Posts Tagged ‘mardi’

Bielles latinos

Sunday, March 20th, 2005

Dans la série l’origine des expressions françaises:
prendre son pied

Nous sommes au Moyen-Âge, dans le charmant village de Saxon, (où il n’y a pas encore de piscines) qui doit son nom au fait qu’un Anglo du même nom s’y est égaré en cherchant Verbier.
Le petit Yann est épris de Laure, patineuse émérite. Timide(alors que Laure, elle, est hardie), Yann n’ose l’approcher. Un plan machiavélique se dessine alors dans sa tête: il va se mettre lui aussi au patinage, afin d’impressioner la demoiselle. Dès lors, ce ne sont que pirouettes, lutz et autres saltos piqués. Alors que les autres jeunes de Saxon se passionnent, en cette époque barbare, pour le hard-rock, Yann passe ses journées à enchaîner les axel. Très vite, il passe maître dans l’art difficile du tournage sur lui-même sans vomir.
Un jour, n’écoutant que son courage, il propose à l’élue de son coeur de s’entraîner de concert. Elle accepte et le petit Yann est aux anges.
Mais ce bonheur ne sera que de courte durée: Laure abandonne le patinage pour le tapinage la chanson. Elle promet à Yann qu’elle restera sa meilleure amie et se fiance avec Billy.
Yann est melheureux comme une pierre de curling. Sa blonde est partie et il est obligé de s’entraîner tout seul. “Le plus dur”, expliquera-t-il, “c’est pour pirouetter. Depuis que Laure est partie, je suis obligé de prendre mon pied tout seul.”

help me if you can

Thursday, December 16th, 2004

Vous êtes nombreux à vous demander les origines de certaines expressions françaises. Ou pas.

travailler d’arrache-pied
Nous sommes au Moyen-Âge. Sigurdur Lopez est en train de buter sa gueule à une princesse afin d’aller libérer un malheureux dragon prisonnier depuis cent ans à cause du miroir de sa belle-mère cassé par sept nains de petite taille. Sigurdur est libérateur de profession. Mais soudain, c’est le drame. Il est seize heures et Sigurdur, qui est payé par l’état, s’en rentre chez lui. Sur le chemin du retour, il rencontre une jeune admiratrice, qui lui demande un autographe ainsi que le secret de son teint juvénile. Il lui explique alors que c’est parce qu’il travaille avec des instruments de première qualité et certifiés cent pour-cent recommandés par des éleveurs de champions: dard, hache, pied-de-biche. D’où l’expression travailler dard, hache, pied-de-biche devenue travailler dard, hache, pied parce que ça faisait un peu con.

tomber dans les pommes
Nous sommes au Moyen-Âge. Si, si, je te jure. Je sais, comme ça ça a pas l’air, mais en fait, oui. Le petit Isaac se rend dans son jardinet pour y lire le dernier volume des rubriques-à-brac, où il espère être renseigné quant à la blague du fou qui repeint son plafond. Mais soudain, c’est le drame. Une pomme tombe sournoisement sur la tête du petit Isaac. Comme le premier tambour venu, celui-ci raisonne sous l’effet du choc et met au point la théorie de la gravitation universelle. Bien des années plus tard, le petit Richard s’assied sur les bancs de l’école. Il découvre ledit théorème. Sous l’effet du choc, il se dit alors qu’il va faire du vélo plutôt que des études. Et dès lors, il se met à manger des vitamines. D’où l’expression “tomber dans l’EPO” devenue, par ces petits détours que la linguistique aime à emprunter, “tomber dans les pommes”.

à brûle-pourpoint
Nous sommes au Moyen-Âge, un lundi. Jennifer de Sainte-Jouxte est chez elle, en train de faire son repassage. Soudain, son amant, le célèbre Jonathan de Clavaleyres, pénètre dans la salle et s’immisce subrepticement derrière elle. (c’est le genre de phrases qui donne envie de se lancer dans l’écriture sms, un peu comme le meilleur d’entre eux) Jennifer est surprise, elle dérape. Et là, soudain, c’est le drame. Son pourpoint neuf est victime d’une brûlure au troisième degré. Malgré l’application immédiate de divers onguents, rien n’y fait. C’est alors que Jennifer tance Jonathan, et cette phrase aujourd’hui oubliée, mais qui pourtant est restée ancrée dans l’inconscient collectif: “Zyva, comment que t’arrives trop à brûle pourpoint”

un cochon d’Inde
Pourquoi dit-on un cochon d’Inde alors que cette bête n’est pas un cochon et ne vient pas d’Inde? A vrai dire, je m’en fous un peu.

