Madame rêve de fougères (parce qu’elle se drogue, probablement)

A priori, chercher le sens des paroles d’une chanson écrite par Gaëtan Roussel pour Alain Bashung, c’est un peu comme chercher un sourire sur le visage de Raymond Domenech ou un éclair de génie dans le jeu de Marco Streller. Parce que bon, des scientifiques prétendent avoir découvert des gens qui auraient compris une chanson de Louise Attaque, mais personne n’a jamais pu le prouver, alors les deux en même temps, hein ?

Mais des fois, on te lance des gants que te te crois obligé de relever, jeune présomptueux, quand bien même ça te prend une semaine. Donc quand faut y aller, faut y aller.

Résidents de la République (G. Roussel)

Le titre fait immédiatement penser à la République et canton de Genève. Il s’agit donc d’un hommage au plus beau canton du monde.

Un jour je t’aimerai moins
Jusqu’au jour où je ne t’aimerai plus

Loin de moi l’idée de vouloir critiquer la forme, même si on ne peut décemment pas tout mettre sur le compte de la licence poétique. En plus, on comprend bien l’idée: Genève a beau être la plus belle ville de l’Univers, y a un jour où tu en as un peu marre, c’est comme tout, sauf les cacahuètes au wasabi et deux trois autres trucs aussi.

Un jour je sourirai moins
Jusqu’au jour où je ne sourirai plus

Là, c’est toujours la même idée, et c’est sans doute pour ça que des gens pernicieux prétendent que les Genevois ont tendance à faire la gueule.

Un jour je parlerai moins
Jusqu’au jour où je ne parlerai plus

Lui, du coup, comme tout le monde fait la gueule et qu’il aime faire les choses à fond, ce qui l’honore, il décide de faire carrément voeu de silence.

Un jour je courirrai moins
Jusqu’au jour où je ne courirrai plus

Je te jure que sur le site officiel, c’est écrit courrirai. Donc c’est juste. A mon avis, si il courira moins, c’est grâce au nouvel horaire de bus.

Hier on se regardait à peine
C’est à peine si l’on se penchait
Aujourd’hui nos regards sont suspendus

Là je t’explique, c’est une chanson terriblement visionnaire. C’est un hommage au ballon qu’ils ont mis au-dessus du jet d’eau pendant que des gens jouent au foot, pour leur rappeler que y a un jet d’eau et qu’ils sont là pour jouer au foot, si tu comprends pas de quoi je parle clique ici, et qui est dégonflé environ neuf jours sur dix. Du coup, des fois il faut se pencher pour le regarder et des fois pas.

Nous résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu

N’empêche, le coucher de soleil sur le lac Léman de Genève, ça poutre.

Résidents, résidents de la république
Des atomes, fais ce que tu veux

Par contre, le CERN, on s’en fout.

Un jour je te parlerai moins
Peut-être le jour où tu ne me parleras plus

Bon ça c’est logique, sinon on se retrouve à parler tout seul et ça, ça fait pas sérieux. Et nous, en Suisse, on aime pas trop trop avoir l’air pas sérieux.

Un jour je voguerai moins
Peut-être le jour où la terre s’entrouvrira

Par exemple, on ne fait jamais de voile quand la ville vient d’être détruite par un tremblement de terre, sinon les voisins risqueraient de médire.

Refrain

Bref, je pense que j’aurais plutôt dû chercher à comprendre La nuit je mens, ou comment on met des bateaux dans des bouteilles.

33 Responses to “Madame rêve de fougères (parce qu’elle se drogue, probablement)”

  1. Aude says:

    J’adore vraiment tes commentaires de chanson!

  2. Tant-Bourrin says:

    Un jour, je comprendrai moins jusqu’au jour où je ne conprendrai plus.

    Oups, je voulais dire “comprendirai”, naturellement !

  3. Sébi says:

    Si tu avais été désagréable, on aurait pu appeler ça du Alain bashing. Mais finalement non.

