Je ne sais pas si ça se sait, mais c’est bientôt la Saint-Valentin. Et parce qu’aimer, qu’on le veuille ou non, il ne faut pas se voiler la face, c’est quand même un peu toucher les ailes des oiseaux, j’ai décidé de m’intéresser à quelques une des plus belles chansons d’amour depuis l’invention de l’amour par les éditions Harlequin et de la chanson française par Joe Dassin.
L’été indien
by Joe Dassin
J’ai trouvé les paroles ici.
Tu sais, je n’ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
C’était l’automne, un automne où il faisait beau
Une saison qui n’existe que dans le Nord de l’Amérique
L’automne ? Non, non, par exemple moi, je suis suisse, j’avais entendu parler de l’automne. C’est la saison où les feuilles tombent, où les colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent et où les écureuils un peu fous te parlent encore du mois d’août.
Là-bas on l’appelle l’été indien
Oui oh c’est les Québécois, ça, il faut toujours qu’ils emploient des expressions bizarres, ces topios.
Mais c’était tout simplement le nôtre
Bah ouais, on va pas laisser l’été à ces indiens, avec leurs plumes et leurs chevaux ils vont tout saloper.
Avec ta robe longue tu ressemblais
A une aquarelle de Marie Laurencin
Bon moi j’ai dû chercher sur google images, j’avoue. Je la trouve un peu pâle, ta copine, elle devrait sortir un peu, c’est l’automne, il fait beau. En Suisse, on a une expression marrante pour ça, on dit l’été indien. Et comme en automne, quand il fait beau, on se dit que c’est peut-être la dernière fois avant six mois, on enfile nos robes et on va tous marcher sur la plage, alignés comme des lemmings. Parce que l’été indien vaut mieux que deux tu l’auras.
Et je me souviens, je me souviens très bien
De ce que je t’ai dit ce matin-là
Il y a un an, y a un siècle, y a une éternité
Tu es sûr de bien te souvenir ? parce que niveau temporalité, permets-moi de te dire que tu n’es pas super précis, hein.
On ira où tu voudras, quand tu voudras
Justement, j’aimerais voir Vesoul.
Et on s’aimera encore, lorsque l’amour sera mort
Cette chanson a fait scandale, car elle a été l’une des premières à oser aborder, bien que peu frontalement, le thème tabou de la nécrophilie.
Toute la vie sera pareille à ce matin
Toute la vie à se balader en robe longue sur une plage déserte ? On va se faire chier assez vite, non ? En plus en automne, tous les stands de glace sont fermés et j’avais envie d’une bière.
Aux couleurs de l’été indien
Ouais et y a ça aussi. Les forêts chatoient sévère, c’est beau comme un tableau du douanier Rousseau, et on se promène comme des cons sur la plage alors qu’excuse-moi de te parler si crûment mais les plages, niveau arboriculture, c’est pas vraiment Dinseyland.
Aujourd’hui je suis très loin de ce matin d’automne
Bah ouais, ça a pas l’air mais c’est bientôt le printemps, la saison la plus éloignée de l’automne.
Mais c’est comme si j’y étais. Je pense à toi.
Où es-tu?
Répondre dans ton cul, c’est complètement déplacé, hein ?
Que fais-tu? Est-ce que j’existe encore pour toi?
Oh mais tu sais, si tu n’existais pas, dis-moi pourquoi j’existerais ? Tagada, tagada, voilà les Dalton.
Je regarde cette vague qui n’atteindra jamais la dune
Tu vois, comme elle je reviens en arrière
Comme elle je me couche sur le sable
Heureusement qu’y a pas trop de monde sur la plage en cette saison, je vais te dire, tu aurais l’air un peu con. (Et tu serais obligé de te coucher sur les affaires d’un inconnu, mais c’est un autre débat)
Et je me souviens, je me souviens des marées hautes
Du soleil et du bonheur qui passaient sur la mer
Techniquement, les marées hautes ne passent pas vraiment sur la mer, mais je dis pas ça pour chipoter, c’est joli, cette métaphore, le bonheur est comme une sorte de bateau, en fait. C’est pour ça que les gens se passionnent pour la Coupe de l’America alors ? Je comprenais pas.
Il y a une éternité, un siècle, il y a un an
On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s’aimera encore lorsque l’amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l’été indien
Ou alors Vierzon. C’est bien, Vierzon, aussi.
Pouahaha !
Pardon, mais ouais.