Aidons-les à trouver la force de dire oui

Monday, February 9th, 2004

Chères passionnées de la suissitude, chers de même.

Aujourd’hui, nous allons apprendre à faire une initiative.

Pour faire une initiative, il faut d’abord une idée de une loi qu’on pourrait faire. Par exemple, je sais pas moi, tu te dis que je devrais pouvoir sortir mes poubelles le mardi si j’ai la flemme le lundi, une loi pour qu’ils emmènent les enfants dans la voiture, une loi obligeant le port du pyjama rouge.

Bon. D’abord, il te faut un titre. Pour le moment, ça a l’air de rien, mais c’est super important.

Ensuite, il faut concocter un texte très compliqué. C’est super important aussi si tu veux avoir une chance.

Ensuite, il te faut 100 000 signatures en 18 mois. De 100 000 personnes différentes, pas 100 000 fois la tienne, hein! Donc si ton projet c’était l’obligation du port de pyjama rouge, va falloir être très persuasif, avoir beaucoup d’amis, ou être riche.

Ensuite tu donnes ton initiative à qui de droit et le Parlement fait un contre-projet. Entre temps, plusieurs années se sont écoulées. Il faut donc une bonne mémoire, aussi, pour pouvoir défendre ton projet devant les médias alors que c’est ton arrière grand-père qui l’avait déposé.

Bon ensuite, le stade final. Les gens vont devoir aller voter. On leur demande: acceptez-vous le projet pour le port du pyjama rouge? Acceptez-vous le contre-projet relatif au projet pour le port du pyjama rouge? Si les deux objets étaient accepté, lequel préféreriez-vous?

Et là, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la démocratie: les gens ne comprennent pas vraiment ce que ça veut dire. Et ils n’ont pas lu le texte entier, ils ont donc sauté le paragraphe où tu expliquais que les gens qui portent des pyjamas jaunes seront flagellés sur la place de la Gare le premier vendredi du mois. Mais ils vont quand même voter, même si ils comprenennt pas pourquoi. C’est là que le titre revêt toute son impotance: Initiative des pyjamas, ça fait hype et trendy, les gens votent oui sans trop savoir pourquoi.

Paraît que quand on va pas voter, on n’a pas le droit de râler. N’empêche que y a des jours où j’ai envie de faire passer une initiative “pour obliger les gens à savoir ce qu’ils votent avant de le voter plutôt qu’après, ça serait cool, quand même”

(Pour les gens qui aimeraient quand même s’instruire, faut voir ici et pour le sujet de mon irritement, faut voir )

Es leben die Pfannenröster

Sunday, January 4th, 2004

Le dimanche est une journée passionnante. Selon une récente étude, ce serait même une des journées préférées des éleveurs de furets de Moldavie à égalité avec le jeudi et les remontées mécaniques.

Pourquoi le dimanche, me direz-vous? Traditionnellement, le dimanche est le jour du gratin de pommes de terre et du policier du dimanche soir. Alors que, par exemple, le mardi est le jour du policier du mardi soir, ce qui n’est absolument pas la même chose.

C’est d’ailleurs un mystère: pourquoi y a t’il autant de séries policières à la télévision et aussi peu de séries boulangères, factrices ou concierges? Il y a là une inquiétante discrimination. On pourrait y voir une conséquence du prestige de l’uniforme, mais il y a également très peu de séries majordomes.

Pourtant, au lieu de Julie Lescaut et de Navarro, qui doivent quand même avoir envie de profiter de leurs dimanches pour faire une partie de squash ou de belote basque, on pourrait très bien imaginer les aventures d’un boulanger qui servirait du pain à des gens. Dans chaque épisode, il y aurait une intrigue. par exemple madame Berlincourt viendrait chercher des croissants mais il n’y en aurait plus et elle prendrait des petits pains à la place.

Le dimanche est une journée passionnante et, comme le disait souvent Lao Tseu à Confucius, je crois que j’ai un truc sur le feu.