir n’importe où, ça fait clodo.

Trouble diGestIF

Thursday, March 24th, 2011

Justin Bieber, Indochine, Tokio Hotel… c’est facile de se moquer, alors qu’on n’aura jamais une coupe de cheveux aussi cool.
Une fois n’est pas broderie, j’ai donc décidé de vous parler d’une chanson non pour me gausser facilement mais, au contraire, pour souligner la beauté de son écriture. Ça va un moment, les conneries.
Rebecca Black, 13 ans, prouve que la précocité n’attend pas le nombre des années et renvoie Nelligan et Rimbaud au sanatorium. Ma traduction ne peut, hélas !, rendre hommage à toute la profondeur de ce texte.

Rebecca Black – Friday

Rebecca Noire – Vendredi
On pense évidemment immédiatement au Vendredi de Robinson Crusoé, même s’il s’agit ici de naufrage au sens métaphorique du terme.

Seven a.m., waking up in the morning

Sept heures du matin, je me réveille le matin.
Redondance du mot matin pour bien accentuer l’idée matinale : le quotidien nous arrache à la chaleur douillette de nos rêves pour nous enchaîner dans la triste inéluctabilité du temps qui passe.

Gotta be fresh, gotta go downstairs

Je dois être fraîche, je dois descendre
Immédiatement, les conventions sociales nous rattrapent, sans nous laisser la moindre seconde de répit.

Gotta have my bowl, gotta have cereal

Je dois trouver mon bol, je dois prendre mes céréales
Rebecca Black profite de lancer une pique à la dictature du bien manger.

Seein’ everything, the time is goin’
Tickin’ on and on, everybody’s rushin’

Je vois tout, le temps passe, seconde par seconde, tout le monde court
Hommage évident à Baudelaire, « Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit: “Souviens-toi! », dénonciation d’une époque où la vie de famille se perd à cause d’un stress omnipotent.

Gotta get down to the bus stop
Gotta catch my bus, I see my friends (My friends)

Je dois aller à l’arrêt de bus, je dois prendre le bus, je vois mes amis (mes amis)
On sent ici un changement dans le rythme narratif. La douleur de prendre le bus, de s’arracher à la douceur de son foyer, est atténuée grâce à la force de l’amitié, comme mille dauphins qui roulent dans nos coeurs.

Kickin’ in the front seat
Sittin’ in the back seat

Je donne un coup de pied dans le siège de devant, je m’assied sur le siège arrière
Balancement entre indignation et résignation.

Gotta make my mind up
Which seat can I take?

Je dois me décider. Quel siège puis-je prendre ?
Décision qui a l’air anecdotique et qui pourtant souligne le diktat des conventions sociales. Enfin je sais pas vous, mais les grands veulent jamais qu’on aille derrière.

It’s Friday, Friday
Gotta get down on Friday
Everybody’s lookin’ forward to the weekend, weekend
Friday, Friday
Gettin’ down on Friday
Everybody’s lookin’ forward to the weekend

C’est vendredi, vendredi, il faut attaquer ce vendredi, tout le monde attend le week-end, week-end. C’est vendredi, vendredi, il faut attaquer ce vendredi, tout le monde attend le week-end, week-end.
Dans cette triste absurdité d’une vie passée à combler le temps qui sépare deux fins de semaine, le vendredi symbolise la dernière étape avant la délivrance, journée sacrifiée, entièrement passée à penser à la tarte qu’on amènera pour la crémaillère de Ramuncho. Enfin, c’est un exemple.

Partyin’, partyin’ (Yeah)
Partyin’, partyin’ (Yeah)
Fun, fun, fun, fun
Lookin’ forward to the weekend

Faire la fête, faire la fête (ouais), faire la fête, faire la fête (ouais), plaisir, plaisir, plaisir, plaisir, attendant le week-end avec impatience
On sent poindre le côté obsessionnel de l’amusement, seul dérivatif à un quotidien morne.

7:45

7:45
Déjà ? le temps passe vite !

, we’re drivin’ on the highway
Cruisin’ so fast, I want time to fly

Nous conduisons sur l’autoroute, si vite, j’aimerais que le temps vole
Subtile métaphore entre la vitesse du bus et la lenteur du temps qui passe.

Fun, fun, think about fun

Plaisir, plaisir, penser au plaisir
Là encore, le fun devient obsessionnel, un autre diktat.

You know what it is

Tu sais ce que c’est
Dame, oui !

I got this, you got this
My friend is by my right, ay

J’ai ça, tu as ça, mon ami est à ma droite, yay
Certains analystes ont vu dans ce passage un troublant message politique, je n’y vois qu’une précision géographique. L’Histoire tranchera.

I got this, you got this
Now you know it

J’ai ça, tu as ça, maintenant tu le sais
Avec ce “maintenant tu le sais”, Rebecca Black prend l’auditeur à témoin, elle insiste sur l’importance du message qu’elle veut faire passer.

[Refrain]

Yesterday was Thursday, Thursday
Today i-is Friday, Friday (Partyin’)

Hier c’était jeudi, jeudi. Aujourd’hui c’est vendredi, vendredi (faire la fête)
J’entends déjà les rieurs se moquer. Facile ! Il y a dans cette apparente candeur la volonté d’insister sur l’engrenage infernal du temps qui jamais ne s’arrête. Après tout, ceux qui se moquent oseraient-ils rire de Vivaldi quand il chante les quatre saisons ?

We-we-we so excited
We so excited

Nous nous nous si excités, nous si excités,
L’idée même de week-end devient si obsédante que la narratrice bafouille, oublie des mots : nous sommes tellement conditionnés par cette opposition temps libre / temps de travail que nous en perdons nos moyens.

We gonna have a ball today

nous aurons un bal aujourd’hui
Le choix du mot “bal” n’est bien entendu pas dû au hasard : en utilisant à dessein une expression désuète, on inscrit ici la thématique de cette chanson dans une temporalité qui n’est pas seulement celle de la génération des adolescents de 2011, tant la situation qu’elle dénonce est universelle.

Tomorrow is Saturday
And Sunday comes after … wards
I don’t want this weekend to end

Demain c’est samedi, et dimanche vient après, je ne veux pas que ce week-end se termine
Là encore, cette façon d’égrener le calendrier peut sembler futile et pourtant, c’est la situation qu’elle décrit qui est futile, il n’est encore que vendredi matin et déjà l’angoisse du dimanche soir nous saisit.
Certains analystes ont vu dans ce passage un plaidoyer pour la semaine de quatre jours. Les gens disent n’importe quoi, de nos jours.

Patrice Wilson

Oh, un changement de narrateur. Chic.

