Archive for July, 2006

Attention, ce post ne parle pas de Zinedine Zidane (ni de son frère)

Monday, July 10th, 2006

L’expression faire long feu est à ne pas mettre entre les doigts du premier journaliste sportif venu, ni même de grand monde. En effet, faire long feu signifie qu’on a brûlé toutes ses cartouches, et non le contraire, à l’inverse de ne pas faire long feu qui signifie qu’on a été flamboyant. Ou le contraire. A tel point que d’éminents spécialistes déconseillent tout bonnement son utilisation.

Mais où le français, cette langue simple et belle comme un coup de boule dans le thorax, s’en est-il allé chercher cette expression si tortueuse?

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi. A l’époque, les croisades battent son plein et le vicomte Jean-Ranulphe de Frambouhans décide, pour ne pas être en reste, de mener sa propre croisade. Seulement, comme il est un peu mauvais en géographie, il se plante et se retrouve à guerroyer de par l’Extrême-Orient.

Une débâcle. Il n’y trouve aucun lieu saint, aucune relique, très peu de villages à violer et de jeunes vierges à dévaster. Par contre, il découvre une spécialité locale, le Phö, un plat à base de soupe et de tas de cochonneries. Il décide alors d’en importer la recette en France et d’ouvrir des tas d’hostelleries estrangères un peu partout dans le XXIIIe arrondissement. Malheureusement, ce sera un fiasco: le jour où la fédération de protection des consommateurs découvrira qu’il allonge sa soupe avec de l’eau, il se fera écarteler sur la place publique, car à l’époque on ne rigolait pas avec ces choses là. D’où l’expression faire long Phö. Les tribulations du malheureux seront vite oubliées, mais il en résultera de nombreuses expressions comme “faire phö de tout bois”, “avoir le phö occulte” ou “tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse”.

Hors-jeu

Sunday, July 9th, 2006

Toujours soucieux d’élever le débat citoyen, le blog bon pour ton poil vous propose aujourd’hui des éléments de réponse a une vraie question trop souvent éludée:

Est-ce que c’est plutôt mieux de regarder la finale du football ou du tennis?

Le tennis et le football sont deux sports très similaires, puisque dans l’un comme dans l’autre, les gens qui partent à la retraite finissent par revenir après avoir fait deux trois pubs assez pathétiques.

Il convient de noter que le supporter de football a nettement plus le sens de la fête et de la plaisanterie que son homologue du tennis. Autant le footballiste descend contrôler si son klaxon marche à la moindre victoire des siens contre le Kazakhstan ou le Brésil, autant Almagro a beau battre Tursunov en trois sets, pas le moindre pouet ne vient troubler la quiétude automnale d’un petit soir d’été dans le souk de Villefranche-sur-Saône. Alors que pourtant, l’exploit est de taille.
De plus, pendant la coupe du monde, bien des restaurateurs offrent une consommation gratuite à chaque réussite des leurs. Alors que jamais tu verras la même chose pendant la coupe du monde de tennis.
Le supporter de tennis est nettement moins bruyant que celui de foot, surtout à cause de l’arbitre qui dit que s’il vous plaît, les joueurs sont prêts alors qu’en foot il se contente de siffler. Jamais tu entendras, par exemple, le public du central à Wimbledon gueuler allez les bleus alors que, pourtant, comme les bleus, les gens jouent en blanc.
Jamais non plus tu n’entends un fan de tennis remettre en cause les choix de l’entraîneur: même quand Udumchoke affronte Novak, jamais personne se permettra de dire que moi, à sa place, j’aurais plutôt fait jouer Hewitt, il a une meilleure récupération et il est bon sur balles arrêtées.

Par contre, force est de constater que le tennis, ca bouge un peu plus que le foot. Jamais tu verras un match se terminer sur un 0-0. Au contraire, même un Heuberger-Grosjean, au bout d’environ peu de temps, y a déjà un 15-0, alors que tu m’excuseras, mais des 15-0 en football, c’est pas tous les jours demain la veille. Pourtant, au tennis le but est d’éviter les filets alors qu’au football le filet est au fond des buts.

Mais le gros avantage du tennis, c’est que des tournois y en a tout le temps. Du coup, plus personne ne sait qui a gagné Roland Garros en 98. De temps en temps, on te rappelle que c’est la première fois depuis Lendl qu’un joueur remporte vingt-trois rencontres de suite sans que sa grand-mère ne cuisine des pâtes au pistou (les fans de tennis adorent faire des tas de décomptes pour des tas de records plus ou moins inintéressants, alors que les fans de foot préfèrent prétendre qu’il y avait hors-jeu sur le 3-1).

