Posts Tagged ‘touriste’

Fabbrica materassi

Sunday, August 20th, 2006

Avoir un blog induit quelques obligations. Régulièrement, il faut soit poster une photo de son chat, soit critiquer les journalistes, soit raconter ses vacances.

Dont acte.

En Italie, le plus simple est d’aller à Rome: tous les chemins y mènent. Il a fallu ouvrir des tas de voies pour y mener, à cause de la longueur monotone des ouvriers italiens. Rome ne s’est pas faite en un jour.
D’ailleurs ca se voit. Et que je te mets un truc antique à côté d’un machin gothique, et que je viens fourrer mon bâtiment renaissance là au milieu, bref, du grand n’importe quoi, aucune unité architecturale, vraiment, ca vaut pas La Chaux-de-Fonds.

Mais y a une explication historique à ce laisser-aller.

Romulus et Remus sont deux mecs qui ont été élevé par une louve, mais comme ils sont morts plus personne ne leur en tient rigueur. De leur maman, ils gardent quelques habitudes désopilantes: manger de la viande crue (napper d’huile d’olive, garnir de rucola, de lamelles de parmesan et de câpres), hurler à la lune, pisser partout pour marquer leur territoire. Territoire qu’ils décideront d’appeler Rome, du nom de Romain Didier, leur idole.

Malgré l’odeur tenace, la ville a immédiatement du succès, des colons viennent s’y installer, la ville grandit et de fil en aiguille, Rome devient un immense empire qui s’étend vachement loin.

Puis l’empire romain s’effondre à cause du scandale des jeux du cirque truqués et la ville de Rome est conquise par la pape qui y construit des tas d’églises et la chappelle Sixitinine, qui est fermée le dimanche.

Puis l’empire papal s’effondre et la ville de Rome est envahie par les vespas. Pour arrondir leurs fins de mois, les Romains décident d’inventer le menú tipico. Rome est immédiatement envahie par les touristes.


Deux chemins qui mènent à Rome.

Pigeons
Un célèbre monument romain: Hercule combattant les terribles pigeons

la tour
Un célèbre monument romain: la tour Eiffel


Pour attirer le touriste, il faut savoir faire des sacrifices.


Si y a des gens qui font la queue, c’est qu’y a un truc à voir au bout (proverbe touriste)


Pour consoler les touristes qui, après vingt-trois heures de file, se sont vus signifier un cinglant “la fermata non c’e piu”, les Romains ont inventé la carte postale. L’avantage, par rapport aux soirées diapo de Ginette et Maurice, c’est que tu évites les photos du barbecue avec les Belges qu’ils avaient rencontré au camping

(ce post existe en version audio)

Come to my shop

Friday, April 1st, 2005

Le voyage organisé, c’est presque comme un vrai voyage, mais organisé. Ce qui peut paraître de prime abord contradictoire. Mais pas d’inquiétude, même dans le voyage organisé, l’avion arrive en retard et la chambre 22b a déjà été louée à un couple d’allemands, au demeurant fort sympathiques, si ce n’est cette manie de porter des chaussettes dans leurs sandales.

Organisé dans le sens: vous vous retrouvez dans un groupe de 23 personnes (les joyeux bouquetins), sous la roulette d’un guide tyrannique, dont la devise est: on est là pour profiter de nos vacances, pas pour rigoler, en colonne par deux et plus vite que ça.
Le nom du groupe, ça a l’air anecdotique, comme ça, mais c’est super important. Parce que le guide tyrannique le hurle à tout bout de champ pour rameuter tout le groupe, les allemands de la 22b étant encore en train d’acheter des cartes postales au lieu d’écouter ses explications. Le problème, c’est que les guides ne sont pas imaginatifs: dans n’importe quel temple d’Hatchespouth, il y a douze Ramsès, huit Isis, cinq Scarabées. Du coup, il se raconte dans le milieu du guidage qu’une famille française s’est trompée de groupe et vit depuis à l’aéroport de Tokyo.

Dans le voyage organisé, on se lève à 7 heures du matin pour aller se faire 4 temples et 3 curiosités typiques avant midi, parce qu’après y a trop de monde. Le problème, c’est que les 4723 autres groupes font pareil.

Après chaque visite, on vous laisse un petit quart d’heure pour faire tourner l’industrie locale. Les allemands de la 22b, qui refusent de marchander, sont ravis de leurs achats. Ils ont fait une affaire, parce que bon, le marchand s’est prix de sympathie pour eux et en plus, il adore les allemands, son frère a travaillé en Allemagne. Ce n’est que plus tard qu’ils se rendront compte que les 300 dirhams et 12 piastres qu’ils ont déboursé pour leur sablier en rotin équivalent à une cinquantaine d’euros.

Avant les visites, y a le buffet de petit déjeuner. Un endroit privilégié pour observer le touriste dans son élément naturel. Les allemands de la 22b prennent des saucisses et s’attablent avec les Müller, des suisses qui reviennent chaque année depuis 22 ans. Et râlent chaque année que quand même, la qualité baisse, c’est plus ce que c’était et que c’est bien joli, ce pays, mais qu’est-ce qu’il y a comme étrangers, d’ailleurs ils ont décidé de ne plus sortir de l’hôtel. Ils se resservent cinq fois au buffet, parce que c’est compris dans le prix et que au moins, on sait ce qu’on mange, parce qu’avec ces sauvages faut se méfier.

Pour que le touriste ne s’ennuie pas, y a des soirées à thèmes. Une soirée karaoké et macramé, une soirée danse traditionnelle avec de vrais indigènes en costume ridicule, une soirée bingo et youkoulélé. Les allemands de la 22b s’amusent beaucoup, les Müller regrettent l’absence des Schmidt, ils venaient chaque année, de vrais boutes en train, surtout lui, il racontait à chaque fois la blague du chameau, ce qu’on a ri, mais ce qu’on a ri.