R-B, Rebecca Black

R-B, Rebecca Black
Donc, je t’explique si tu n’es pas familier avec la musique de jeunes, il y a là un passage rappé dans lequel un dénommé Patrice Wilson s’adresse, tel un Deus ex machina, à la jeune Rebecca. Mais un Deus ex machina qui ferait du rap, quoi.

So chillin’ in the front seat (In the front seat)
In the back seat (In the back seat)

Ainsi, tu te relaxes sur le siège avant (sur le siège avant), sur le siège arrière (sur le siège arrière)
Ignorant tout des terribles tourments qui agitent la pauvre enfant, le dénommé Patrice l’imagine en train de rêvasser, manière de souligner à quel point cette angoisse du temps qui passe peut sembler anodine pour une tierce personne. On notera que la chanteuse a choisi de ne pas nous dire, en définitive, quel siège elle avait choisi, pour nous laisser donner notre propre réponse à cette question centrale.

I’m drivin’, cruisin’ (Yeah, yeah)

Je conduis, conduis (ouais, ouais)
Il y a peut-être un jeu de mots entre cruise et cruise, ce serait amusant. L’individu apostrophant la pauvre enfant est un automobiliste, seul au volant, symbole évident de liberté.

Fast lanes, switchin’ lanes
Wit’ a car up on my side (Woo!)

Voies rapides, changements de voie,
avec une voiture à côté de moi. (Woo!)

Il semble très amusé par l’autoroute. Apparemment, il vient de la campagne, où l’on sait encore prendre le temps de regarder le temps passer. Mais bon, où on vient quand même passer le week-end en ville, faut pas non plus déconner.

(C’mon) Passin’ by is a school bus in front of me
Makes tick tock, tick tock, wanna scream

Un bus scolaire passe devant moi, il fait tic-tac tic-tac, j’ai envie de crier
Non, l’histoire ne se passe pas à Gaza, ne t’inquiète pas : nous ne sommes pas ici face à un autobus piégé mais face à une métaphore filée, c’est nettement plus classe.

Check my time, it’s Friday,

Je regarde l’heure, c’est vendredi.
Oui, il a une montre qui indique les jours. Puisque je te dis qu’il vient de la campagne !

it’s a weekend

c’est le week-end
Encore une de ces feignasses qui bossent à 80% !

We gonna have fun, c’mon, c’mon, y’all

Nous allons nous amuser, viens, viens, tout le monde
Car nul n’échappe à la spirale infernale des semaines.

[Refrain]

C’est une chanson très profonde, très engagée et, évidemment, porteuse d’espoir et sur ce, je dois y aller, je vais écrire un tube sur les fruits et légumes.

Stromatisé

Thursday, December 23rd, 2010

Stromae – Alors on danse

Alors, Alors, Alors

Ben alors j’avais envie de parler cette chanson, parce qu’elle est musicale et porteuse d’espoir. Et que c’est un des hits de l’année, tout ça.

Qui dit étude dit travail,

Aujourd’hui, qui se souvient que Patrice Laffont n’est pas un éditeur, que Marie-Ange Nardi n’est pas décédée ? Cette chanson est un vibrant hommage au jeu Pyramide, hélas disparu de nos écrans. Pour les plus jeunes d’entre vous, il s’agissait d’un jeu où il fallait dire un mot pour en faire deviner un autre mais surtout choisir entre Mironton et Barjabulle. Et on a beau dire, aucun autre jeu, depuis, n’a jamais permis à Madame Gonthier de Magny-en-Vexin de repartir avec une boîte du jeu Pyramide offerte par Pepita.
Etudes j’aurais plutôt dit tas de feignasses, mais bon, j’ai jamais été très fort à ce jeu.

Qui dit ‘taf’ te dit les thunes,

Oui, enfin, pour les thunes, y a des moyens nettement plus efficaces, genre cambrioler une banque, jouer à la balle, compter sur ses parents pour les gagner avant nous ou faire un tube tout pourri.

Qui dit argent dit dépenses,

Attends, si c’était lié, tout le système capitaliste s’effondrerait !

Qui dit crédit dit créance,

Houla non, tu vas énerver maître Galibert ! C’est un peu de la même famille. Tu hypothèques toutes tes chances de gagner, là.

Qui dit dette te dit huissier,

Et qui dit huissier dit vous n’aurez pas ma liberté de penser !

Oui dit assis dans la merde.

Quand tu dis « Oui dit », tu veux dire que t’avais tellement de dettes que t’avais même plus les moyens pour la barre du Q ? Dur.

Qui dit amour dit les gosses,
Dit toujours et dit divorce.

Le raisonnement se tient, mais tu aurais pu le faire en une brique.

Qui dit proches te dit deuil car les problèmes ne viennent pas seul.

Proches j’aurais plutôt dit bières mais chacun son truc… L’avantage c’est que si tu associes les proches aux problèmes, la période de deuil n’en sera que plus gaie.

Qui dit crise te dit monde

Stromae (c’est norvégien, comme nom, non ?) est un déplorable joueur de Pyramide, ce passage le prouve.

dit famine dit tiers-monde.

En plus d’être un hommage à ce grand homme qu’est Laurent Broomhead, je me demande si cette chanson serait pas un peu engagée.

Qui dit fatigue dit réveil

Pardon de chipoter, c’est pas le genre, mais c’est le contraire, en fait.

encore sourd de la veille,
Alors on sort pour oublier tous les problèmes.

Il fallait deviner Jeune et Con de Saez ? Tu t’y es très mal pris, sérieux.

Alors on danse [9 fois]

Tout heureux d’avoir fait deviner son mot en 116 briques, Stromae (ou finlandais, peut-être) danse. Neuf fois.

Et la tu te dis que c’est fini car pire que ça ce serait la mort

Mais non, il faut pas se déprécier comme ça, Stromae (ça pourrait être bernois, aussi, en fait) ! Pire que ça y a René la Taupe, Mylène Farmer et quand un train de marchandises freine.

Qu’en tu crois enfin que tu t’en sors quand y en a plus et ben y en a encore!

Oui, enfin, c’est juste un deuxième couplet, fais pas ta drama queen.

XTC dit problème

L’exta c’est un peu comme Pyramide, so 2000…

les problèmes ou bien la musique

C’est une version moderne de la bourse ou la vie ? Si c’est Stromae (ou alors fidjien ?) qui se charge de la musique, je prends les problèmes, merci.

Ca t’prend les tripes ça te prend la tête et puis tu pries pour que ça s’arrête

Faut pas exagérer. Je ne prie pas pour que ça s’arrête. Je zappe, car n’est-il pas écrit “aide-toi le ciel t’aidera” ?

