Archive for April, 2008

wzjqyxk

Thursday, April 10th, 2008

On peut grosso modo classer les gens en deux catégories principales, ceux de sexe féminin, également appelées femmes, et ceux de sexe masculin, également appelés mais après le match par contre si possible.
Régulièrement, des membres de ces deux groupes entrent en interaction. Or, leur utilisation du vocabulaire n’est pas complètement identique et parfois, de légers malentendus peuvent s’en suivre.

S’ajoute à cela le fait que les femmes aiment à poser, pour une raison qui échappe aux scientifiques, sauf aux scientifiques femmes mais elles sont tenues par le secret de fonction, des questions auxquelles il n’y a pas de réponse. Pour ma part, je pense qu’autour de 14-15 ans, elles sont envoyées dans un camp ninja ultra-secret où on leur enseigne l’art subtil de la question qui tue, alors que toi tu crois qu’elles sont en camp de poney. Citons, par exemple “tu trouves que j’ai grossi?”, “quelle robe, la bleue ou la verte?” (à noter que dans les deux cas, il faut éviter, toi qui as des lettres, de répondre 42) et, surtout, l’arme secrète, le fameux “à quoi tu penses”.

En général, cette question est posée dans des circonstances très précises, je vais pas te faire un dessin (je dessine super mal)(ce serait super dommage que tu croies que j’ai dessiné des pandas qui dansent joyeusement la farandole alors qu’en fait, je voulais représenter une position super rare du kamasutra, qui nécessite un petit tabouret en bois et l’intégrale de Mike Brant). Tu sais ce que c’est, excès de dopamine, tu sens l’assoupissement te gagner, tes pensées s’égarent dans de vertes prairies et au moment où un tu penses à quoi te ramène à la réalité, tu es tellement perdu que, déjà, tu es pas sûr de vraiment savoir à quoi tu penses et si jamais tu arrives à le formuler, ça va être tellement compliqué de refaire tout le chemin que bon, tu préfères improviser.

L’erreur classique du débutant, c’est de répondre “à toi”. On va te demander des précisions et tu peux pas répondre “je pense à toi, je me demande ce que tu deviens, tiens, je devrais t’appeler un de ces quatre, on pourrait se faire une bouffe”, ça passera mal.

Tu pourrais aussi te dire que c’est le moment idéal pour aborder de graves questions genre “Et toi, tu vas les boycotter les JO de Pékin? Moi je pensais boycotter le tir à l’arc et le pentathlon”, voire, plus polémique, “Finalement, le dernier Radiohead, je trouve qu’il casse pas des briques”, ça peut créer une diversion, mais c’est à double tranchant, car si elle enchaîne sur l’influence de l’origami dans l’oeuvre tardive de Rostropovitch, tu vas vite te retrouver à court d’arguments.

Le mieux, donc, c’est d’être très honnête et de dire “je pense à une fourchette”.

un gecko m’a tuer

Wednesday, April 9th, 2008

Evariste Clapouchard était du genre poissard. Du genre, plus précisément, à toujours s’arranger pour n’être pas là où il fallait. Ou pour y être, mais pas au bon moment.

Il se rappelait très bien de la chute du mur de Berlin. Ce jour-là, il était à La Bourboule, en train de manger une choucroute chez son oncle Wandrille. Ratée, la choucroute. Ce n’est qu’à son retour de vacances, deux semaines plus tard, qu’il s’était rendu compte, sous les quolibets de ses camarades, qu’un truc avait probablement dû se passer. Mais, curieusement, c’est un événement que l’Histoire n’a finalement que très peu retenu qui manquait le plus à son histoire personnelle. Le fameux souper de classe de fin d’année chez Bérénice Bourchaud. Une année avant son arrivée. Tout le monde parlait encore de cette soirée avec des étoiles dans les yeux, sauf Hector Zwlunj, qui n’avait pas d’yeux, suite à un accident de tabouret particulièrement malheureux. Evariste regrettait de n’avoir pas vécu cette soirée mémorable (ce soir-là, il s’en souvenait, il avait regardé le Gendarme à Saint-Tropez), tout comme il regrettait de ne pas avoir connu Bérénice Bourchaud, partie à Dniepropretrovsk suite à un malencontreux accident d’Erasmus, à la seule évocation de laquelle les yeux de tous les garçons de sexe masculin de la classe devenaient égrillards, même ceux d’Hector Zwlunj. Mais, une année plus tard, Evariste n’en avait cure, car il se disait que le souper de classe de cette année allait être encore mieux. Une année et trois heures plus tard, il se surprenait à raconter à tout le monde la scène où le Gendarme fait une grimace.

