On peut grosso modo classer les gens en deux catégories principales, ceux de sexe féminin, également appelées femmes, et ceux de sexe masculin, également appelés mais après le match par contre si possible.
Régulièrement, des membres de ces deux groupes entrent en interaction. Or, leur utilisation du vocabulaire n’est pas complètement identique et parfois, de légers malentendus peuvent s’en suivre.
S’ajoute à cela le fait que les femmes aiment à poser, pour une raison qui échappe aux scientifiques, sauf aux scientifiques femmes mais elles sont tenues par le secret de fonction, des questions auxquelles il n’y a pas de réponse. Pour ma part, je pense qu’autour de 14-15 ans, elles sont envoyées dans un camp ninja ultra-secret où on leur enseigne l’art subtil de la question qui tue, alors que toi tu crois qu’elles sont en camp de poney. Citons, par exemple “tu trouves que j’ai grossi?”, “quelle robe, la bleue ou la verte?” (à noter que dans les deux cas, il faut éviter, toi qui as des lettres, de répondre 42) et, surtout, l’arme secrète, le fameux “à quoi tu penses”.
En général, cette question est posée dans des circonstances très précises, je vais pas te faire un dessin (je dessine super mal)(ce serait super dommage que tu croies que j’ai dessiné des pandas qui dansent joyeusement la farandole alors qu’en fait, je voulais représenter une position super rare du kamasutra, qui nécessite un petit tabouret en bois et l’intégrale de Mike Brant). Tu sais ce que c’est, excès de dopamine, tu sens l’assoupissement te gagner, tes pensées s’égarent dans de vertes prairies et au moment où un tu penses à quoi te ramène à la réalité, tu es tellement perdu que, déjà, tu es pas sûr de vraiment savoir à quoi tu penses et si jamais tu arrives à le formuler, ça va être tellement compliqué de refaire tout le chemin que bon, tu préfères improviser.
L’erreur classique du débutant, c’est de répondre “à toi”. On va te demander des précisions et tu peux pas répondre “je pense à toi, je me demande ce que tu deviens, tiens, je devrais t’appeler un de ces quatre, on pourrait se faire une bouffe”, ça passera mal.
Tu pourrais aussi te dire que c’est le moment idéal pour aborder de graves questions genre “Et toi, tu vas les boycotter les JO de Pékin? Moi je pensais boycotter le tir à l’arc et le pentathlon”, voire, plus polémique, “Finalement, le dernier Radiohead, je trouve qu’il casse pas des briques”, ça peut créer une diversion, mais c’est à double tranchant, car si elle enchaîne sur l’influence de l’origami dans l’oeuvre tardive de Rostropovitch, tu vas vite te retrouver à court d’arguments.
Le mieux, donc, c’est d’être très honnête et de dire “je pense à une fourchette”.