Non contente d’affoler les lecteurs, la sémillante Cassandre se permet de me lancer des défis tels que, je cite, “Puisqu’il semble que l’on puisse avoir des requêtes, j’aimerais bien une petite analyse textuelle de “Petite Marie” de Cabrel que malgré des années d’efforts je n’arrive toujours pas à comprendre… enfin si c’est possible!”
Petite Marie, je parle de toi
Francis Cabrel décide de préciser les choses d’emblée, pour que tout soit clair, et c’est tout à son honneur. Dans cette chanson intitulée petite Marie, il parle d’une Marie, qui est petite.
Par contre, il oublie de préciser qui est cette Marie.
Parce qu’avec ta petite voix
Tes petites manies,
Nous sommes en 1977, période troublée, une Marie avec une petite voix, des petites manies, il ne peut s’agir que de Mary Ingalls, héroïne de la Petite Maison de la prairie.
tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses
à force de voir cette fille si gentille, si courageuse, mais avec tellement de malheurs dans sa vie, il a décidé de devenir socialiste.
Petite furie, je me bats pour toi
Bon à l’époque, les séries télé n’étaient pas encore tellement entrées dans les moeurs, Francis n’avait pas tellement compris que c’était de la fiction et a décidé de lancer un fonds pour aider cette pauvre Marie Ingalls.
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l’abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses
Bon alors visiblement, le pauvre Francis est carrément tombé amoureux de la jeune héroïne, mais comme il est très patient, il se dit que dans 10 000 ans, ils prendront le bus ensemble. Et que le ciel sera rose.
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
Ca c’est de la licence poétique. Il vient pas vraiment du ciel, tout le monde sait que Francis Cabrel n’est pas un oiseau, même pas un troglodyte rufalbin. Il a juste été dans un endroit très haut, peut-être à Europa Park sur la grande roue, et il a rencontré des stars, peut-être Marcel Amont et Philippe Risoli et ils étaient justement en train de parler de la petite maison dans la prairie (de l’épisode où Charles Ingalls coupe du bois).
D’un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
Mais ils ont aussi parlé d’un type qui joue du marimba.
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Selon eux, Marie Ingalls aurait entretenu une relation avec ce type. Même que leur amour est bleu, un peu comme une orange ou du bleu de Bresse, mais on va pas revenir là-dessus.
Petite Marie, je t’attends transi
Sous une tuile de ton toit
Francis décide d’aller dans la prairie demander une dédicace à son idole. Mais comme il a froid, il monte sur le toit de la petite maison avec une petite échelle et il vole une petite tuile pour se mettre à l’abri. Ca ne sert pas à grand chose.
Le vent de la nuit froide me renvoie la ballade
Que j’avais écrite pour toi
Il lui avait écrit une chanson. Pour passer le temps, il la chante, mais y a tellement de vent que personne l’entend.
Petite furie, tu dis que la vie
C’est une bague à chaque doigt
Pendant ce temps, Marie dit n’importe quoi.
Au soleil de Floride,
Par contre, il y a erreur sur la personne puisque la prairie de la petite maison se trouve dans le Minnesota.
moi mes poches sont vides
Et comme un con, Cabrel il s’est ruiné pour aller la chercher à Miami, il attend dans la rue, y a personne, juste deux flics qui le regardent d’un air louche pendant qu’il essaie d’arracher des tuiles.
Et mes yeux pleurent de froid
En plus, il fait froid.
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D’un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Donc pour oublier ses malheurs, il se remémore ses belles vacances à Europa Park.
Dans la pénombre de ta rue
Ca c’est de la licence poétique, je te rappelle que cette pauvre Marie est aveugle. Donc sa rue elle est sombre, tu vois?
Petite Marie, m’entends-tu ?
Nous sommes en 1977, on ne connaît encore pas grand chose sur l’aveuglerie, Cabrel se demande si elle peut entendre sans ses yeux.
Je n’attends plus que toi pour partir…
Voilà, il aimerait bien son autographe et se casser, quand même.
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m’entends-tu ?
Je n’attends plus que toi pour partir…
Tellement qu’il se répète.
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D’un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Et qu’il se dit qu’il aurait mieux fait de rester à Europa Park, là au moins on sait s’amuser.