Bon pour ton poil

Dans sa volonté de proposer à ses clients toujours plus de services, afin de s’approcher un peu plus encore de son but ultime, la domination du monde, Google a le plaisir de vous présenter son nouveau service:

Google Phone

Le principe est simple. Il arrive, parfois, que l’on n’ait pas envie de répondre au téléphone, ou que l’appel s’éternise un peu.

C’est là qu’intervient Google Phone qui, grâce à un subtil système de mots-clés, répond à votre interlocuteur tout en prenant votre voix.

Quelques exemples d’utilisation (toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite)

– Allôôô?
– Ah maman, quel plaisir de t’entendre
– Comment ça va?
– Bien merci
– Tu es sûr que tout va bien? Je te trouve une voix un peu métallique
– Bien merci
– Oh dis tu sais pas qui j’ai vu, samedi, madame Rodriguez! Elle m’a demandé de tes nouvelles… Ca me fait penser d’ailleurs que j’ai demandé à la voisine de garder Yuki pendant les vacances à La Bourboule. Ton père a absolument voulu qu’on emmène la valise bleue, il sait bien qu’elle est trop petite, mais tu sais bien comme il est, toujours à n’en faire qu’à sa tête, d’ailleurs on est allé au restaurant, tu sais, celui où on avait été avec les Chompard il y a six ans, et bien il a pris de la salade alors que le docteur lui a fermement déconseillé les légumes, enfin bon, on le changera plus, ce qui me fait penser que le maréchal-ferrant a accepté de me reprendre les quatre fers du poney, je sais pas si je t’avais raconté mais ils étaient trop petits, vraiment de nos jours on ne peut plus faire confiance à personne mais bon tout est bien qui finit bien, et toi ça va?
– Bien merci
– Ah au fait, j’aimerais te demander un truc, j’ai un problème avec mon ordinateur, quand j’essaie de me brancher dans l’internet pour aller sur le site de tata Josette, ils me demandent si je veux installer le truc, là, et j’ose pas parce que ma collègue de bureau m’a dit qu’ils mettaient des programmes pour espionner et j’aimerais pas qu’ils tombent sur les photos du chalet, ton père a laissé sa table de ping-pong en bronze du Mali, je lui ai bien dit que c’était dangereux mais tu sais comment il est alors tu penses que je dois faire quoi?
– Bien merci

***

– Oui bonjour, ici Jean-Pierre Foucault, je suis ici avec Maurice, Maurice qui a un souci sur la question à 14 000 euros.
– Ohlala c’est très beaucoup
– Oui salut Esteban, c’est Maurice, quelle est la capitale du Kazakhstan le mardi
– Astana
– S’agit-il de A) La Bourboule, B) Il est impossible de le dire avec précision, C) Astana ou D) New York?
– Un jour j’irai à New York avec toi, toute la nuit déconner
– Oui mais la réponse?
– La réponse C, Astana.
– Tu es sûr?
– Si on commence avec des certitudes, on finit avec des doutes. Si on commence avec des doutes, on finit avec des certitudes. (Francis Bacon) Voir toutes ses citations, imprimer cette citation sur un t-shirt, ajouter à mon citabook, peindre cette citation sur les murs de la vie, étuver à feu doux.
– Ah je pense qu’il n’est pas très sûr. En plus Astana, ça me fait penser à Charles Astnavour, ça peut pas être ça, je crois que je vais m’arrêter là Jean-Pierre.
– Arrêtez-là Jean-Pierre, film muet de Maxime Groucho (1928), avec Francis Clombard, Marinette Gnx, Régis Laspallès…
– C’est votre dernier mot?
– Oui Jean-Pierre
– Très bien, vous repartez avec l’encyclopédie des poissons et crustacés, félicitations Maurice