Fan de hockey sur plexiglas sulfurisé, Evariste avait pourtant renoncé à assister à la finale du championnat régional pour aller assister à un film cinématographique en compagnie d’une jeune fille de sa connaissance, intelligente, drôle et en plus c’était une des seules du lycée Bernard Menez à ne pas sortir avec Hector Zwlunj. Ce n’est que le lendemain, en découvrant dans son journal le compte-rendu du match, remporté au terme d’un suspense haletant par son équipe, qu’il découvrit au hasard d’une photo de liesse qu’il s’était fait poser un lapin, cela dit, le film était super, surtout la scène où le Gendarme découvre comment neutraliser les extra-terrestres.

La vie d’Evariste ne fut qu’une suite de rendez-vous ratés et ce n’est que deux ans après son mariage avec Célimène Flosof qu’il se rendit compte qu’il avait raté ce soir-là une retransmission du Gendarme fait du ski qui aurait été pénible moins longtemps.

Et c’est tout naturellement qu’une fois arrivé à la fin du post qui lui était consacré, Evariste Clapouchard se rendit compte que la chute, pourtant ô combien cocasse, était partie refaire sa vie dans un post du blog Crochet et Tricot.

Making-of divin

Wednesday, April 9th, 2008

[09:32] raph: si on poste deux fois en deux jours ils vont être tout perdus les gens
[09:33] Kaly: huhuhuhuhu
[09:33] Kaly: ha oui les gens ils ont l’habitude d’avoir au moins 15 jours pour lire nos posts
[09:33] Kaly: du coup ils s’en régalent
[09:33] raph: ils les apprennent par coeur
[09:33] Kaly: un peu comme un coulis de fraise sur un gateau au chocolat
[09:33] Kaly: c’est excellent
[09:33] raph: ils les récitent devant le sapin de noël
[09:33] Kaly: et tu le gardes pour la fin, quand t’as mangé le gateau
[09:34] Kaly: mais si on te met trop de coulis
[09:34] Kaly: c’est ecoeurant
[09:34] Kaly: (cette métaphore s’est classée 17ème au championnat d’europe de métaphores)

Over the rainbow

Tuesday, April 8th, 2008

Souvenez-vous. Tout avait commencé par quelques skyblogs d’apparence anodine, quelques commentaires guimauvés lâchés ça et là sur des sujets pourtant sérieux avec force gifs clignotants et moult tigres trop mignons. Personne ne s’était vraiment inquiété. Et pourtant, à l’époque, on aurait peut-être pu agir.

Ils passent maintenant aux choses sérieuses. Les sportifs français, d’abord, ont décidé de ne pas boycotter les Jeux Olympiques de Pékin, mais de montrer l’étendue de leur colère en arborant un badge. J’aime autant te dire que la Chine tremble de tous ses membres et qu’elle hésite à envoyer une lettre d’excuse au Dalaï Lama. Alors oui, bien sûr, tu dis que c’est trop facile, tu dis que ça sert à rien, mais c’est encore plus facile de ne pas mettre de badge.
La ligue contre le cancer a lancé un site internet fermement déconseillé par la Ligue contre l’épilepsie. Avant elle, la Ligue communiste révolutionnaire avait également succombé à un choix de couleurs pour le moins coloré. De là à dire que l’on se ligue contre nous, il n’y a qu’un pas que je n’hésiterais pas à franchir, cédant ainsi à la facilité du mauvais jeu de mot, si l’heure n’était pas si grave.

Les Bisounours complotent pour envahir le monde. Ils ont déjà tenté de prendre le contrôle de l’Elysée, mais il y a encore du boulot. Ils sont organisés, dangereux. Leur but, instaurer la dictature du trop mignon. Si on les laisse faire, il y aura des chatons partout et jamais on ne laissera aux poneys le temps de devenir lourds comme des chevaux morts. La viande poussera sur des arbres, les bébés naîtront dans des choux-fleurs, les gens morts partiront vraiment pour un long voyage. Et on sera obligés de danser la farandole. Tout le temps.

Séquelles et No

Friday, April 4th, 2008

Sinon moi, dans la vie, je suis Genevois. Pas un vrai de vrai, mais quand même. Pour situer, le vrai de vrai Genevois, il sort de temps en temps de sa ville pour les vacances ou pour aller à la campagne, le week-end, à Carouge, mais si tu le forces à rester outre-Allondon un peu longtemps, la pollution lui manque, il suffoque, il blêmit. Moi, la vie m’a expliqué un jour comme ça que j’allais devoir m’installer vachement plus loin que Versoix, au début j’ai eu un peu peur, mais finalement je me suis rendu compte que c’était plein de gens très sympas.

