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Demain, j’arrête

Tuesday, January 17th, 2006

La France et les Etats-Unis sont toujours en compétition pour le titre de dernier pays du monde sans présidente.

Mais la France a pris un petit avantage puisque la nouvelle présidente chilienne n’est autre que la soeur du regretté Pierre Bachelet.

La ressemblance est d’ailleurs frappante.

C’est pour sa soeur que Pierre avait un jour composé cette émouvante chanson, les Corons. Le mot Coron vient de l’espagnol cojones, que je ne puis malheureusement vous traduire ici mais il existe d’excellents des dictionnaires en ligne.

{Refrain:}

Au nord, c’étaient les corons

Rappelons que le Chili est un pays qui fait, approximativement, 3700 kilomètres de long et 12 centimètres de large. C’est le seul pays du monde où quand des gosses marchent en rang par trois, ils doivent penser à emmener une pièce d’identité. C’est également le seul pays du monde avec seulement deux points cardinaux, le Nord, où vivent les Corons, et le Sud, où vivent des autres gens moins bien dotés, mais gentils quand même.

La terre c’était le charbon.

C’est un pays pas très pratique, vu que la terre est entièrement faite de charbon, du coup on peut pas y faire pousser grand chose, contrairement à la Colombie où la terre est faite de coke.

Le ciel c’était l’horizon

Ca, sans vouloir embêter la famille Bachelet, c’est comme ça un peu partout.

Les hommes des mineurs de fond

A l’époque du président Pinochio, les Chiliens avaient lancé un programme pour devenir champions du monde de ski de fond. Du coup, tous les hommes mineurs suivaient un entraînement intensif. Ca n’a jamais marché.

Nos fenêtres donnaient sur des f’nêtres semblables

La seule industrie de ce pays en deux dimensions, c’est la fenêtre, parce que c’est super pratique à ranger, c’est plat.

Et la pluie mouillait mon cartable

En plus, le Chili, il y pleut tout le temps, c’est un peu comme la Bretagne mais avec des crèpes plus épicées.

Et mon père en rentrant avait les yeux si bleus

Ca c’est à cause des produits chimiques qu’on met dans les fenêtres, les Chiliens ont les yeux bleus le soir en rentrant.

Que je croyais voir le ciel bleu

Par contre, n’en déplaise à Philippe Noiret, la poésie chilienne est un peu nulle: des yeux bleus comme le ciel bleu, même pas Kyo aurait osé.

J’apprenais mes leçons, la joue contre son bras
Je crois qu’il était fier de moi

Oui ou alors qu’il ne pouvait plus bouger à cause de ta tête.

Il était généreux comme ceux du pays
Et je lui dois ce que je suis

Non. Si tu chantes n’importe quoi, tu ne dois t’en prendre qu’à toi même. Ta soeur Michelle, elle au mois a réussi dans la vie.

{Refrain}

Et c’était mon enfance, et elle était heureuse
Dans la buée des lessiveuses

Oui parce que au Chili, les gosses on les envoie jouer à la buanderie, comme y a pas de télé là-bas, ils regardent tourner les machines et on leur fait croire que c’est une nouvelle émission de M6.

Et j’avais des terrils à défaut de montagnes
D’en haut je voyais la campagne

Terril, c’est du Chilien, ça veut dire terrier.

Mon père était “gueule noire” comme l’étaient ses parents
Ma mère avait les cheveux blancs

Ca, c’est des détails sur les parents de Pierre et Michelle.

Ils étaient de la fosse, comme on est d’un pays

Ils venaient de Fos-sur-Mer, une très jolie ville du nord du Chili.

Grâce à eux je sais qui je suis

Quand il était petit, ses parents lui avaient acheté un collier avec son nom écrit dessus, pour que si jamais il se perdait à la buanderie, on puisse le leur ramener.

{Refrain}

Y avait à la mairie le jour de la kermesse
Une photo de Jean Jaures

Ils pensaient que c’était un chanteur français, ils trouvaient ça très chic, alors ils mettaient sa photo à la mairie les jours de kermesse.

Et chaque verre de vin était un diamant rose
Posé sur fond de silicose

Par contre, leur vin était un peu dégueulasse, mais c’est normal, avec de la terre en charbon la vigne pousse pas.

Ils parlaient de 36 et des coups de grisou

Le 36 c’est Ivan Sanchez, un footballeur célèbre là-bas. Grisou c’est Aitor Griselidis, un autre footballeur célèbre là-bas. Leur renommée n’a jamais dépassé les frontières, car ils jouent au football chilien, sur des terrains de huit centimètres de large, en file indienne.

Des accidents du fond du trou
Ils aimaient leur métier comme on aime un pays
C’est avec eux que j’ai compris

Il a compris qu’il ferait mieux de quitter ce pays et de faire un autre métier.