***

– Allo?
– Quel est ton film d’horreur préféré?
– Point Break

***

– Allo?
– Oui bonjour, pourrais-je parler à monsieur Chompard?
– Oui lui-même
– Monsieur Chompard, aimez-vous parfois boire un bon verre de vin?
– Les fabricants de verre ont constaté que la forme et le volume d’un verre incluant le diamètre de sa jante (ouverture), sa finition et l’épaisseur du cristal affectent la façon de déterminer comment l’arome est ressenti au nez et où le vin touche les diverses zones gustative de la langue et de la bouche.
– Parfois, Monsieur Chompard, le soir, on aime à se retrouver entre amis autour d’un bon verre de vin…
– Les fabricants de verre ont constaté que la forme et le volume d’un verre incluant le diamètre de sa jante (ouverture), sa finition et l’épaisseur du cristal affectent la façon de déterminer comment l’arome est ressenti au nez et où le vin touche les diverses zones gustative de la langue et de la bouche.
– Puis-je, monsieur Chompard, vous envoyer un échantillon gratuit de notre excellent vin qui est très bon?
– Oui, lui-même.
– Non mais tu vas l’acheter, mon pinard, oui?
– Si on commence avec des certitudes, on finit avec des doutes. Si on commence avec des doutes, on finit avec des certitudes. (Francis Bacon) Voir toutes ses citations, imprimer cette citation sur un t-shirt, ajouter à mon citabook, peindre cette citation sur les murs de la vie, étuver à feu doux.

A noter que la version testée est suisse, puisque la française est malencontreusement victime d’un terrible bug, elle glisse des pubs pour un parti politique que la décence nous interdit de nommer ici un peu partout.

A vous tous qui, jour après jour, m’écrivez.

A vous qui faites que jamais, au grand jamais, je ne me sens seul dans l’effrayante immensité de ce monde virtuel, où plus que jamais nous sommes proches et pourtant parfois si isolés; à vous qui, jour après jour, faites déborder toutes mes adresses e-mails de courrier, sauf peut-être celle chez gmail parce que j’ai un peu oublié de vous la communiquer.

Aujourd’hui, c’est à vous que je m’adresse et que je dis, du fond du coeur, les yeux dans les bits: c’est gentil, mais faudrait voir pour me lâcher cinq minutes, maintenant, merci.

Nous ne nous connaissons pas vraiment, vous et moi. Sinon vous sauriez que je ne porte pas de montre et que si j’en portais une, ce serait sûrement pas tes espèces de fausses rolex en carton qui puent.
Et vous arrêteriez de me bassiner à longueur de temps, et en anglais qui plus est, pour me refourguer des milliers de médicaments, dont plein destinés à recouvrer au plus vite une vigueur que, sans vouloir offenser ceux qui trouvent qu’on parle de moins en moins de poneys qui s’ébrouent joyeusement dans les vertes prairies sur ce blog, je n’ai pas encore perdue. Enfin je veux dire, on n’a plus vingt ans, ni même vingt-et-un an, trois mois, douze jours et une semaine, mais quand même, vous allez finir par me vexer avec vos conneries. Ou par me refiler des complexes, et ensuite vous m’enverrez des mails pour me dire que vous avez trouvé un super médicament qui résoud immédiatement tous tes complexes trois minutes chrono, sauf les complexes de vacances et le complexus solaire.

De même, et un peu dans le même ordre d’idées, je sais bien que je ne suis ni Rocco Siffredi ni même Rocco Minute Soupe. Mais croyez bien que si d’aventure je tenais à m’enlarger quoi que ce soit, je ne ferais pas confiance à des gens qui passent leurs journées à envoyer des mails à des inconnus. Je ne voudrais pas courir le risque de me retrouver avec une blague en pps dans ce secteur-là.

Tout ça pour vous dire, Reginald, John et vous tous qui profitez lâchement que je n’ai pas mon antispam sous la main pour m’asséner perfidement votre prose aléatoire: Ta gueule.

Préambule: Ce post est rédigé à la main avec un clavier où les trémas et les cédilles sont soigneusement dissimulés pour d’obscures raisons. Je vous en prie de m’y excuser

Cette prériode d’après-Noel est propice au recueillement, à la digestion, à la liquidation discrète mais efficace du bougeoir qui fait aussi trompette offert par tata Anselmette. C’est aussi une période où l’on profite du calme enfin revenu après trois dindes, deux fondues pour installer l’extension qui permet de jouer à World of Warcraft que le Père Noel avait glissé en douce sous le sapin parce que les flics le serraient de près.

Et de se rendre compte qu’elle ne marche pas. Parce qu’il faut un patch.