En tennis, en général, la finale c’est Federer-Nadal alors qu’en foot, finalement, il paraît que des fois c’est pas Brésil-Allemagne.

Finalement, le mieux, c’est peut-être de regarder la finale du football-tennis. Ou du polo-velo.

Edit Cresson: Cela dit, en général, quand on perd la finale du tennis, on est rarement reçu à l’Elysée.

Chirac et Zazie
Après la finale, Jacques Chirac a tenu à informer Zazie qu’il avait entendu dire que Nicolas Sarkozy l’avait traité sa mère

Ils sont très bien, mes titres, bon

Friday, July 7th, 2006

Toujours soucieux d’élever le débat citoyen, le blog bon pour ton poil vous propose aujourd’hui des éléments de réponse a une vraie question trop souvent éludée:

Est-ce qu’il vaut-il mieux par exemple faire des enfants ou adopter un chaton?

Premièrement, il convient de se demander si vous êtes un jeune couple de nature plutôt hétérosexuelle ou plutôt pas. Dans le premier cas, l’enfant a un avantage indéniable: vous pourrez le fabriquer vous même, de vos propres mains. Pour le chaton, il faudra vous rendre chez quelqu’un qui vous dira “ah non le joli noir un peu espiègle, on l’a déjà promis. Oui le roux qui ronronne aussi. Par contre, le petit moche qui griffe tout le monde, là, il est libre, vous verrez, il est très affectueux, bon il pisse un peu partout mais ça part d’un bon sentiment”. A noter qu’à l’aide de persuasion et de croquettes, on peut persuader un chat de changer de maître comme le premier footballeur venu, alors que si on fait la même chose pour un bébé, c’est une combine à emmerdes.

L’enfant vous apportera joie et satisfaction en faisant des progrès: il prononcera ses premiers mots, agu et blug, fera des phrases toujours plus construites jusqu’au jour où il vous dira “zyva quoi t’es trop relou tchulé”. Le chat, lui, se bornera toute sa vie à dire mi, miou, voire miaou, ce qui est tout de même nettement plus agréable le jour où il décide de vous dire “zyva quoi t’es trop relou tchulé”. A noter que les motifs de mécontentement sont au nombre de deux chez le chaton: il a faim / sa caisse est sale. Chez l’enfant, ils sont de l’ordre de 6234 environ.

Vers dix mois, votre chat se mettra à hurler comme un débile et, s’il s’agit d’un mâle, à pisser partout. Cela prouve qu’il est parvenu à sa maturité sexuelle. Chez l’enfant, les symptômes sont tout autres. Le jeune mâle se mettra à aller très souvent sur internet pour faire des exposés, la jeune femelle se maquillera comme un camion de pompiers volés pour aller à la boum de Kevin. Toutefois, vous ne pourrez pas les emmener chez le vétérinaire pour couper court au problème. D’ailleurs, quand votre chat arrivera à l’âge de 14 ans, il commencera à être mort, alors que si vous avez opté pour un enfant, il commencera juste à être un peu chiant.

Sinon, vous pouvez aussi prendre un python.

Les concours et la caravane passe

Monday, July 3rd, 2006

L’été. Les grillons stridulent, la crème solaire ondule, les vacanciers dansent lascivement au son du tube de l’été, il y a moins de monde dans le train mais en revanche ils sentent un peu plus mauvais.

Et pendant ce temps là, les agrégateurs se dessèchent comme vieux en maison de retraite, ce qui est terriblement injuste pour les non-vacanciers. Pour occuper leurs journées, certains envisagent même des solutions extrêmes, par exemple bosser.

Pour t’éviter quelque peu d’en arriver là, je te propose un grand concours de l’été, dans la joie et dans la bonne humeur.
Je te propose de te rendre sur ce merveilleux site (découvert grâce à Dew), et d’y remplacer les ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ par des mots de ton cru, puis d’afficher le résultat de ta création dans les commentaires ci-dessous, ou ailleurs.

Un jury indépendant choisira peut-être le meilleur, qui gagnera peut-être un truc, mais pas une carte postale moche vu qu’elles sont désormais destinées à un autre usage, mais un truc. Ou pas. Le délai limite d’envoi est fixé à ultérieurement.