Mais c’est ton corps c’est pas le ciel

Il faut vraiment être distrait, pour confondre. “Ohla, je neige un peu aujourd’hui”

alors tu t’bouche plus les oreilles
Et là tu cries encore plus fort et ça persiste…

Donc, là, Stromae (ouais en réalité c’est belge et ça veut dire maestro en verlan, de rien, j’aime bien t’apprendre des trucs utiles que j’ai vus sur wikipedia) nous nargue : il sait bien que t’as beau te boucher les oreilles, crier, chanter “à la volette”, son pauvre pouet – pouet pouet – toum toum toum toum toum va te rester coincé dans la tête minimum trois semaines.

Alors on chante
Lalalalalalalala
Alors on chante
Lalalalalalalala

Et il en rajoute une couche.

Alors on chante
Alors on chante

Et puis seulement quand c’est fini, alors on danse.

Même pas capable de chanter et de danser en même temps. Ça, de mon temps, ça se serait pas passé comme ça, il aurait été nominé dès la première semaine à la Starac.

Alors on danse (7 fois)
Et ben y en a encore (5 fois)

Et quand y en a plus ça fait du bien.
C’est donc une chanson qui ne parle de Pyramide que dans son premier couplet, car si ce jeu ne passe plus à l’antenne aujourd’hui, c’est bien parce que le monde n’est plus capable de se concentrer le temps de deux couplets. Et pourtant, cette chanson est porteuse d’espoir : tant qu’ils dansent, au moins, ils ne font pas de bêtises.

Quatre consonnes

Thursday, September 23rd, 2010

Raphaël sort un nouvel album. Le chanteur, pas la tortue ninja. Le chanteur à qui l’on doit trois chansons sur le nouvel album de Zaz, la chanteuse, pas la pizza. Et à qui on doit aussi des phrases telles que “Allez viens je suis né dans cette caravane” (ce qui est mal vu en ce moment) voire “J’aimerais être un oiseau pour pouvoir cracher de plus haut” (ce qui est mal vu en tout temps).

Sur cet album, une chanson, “Bar de l’hôtel”, qui a été interdite de diffusion sur M6 la journée, non pas pour des raisons de sensibilité auditive, mais parce que le clip est trop violent. Plus violent, donc, qu’un programme de M6, genre une rediffusion de l’amour est dans le pré. Ça fiche la trouille.


Raphael – Bar De L'hôtel
envoyé par raphaelofficiel. – Regardez d'autres vidéos de musique.
Attention, ne clique pas avant que le jour soit couché sinon ça fait peur

Dans les paroles de cette chanson, Raphaël pose un certain nombre de questions. Or ça tombe bien: parmi mes passions il y a les paroles de chansons et répondre à des questions (ainsi que l’élevage des Pokémon, la politique et la nudité féminine, mais cela n’a aucun rapport avec le présent post)

Bar de l’hôtel

C’est donc une chanson qui parle d’un voyageur, qui se retrouve dans un hôtel, mais un hôtel un peu classe, avec un bar, pas le Formule 1 du coin.

D’où vient, d’où vient le vent du matin
Que le jour, que le jour chasse en chemin?

Ça, bon, quand on part en voyage, connaître les provenances exactes des vents, c’est surtout utile quand on est marin, sinon ça a pas grand intérêt, mais c’est bien d’être curieux.

Où s’en vont, où s’en vont les poussières qui brûlent nos yeux
Nous troublent la vue et nous rendent amoureux?

Donc s’il y a poussières, c’est probablement du Sirocco. C’est un vent de Sud-Est. Mais il ne faut pas en tomber amoureux, c’est une combine à se prendre un vent. Même s’il est vrai que certaines personnes trouvent, parfois, leur amant sirocco.

Des plumes dans les cheveux et rien dans les mains

Les Indiens ! (mais pourquoi on parle de ça, déjà ?)

Se coudre les paupières pour ne plus voir rien

C’est un peu couillon, on vend de très bons masques de sommeil pour pas cher.

C’est dans ma nature et c’est dans mon sang

Ah. Oui bon alors si c’est un genre de coutume locale, couds donc, comme disent nos amis québécois.

Un poison violent mélange de mes parents

Toujours de la faute des parents, hein ? Quand on se coud l’oeil, on assume.

Refrain

Est ce mon squelette au bar de l’hôtel?

Probablement pas, en général, c’est un truc qu’on garde le plus possible sur soi.

Est-ce ma toilette faite au scalpel?

A l’aéroport, tu as échangé ta valise avec un chirurgien, ça arrive. Tu as mal dormi à cause du vent, tu es un peu distrait, ça arrive. Profites-en pour te découdre un peu les yeux.

Est-ce que ce sont mes effets aux enchères?

Le chirurgien, lui, a déjà tout balancé sur e-bay. Ils en manquent pas une, ceux-là !

Et cette détresse que je paye bien cher

Non mais n’enchéris pas, voyons, appelle la police !

Pour combien tu m’aimes,

Ça ne se monnaie pas, en plus tu as déjà une histoire avec le sirocco, mais enfin contre un gros chèque je veux bien acheter un de tes disques

pour combien tu me quittes?

Là, par contre, je peux faire un effort et faire ça gratuitement.

Tu me tiens en laisse, tu me laisses quitte

Oui ben c’est comme ça, les chanteurs français doivent être tenus en laisse à l’intérieur de l’établissement, j’y peux rien.

D’où vient, d’où vient que je t’aimais avant?

Ecoute, j’en sais rien, je trouve ça bizarre, en plus on n’a jamais été présentés, tu es sûr que tu confonds pas ? Ou alors c’est par narcissisme, à cause de cette histoire de prénom partagé, mais bon, ça va te faire beaucoup de monde à aimer.

D’où vient le hoquet?

Tu es au bar de l’hôtel depuis des plombes à déblatérer des âneries: à mon avis, le hoquet, c’est l’alcool.

Comment tombe la pluie?

dru

Combien coûte, combien coûte le bonheur d’une seule nuit?

100 balles

Et comment sommes-nous arrivés ici?

Moi j’écoutais une chanson, toi je sais pas, je dirais en taxi depuis l’aéroport.

Qui a fait les océans

Dieu. Ou la licorne rose invisible.

et les c½ur brûlés

Jean Sagols

La colonne et le coup ne cessent de marcher

Euh, je vais pas te contrarier, il paraît que tu peux devenir tellement violent que même M6 te censure, mais je pense que ça ne veut rien dire, ça.

Est-ce que tout peut pourrir même ce qu’il ya de plus doux?

Le savon pour la laine, les bébés animaux, le cidre doux, effectivement, c’est putrescible.

On nous jette des fleurs ou bien des cailloux.

