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L’intégrale de Beethoven sur f(x)

Wednesday, July 18th, 2007

Ce matin, quand j’ai lu le journal, ils m’ont expliqué que si il y avait de l’insécurité, c’était de la faute de la violence des jeunes. Moi, ça m’a un peu embêté: jusque là, je m’étais pas senti particulièrement menacé. C’est ça, le problème de la presse. Ils sont idéalistes, ils pensent que tout le monde s’informe et sait, pour l’insécurité. Alors ils expliquent directement les causes.

T’imagines? Tu rentres chez toi, il fait soir, un jeune t’aborde, il voudrait du feu et là, au lieu de sortir ton spray au poivre, tu lui tends ton briquet parce que, bêtement, dans ton journal, tu lis que le sudoku (et tu trouves ça moyennement intéressant, alors pour passer le temps, tu dessines des lapins dans les cases)?

Après, dans mon journal, ils ont expliqué que pour résoudre le préoccupant problème de la criminalité des jeunes, il fallait prendre des mesures pour améliorer l’intégration.
De nouveau, j’ai pas tout de suite compris. Les jeunes ne sont pas intégrés? J’ai un copain, il est un peu jeune, mais ça va, il a l’air super intégré. Il parle plutôt bien notre langue, même si je comprends pas trop quand il utilise des expressions de jeune, mais heureusement il est quasi bilingue.
Mais en fait, ce que mon journal n’expliquait pas, parce que c’est complètement évident, si je me renseignais un peu au lieu de poser des questions bêtes, je saurais, c’est que c’est pas tous les jeunes qui font de l’insécurité. C’est seulement les étrangers. Parce qu’ils ne sont pas intégrés.

Etre intégré, ça veut dire connaître les valeurs de notre pays. La valeur de la Suisse, c’est le franc suisse, même si l’année prochaine on va gagner l’Euro. Il faut aussi connaître la langue du pays, comme tous les suisses qui parlent parfaitement le züritütsch, mais parfois avec un petit accent lucernois. Et il faut savoir cuisiner la fondue, porter un bredzon, jouer du cor des Alpes et savoir ce qu’est un tangon. Sinon on est désintégré. Et on fait de l’insécurité.

Le problème, c’est que les étrangers, ils respectent pas nos lois, parce qu’ils les connaissent pas très bien. Chez eux, par exemple, quand on a besoin d’un meuble ou d’une saucisse, on va chez son voisin la voler. Ca surprend au début, mais si tout le monde le fait, ça pose moins de problèmes: suffit de retourner chez son voisin la revoler et le tour est joué, ni vu ni connu, l’affaire est dans le sac (c’est des expressions étrangères)(les étrangers sont tout de même parfois ridicules).

De la même manière, chez les étrangers, quand on n’aime pas trop bien quelqu’un, on lui donne un coup de couteau. Ca paraît cruel, dit comme ça, mais faut bien avouer qu’ils ont nettement moins de problèmes avec leurs vieux, du coup. Mais chez nous, c’est pas pareil, les vieux, on les aime, alors on les met dans des EMS.

Heureusement, des politiciens de par chez nous, ils ont trouvé une idée géniale. Quand quelqu’un tue sa concierge ou lui vole une orange, on le renvoie chez lui, à l’étranger. Avec sa famille. Bon. Par exemple, moi, à 15 ans, je volais pas mal dans les supermarchés mais parle-z-en pas à maman, merci. Si ils m’avaient attrapé, ils m’auraient donné une amende et j’aurais pu continuer à faire de la criminalité et de l’insécurité, même si je dois t’avouer que les gens cachaient très bien que je leur faisais peur. Même quand j’avais mon perfecto. Surtout quand j’avais mon perfecto, maintenant que tu m’en causes. Alors que si on avait eu des politiciens clairvoyants et que je m’étais fait choper, ils m’auraient renvoyé chez moi, à l’étranger, à Genève, avec toute ma famille, sauf ma tante Agathe qui est vaudoise, la pauvre, et force est de constater que j’ai jamais été un fribourgeois très intégré, j’ai pas l’accent et je ne suis que moyennement pour Gottéron. Si de telles lois avaient existé, aujourd’hui, je ne serais plus ce délinquant assoiffé de sang. Enfin si, mais ailleurs.

Tout ça pour te dire que fais gaffe, derrière toi, y a un jeune.