Faut-il être indépendant ou salarié ?
La plupart des patrons sont des gens sympathiques, souriants et qui sentent extrêmement bon, et je ne dis pas ça parce que des gens googlisant mon vrai nom usuel de la vie arrivent régulièrement sur ce blog. Cependant, être son propre patron présente foule d’avantage. Mais aussi foule d’inconvénients.
La journée du salarié est réglée comme du papier à rouler, 8 heures arrivée au bureau, 8 heures 27 pause café, 8 heures 53 lecture des journaux, 9 heures 43 consultation des réseaux sociaux afin de se tenir au courant des dernières tendances et des pokes en cours, 11 heures 12 préparation mentale à la pause de midi, 11 heures 51 travail, 11 heures 59 pause de midi, 14 heures 07 digestion, 14 heures 39 pause café, 16 heures 20 travail, 16 heures 25 réunion, 17 heures 32 plaintes sur les réseaux sociaux quant à l’âpreté dudit travail, 18 heures fin de la journée de travail et abandon de toutes les tâches en cours, lettre urgente, discussion avec Staub de la compta, sudoku.
Celui qui travaille à son compte peut en revanche aménager sa journée de travail plus souplement : 7 heures 30 réveil, 8 heures second réveil, 8 heures 55 réveil définitif, abultions matinales, déjeuner, parce que c’est important pour être en forme, taches ménagères urgentes, taches ménagères non urgentes, paperasses diverses, remplissage de la gamelle des chats, footing, dîner, sieste, Derrick, dépôt des chats dans leur classe de danse, origami, etc. puis dès 23 heures 50, début de la journée de travail proprement dite. Autre avantage, celui qui travaille à domicile peut aménager librement son dress code, attention toutefois si vous travaillez en slip à adapter votre tenue à vos rencontres avec vos clients.
De même, alors que le salarié doit passer huit heures par jour assis à un bureau avec une chaise trop basse et un écran trop petit, l’indépendant peut aller de sa terrasse, mais il y a trop de soleil, à son bureau, mais vraiment c’est pas motivant, ça fait trop studieux, à son canapé, oh non, trop mignon, le chat vient se coucher sur mon ordinateur, lol, vite, une photo sur Facebook et un petit Scrabble dans la foulée.
Avantage de taille : si vous êtes votre propre patron, à moins d’être vraiment très tatillon et très sélectif, vous n’aurez pas besoin, j’espère, de passer par les tristement célèbres étapes du CV, de la lettre de motivation et de l’entretien d’embauche.
En échange, il vous faudra convaincre des douzaines de centaines de clients que vous êtes vachement mieux que l’entreprise Staub SA. Des douzaines de centaines de clients qui annuleront à la dernière minute, vous demanderont s’ils ne peuvent pas vous payer l’an prochain, en stylos clignotants, diront que finalement, merci pour le travail, je vais le garder quand même, mais chez Staub SA, pour le même prix, ils nous offrent un renard empaillé en plus donc je vais finalement aller chez eux, mais merci quand même. Ou alors ils oublient malencontreusement de payer, vous comprenez, avec le voyage aux Maldives, ça faisait serré, mais promis, à la fin du mois, ça part. Enfin quand je dis le mois, il faut voir ça dans le sens métaphorique, hein, vous aviez compris ce mois-ci ? désolé !
Le défaut principal de l’indépendance, c’est les collègues. Vous vous retrouverez bien vite à parler du match d’hier soir (Incroyable !) avec votre machine à café, de vos futures vacances avec le chat, et à dire du mal de votre bras gauche à votre jambe droite. Mais le principal avantage de l’indépendance, c’est les collègues. Pas de vieux ronchon qui s’en fout de vos vacances, personne pour oublier de remettre du papier à la machine à café. L’organisation des soupers de boîte est nettement plus simple, une boîte de raviolis devant le devis à rendre pour avant-hier sans faute et c’est la fête.
En résumé, l’idéal c’est encore d’avoir un grand-oncle très riche et très vieux, et pas tellement de petits-cousins.
C’est toutefois, lectrice, lecteur, bénévolement que je t’invite à lire les revendications politiques du WTF (Wallomandie, Tradition&Fermentation), les errances de Dieu (Maurice), et puis mes chroniques sur Vents Contraires, aussi, en attendant de me disperser encore un peu plus tout bientôt.