Si tu continues à faire peur à tous les clients du bar de l’hôtel, je ne te cache pas que le patron va plutôt opter pour les cailloux. Qui, soit dit en passant, sont assez rarement doux, toutes les victimes de lapidation te le confirmeront, mais totalement imputrescibles.

Refrain
Est ce mon squelette au bar de l’hôtel?
Est-ce ma toilette faite au scalpel?
Est-ce mon souvenir aux enchères ?
Et cette détresse que je paye si cher
Pour combien tu m’aimes, pour combien tu me laisses?
Tu me tiens en laisse.
Tu me laisses quitte

Ce n’est que moi, ce n’est que moi

Oui oui, on avait reconnu, ça va.

Une espèce disparue, une espèce menacée

Disparue ou menacée, il faut choisir, mais il est sûr qu’à se coudre les yeux, se raser au scalpel et se mettre des mines tout seul à l’hôtel, on vit pas bien vieux.

Ce n’est que moi, ce n’est que moi x2

Cette belle chanson, bien que totalement inintelligible est porteuse d’espoir, l’espoir que les radios aussi la jugent trop violente pour la diffuser de jour.

Guitar hero

Wednesday, June 30th, 2010

Peur de rien blues – JJ Goldman
(les paroles viennent de )

Y’a les choses qu’on peut faire
Et puis celles qu’on doit pas

Y a aussi celles qu’on ne doit pas faire mais qu’on peut, comme traverser au rouge ou écouter des chansons des années 80, ou celles qu’on doit mais qu’on ne peut pas, comme bosser.

Y’a tout c’qu’on doit taire

Forcément, quand on s’appelle Or-Homme, on a au moins un compte un peu caché quelque part en Suisse, non ? (même si on n’a pas été bête en cours).

Tout c’qui ne se dit pas

Par exemple “Excuse, JJ, mais je vois pas du tout où tu veux en venir, là”.

Des vies qui nous attirent
De brûlures et de clous

Parfois, on a envie de tout plaquer pour devenir soudeur. Ou Messie.

Oui, mais ne pas les vivre
C’est encore pire que tout

Ça, ça reste à prouver, je connais un mec qui est devenu bûcheron sur un coup de tête, mais s’il ne s’en mord pas les doigts aujourd’hui, c’est sur un coup de hache.

De sagesse en dérive
De regrets en dégoûts

Je connais un mec, sur un coup de tête, il a tout plaqué pour devenir marin, mais il avait le mal de mer. En plus, comme il ne savait pas mariner, il dérive sacrément.

Y’a qu’une guitare à la main
Qu’j’ai peur de rien

JJ, lui, il a tout plaqué pour faire de la musique, ce qui lui a assez bien réussi.

Quand les juges délibèrent
Si j’fais mal ou j’fais bien

Ça date de l’époque où on lui avait collé un procès pour avoir infligé au monde la moitié de la carrière de Céline Dion

Si j’suis vraiment sincère
Moi j’sais même plus très bien

Ça date de l’époque où il était devenu amnésique, suite à ça.

Quand les rumeurs “vipèrent”

Car les gens, parfois, as’piquent de raconter la vie des people, mais as’savent rien.

Quand l’image déteint

Ça date de l’époque où il avait lavé son image à 60 degrés.

Il m’reste ce vrai mystère
Et ça, ça m’appartient

Tellement que ça restera mystérieux, donc. Du coup, était-ce bien la peine d’en parler ?

Quand je frôle la lumière
Qu’un instant je la tiens
Avec ma guitare à la main
J’ai peur de rien

Tenir la lumière, c’est une jolie métaphore pour dire porter une lampe de poche, après l’avoir frôlée en la cherchant dans l’obscurité. Mais il n’y a qu’une guitare à la main que JJ a peur de rien : dans cette chanson, il nous avoue donc sa peur des lampes de poches, une affection somme toutes assez rare.

Y’a des choses qu’on pense

Oui, c’est mieux en général.

Qu’on voyait pas comme ça
Mais on garde le silence

Ça, c’est vrai. Récemment, j’ai rencontré le Manneken Pis, je t’avoue que je le voyais pas comme ça. Mais je n’ai rien dit, de peur de le vexer.

Et on presse le pas

Et je me suis cassé.

Des regards qu’on détourne
Des gestes qu’on fait pas

Sans m’y attarder ni faire de photo, y avait trop de monde.

La conscience un peu sourde
Et pas très fier de soi

Bon, je crois que JJ parle d’autre chose, ou alors il est vraiment un peu trop sensible.

Quand la dose est trop lourde
Quand l’blues va un peu loin

Quand la dose est trop lourde et que le blues va un peu loin, c’est qu’on prend des pro-dépresseurs.

J’prends ma guitare à la main

C’est idiot, ça, quand le blues va trop loin, il faut prendre sa clarinette ou son balafon, à la limite son didgeridoo, je sais pas, mais avec la guitare à la main, on risque de le faire aller encore plus loin.

Et j’ai peur de rien

Je connais un mec, sur un coup de tête, il a tout plaqué pour devenir guitariste des années 80 dans un groupe de hard rock FM, depuis il n’a plus peur du ridicule, mais un peu des coiffeurs.

Cette chanson est porteuse d’espoir mais souvenez-vous, les enfants, qu’une guitare c’est un peu encombrant, quand le monde vous fait peur, essayez de voir si ça marche avec un triangle.

Djian comme la pluie

Monday, August 3rd, 2009

Bon ben puisqu’on parle de ça :

Des hauts, des bas
(Philippe Djian / Stephan Eicher)

Le jour où j’ai appris que Stephan Eicher se faisait écrire ses textes par un vrai écrivain connu, je me suis dit que finalement, je m’étais pas fait tellement rouler que ça quand j’avais acheté ce poncho 30 livres estoniennes après trois heures de marchandage.

La pluie venait du nord
Le vent passait sous ma porte

Tout de même, on sent la patte de l’écrivain, qui réussit à créer en deux phrases une impression de froidure à peine ternie par l’impression que le chanteur est en train de dire “le faon passait sous ma pote”.

Je comptais vivre fort
Et que le diable m’emporte

Il fait froid, mais le chanteur se dit je vais pas me laisser abattre, place à la fête.

J’allais a la fenêtre
Enroulé dans un drap

Il va regarder quand même s’il pleut pas trop. Il est vêtu d’un drap, ce qui est original, normalement, en Suisse, on se promène plutôt enroulé dans une couverture. Ou dans un peignoir Mickey.

Je secouais la tête

Et quand même, il fait très très moche, du coup il secoue la tête de dépit, y a plus de saisons ma brave dame.