Par contre, j’ai gardé quelques habitudes. J’ai un sourire condescendant quand quelqu’un s’extasie sur le jet d’eau. Je dis 80 et pas 80. Je considère qu’Annemasse et le Salève, c’est un peu à moi. Je connais le début du Cê qué laino par coeur. Et puis, depuis quelques années, j’aime le hockey plus que le foot.

Parce qu’à Genève, avant, on avait une équipe de foot. Elle est tombée tellement bas qu’ils sont obligés d’utiliser son stade pour des concerts de Tokio Hotel. Déjà, engager Karembeu et un escroc pour se sauver c’était pas glorieux mais faire venir un chanteur fraîchement amputé des cordes vocales, comment veux-tu ? Maintenant, à la place, on a une équipe de hockey. Et en toute objectivité, c’est vrai que le hockey c’est nettement mieux que le foot.

Pas en tant que joueur, hein, malheureux, c’est un blog sérieux et responsable, ici, je suis pas en train de t’inciter à faire du sport. Surtout pas un sport à base de patins. Ou alors du patinage artistique, et tu m’envoies des photos de toi dans ton costume à paillettes, ça me fera rêver. Mais en tant que spectateur, un peu bête et chauvin mais pas trop, le hockey, c’est mieux. Déjà, tu remarqueras que les hockeyeurs ne passent pas leur vie à se rouler par terre, sinon ils attrapent des pneumonies.

Et puis le supporter, au hockey, il a des avantages. Parce que c’est vrai, quand tu es supporter, l’arbitre n’est jamais bon. Il siffle contre nous, c’est n’importe quoi, il siffle contre les autres, ce n’est que justice. Mais en hockey, comme les règles sont plus compliquées, des fois on a le droit de se jeter dans son adversaire mais des fois pas, et qu’en plus tu passes les 3/4 du match à ne pas tellement savoir où est le puck, c’est quand même nettement plus facile d’être de mauvaise foi. C’est des fois frustrant, cette histoire de puck, par contre. Au hockey, ils sont obligés d’allumer une lampe rouge quand il y a but, comme ça les supporters savent qu’ils doivent être contents même si, au fond d’eux, ils ont un peu de chagrin, ils étaient persuadé que le palet était première porte à gauche et non, apparemment, selon les dernières informations, il serait dans le but sans qu’ils aient rien vu venir. Par contre, comme il y a trois tiers-temps, ils ont deux fois plus d’occasions de boire de la bière pour se consoler, c’est bon pour l’économie.

Pour le journaliste aussi, le hockey, c’est mieux. Parce que le hockeyeur, sous ses dehors de brute épaisse, est resté un grand enfant. Il aime donner des noms d’animaux à son équipe. Du coup, les Aigles, après avoir battu les Dragons, vont manger les Lions alors que les Abeilles ont perdu contre les Pandas roux. Forcément, pour la métaphore, c’est plus pratique que le FC contre l’AJ. Et comme force est de constater que le journaliste sportif manie l’envolée lyrique aussi bien que le carreleur le chalumeau, il est parfois super heureux de pouvoir meubler avec des histoires de serres, d’ailes et de rémiges.

Mais surtout, un sport où la Suisse bat régulièrement la France, c’est quand même classe.

Potron-minet

Thursday, April 3rd, 2008

Je voulais te faire une analyse philosophico-sociologique de la chanson Dis Moi des BB Brunes, des coiffeurs très engagés derrière les oreilles. Mais je sais vraiment pas par où la prendre, si je puis me permettre. Du coup, un post avec des chatons

Imaginons un jeune homme, sémillant, échevelé, célibataire et iridescent. Affublons-le maintenant d’un ex-chaton devenu légèrement enveloppé, légèrement difficile question ouiskasse, légèrement moins joueur mais toujours capable, dans un moment d’inspiration fugace, de te lacérer la main, comme ça, juste pour te montrer son affection.