Cela dit, est-ce qu’il existe une seule chanson de Joe Dassin -et le correcteur orthographique apparemment n’aime pas ni Joe ni Dassin- qui a le moindre sens ? Nan mais le moindre ? Hein ?
Eum… c’est volontaire le lien vers une aquarelle de Marie Laurencin du Gymnase de Morges?
Tout le monde sait que Marie Laurencin est gymnasienne à Morges
“l’été indien vaut mieux que deux tu l’auras” haha
“La nuit tous les chaussons crient”
“Rennes et cerfs ont fou-rire, ils font partie à point”
Marie Laurencin doit se retourner dans sa tombe, la pauvrette, au cimetière de Morges.
On s’aimera encore lorsque l’amour sera mort – perso j’y vois plutôt un hymne au sexe post-rupture qu’à la nécrophilie, mais je dis ça, je dis rien
Tu confonds avec salut les amoureux, qui est une chanson sur le sexe post-rupture
Je trouve fort que tu parles ainsi de la Saint-Valentin sans avoir un mot pour l’amour, ce rat mort.
J’ai ri, j’ai tellement ri! @karaz : bien sûr, Joe Dassin nous apprend beaucoup de choses: qu’avoir une green card c’est pas si compliqué que ça (si ça l’était on le saurait), et qu’être myope ça pue (et pourtant…)
Vesoul, t’as raté, c’était hier soir qu’il fallait y être ;-p
et alors, au final, tu l’as vu Vierzon ?
Arrêtez avec Vesoul, j’ai passé toutes mes vacances à 10 km de là, je commence seulement à m’en remettre. S’il n’y avait pas eu la cancoillotte, je ne sais pas si je m’en serais remise un jour.
Quand je pense qu’avant elle me faisait pleurer à tous les coups cette chanson, merci de m’avoir ouvert les yeux :P
à Karaz : celle-là http://www.deezer.com/listen-535770 (pardon.)
Moi je trouve qu’il y a pas mal d’humour dans ses paroles “C’était le temps des oeufs au plat la la la la”; “Les anglais sont britanniques, les jardins botaniques, on ne peut pas à la fois siffler l’apéro et l’opéra”; “Chaque fois que je pense, ça m’avance à quoi ?”. Bon, là…
N’empêche j’ai toujours adoré Marie-Jeanne qui me fait frissonner.
Alors voilà, après tu vas avoir des tas d’élèves studieux qui vont arriver sur ton blog en tapant “L’été indien, analyse du texte” et qui copieront la tienne et que après ils auront une mauvaise note et que ça sera ta faute. Ah là là ces blogueurs aucun sens des responsabilités !!
J’aime (pouce levé). Mais j’aime aussi les chansons de Joe. Et pis je vais me mettre la liste Deezer aimablement fournie par Marie.
L’analyse de texte de cette chanson a déjà été tentée depuis que la chanson existe, je me souviens d’un micro-trottoir où on demandait aux gens qui était Marie Laurencin. Personne ne savait. Et moi j’avais appris du coup que ce n’était pas “Marie-Laure enceinte”
Du fin fond de mon Autruchon gris enneigé, je me pâme devant tant de romance ! Tu veux de l’été indien au carré?
http://www.jiwa.fr/track/Vasundhara-Das-45548/Indo-Mania-88706/Indian-Summer-301471.html
Ces plages et ces étés indiens, c’est surtout un truc à finir avec du sable plein des godasses, et vous serez tous d’accord pour dier qu’il n’y pas grand chose de plus chiant, sauf peut-être une chanson de Corneille…
Non, franchement c’est beaucoup plus sympa de se rouler dans la rosée avec un petit pain au chocolat je trouve…
Grâce à toi, cher Raph, mon Valentin va être ébloui par ma compréhension de l’amour, je te remercie et je te l’envoie immédiatement afin qu’il te remercie également de vive voix. Ou pas.
C’est qui, d’abord, ce Valentin dont tout le monde parle ?
On nous cache tout !
Et sinon à quand la magnifique histoire sur la véritable signification de l’expression “regarder à l’oeil nu” ?
Je crois qu’avoir le cul complètement déplacé c’est sévère !
Je savais qu’il y avais un sens caché à cette chanson, et la nana franchement elle ferait mieux d’aller à la plage l’été pas indien pour prendre des couleurs, elle est pâlotte là !
Ahlala Vierzon, ca vaut tout les été indiens d’automne québécois du monde.
Nous sommes gâtés en cette pré-valentin, j’ai hâte de lire ta sélection spéciale “ascension”, je sens que ca va monter très haut!