Le 30e Paléo se termine ce soir. Le Paléo, pour les non suisses, c’est un festival de musique avec une programmation grand public: c’est probablement le seul où tu peux voir Rammstein et Hugues Aufray la même semaine. Du coup, il attire un très large public, du djeunz rebel au ex-hippie qui se promène désormais avec un genre de tabouret portatif pliable pour pas être obligé de s’asseoir dans l’herbe, en passant par la djeunz rebel.
Chaque année, c’est une tradition, il y a un groupe qui joue en dernier, sur la grande scène, juste après le feu d’artifice. Cette fois, ce sera Kyo. (sauf si le chanteur prend peur pendant le feu d’artifice) . Kyo, le groupe de rock français le plus tumultueux depuis Claude François, le plus sauvage depuis Michel Sardou, le plus engagé depuis Florent Pagny.
Afin de souhaiter un joyeux anniversaire au Paléo, j’ai décidé de m’intéresser aux chansons de Kyo. J’ai hésité entre”dernière danse”, chanson qui parle des dernières danses et “je saigne encore”, vibrant hommage au cycle menstruel, mais j’ai finalement jeté mon dé velu sur le tube qui a révélé ce groupe au monde qui ne lui avait rien demandé: “Le Chemin” (paroles récupérées sur paroles.net).
Au début, je croyais que c’était une insignifiante chanson d’amour de plus. Puis je me suis dit que si le 30ème paléo festival se terminait en même temps que le tour de France, ça n’était pas un hasard.
Regarde-toi assise dans l’ombre
A la lueur de nos mensonges
C’est un cycliste (mais pas Lance Armstrong) qui parle à l’infirmière qui vient lui faire sa piqûre, assise dans l’ombre, munie d’une ordonnance à cause de maladies que le cycliste ne se connaissait pas mais qu’il est ravi d’avoir pour pouvoir avoir des piqûres.
Une main glacée jusqu’à l’ongle
Par contre, elle a les mains froides.
Regarde toi à l’autre pôle
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
On a changé à la longue
Oui parce que bon, à force de piqûres, ledit cycliste a pris des muscles, il a les cheveux qui tombent, le coeur qui bat moins vite, le menton qui pousse et un genou supplémentaire.
{Refrain:}
On a parcouru les chemins
On a tenu la distance
Mais, comme dirait Gérard, le plus important, c’est de tenir la distance pour arriver au bout de cette merveilleuse aventure qu’est le tour.
Et je te hais de tout mon corps
Mais je t’adore
Et le cycliste est super content de gagner même si bon, cette histoire de genou supplémentaire le préoccupe un peu.
On a parcouru les chemins
On a souffert en silence
Et je te hais de tout mon corps
Mais je t’adore encore
Là bon, l’idée générale est plus ou moins la même qu’avant. Ils répètent juste deux fois, pour être sûrs d’être bien compris.
Je vis dans une maison de verre
A moitié rempli de ton eau
Sans s’arrêter le niveau monte
Le problème, avec les piqûres, c’est qu’au bout d’un moment, on commence à voir des maisons de verre avec le niveau qui monte et que, quand le verre est à moitié plein, ça fout la trouille.
Je suis le fantôme qui s’égare
Je suis étranger à ton coeur
Seulement regarde comme on est seul
Il se rend bien compte, le cycliste, que c’est pas très sain tout ça et que l’infirmière fait pas ça par sympathie pour lui mais juste parce que c’est son boulot, seulement il est échappé avec neuf minutes d’avance sur le peloton.
{au Refrain, x4}
Là ils nous rappellent encore huit fois l’histoire du je te hais mais je t’adore, histoire d’être vraiment sûrs sûrs qu’on comprenne vraiment vraiment bien.