Internet, c’est un truc formidable. Au siècle dernier, y a six ans, quand les mecs ils faisaient un jeu, ils étaient obligés de le terminer d’abord et de le vendre ensuite. Ca peut sembler complètement archaique, comme concept, mais ca marchait.

Quand tu recevais le trivial pursuit spécial histoire du Mozambique ou le lego technic clignotant, tu pouvais direct jouer avec. Maintenant, faut aller chercher des extensions et des patches sur internet, sinon le lego est pas compatible avec le linoléum de ta salle de bains et tu risques de passer trois heures à chercher la pièce grise avec trois taquets dessus qui est représentée au point 17, ah non excusez-moi, j’ai confondu avec l’armoire Ikea, au temps pour moi.

Bientôt, les gens trouveront ca normal, de télécharger des patches pour tout et n’importe quoi. La super cafetière électronique trop bien qui est capable de racheter du café en grains sur e-bay quand y en a plus, sans le patch 1.5.2, elle te fera que du déca. Le service à fondue, faudra pas oublier d’aller sur le site internet du fabricant pour qu’il soit compatible avec le Gruyère mi-doux. Le savon à la lavande, faudra le connecter vie un port usb et attendre les mises à jour urgentes pour pas qu’il te fasse des trous dans la peau.

Et même la bonne vieille boîte de chocolat, sans le patch, y aura que du chocolat blanc au kirsch, dedans.

(et pour voir la chute de ce post, il faut télécharger un plug-in spécial, attendu pour le premier semestre de 2007)

Tu es là, tranquille, innocent, en train d’écrire un texte anodin sur la chute des cheveux chez les cultivateurs de rutabaga en milieu aqueux pour la gazette de la fanfare de Melun. Tu es plutôt content de toi, surtout y a un endroit tu as fait une métaphore.

Tu te méfies pas trop de ton pc. Tu le prenais pour un copain. Mais ces trucs là, c’est comme des jeunes chatons, un clin d’oeil d’inattention et paf, ils te font une connerie. Pendant que tu tapais, il t’a fait des corrections automatiques. Même qu’un moment, il t’a remplacé XIXème siècle par Xixème siècle, avant de te dire que non, écris plutôt XIXe. Toi, ça te va aussi, ça fait deux signes de moins. Mais là, il te le souligne impétueusement en rouge parce que dans son dictionnaire, il a que IXe. Là, bon, tu gagnes encore un signe mais tu perds dix siècles d’un seul coup, ça peut quand même poser problème à la compréhension générale de ton texte de base, un peu.

Mais bon. Quand tu arrives au bout de ton texte, sans te méfier de rien, tu pèses, d’un doigt gracile et langoureux, sur la touche F7. Et du coup, c’est toi qui a envie de lui flanquer une correction, à ce con de pc. Parce que merde, un nom que tu portes depuis au moins des générations, il vient te dire que non, c’est pas français, mais il te propose des solutions de remplacements. Alors toi, comme tu l’aimes bien, ton pc, deux mille balles il t’a coûté, tu prends le téléphone et tu appelles l’état civil. Après dix minutes de musique d’attente (du Schubert ou du Clayderman, tu sais pas trop), tu renonces et tu pèses sur ignorer.

Et ainsi de suite. jusqu’à la goutte de vase qui fait déborder l’eau. Il vient te dire, comme ça, sans scier de sourd, que ton texte est aisément compréhensible mais offre un niveau d’abstraction un peu élevé, quand même, genre. Deux mille balles, il t’a coûté. Et il vient te parler comme ça. Alors c’en est trop. Tu l’éteins comme on t’a dit, en le démarrant pour l’arrêter, et tu vas prendre l’air histoire de faire le point sur votre relation. Tu montes dans ta voiture que tu démarres tout court, ce serait idiot de l’arrêter avant.

Et là, au bout d’un moment, d’une voix quand même un peu de salope, ta voiture vient te dire de tourner à droite dans cinq cent mètres. Tu lui obéis, elle t’a coûté bien plus de deux mille balles, alors tu vas pas commencer à la fâcher au premier virage venu. Mais quand même, cette histoire de tourner à droite, c’est bizarre, ils avaient dit à la télé que des inconnus ont déplacé le pont pour faire des travaux ou alors pour déconner, tu sais plus.

Et alors là, tu te dis non mais c’est pas possible, c’est quand même pas ça, la chute, et ben si.