  4. stef says:

    Ahh là là mais j’avais toujours compris que les paroles étaient “Président résident de la République”, et du coup je croyais que ça parlait soit de faux camemberts métaphoriques, soit du squatt du Nabot à l’Elysée, soit des deux. (Nicolas n’est-il pas au président ce que le camembert Président est au fromage ? voire même ce que l’emmenthal est au gruyère ?) Mais je n’ai pas compris pourquoi le titre t’évoquait le canton de Genève en revanche.

  5. gootsy says:

    Bon, je ne demanderai pas une explication complète de “la nuit je mens”, mais juste le truc sur les murènes… jamais pigé

  6. Aliénor says:

    il chante vraiment “courirai” paske la j’écoutera pas sa chanson

  7. M. Shadok says:

    « comment on met des bateaux dans des bouteilles »

    Comme les poires ;)

  8. Gi says:

    Je ne pensais jamais que tu y parviendrais… Je te présente tous mes respects admiratifs !
    Tu as gagné une fidèle lectrice (Merci qui ? Merci Sébi !)… et dorénavant, je “couRIrai” pour venir lire tes articles.

  9. Mouhahahahaha :-D

  10. Nitt says:

    Tout ceci nous apprendra que la drogue, c’est mauvais pour les paroles de chanson.
    Donc ami auteur de textes hautement philosophique pour des chansons, la prochaine fois, abstiens-toi.

    Non, pas que d’herbe : abstiens-toi d’écrire aussi.

    Bravo pour cet éclaircissement Raph! Fallait vraiment s’acharner pour trouver quelque chose là-dessus!

  11. raph says:

    Sébi: je peux t’embaucher comme service de presse ?

  12. frog says:

    moi je mange des petits pois au wasabi, pas des cacahuètes, mais je m’en lasse pas c’est vrai.

  13. N’est pas artiste qui voudrirai.

  14. raph says:

    des fois, les commentaires de mes analyses de chansons m’embêtent un peu :
    je précise que j’aime beaucoup tant Louise Attaque que Bashung, hein

  15. Terry Laire says:

    Oui, c’est vrai, à lire ton blog, on dirait même que t’aimes pas le foot !

  16. raph says:

    ce que j’aime pas trop trop, c’est quand mon gravatar disparaît

  17. juty says:

    Allez viens jt’emmene au vent…

  18. Krazy Kitty says:

    C’est fascinant, cette histoire de ballon et de jet d’eau.

    Et dire que j’ai failli passer à côté de ça !

  19. djib says:

    Ton gravatar il est complètement disparu depuis quelques temps.
    Il a dû courrirer ailleurs.

  20. dimi says:

    je partage ce fort faible pour les cacahuètes au wasabi…

  21. raph says:

    ahah faudrait que je t’invite pour l’apéro, des fois, du coup

  22. dimi says:

    faut attendre nos vendanges…

  23. Sébi says:

    Oui ok pour le service de presse. Mais je prends 10%.

  24. aurphea says:

    “360 000 francs, dont 160 000 francs à charge de l’Etat de Genève” : mais enfin ?! comment un simple ballon peut couter aussi cher ??

  25. raph says:

    oui, je crois que pas mal de monde se pose cette question

  26. ulfablabla says:

    Parce que ça n’est pas un simple ballon.
    C’est la technologie extraterrestre, ça coûte très cher.

  27. raph says:

    Boh, j’ai vu Indiana Jones, c’est un film à deux balles

  28. Alabourre says:

    Bonjour, bonsoir.

    Apparemment, tu n’as rien contre Bashung, mais c’est plutôt ambigu. Te rends-tu compte des comment les gens réagissent ? Je trouve ça pour ma part assez déplorable… Sous prétexte que les gens ne comprennent pas les paroles, ne ressentent pas la poésie, l’émotion et même parfois le malêtre qui se dégagent de tels textes, ils sortent que c’est nul et inventent que l’auteur se drogue.

