Posts Tagged ‘ping pong’

Escale à tort

Friday, January 26th, 2007

Quand tu vis dans un bled, tu es un peu épargné par les fléaux de ce monde. Par exemple, nous, ça fait que trois semaines qu’on a 20 minutes. Du coup, maintenant, je sais à quel point on vit une époque terrible, avec toute cette violence, ce réchauffement de l’atmosphère (si elle pouvait se reréchauffer vers la semaine prochaine, merci).
Et j’ai appris, grâce à la presse vite ingérée, que les jeunes d’aujourd’hui se filment en train de faire des tournantes.
Ca m’a fichu un choc.

Je me souviens, quand j’adolesceais, c’était une époque pure et bénie. Les enfants de Bondy chantaient encore les vraies valeurs de la France éternelle, de l’amour et du partage au lieu de faire des blogs comme le premier clampin venu.

Tous les dimanches, mes copains allaient à la messe. Je les retrouvais à la sortie et on allait chez S.* pour une tournante. Je n’étais pas très doué, je dois l’avouer. J’étais souvent un des premiers à sortir. J’étais un peu maladroit. Mais j’aimais ces moments-là. Pour le côté convivial, tu vois ? On était tous ensemble, on rigolait. Au début, on était que des mecs, puis les filles ont commencé à venir aussi. C’était le bon temps.

Mais jamais on aurait pensé à se filmer. Faut dire qu’à l’époque, personne n’avait de caméra, maintenant que j’y pense, c’est peut-être pour ça.

Cela dit, maintenant, je me dis que c’est peut-être parce qu’ils allaient à la messe qu’ils étaient plus forts que moi : il semblerait que dieu joue au ping-pong.

* C’est un truc sur les weblogs, quand tu parles d’un copain, tu mets son initiale. Pour rester incognito, tu vois ? Sinon les gens ils vont se dire « wah putain le gars il connaît un Sébastien et un Julien, je crois que je vois qui c’est ! » Alors que si tu dis des trucs genre Lundi, j’ai été avec L. et J. chez H. et M. pour chercher des agrafes, ensuite on est reparti à L., c’était b., et les e. à L. a. C. c. t. b. v. v. p. personne ne te reconnaît**
**Mais personne ne te comprend, non plus***
***Tu les aimes, mes notes de bas de page ?

Camping

Friday, September 1st, 2006

L’autre jour, alors que j’étais en train de regarder un reportage sur l’influence de l’art baroque sur la pizza 4 fromages chez les papous de Mandchourie, ma télécommande a dérapé dans une ligne droite et je me suis retrouvé nez à nez avec Koh-Lanta.

Et là, j’ai vu des jeunes gens sympathiques et propre sur eux ramper pour aller chercher un caillou – jusque là rien que de très normal -, une improbable pouffe essayer de piquer le caillou de son petit camarade et dire que “ouais mais lui avant, il m’avait fait mal avec sa corde pendant le ramping”.

Le ramping, ce serait donc, selon tf1, le fait de ramper. Comme, pour ce qui est du parling, je suis aussi conservateur qu’un pape quand il s’agit de mettre sa capote à un autre doigt que l’index, j’ai naïvement ricané. C’est alors que je suis tombé sur ceci, qui prouve que mes lectures sont encore plus malsaines que mes regardures, mais aussi le démarring d’une nouvelle mode.

Ami jeune, toi qui veux rester dans le coup, le sms c’est fini, le nouveau parling, c’est le ping.

Mais il ne faut pas couper les cheveux en quatre. Non. Il faut faire du quarting capillaire.
Et si dire ruper fait quand même un peu vaudois, le ruping est très hype.

On ne dira plus “à force de jouer du piano, il a chopé un lumbago”, mais “il joue du choping”. Et tout comme il ne faut plus dire “Avoir raté ses examens l’a mis dans tous ses états” mais “après son louping, il est parti en vrille”, on préférera désormais dire, pour raconter l’histoire de ce malheureux chasseur mort écrasé par un troupeau de drontes en furie, absorbé qu’il était par l’observation d’un mignon petit chaton en train de laper consciencieusement son écuelle, “ce matin, le laping a tué un chasseur”.