J’en écartais les bras

Il secoue la tête tellement fort que ses bras s’écartent. C’est symptôme d’une maladie nerveuse très rare. Mais du coup, te dis-tu, car tu es sagace, il se retrouve tout nu devant sa fenêtre, vraiment, les jeunes, de nos jours, ils sont un peu trop olé olé ! Et bien, attends-toi à être surpris à la phrase suivante.

J’avais des hauts
J’avais des bas

En fait, sous son drap, il est tout habillé. Il porte même des bas, c’est dire.

J’avais plus ou moins chaud

Suivant si le drap est enroulé ou non

Et toute la vie devant moi

Finalement il décide de pas sortir, mais de rester à la maison à faire le con avec ses fringues et ses draps.

J’avais des hauts
J’avais des bas
Je crois que j’en voulais trop

Il se rend compte qu’il est un peu compulsif de l’achat d’habits.

J’ai même eu ce que je n’voulais pas

Il garde même les linges de bain à fleurs qu’on lui offre pour 200 francs d’achat.

Je restais enfermé
Ou errais pendant des jours

Il fait ses achats soit dans des catalogues, soit dans les magasins.

Trop de chemins s’ouvraient
Trop de questions en retour

A chaque fois il hésite beaucoup, C&A, H&M, D&G, M&M’s, la noire, la rouge, ok la rouge mais ira-t-elle avec mes bottes en velours?

Je n’avais pas tué mon pere

Alors là, il faut le prendre dans le sens métaphorique, comme quand on dit ohlala je tuerais mon père et ma mère pour ces cache-rotules en osier inoxydable Gucci. Sauf que là, il a décidé de finalement pas les acheter.

Mais je ne me souvenais pas
Ce qu’il me disait de faire
Ou ce qu’il ne disait pas

Et là il se rappelle que son père lui avait une fois donné un bon conseil. Ou ne lui a pas donné de bon conseil. D’ailleurs c’était peut-être sa mère, il confond souvent. Ou le voisin. Ou pas un conseil, mais le la.

Refrain

Chaque jour je me tenais prêt
Je guettais l’heure et la page

C’est une vieille chanson, de l’époque où on commandait encore ses habits dans des catalogues et qu’il fallait téléphoner pendant les heures d’ouverture pour passer sa commande.

Où les eaux s’ouvriraient
Me laisseraient un passage

Encore une métaphore pour dire qu’il a finalement choisi la rouge.

L’espoir me faisait vivre
L’attente me rendait nerveux

Entre le moment où il passe sa commande et celui où il la reçoit, il a des réactions un brin excessives.

Je trouvais dans les livres
De quoi patienter un peu

Pour se calmer, il feuillette des catalogues, ce qui est aussi vicieux qu’un cercle.

J’avais des hauts
J’avais des bas
J’avais plus ou moins chaud
Et toute la vie devant moi
J’avais des hauts
J’avais des bas
Je crois que j’en voulais trop
J’ai meme eu ce que je n’voulais pas

Et faut pas s’étonner si tu te retrouves au final avec n’importe quoi.

C’est donc une très belle chanson qui dénonce le consumérisme de notre société de consommation.

Le clip est , mais à cause des Inconnus, ces sacripants, il fait un peu rire.

O sole mio

Monday, July 13th, 2009

Que fait Raph lorsqu’il n’a pas trop grand chose à dire mais qu’il faut qu’il sorte une note quand même parce que ses lecteurs vont s’impatienter et qu’un lecteur qui s’impatiente il est capable de tout, même d’aller voir des sketchs d’Eric et Ramzy sur Youtube ? Eh bien, il a une recette infaillible : il prend un film qui vient de sortir ou une chanson qu’on n’arrête pas d’entendre à la radio et il raconte n’importe quoi dessus.

, a déclaré un jour Lao-Tseu un mec dont le pseudonyme est “Le Concombre“, autant te dire qu’il ne faut pas prendre ses allégations trop au sérieux, mais bien au contraire les couper en rondelles pour s’en faire des masques de beauté.

Or, c’est totalement faux, et je ne saurais accepter de telles affabulations.

Il m’arrive aussi de prendre de vieilles chansons.

Mais attention, de vraies chansons de qualité bien.

Richard Cocciante
LE COUP DE SOLEIL
Paroles et musique: Jean-Paul Dréau

(aucun lien de parenté avec Jean-Paul Deux)

J’ai attrapé un coup de soleil,

Ah, oui, j’ai eu ça une fois, ça fait mal.

Un coup d’amour,

La métaphore est intéressante. C’est vrai que l’amour peut parfois faire mal. Comme un coup de soleil. Mais peut aussi, parfois, être bonnard. Comme un coup de soleil (si, bien sûr, un coup de soleil au mois de février, ça rend jaloux les copains qui sont restés sous le brouillard, c’est sympa). Et peut parfois s’attraper en s’exposant au soleil, voire en se noyant dans un verre d’eau. Par contre, aucune étude ne prouve, pour l’heure, ses vertus cancérigènes. Et, surtout, quand ça te tombe dessus, inutile d’essayer de mettre de la biafine, ça passera pas.

un coup de je t’aime.

Là, comme la métaphore est un brin compliquée, il répète l’idée générale pour qu’on comprenne bien.

Je sais pas comment, il faut que je me rappelle.

Ça, en effet, pour les jeunes qui nous lisent, c’est très important : quand tu tombes ouf guedin d’une fille (je dis fille parce qu’il m’est arrivé de connaître ce doux tourment, mais ça peut être garçon, voire (mais plus rarement) lampadaire), essaie de te rappeler comment c’est arrivé, sinon tu risques d’avoir l’air sot : “Mademoiselle, mademoiselle, vos yeux sont comme les étoiles de l’océan dans les steppes mordorées d’un avril incandescent. Au fait, on s’est pas déjà vus quelque part ? Ah oui, à l’anniversaire de ton mari, c’est ça, lol, tu portais un kimono en rotin, j’ai tout de suite eu le coup de foudre. Ah non, c’était pas toi ? Ah non, tu portais un plateau avec des verres, c’est ça, il était sympa le rosé.”

Si c’est un rêve, t’es super belle.

Par contre, pour les jeunes qui nous lisent, évitez ça. Tu sais comment sont les filles, elles interprètent tout, si tu lui dis “Si c’est un rêve t’es super belle” elle va penser “Ah parce qu’éveillé je ne suis pas vraiment belle, c’est ça ?” (évite à ce moment là d’ajouter “ouais ok mais je t’ai rêvée si fort que les draps s’en souviennent, lol”). Note qu’un garçon, beaucoup plus premier degré, va se demander pourquoi tu le trouves belle et, probablement, en concevoir de la rancoeur.

