Quand ils ont inventé les saisons, ils ont fait un peu n’importe quoi : l’hiver ne sert strictement à rien alors que tous les trucs sympa, apéros, pédalo et Paléo, ont lieu en été.
Cela dit, les trois saisons dites inutiles peuvent être mises à profit. Pour s’entraîner. Car le festival est un sport de combat.
L’épreuve printanière de l’achat des billets, plus la musique est au bord du gouffre plus les gens vont à des concerts, histoire peut-être de se souvenir comment c’était bien le rock’n’roll quand, à cause de toi, Matteo, qui télécharge à tour de bras l’intégrale de Maxime Le Forestier, toutes les majors auront fait faillite et que la seule musique que l’on pourra entendre sera celle des sanglots longs de Jean-Côme Vivendi-Universal le soir au fond des bars, n’est qu’un échauffement.
Une fois à Nyon, Benicassim, Belfort, Reading, Adenau, Düdigen ou Landresse, il te faudra affronter de terribles épreuves à côté desquelles Fort Boyard à l’air d’un camp de vacances pour nains.
Tout d’abord l’épreuve d’endurance, seul dans ta voiture, sous le cagnard, pile au milieu de 23 kilomètres de bouchon (pour votre santé, ne sortez pas de l’autoroute à Morges), à écouter le début du concert du type qui joue en ouverture de soirée parce que c’est pas très connu, mais un peu bien quand même.
Puis le téléphone synchronisé : dès ta sortie du parking, tu tenteras de retrouver Hojt, qui arrive un peu plus tard parce qu’il bosse, Gwendoline, qui arrive un peu plus tard parce qu’elle a pris un raccourci et Wienceslas, qui arrive un peu plus tard, parce qu’il est déjà sur place, au camping, et que le seul moment où il peut dormir c’est pendant les concerts. Autour de toi, plusieurs milliers de gens tenteront de retrouver Piotr, Bérénice, voire Esculape, saturant joyeusement 900 réseaux de téléphonie mobile différents.
Ensuite, le slalom géant parallèle. Avant, en festival, tu connaissais une tête d’affiche. Tu allais l’écouter et le reste de la soirée était consacrée aux découvertes musicales, en général celles passées à la radio du bar de l’Amicale du Foot de Pompaples, où tu finissais par passer la moitié de la soirée. Aujourd’hui, à cause de Matteo qui t’a entraîné dans la spirale infernale du téléchargement illégal qui, je te le rappelle, est en train de tuer la malheureuse industrie du disque, déjà morte dans d’atroces souffrances le jour de l’invention de la cassette puis celui de celle du graveur de CD, sur les 20 groupes à l’affiche, il y en a 22 que tu as envie de découvrir (il paraît que la radio du bar de l’Amicale du Foot de Pompaples est bien, et tu as un copain qui joue Stairway to Heaven à 22 heures sur Guitar Heroe au stand de l’Amicale des Geek qui vont en festival jour à Guitar Heroe).
Cette déplorable habitude de ne pas aimer que la musique mainstream est très dangereuse pour l’industrie du kebab, puisque à cause de ce comportement indécent tu n’auras pas le temps de flâner des heures durant entre les stands de bouffe. De même, tu risques de passer une soirée au Paléo sans passer acheter de t-shirts ni signer de pétition contre la guerre et la famine, faute de temps. Cela dit, il faudra bien, à un moment donné, te nourrir et c’est là que ton entraînement hivernal s’avérera de prime importance. En effet, il ne faut pas s’aventurer en festival sans auparavant avoir soigneusement testé ta résistance au régime merguez chantilly – gaufre mayonnaise et sinon, je vais chercher des bières, tu en reprends une ?
N’oublions pas la redoutable épreuve du lever de bras. Parce que le chanteur t’a dit de la faire et que tu es docile, ou parce que tu tentes de prendre des photos floues, voire de faire des enregistrements inaudibles qui iront rejoindre des milliers d’autres enregistrements inaudibles sur youtube. Dis-toi que grâce à la mode du téléphone portable, tu échappes à la bien plus terrible épreuve du secoué de briquet qui, en plus de coller des crampes, brûlait les doigts et, surtout, te laissait fort dépourvu quand tu voulais donner du feu à ta jolie voisine. Ne passons pas sous silence la toujours périlleuse immersion dans la foule parce que tu viens de recevoir un sms de Hojt, il est vers le huitième rang, un peu sur la gauche (tu le vois qui agite le bras, là)(enfin tu vois 432 bras qui s’agitent, l’un d’eux lui appartient probablement).
