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Hors-jeu

Sunday, July 9th, 2006

Toujours soucieux d’élever le débat citoyen, le blog bon pour ton poil vous propose aujourd’hui des éléments de réponse a une vraie question trop souvent éludée:

Est-ce que c’est plutôt mieux de regarder la finale du football ou du tennis?

Le tennis et le football sont deux sports très similaires, puisque dans l’un comme dans l’autre, les gens qui partent à la retraite finissent par revenir après avoir fait deux trois pubs assez pathétiques.

Il convient de noter que le supporter de football a nettement plus le sens de la fête et de la plaisanterie que son homologue du tennis. Autant le footballiste descend contrôler si son klaxon marche à la moindre victoire des siens contre le Kazakhstan ou le Brésil, autant Almagro a beau battre Tursunov en trois sets, pas le moindre pouet ne vient troubler la quiétude automnale d’un petit soir d’été dans le souk de Villefranche-sur-Saône. Alors que pourtant, l’exploit est de taille.
De plus, pendant la coupe du monde, bien des restaurateurs offrent une consommation gratuite à chaque réussite des leurs. Alors que jamais tu verras la même chose pendant la coupe du monde de tennis.
Le supporter de tennis est nettement moins bruyant que celui de foot, surtout à cause de l’arbitre qui dit que s’il vous plaît, les joueurs sont prêts alors qu’en foot il se contente de siffler. Jamais tu entendras, par exemple, le public du central à Wimbledon gueuler allez les bleus alors que, pourtant, comme les bleus, les gens jouent en blanc.
Jamais non plus tu n’entends un fan de tennis remettre en cause les choix de l’entraîneur: même quand Udumchoke affronte Novak, jamais personne se permettra de dire que moi, à sa place, j’aurais plutôt fait jouer Hewitt, il a une meilleure récupération et il est bon sur balles arrêtées.

Par contre, force est de constater que le tennis, ca bouge un peu plus que le foot. Jamais tu verras un match se terminer sur un 0-0. Au contraire, même un Heuberger-Grosjean, au bout d’environ peu de temps, y a déjà un 15-0, alors que tu m’excuseras, mais des 15-0 en football, c’est pas tous les jours demain la veille. Pourtant, au tennis le but est d’éviter les filets alors qu’au football le filet est au fond des buts.

Mais le gros avantage du tennis, c’est que des tournois y en a tout le temps. Du coup, plus personne ne sait qui a gagné Roland Garros en 98. De temps en temps, on te rappelle que c’est la première fois depuis Lendl qu’un joueur remporte vingt-trois rencontres de suite sans que sa grand-mère ne cuisine des pâtes au pistou (les fans de tennis adorent faire des tas de décomptes pour des tas de records plus ou moins inintéressants, alors que les fans de foot préfèrent prétendre qu’il y avait hors-jeu sur le 3-1).

En tennis, en général, la finale c’est Federer-Nadal alors qu’en foot, finalement, il paraît que des fois c’est pas Brésil-Allemagne.

Finalement, le mieux, c’est peut-être de regarder la finale du football-tennis. Ou du polo-velo.

Edit Cresson: Cela dit, en général, quand on perd la finale du tennis, on est rarement reçu à l’Elysée.

Chirac et Zazie
Après la finale, Jacques Chirac a tenu à informer Zazie qu’il avait entendu dire que Nicolas Sarkozy l’avait traité sa mère

Et j’entends siffler le train

Saturday, November 19th, 2005

Les scientifiques se sont longtemps demandé pourquoi le supporter de foot avait une fâcheuse tendance à se transformer en blaireau. Si, en curling, il arrive parfois que des olibrius jettent des théières sur la glace, les joueurs se précipitent dessus avec leurs balais et tout rentre vite dans l’ordre. En foot (et en hockey), par contre, ça fait vite toute une histoire.

On pourrait tout d’abord penser que c’est dû au sport lui-même. Regarder des gens taper dans un ballon et essayer de le mettre dans des filets, c’est vrai que c’est moins stimulant intellectuellement que la dictée de Prosper Youplaboum Mérimée. Mais le supporter de fléchettes est relativement calme alors qu’objectivement, y a pas beaucoup de sports plus couillons que les fléchettes.

Certains estiment aussi que c’est dû à un nationalisme exacerbé, et c’est vrai que faut pas être très malin pour estimer que des gens, sous prétexte qu’ils sont pas nés du même côté que nous d’une ligne qu’on n’a jamais vue en vrai, sont encore pires que des suisses allemands. Mais quand même, la finale de Question pour un champion spécial francophonie fait également appel à des notions de nationalité aussi, et jamais j’ai vu un mec se jeter sur Julien Lepers et l’accuser d’avoir délibérément faussé la finale en posant exprès une question sur les châteaux de Dordogne pour défavoriser le candidat yéménite par rapport à son adversaire nicaraguayen.

Le fait que les supporters de foot sont plus nombreux que ceux de tennis de table explique aussi certaines choses, puisqu’il est bien connu que l’intelligence d’une foule est inversément proportionnel au nombre de gens qu’il y a dans cette foule. Ok, mais quand il y a 500 choristes ensemble, ils chantent du Céline Dion et du Johnny, ce qui n’est pas très très malin, mais tout de même plus qu’un chant de supporter de foot.

Il faut donc chercher plus loin la cause du crétinisme avancé des supporters de foot, mais aussi de hockey. Or, la personne qui exacerbe le plus la violence, c’est l’arbitre. L’arbitre, et son sifflet. Sifflet qu’il a en commun avec les agents de police dans les bandes dessinées belges. Les ondes provoquées par les sifflets créent une destructurisation des structures cérébrales, transformant les gens qui regardent le foot en demeurés. Sur la base de cette étude rigoureusement scientifique, je demande officiellement à Sepp Blatter de remplacer le sifflet de l’arbitre par un orgue Bontempi, merci.

Cela dit, on est qualifiés, on est qualifiés, on est on est on est qualifiés.