Je dors plus la nuit.

Ce qui résout une question qu’on se posait tous, dis-donc ! S’il ne dort plus, c’est que ce n’est pas un rêve.

Je fais des voyages

Moi aussi, je préfère voyager de nuit.

Sur des bateaux qui font naufrage.

Par contre, je préfère faire naufrage de jour, on voit mieux les requins.

Je te vois toute nue sur du satin
Et j’en dors plus.

Tu m’étonnes. Le satin, ça tient chaud. Il ferait mieux de la voir toute nue sur de la flanelle, il dormirait mieux.

Viens me voir demain.

Mais qu’elle s’habille avant, sinon ça va faire jaser dans le quartier.

Mais tu n’es pas là,

Forcément. Elle l’a entendu parler de satin, elle l’a pris pour un genre de fétichiste, elle se méfie.

et si je rêve, tant pis.
Quand tu t’en vas, je dors plus la nuit

Par contre, quand elle est là, il dort et il rêve d’elle. Ok, c’est un genre, je juge pas, mais dans ce cas là, elle est pas obligée de rester à poil sur son sapin, si ?

Mais tu n’es pas là, et tu sais, j’ai envie d’aller là-bas,
La fenêtre en face, et de visiter ton paradis.

Donc ça se précise : le mec a flashé sur sa voisine d’en face. Il a d’ailleurs longtemps préféré aux voisins les voisines. Il ‘a croisée par hasard dans une satinerie du quartier, il s’est fait je ne sais quel film et, depuis, il épie ses allées et venues. Dès qu’elle a le dos tourné, il fomente de s’introduire par effraction dans son appartement, je ne veux même pas savoir pour quoi faire. Et il est surpris qu’elle ne soit pas là…

Je mets tes photos dans mes chansons

Pour la draguer, il cause d’elle (oui, c’est encore une métaphore, on peut pas vraiment mettre des photos de gens dans des chansons)(dans ses chaussons, oui, on peut, même si ça ne sert pas à grand chose) dans ses chansons. Ça pourrait marcher, je suis sûr que ça s’est vu, mais là il part avec un sacré passif quand même.

Et des voiliers dans ma maison.

Je pense que cette strophe-là n’a rien à voir avec le reste de l’histoire, simplement le mec collectionne les voiliers et tenait à la signaler discrètement, au cas où.

Je voulais me tirer, mais je me tire plus.

Les gens qui tombent amoureux de leur voisine d’en face sont une plaie pour l’immobilier.

Je vis à l’envers, j’aime plus ma rue.

Quand il aimait sa rue, il voulait se tirer. Maintenant, il veut rester. Il serait pas un peu compliqué, comme mec (limite chiant, j’espère pour lui que sa dulcinée est co-chiante)(pardon) ? Il vivrait pas à l’envers ?

J’avais cent ans, je me reconnais plus.

La vue baisse, à cet âge là. Mais la libido aussi, donc ses problèmes de satin vont pas le tourmenter bien longtemps.

J’aime plus les gens depuis que je t’ai vue.

Pour les jeunes qui sont toujours là, je ne crois pas que ce soit un truc à dire à une fille, ça. Enfin, essayez, vous me direz.

Je veux plus rêver.

Non mais c’est bon, tu rêves pas on a dit.

Je voudrais que tu viennes
Me faire voler, me faire je t’aime.

Ça, c’est un flagrant délit de zeugma foireux ou je ne m’y connais pas…

Mais tu n’es pas là, et si je rêve, tant pis.

Tu viens de dire que tu voulais plus rêver, je te rappelle au passage.

Quand tu t’en vas, je dors plus la nuit
Mais tu n’es pas là, et tu sais, j’ai envie d’aller là-bas,
La fenêtre en face, et de visiter ton paradis.

Ça y est. C’est sûr. Faut que je me décide.

Oui, ce serait bien.

Je vais faire le mur et je tombe dans le vide.
Je sais que tu m’attends près de la fontaine:
Je t’ai vue descendre d’un arc-en-ciel.
Je me jette à l’eau des pluies d’été.
Je fais du bateau dans mon quartier.
Il fait très beau, on peut ramer.

C’est pas “le coup de soleil” qu’elle devrait s’appeler, la chanson, mais “l’insolation, et carabinée encore”

La mer est calme. On peut se tirer.

Non mais tu ne te tires plus, tu as dit. Faut que tu te décides !

Mais tu n’es pas là, et si je rêve, tant pis.

Elle a peut-être pas le pied marin.

Quand tu t’en vas, je dors plus la nuit
Mais tu n’es pas là, et tu sais, j’ai envie d’aller là-bas,
La fenêtre en face, et de visiter ton paradis.

Mais tu n’es pas là, non…
Mais tu n’es pas là, et si je rêve, tant pis.
Quand tu t’en vas, je dors plus la nuit…
Mais tu n’es pas là…
Mais tu n’es pas là… non, non…

J’ai attrapé un coup de soleil,
Un coup d’amour, un coup de je t’aime.
Je sais pas comment, il faut que je me rappelle.
Et si je rêve, tant pis.
J’ai attrapé un coup de soleil,
Un coup d’amour, un coup de je t’aime.
Un coup d’amour, un coup de je t’aime.

C’est une chanson pleine d’espoir et très engagée : si vous allez au soleil, protégez-vous, c’est dangereux ces conneries.

Bang bang

Friday, May 22nd, 2009

Quand j’ai commencé à analyser les plus beaux textes de la chanson française, car oui, les paroliers sont les poètes modernes, ils magnifient la langue comme la bolognaise magnifie les pâtes, un refrain s’est mis à me hanter comme une évidence.

Puis je découvris que Guy Carlier s’en était déjà emparé avant moi, et c’est la mort dans l’âme que je me résolus à renoncer à faire des tartines de la substantifique moelle de ce chef d’oeuvre.

Puis vint un jour où je me dis “Bah, de toutes façons, ça se verra pas, plus personne ne sait qui c’est, Guy Carlier.”

Elle a les yeux revolver – Marc Lavoine.

Si, par un merveilleux hasard, tu ne te souviens plus de cette chanson, c’est là. Le meilleur moment est entre 2:12 et 2:24.

Un peu spéciale, elle est célibataire

Ça a l’air un peu spécial, comme entrée en matière, mais il faut se replacer dans le contexte. Dans les années 80, non seulement il était légal de faire n’importe quoi avec ses cheveux et son Bontempi, parfois même en même temps, mais en plus, les filles étaient obligées de se marier à 13 ans et les femmes célibataires étaient très spéciales.
Ou alors, à la limite, il veut juste dire “t’as vu la meuf, elle est trop spéciale, ça m’étonne pas qu’elle soit célib, lol”, mais ce serait pas très sympa.