Mexico, Mexico

Sunday, July 2nd, 2006

Je te le cache pas, l’heure est grave: faut bien dire ce qui est tout en ne se voilant ni la pile ni la face, la France est quand même bien partie pour devenir championne du monde. La seule petite lueur d’espoir, c’est qu’ils commencent gentiment à en être conscients et que les francais ne jouent jamais aussi mal que quand ils savent qu’ils jouent bien.

Bon, vous allez m’accuser d’anti-gauloisime primaire. Mais si les français floquent une deuxième étoile sous leur coq, pendant que les supporters déambulent sur les Champs-Elysées padadada (un peu comme des moutons, si tu veux, mais en même temps, c’est bon, le coq ovin), ce sera terrible.

Pas à cause des spots publicitaires sur toutes les chaînes. On a survécu à ceux de 98. Difficilement, certes, mais on survivra, on survivra. Une pub avec Ribéry et Sagnol, ça peut même être drôle. On survivra aussi aux commentaires dithyrambiques de chez Stade 2, peut-être même aux émissions spéciales de chez Drucker – même si tout le monde n’a pas survécu aux multiples passages télévisuels des Bleus de 98: Renaud a par exemple arrêté définitivement sa carrière après avoir chanté la Marseillaise même pas en reggae avec les bleus un soir aux Enfoirés.

Mais le truc auquel ça va être dur de survivre un troisième été, c’est I will survive, chanson de Gloria Gaynor dont la reprise par Larusso aurait dû passer inapercue. A noter que autant We are the Champions, tu comprends bien que les gens qui ont gagné chantent ca, autant là, le rapport est un peu plus obscur.

At first I was afraid
I was petrified

Au début j’avais peur, j’étais petrifiée
Un sentiment bien connu par tous les gens qui ont entendu chanter Larusso. Par contre, c’est bien connu, les footballeurs n’ont, à l’instar de Starsky et Hutch, jamais peur de rien.

Kept thinking I could never live
without you by my side

Je pensais que je ne pourrais jamais vivre sans toi à mes côtés
Et ils ont l’habitude de changer de partenaire chaque année, alors ils nous font pas une crise de larmes à chaque séparation, quand même. Je tiens à préciser que cette chanson a été composée il y a plusieurs années, et ne parle donc pas des retraites de Zidane.

But then I spent so many nights
thinking how you did me wrong

Mais j’ai passé tant de nuits à penser au tort que tu m’avais fait
Je tiens également à préciser que cette chanson a été composée il y a de nombreuses années et ne parle donc pas d’une éventuelle disgrâce de Raymond Domenech dans une vie antérieure.

And I grew strong
And I learned how to get along
and so you’re back
from outer space

Et j’ai grandi, j’ai appris à vivre avec ca et tu reviens de nulle part
C’est donc une histoire de rupture. Il est parti, elle est abattue au début, ensuite elle se dit que bon, finalement, il était pas si bien que ca, il savait même pas faire le clafoutis alors franchement, je vous demande un peu. Mais un jour, suite à un mystérieux appel anonyme de son frère en pleine nuit, il décide de revenir.

I just walked in to find you here
with that sad look upon your face

Je rentre juste pour te trouver avec ce regard triste sur ton visage
Ca se passe de commentaires: il s’est mis lui même hors-jeu. Et il a le même regard triste que Thierry Henry quand lui aussi est hors-jeu.

I should have changed that stupid lock
I should have made you leave your key
If I had known for just one second
you’d be back to bother me

J’aurais dû changer cette stupide serrure, j’aurais dû te faire rendre ta clé, si j’avais su une seule seconde que tu allais revenir m’importuner
Elle se reproche immédiatement de n’avoir pas joué suffisamment défensif.

Go on now go walk out the door
just turn around now

Va-t-en maintenant, marche dehors de la porteprends la porte, casse-toi tu pues et marche à l’ombre
La sanction tombe immédiatement, c’est l’expulsion.

’cause you’re not welcome anymore

car tu n’es plus le bienvenu
Assortie d’une lourde suspension.

weren’t you the one who tried to hurt me with goodbye

N’étais-tu pas celui qui a essayé de me blesser avec au revoir?
Me blesser avec au revoir, il faut voir ca de facon imagée, hein, il lui a pas lancé un au revoir en bronze dessus.