Il est tôt, bien trop tôt, dans la froideur hivernale d’un tout petit matin d’avril. Soudain, le long hurlement plaintif d’un réveil-matin déchire le silence. Le jeune homme ouvre un oeil lumineux comme la rosée dans les champs de cotonéasters et murmure cette phrase impérissable “grmb tôt, dmir”. Mais c’est sans compter sur la perversité de son chat, que nous appellerons Flzbur pour les besoins de la démonstration. Tel un vieux vaudois, le félin exige ses repas à heures fixes. Il se met à miauler, sautiller trépigner, danser, jusqu’à ce qu’enfin sa gamelle s’emplisse d’un Sheba chèvre-canard auquel il jette à peine un regard dédaigneux avant de s’adonner à nouveau à son occupation matinale favorite, le miaulement. Celui que la tradition veut que j’appelle son maître, mais permets-moi d’hésiter sur la justesse du terme, s’en va vaquer à sa douche, douche dans laquelle Flzbur tiendra absolument à se jeter, soi-disant pour aller laper un peu d’eau ce qui n’est pas super recommandé par le guide de la bonne hygiène du chaton respectueux, mais plus probablement pour le simple plaisir d’aller ensuite mettre ses pattes mouillées un peu partout. Le samedi, Flzbur laissera bien le jeune homme, auquel j’aurais peut-être aussi dû donner un prénom pour les besoins de la démonstration, dormir un peu avant de râler, mais quand même, faut pas déconner, 8 heures c’est largement suffisant comme grasse mat’.

Car le chat est sournois, à tel point que d’aucuns le soupçonnent d’être un agent à la solde des communistes. Ainsi, lorsque son maître, fourbu par une journée de travail harassante (trois défaites à Scrabulous, un apéro), décide que finalement, c’est vachement plus pratique de laisser le linge propre dans la caisse, comme ça y a pas besoin de le chercher dans l’armoire, en plus il reste bien plat y a pas besoin de le repasser, c’est pratique, le chat, lui, considérera que cette caisse qui sent bon la cajoline fraîcheur prairie ombrageuse serait un endroit idéal pour aller s’adonner à son activité préférée à part à 6 heures du matin, dormir.

Et quand le jeune homme, rendu suspicieux par les 11 tonnes de poils qui jonchent le sol, sans parler des petits grains de sable que y en a quand même un peu partout dans l’appartement, décide de faire e ménage, Flzbur lui jette un regard mi-implorant mi-terrifié, un peu comme celui du mec qui apprend qu’il devra garder les buts de l’équipe de Suisse de foot pendant l’Euro, tu vois le genre, part d’un air affolé se réfugier dans l’armoire où son maître avait fini par ranger le linge propre, se blottit en tremblant entre le poncho en velours côtelé et les jarretières inoxydables et il y a dans son attitude quelque chose qui veut dire ah non il va pas encore passer l’aspirateur, tous les six mois c’est pareil.

I put Ospel on you

Tuesday, April 1st, 2008

Le 1er avril, c’est traditionnellement le jour du poisson, surtout si ça tombe un vendredi, mais là, on est mardi. Certains ne reculent devant rien pour l’amour de l’humour et sont prêts à des sacrifices énormes rien que pour une bonne blague.

L’UBS vient donc de perdre 12 milliards de francs suisses en un trimestre, un résultat à côté duquel Jérôme Kerviel passe pour un amateur vaguement dépensier. Bien sûr, de prime abord, pour la plus grande banque du pays où tout le monde est banquier, sauf les chocolatiers et les éleveurs de marmottes, ça fait moyen sérieux. Mais l’on saura bientôt admirer ce résultat à sa juste valeur. Car n’y a-t-il pas, quelque part, dans les pertes massives de l’UBS, une remise en cause fondamentale de notre système capitaliste?

Non, il n’y en a pas. Et c’est ça qui rend ces résultats encore plus beau, plus forts, plus artistiques. Et il se trouvera forcément des gens pour tenter de faire mieux, mais c’est difficile, ça requiert de la préparation et de la méthode.

Si toi aussi, chez toi, tu veux tenter de perdre plus de 12 milliards de francs, il te faudra un peu d’astuce, d’espièglerie et une très bonne carte de crédit. Car ça n’a l’air de rien, comme ça, 12 milliards de francs, mais c’est quand même environ 166’666 ans de travail pour un mec un peu mieux payé que moi, et je veux pas m’avancer, mais la retraite à 166’687 ans, ça passera jamais.

Avant de perdre 12 milliards, tu peux acheter le PSG, créer une fondation pour les supporters en attente d’une greffe de cerveau, devenir sponsor de l’équipe suisse de football, financer la tournée mondiale des Spice Girls, assurer Keith Richards, miser sur le retour de Britney Spears, investir dans la recherche sur les carburants, lancer un nouveau service sms qui envoie des super phrases pour draguer, mais destiné uniquement aux joueurs de scrabble (mademoiselle, ton père il a volé toutes les voyelles du monde pour les mettre dans ton jeu) et il te restera encore assez d’argent pour investir 1 ou 2 milliards dans mon blog, en échange je te trouve des titres et des chutes.