Le visage pâle, les cheveux en arrière
Et j’aime ça

Car tous les goûts sont dans la nature, il aurait pu préférer aux visages pâles les iroquois et aux cheveux en arrière les iroquois, c’est comme ça. Mais là ça tombe bien, il aime les filles pâlottes à chignon.

Elle se dessine sous des jupes fendues

Elle est étudiante aux Beaux Arts et nulle en auto-portraits. Alors en cours d’auto-portrait elle triche un peu, elle dessine des jupes et elle dit au prof “Voilà, ton dessin, il est sous cette jupe, je l’ai fendue pour qu’elle puisse respirer”.

Et je devine des histoires défendues
C’est comme ça

Ben oui, c’est interdit, si on dit de faire des auto-portraits, faut faire des auto-portraits, sinon c’est n’importe quoi.

Tell’ment si belle quand elle sort
Tell’ment si belle, je l’aime tell’ment si fort

Cette chanson a provoqué le suicide de milliers de professeurs de français.

[refrain]
Elle a les yeux revolver,

d’un beau gris métallisé

elle a le regard qui tue
Elle a tiré la première,

Cette chanson a provoqué le ricanement de milliers d’adolescents.

m’a touché, c’est foutu
Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue
Elle a tiré la première, elle m’a touché, c’est foutu

Mais ne vous inquiétez pas, Marc Lavoine n’est pas vraiment mort, tout ça n’est qu’une métaphore pour dire qu’elle l’a foudroyé du regard.

Un peu larguée,

Elle vient de se faire larguer, un mec un peu lâche, elle a essayé de lui tirer dessus avec ses yeux, il a fui.

un peu seule sur la terre

Pour les mêmes raisons, elle a pas des masses d’amis non plus.

Les mains tendues, les cheveux en arrière

Du coup, pour s’occuper et se sentir utile, comme elle a déjà le chignon, elle s’inscrit au Secours Catholique, pour tendre la main aux gens dans le besoin.

Et j’aime ça

Marc Lavoine aime ça (il paraît que les concepteurs de facebook adorent cette chanson)

A faire l’amour sur des malentendus

Genre tu lui demandes l’heure, elle comprend un peu de travers, elle est étrangère ou sourde, je sais pas, elle t’emmène chez elle, et vous vous livrez à une exploration frénétique mais enrichissante du kama sutra ? (ou même pas chez elle, d’ailleurs, il paraît qu’une fois, dans le parking des anges…)(enfin, c’est une autre histoire)
Ça arrive, ça ?

On vit toujours des moments défendus

Défendus, défendus, c’est vite dit, moi si une fille m’emmène sous sa jupe fendue, même sur un malentendu, les chances pour que je me défende sont assez minces.

C’est comme ça

Et j’aime ça.

Tell’ment si femme quand elle mord
Tell’ment si femme, je l’aime tell’ment si fort

Voilà. C’est exactement là que je voulais en venir. Si un jour j’écris une anthologie de la chanson française, elle s’appellera “Tell’ment si femme quand elle mord”. C’est la plus belle phrase jamais écrite. Obispo, avec “le temps c’est de l’amour”, Fugain, avec “ça vit de chasse et de pêche un oiseau”, Pagny avec “vous n’aurez pas ma liberté de penser”, Bruel avec “tu verras tout c’qu’on peut faire si on est deux”, tous des amateurs. Même “aimer, c’est toucher les ailes des oiseaux”, c’est pas aussi beau.
Non mais prenez-en de la graine, un peu.
Tell’ment si femme quand elle mord.
Voilà, ça y est, je pleure.

[Refrain]

Ça va un peu mieux.

Son corps s’achève sous des draps inconnus

Elle a des draps très spéciaux achetés dans un magasin de draps pas très réputé. C’est comme ça.

Et moi je rêve de gestes défendus
C’est comme ça

Pendant ce temps-là, Marc Lavoine (qui ne précise malheureusement pas la nature de ses propres draps) rêve de gestes interdits, genre un service dans le filet, une tackle sournois voire carrément une passe en avant au rugby (la chanson ne le dit pas).

Un peu spéciale, elle est célibataire
Le visage pâle, les cheveux en arrière
Et j’aime ça

Non mais c’est vrai, c’est pas si spécial que ça d’être célibataire, on l’a tous été un jour ou l’autre dans sa vie (si un lecteur de ce blog a rencontré sa moitié avant sa naissance, toutes mes excuses). Bon après certains le redeviennent plus souvent que les autres, mais c’est pas la question, c’est beaucoup moins spécial que danser la polka en tutu rose, être capable de se lécher les coudes, avoir un lémurien domestique, être fan de Marc Lavoine ou de Grenoble…
Un peu spéciale, elle a un lémurien, le visage pâle, les cheveux en arrière (un maki) et j’aime ça (le lémurien, pas le sushi),
ça aurait eu plus de classe, comme chanson.
Bref, revenons-en à notre tellement si bien chanson.

Tell’ment si femme quand elle dort
Tell’ment si belle, je l’aime tell’ment si fort

C’est comment, tellement si femme quand elle dort ? Une démarche féminine, je vois, une logique féminine, je vois (mais si je vois)(me faites pas dire ce que je dis pas)(je vois, je comprends pas toujours, mais je vois), mais une façon de dormir féminine ? (non mais je suis un gros dormeur, c’est pour ça que je sais pas)(pas plus que je ne sais comment terminer ce post)

[Refrain]

Allez, tous en choeur.

Tu prends tes vêtements, tu les mets sur toi ah ah

Wednesday, March 11th, 2009

Il était une fois un sémillant jeune homme. Appelons-le Hojt. Sa vie n’était que rires et points Cumulus. Jusqu’au jour où tout bascula.

Hojt avait, depuis quelques années, pris l’habitude de se moquer des plus grands textes de la chanson contemporaine. Kyo, James Blunt, Pascal Obispo, tout était sujet au sarcasme et à la dérision. Parfois, des esprits sages tentaient de le ramener à l’ordre: “lol tu kritik mé tu sé mem pa fer mie mdr”, lui disaient ces idéalistes épris de liberté dans la création artistique. Mais Hojt n’écoutait que ceux qui le poussaient vers le vice. Il faisait ça sur son blog, qu’il concevait dans son garage, à l’aide d’une machine à fabriquer des IP détournée de sa fonction première.