Did you think I’d crumble

Pensais-tu que j’allais gâteau recouvert de sablage fait de farine, de beurre et de sucre
Il aime vachement le crumble alors quand il est parti, il a pensé qu’elle allait lui faire un crumble d’adieu. Il est un peu niais.

Did you think I’d lay down and die

Pensais-tu que j’allais me coucher et mourir?
Bon, il faut dire que le crumble, si on en mange trop, c’est un petit peu étouffe chrétien. Mais à faible dose, ça ne tue pas (donc ça rend plus fort)

Oh no, not I

Oh non, pas je
Elle pourrait quand même le laisser répondre. Enfin bon, s’il est venu là dans l’espoir de remanger du crumble comme au bon vieux temps, il doit être un peu trop décontenancé pour répondre, actuellement.

I will survive

Je vais survivre
C’est d’ailleurs le titre de la chanson

Oh as long as i know how to love
I know I will stay alive

Oh, aussi longtemps que je sais comment aimer, je sais que je vais rester en vie
Petite précision médicale qui peut avoir son importance, c’est tant qu’on sait comment respirer qu’on reste en vie, en fait. Dans l’état d’esprit où elle se trouve, on peut lui pardonner cette légère erreur, mais il est très important de remettre les choses à leur place et l’église au milieu du village, sinon comment voulez-vous que les vaches soient bien gardées?

I’ve got all my life to live
I’ve got all my love to give
and I’ll survive
I will survive (hey-hey)

J’ai toute ma vie à vivre, j’ai tout mon amour à donner et je vais survivre, je vais survivre, ouais ouais
Malgré la présence de cette phrase, j’ai ma vie à vivre et je vais survivre, je tiens à préciser que Pascal Obispo n’a jamais été consulté lors de l’écriture de cette chanson.

It took all the strength I had
not to fall apart

Ca m’a pris toute la force que j’avais pour ne pas tomber en morceaux
Là non plus, il ne faut pas prendre ca au pied de la lettre: elle n’allait pas perdre une jambe ou un bras. Une fois de plus, aucun rapport avec le football, donc, puisque Ronaldinho a perdu l’usage de ses jambes juste avant le début de la coupe du monde.

kept trying hard to mend
the pieces of my broken heart

J’ai essayé de réparer les pièces de mon coeur brisé
Le plus dur, ça a été pour le ventricule gauche

and I spent oh so many nights
just feeling sorry for myself
I used to cry
But now I hold my head up high

et j’ai passé oh tant de nuits à me sentir désolée pour moi-même, j’avais l’habitude de pleurer mais maintenant je redresse la tête
Et je centre au deuxième poteau.
Oops, au temps pour moi.
Revenons à nos poneys.

and you see me
somebody new
I’m not that chained up little person
still in love with you

Et tu me vois, quelqu’un de neuf, je ne suis plus cette petite personne enchaînée encore amoureuse de toi
Maintenant, elle est déchaînée.
Ou alors, elle n’est plus petite, elle a pris des hormones de croissance, come Lionel Messi. Qui est d’ailleurs lui aussi resté sur la touche.

and so you felt like dropping in

Et comme ca, tu as juste eu envie d’entrer
Et ben non, tu rentres pas. Comme Trézéguet.

and just expect me to be free
and now I’m saving all my loving
for someone who’s loving me

Et tu t’attendais à ce que je sois démarquée libre, et maintenant, j’économise tout mon amour pour quelqu’un qui m’aime
On peut économiser ça? La banque du sperme, je connaissais, mais la banque de l’amour jamais entendu parler.

Go on now go walk out the door
just turn around now
’cause you’re not welcome anymore
weren’t you the one who tried to break me with goodbye
Did you think I’d crumble
Did you think I’d lay down and die
Oh no, not I
I will survive
Oh as long as i know how to love
I know I will stay alive
I’ve got all my life to live
I’ve got all my love to give
and I’ll survive

Casse-toi, je te ferai pas de gâteau
Voilà. Comme ca, c’est dit. On peut passer à autre chose, maintenant.

I will survive
[x2]

Je vais survive (x2)
Ben fois 2, ca irait, mais fois 17324, ca va pas être possible…
Et si cette chanson est devenue l’hymne de l’équipe de France en 98, je pense que c’est parce qu’ils avaient mangé un crumble porte-bonheur avant le match contre le Brésil.

(les paroles viennent de azlyrics)