Avant de mourir de la grippe aviaire par overdose de poule au pot, Henri IV a eu le temps de dire “Paris vaut bien une messe”. Or, c’est totalement pas très gentil. Paris vaut bien plus que les 7 euros, 23 centimes, 3 bonbons usagés et divers objets hétéroclites que rapporte en moyenne une messe bien fréquentée.
Paris est une très jolie ville, tous les Parisiens vous le diront. Car les Parisiens aiment leur ville. Et pourtant, ils passent les trois-quart de leur temps dessous.
Faut dire que pour aller du quartier chinois (au Sud) au quartier Indien (au Nord) en passant par le quartier Brésilien (à l’Ouest), le métro est un merveilleux moyen de transport, dans lequel il faut être attentif ensemble, sinon on risque de se faire pincer les doigts très fort.
Et pourtant, les gens, dans le métro, ils ont pas l’air super attentifs ensemble. Les seuls qui disent pardon excusez-moi quand ils piétinent une petite vieille, c’est des touristes. On les reconnaît facilement, les touristes, parce qu’ils ont l’air contents d’être là et aussi un peu parce qu’ils parlent japonais. Et aussi parce qu’ils descendent rarement à Villejuif – Louis Aragon, mais ça leur arrive, des fois.
De même, ils sont super inattentifs ensemble quand quelqu’un leur dit que mesdames et messieurs, votre attention s’il vous plaît, je pourrais avoir quelques pièces pour manger ce soir ou joue de la musique. Parce que dans le métro, y a aussi des musiciens de métro, qui sont un peu comme des musiciens de rue, mais dans le métro. Le plus célèbre d’entre eux est Harlem de la Starac, dont la notoriété est, depuis cette merveilleuse aventure télévisuelle, retombée loin au-dessous du niveau du sol, mais qui peut du coup se targuer d’être un véritable artiste underground.
Et les gens dans le métro, ils sont complètement inattentifs ensemble quand un type se met à haranguer un ami imaginaire. Je sais pas si c’est une question de densité d’oxygène ou quoi, mais quand même, selon une statistique menée par moi même, y a plus de gens qui parlent tous seuls dans le métro parisien que dans les transports publics moudonnois.
Et sinon, le métro donne l’occasion de faire des tas de jeux de mots délirants avec Invalides, Picpus, Porte de Pantin ou Franklin Roosevelt, mais je te concède qu’il est prudent de faire semblant de ne pas être attentif ensemble aux gens qui se prêtent à cet exercice.
Tout ca pour dire que non seulement, comme à mon habitude, je ne sais pas où je veux en venir avec ce post mais qu’en plus, je sais pas si il faut changer à Ledru-Rollin ou à Denfert-Rocheteau.