Et, là, il se sentait comme Sherlock Holmes a un concert de Moriarty, comme Mickey qui apprend que Pat Hibulaire s’est évadé de prison, comme un dictionnaire traqué par un joueur de Questions pour un champion. Ce n’était pas la sortie du nouvel album de U2 qui le perturbait quand bien même la surmédiatisation de ce groupe, que seule celle de Coldplay semblait pouvoir surpasser, faisait tressaillir la moustache naissante du vil persifleur qu’il était. Ce n’était pas non plus l’annonce de la retraite prochaine de Michael Jackson même si, en blogueur respectueux des codes de la confrérie, il n’hésitait pas, de temps à autres, à tirer sur une ambulance.

Le groupe qui, jadis, avait fait son fonds de commerce, était de retour. Indochine sortait un nouvel album. La République des Météors. Rien que ce nom était une ode à la moquerie facile. Un album avec des titres aussi émouvants que Go, Rimbaud, Go ! ou Les Aubes sont mortes. “Une ½uvre avec des nuances baudelairien, des mélodies empreintes de pop au bord de la mélancolie et un univers presque évanescent” d’après Metro
Indochine, un groupe qui eut pu rester aussi insignifiant que les paroles de L’Aventurier, s’il n’était accompagné, pour une raison obscure, d’une cohorte de fans aussi enamourés que chevelus. Indochine qui s’apprêtait à fêter ses 30 ans dans un Stade de France qui avait déjà assez souffert comme ça avec Jean-Marie Bigard et Didier Deschamps.

Courageusement, Hojt se lança donc à l’assaut de l’internet, ce lieu magique où on pourrait trouver tout mais où on trouve en général n’importe quoi.

Avant la nuit j’irai au Paradis
Aujourd’hui le jour est arrivé
Où je vais tomber avec les camarades
Comme un héros tout le monde saute
Comme un héros vas-y saute
Tu peux me suivre

Ouais mais non. Je préfère faire autre chose, finalement.

Triste réalité

Friday, March 6th, 2009

L’UMP, parti du petit président de nos pittoresques voisins français, se dote de secrétaires nationaux de luxe, notamment Gilbert Montagné. Un premier pas, sans doute, vers l’application du programme politique de Gérard Lenorman. Mais penchons-nous un peu sur les déclarations du nouveau nommé.

Les sunlights des tropiques
by Gilbert Montagné

Bon ok c’est pas vraiment son programme politique.

Vivre sous l’équateur du Brésil
Entre Cuba et Manille

Heureusement qu’il est pas secrétaire d’état à la géographie.
Alors par sous l’équateur du Brésil, j’imagine qu’il entend “plus au Sud”. Mais comme plus au Nord y a pas grand chose, je me demande s’il était nécessaire de préciser. Mais peut-être qu’il veut vraiment dire “sous”. Peut-être qu’il imagine que l’équateur, c’est une grande corde tirée tout autour de la Terre. C’est possible. Les aveugles, ils voient pas les choses comme nous.
Par contre, entre Cuba et Manille, c’est très vague. Pontault-Combault ou Courtemelon, par exemple, c’est entre Cuba et Manille.

A l’heure d’été c’est facile

Parce que comme l’heure d’été n’existe qu’en Europe, le décalage horaire n’est pas le même toute l’année avec l’équateur du Brésil, donc c’est plus facile à l’heure d’été qu’à l’heure d’hiver d’appeler ses parents.

Prends-moi la main, viens danser

On peut être une bête politique et aimer la convivialité.

J’ai du soleil sur la peau

Heureusement que Gilbert n’est pas secrétaire d’Etat à la santé. On te le répète tous les étés, le soleil c’est hyper dangereux.

J’ai dans le c½ur un bongo

Omar Bongo, le président du Gabon.

J’ai dans la tête un oiseau

Un peu comme Tata Yoyo.
Gilbert Montagné annonce ainsi clairement qu’il a des ambitions politiques, qu’il entend rapidement devenir ministre des Affaires étrangères et se rapprocher du Gabon et de l’Inde.

Qui te dit tout haut

Un oiseau qui parle, c’est soit un perroquet soit un merle des Indes, tout se tient.

{Refrain:}
Viens danser,
Sous les sunlights des tropiques

C’est un oiseau qui parle, je te rappelle, faut pas non plus lui demander de dire des choses trop sensées.

L’amour se raconte en musique

Ça par contre c’est vrai. Dans les films, y a toujours de la musique au moment où le héros tombe amoureux, pour bien qu’on comprenne. Et les couples ont souvent une chanson, même que ça peut être pénible par moment (je te parlerai de ces amants là qui se sont embrassés pour la première fois sur It’s raining men)

On a toute la nuit pour s’aimer
En attendant viens danser

Oui enfin si tu comptes le faire toute la nuit, ne te fatigue quand même pas trop avant. On a vu souvent s’endormir lâchement celui qui avait parlé de toute la nuit cinq minutes avant.

J’aime l’océan Pacifique
Ça m’fait quelque chose de magique

Ça te mouille ? C’est pas magique, c’est parce que y a de l’eau dedans.

Y a rien à faire qu’à rêver
Prends-moi la main viens danser

Il vient de confirmer la thèse de l’endormissement.

Vivre, entre les vagues et le ciel
Tu ne seras jamais plus belle
Que cette chanson qui t’appelle

C’est agréable de dire à une fille qu’elle est plus moche que la chanson qu’on lui chante. “Allez amène-toi, merde. Je t’écris une super chanson sur l’Océan pacifique alors que tu ressembles beaucoup plus à un thon de l’Atlantique, viens, on va s’aimer sur une plage ou un matelas pneumatique.”

Prends-moi la main viens danser
J’ai dessiné sur ta peau
Un palmier au bord de l’eau

Non mais il est obligé de lui expliquer ce qu’il a dessiné, parce que comme il est un peu aveugle, il croit que les palmiers sont ronds avec huit pattes.
Cela dit, c’est intéressant comme technique de drague. “Allez viens, je t’ai dessiné dessus, on baise ?”

Qu’est-ce qu’on est bien, tout est beau

En même temps, quand on est aveugle, on peut très bien trouver Port-Leucate beau.

fa mi fa sol do

Oui alors comme ça, on se dit qu’il ne savait plus comment terminer sa chanson et qu’il a collé n’importe quoi pour faire le compte. Mais ce serait trop facile. Le ministre a en fait voulu simplifier la lecture des partitions à tous ceux pour qui c’est un problème.

{au Refrain}

Viens danser, viens danser, viens danser,
Ooh, danse, danse, danse, danse, danse
Viens danser, viens danser, viens danser

Ah, non, en fait, peut-être qu’il ne savait vraiment pas comment terminer sa chanson.

C’est une très belle chanson, porteuse d’espoir: cet homme semble dire n’importe quoi et être un peu confus, il s’intégrera très bien à l’équipe Sarkozy.