Archive for May, 2006

Ceci n’est pas tellement un post sur l’Ouganda, ni sur grand chose non plus

Sunday, May 7th, 2006

Lecteuses, lecteurs,

Trois ans, pour un blog, c’est super vieux.

Du coup, j’ai décidé de faire des petits frères à celui que vous avez sous les yeux. Deux d’un coup, ou presque.

Le premier, c’est, si tu veux, un genre de vrai blog avec des trucs qui font trembler les médias traditionnels, comme par exemple “hier j’ai lu un bouquin trop bien” ou “des fois, le samedi, je vais faire les commissions”, bref, des tas de trucs super passionnants que je ne publie pas ici pour d’évidentes raisons de lutte contre la prolifération des hamsters en milieu urbain, mais que des fois j’ai envie de jeter en pâture à la face du monde même si j’ai bien conscience qu’il s’en fout comme de la dernière chemise qu’il a portée en l’an 40.

Et le deuxième, en fait, j’ai pas encore vraiment eu le temps de m’y mettre, mais bon, puisqu’on en est là: à force de commentaires, j’ai du constater que des tas de gens plein d’humour et de facétie traînent ici. Alors du coup, y a pas de raison, je vais vous faire bosser. J’ai donc installé un wiki. Pour le moment, il est plein de vide, mais je compte sur vous (et sur moi aussi un peu, mais pas tout de suite) pour aller y mettre des trucs. Le but, c’est dégager des synergies pour tirer des litres quintessences afin de porter haut l’étendard flamboyant du crétinisme. Et se marrer, un peu, aussi, j’espère.

Voilà. Et maintenant, je vais faire cuire de l’eau.

le carrefour des chemins

Wednesday, May 3rd, 2006

Lundi, donc, c’était la fête du travail. Depuis c’est comme d’hab, la fête des patrons.

Le travail existe à peu près depuis le jour où le premier homme a dit à ses parents “oh zyva quoi, vous êtes trop des singes, c’est la honte, vous êtes trop pas des civilisés quoi” et est parti, plein d’usage et raison, fonder une colonie avec des potes.

Seulement, à l’époque, on n’appelait pas ça comme ça. Il faut dire que tout le monde exerçait le plus vieux métier du monde, chasseur. Alors forcément, les conversations auraient été un peu limitées : “tu fais quoi dans la vie?” “chasseur et toi?” “ah ben tout pareil…”

A l’époque, l’économie mondiale tournait autour du cours du mammouth et les délocalisations étaient plus dictées par la marchandise que par les actionnaires. Mais faut bien dire ce qui est, chasser le mammouth c’est fatigant, c’est salissant et c’est un peu dangereux.

Un précurseur de génie, Uuuh-Grruhr, eut l’idée de créer des sociétés de chasse. “J’investis un tiers de mammouth dans votre entreprise”, expliquait-il, “comme ça j’en détiens le 51% et en échange de l’énorme risque que je prends, vous me redonnez les cuissots.” Mais les gens de l’époque n’étaient pas raisonnables et préféraient passer leur temps à dessiner des mammouths sur les murs plutôt qu’à faire des investissements pour l’avenir.

Uuuh-Grruhr décida alors de commencer par inventer le concept de patron. “Je vous explique, sur un schéma, comment chasser et vous y allez. Comme c’est une énorme responsabilité, vous me donnez les cuissots.” Mais les hommes des cavernes se comportèrent en primitifs et l’envoyèrent balader. Ce qu’il fit. C’est au cours de ses pérégrinations qu’il eut enfin l’idée de génie.

Il revint à la caverne un soir d’orage, avec une peau de mammouth en rotin sur la tête et dit à ses collègues: “les dieux font un peu la gueule, là, rapport à 2-3 trucs un peu chelou que vous avez fait, bon, ils veulent bien vous pardonner si vous leur faites une grosse offrande. Et moi, comme je leur cause un peu et tout, je veux bien les cuissots, merci”. Les gens des cavernes, qui avaient très peu la télé, ne se rendirent pas compte qu’il s’agissait d’un très habile subterfuge que même Derrick aurait eu du mal à comprendre et obtempérèrent. Le deuxième plus vieux métier du monde, prêtre, était né et ce fut dès lors la porte ouverte à toutes les fenêtres. Uuuh-Grruhr inventa dans la foulée les heures supplémentaires et les licenciements pour faute professionnelle grave (“les dieux ont dit que y en avait un peu marre du mammouth, débrouille-toi pour leur trouver un peu de panda et plus vite que ça ou ils te condamneront au bannissement”).

Quelques temps plus tard, quand les hommes firent remarquer que oui mais des orages, y en a autant qu’avant, Uuuh-Grruhr conciliabula avec son beau-frère, qui expliqua comme ça que si les hommes faisaient pas dare-dare ce que les dieux disaient, y allait avoir de la massue perdue. Le troisième plus vieux métier du monde, police (les gens qui l’exerçaient étaient vétus de pelisses et avaient un léger défaut de prononciation) était né.

Les hommes se mirent alors à créer tout un tas de métiers et plus y en avait, plus les gens qui chassaient le mammouth bouffaient des raviolis en boîte, le mammouth étant totalement hors de leurs moyens. Ensuite, les mammouths décidèrent de disparaître et les hommes allèrent aux champs.