    Désolé, mais je n’adhère pas du tout à ton article, et je le trouve bien rabaissant vis-à-vis d’un homme comme Alain Bashung. Ça aurait pu être drôle, sincèrement, mais pour ça tu aurais mieux fait de te renseigner un tout petit peu plus au sujet de l’homme et de son parcours, pour éviter de ne baser ton humour moqueur que sur une seule musique (La nuit je mens, qui plus est, qui est (je trouve) un chef-d’oeuvre). Aussi, je vous invite tous à ne pas vous moquer de la sorte d’un artiste (un grand artiste, oui, et je reviendrai sur ce point) simplement après avoir écouté deux de ses chansons ; les plus médiatiques.

    Pour ce qui est du commentaire de “Le Parcheminé” (qui m’a bien fait rire, lui, avec son commentaire mi-pseudo-humoristique, mi-pseudo-philosophique totalement pathétique) qui a déclaré “N’est pas artiste qui voudrirai.” je voudrais dire que, de mon point de vue, un artiste est artiste justement dès le moment où il se sent artiste. L’avis de personnes se faisant assez chier pour poser des commentaires lynchant, tout en restant bien tranquillement derrière leur écran n’est que facultatif. Ah, une dernière chose : Bashung était un artiste, et ce de manière objective.

    “«Alain appartient à la grande lignée des poètes excentriques et solitaires. Il fait des choses sublimes», avait dit de lui Arthur H le 28 février lors des dernières Victoires de la musique, résumant l’avis unanime de l’ensemble des chanteurs français.” (tiré de Libération), montre bien que c’était un artiste reconnu (ça par contre, “artiste reconnu”, ça nécessite bien l’avis des autres).

    Je vous laisse y réfléchir, pensez-y à plusieurs fois avant de vous en prendre à des génies musicaux de l’envergure de Bashung. Je vous invite aussi, si vous en avez le temps, à écouter l’album “L’Imprudence”, qui est de loin -je trouve- le plus sombre et le plus intéressant.

    Au revoir.

  29. raph says:

    Je t’invite à ne pas te moquer d’un blog en n’ayant lu qu’un seul de ses posts : te rends-tu compte de comment les gens pourraient réagir ?

    Et sinon. Tu prétends que je prétend que Bashung se drogue et que je dis que ce texte (de Gaëtan Roussel) est nul ? Soit tu as de sérieux problèmes de lecture, soit tu parles d’autre chose… Dans les commentaires, ok, il y a des gens qui, apparemment, n’aimaient pas Bashung. Si tu es Suisse, essaie de faire passer une initiative pour l’interdire, sinon, ma foi, faudra faire avec. Les gens n’aiment pas tous la même chose, c’est triste, je sais, mais c’est comme ça.

  30. Chick says:

    Commenter le texte d’un artiste, c’est aussi une manière de lui rendre hommage (en témoignent ceux, vibrants, à Naâdiiyâ et Michel Sardouille).

  31. Alabourre says:

    Raph, je parlais justement de la réaction des gens. Il est vrai que parler d’un artiste peut être un consécration, mais quand on voit les commentaires, on se dit vraiment qu’il y en a qui ne comprennent pas… Et c’est dans ce sens que ton article en ambigu, j’ai bien compris, moi, que tu n’avais rien contre Alain Bashung…

  32. raph says:

    Donc en gros, ce que tu me reproches, c’est d’avoir osé faire preuve d’un peu de deuxième degré à l’égard d’un Grand Artiste, risquant par là d’inciter certains à avouer ouvertement qu’ils ne l’aiment pas ?

  33. Alabourre says:

    Non, pas qu’ils ne l’aiment simplement pas, mais qu’il se droguait, par exemple, simplement parce qu’ils ne comprennent pas les paroles. Dire qu’il n’est pas un artiste est aussi complètement absurde…

    Sinon, j’aime bien ce blog hein… n_n’