Une fois tous ces obstacles surmontés avec succès, il ne te restera plus que l’affrontement final, seul face à l’immensité du parking boueux, tentant de retrouver ta voiture, encerclé par plusieurs milliers de personnes qui ont eu la même idée géniale que toi, tenter la feinte de l’ouverture à distance, c’est joli toutes ces voitures qui s’illuminent dans la nuit, ça fait très ambiance disco.
Attirée par le tag “bière” je crie PREUM’s et m’en vais lire avant de penser
Je suis très émouvue de ce plaidoyer pour la musique vivante et festive (je ne comprends pas pourquoi personne ne boit en écoutant du Chostakovitch ou du Mahler live par chez nous, parce que pourtant, il y a de quoi!). C’est bon de faire la groupie, surtout si ça fait mal au bras!
C’est bien pour ça que je n’écoute jamais de musique.
J’aime mieux rester seule chez moi à mettre mon statut Facebook à jour, tiens.
Ah c’est sur il y un âge où il faut arrêter le rock et écouter Chostakovitch et Mahler sinon on a raté sa vie. A quand un commentaire de “Lieder eines fahrenden Gesellen” sur ce blog ?
Je confirme, Fort Boyard est un camp de vacances pour nain. Par contre, l’industrie du disque est morte dans d’atroces souffrances le jour où Céline Dion et Mireille Mathieu ont enregistré un disque ensemble (et encore ce jour là Lara Fabian pouvait pas, elle avait piscine).
Monsieur Prudhomme, vous parlez de l’original, ou de son détournement dans la première symphonie ? (on devrait aller causer ailleurs, à mon avis on va déranger …). Mahler’s not dead non plus!
attends, t’as pas réussi à te faire entrer sur la scène par tes connaissances? t’es pas vraiment journaliste alors?
Est-ce pour ça que je ne suis encore JAMAIS allé à Paléo? (oui, c’est moi…)
et que je ne suis pas suis facebook et que je ne sais pas ce qu’est twitter?…
Sinon pour la bière, oui, volontiers, encore une
Alors d’après ce que j’ai lu “Ging’ heut’ morgen übers Feld” fournit toute sa substance mélodique au mouvement initial de la Première Symphonie qui reste purement instrumental. En fait, la suggestion c’est de commenter le texte :
Ging heut morgen übers Feld,
Tau noch auf den Gräsern hing;
Sprach zu mir der lust’ge Fink:
“Ei du! Gelt? Guten Morgen! Ei gelt?
Du! Wird’s nicht eine schöne Welt?
Zink! Zink! Schön und flink!
Wie mir doch die Welt gefällt!”
Nyon n’ existe pas encore.
Tu as lapsussé, t’ as confondu Nyons et Lyon. Zont pas grand chose en commun des mortels. Le jésus est à Lyon mais ses olives sont à Nyons. C’ était pour la rime hein car sinon ça rime à rien.
Ca existe vraiment ces festivals ou bien c’est encore un complot?
t’as oublié la tragique descente de Cardinale, qui grave à jamais le paléo ds l’estomac…
Monsieur Prudhomme, auriez vous l’amabilité de traduire en suisse romand (ou en belge wallon si c’est plus commode pour vous) le texte que vous citez ?
(je rappelle qu’il y a des lecteurs luxembourgeois qui n’entravent rien à l’allemand)
Et les énormes tartines, elles existent toujours?! Sinon, c’est bien, rien ne change à Paléo! =)
Bien sûr, le Paléo sans tartines ça sert même à rien d’y aller
Ce post manque cruellement de paille si vous voulez mon avis… (oui je sais j’ai mis long mais je ne savais plus où j’avais garé ma voiture)
pffff c’est largement exagéré pour faire rire. le paléo c’est beaucoup plus cool que ça…
Exagérer pour faire rire, c’est pas le genre de la maison ! Par contre, un doute m’étreint (entre en gare de Nyon) : ai-je dit que c’était pas cool ?
en disant cool je pense relax et disons que “le festival est un sport de combat” évoque pour moi plutôt le stresssss…
Ben une fois que t’as garé ta voiture, retrouvé tes potes, établi un plan précis des concerts que tu veux aller voir (parce que si c’est pour passer la soirée à boire des verres au bar du FC Pompaples, autant aller à Pompaples), trouvé une place où tu devines la scène bien que tu sois accompagné de potes petits et reretrouvé les potes partis chercher des bières et/ou aux toilettes, c’est assez tranquille, oui