Le rhum ne se fait pas en un jour: au fur que tu passes de la vingtaine à la trentaine, petit à petit, tu jettes tes jeans troués parce que ton patron trouve que ca fait pas très sérieux, tu donnes des chemises de bûcheron aux enfants aveugles, tu enlèves tes boucles d’oreille un soir et tu oublies de les remettre.
Par contre, si, bien sûr, tu n’assumes plus complètement tous tes choix juvéniles, y en a d’autres qui restent totalement incontournables même quinze ans plus tard. Même si, de peur d’avoir mal au dos pendant une semaine, tes pogos commencent à ressembler un peu à du madison.
Sauf que les chansons incontournables, des fois, il vaut mieux ne jamais tenter de savoir de quoi ca parle. (Louise, j’espére juste que tu vas pas avoir envie de me dépecer après ce post, comme on dit sur les blogs, han mais c’est du deuxième degré, voire du trois ou quatrième, surtout qu’on a un service à te demander)
Smells like teen spirit – Nirvana (1991)
ca sent l’esprit adolescent
Ca parle donc d’adolescents, ces êtres étranges qui, à l’époque, n’avaient pas encore de skyblogs mais faisaient quand même déjà des tas de trucs bizarres. C’est aussi la chanson qui a révélé au monde ébahi Nirvana et son chanteur Kurt Cobain, le Pierrick Lilliu américain. (Paroles trouvées ici et un peu ailleurs, traduction maison et là quand je suis bloqué)
Load up on guns
Bring your friends
Charge tes pistolets, amène tes amis
Les adolescents, en 91, ils adoraient faire des tas de boums avec leurs copains, ils écoutaient de la musique. En 91, par exemple, ils écoutaient Saga Africa et après y avait la série de slow, avec Winds of Change, où ils espéraient danser avec Greta.
It’s fun to lose and to pretend
She’s overbored and self-assured
C’est sympa de perdre et de prétendre qu’elle est super-ennuyée et qu’elle a confiance en elle
Le type, il se prend une veste (c’est fou, toutes les chansons parlent de ca), mais il s’en fout, il trouve ca superdrôle de dire que c’est juste parce que c’est une pétasse qui a confiance en elle qu’il s’est pris une veste. Ah ca, en 1991, on savait encore s’amuser de choses simples, pas comme les jeunes d’aujourd’hui avec leurs skyblogs.
Oh no, I know a dirty word
Oh non, je connais un gros mot
Il parle de self-assured, là, c’est parce que c’est de l’humour, il dit que c’est un gros mot, un peu comme dans un sketch de Coluche mais pas tout à fait.
Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello ,hello
Salut, salut, salut, salut, comment bas?
En anglais, c’est un jeu de mots très drôle, Kurt Cobain, c’était pas le dernier pour la déconne. Mais ca veut dire que les ados, ils sont trop mal dans leur peau à cause de la société qui les comprend pas et de cette pétasse de Greta.
With the Lights out it’s less dangerous
Avec les lumières éteintes, c’est moins dangereux
Y aura moins de risque à inviter Greta à danser dans le noir. L’adolescence c’est une période de révolte, d’émancipation, mais surtout d’acné.
Here we are now entertain us
Nous sommes ici maintenant, amusons nous
Ca, ca veut dire qu’il va boire des tas de bières pour oublier Greta.
I feel stupid and contagious
Here we are now entertain us
Je me sens stupide et contagieux, nous sommes ici maintenant, amusons nous
Y a un moment, entre ta troisième et ta septième bière, où tu te rends compte que tu dis n’importe quoi et que dans trois jours, tu vas être embêté en recroisant les mêmes gens, mais où tu le dis quand même. Heureusement, ils suivent l’exemple et boivent pareil, sauf le grand Kevin qui s’est eclipsé avec Greta.
A mullato an albino
A mosquito my libido
yay
un mulâtre, un albinos, un mostique, ma libido
Voilà, ca, c’est un exemple des conneries qu’on peut dire quand on est bourré. Les amis de Kurt, après sept bières, y en a un qui ressemble à un mulâtre, un à un albinos, un à un mostique et Greta.
I’m worse at what I do best
Je suis mauvais à ce que je fais le mieux
Ca c’est typique de l’esprit adolescent, ils se dévalorisent, ils se trouvent nuls et incompris. Et ils reprennent une bière du coup.
And for this gift I feel blessed
Et pour ce don, je me sens béni
(et non pas blessé, c’était un piège)(par exemple quand tu éternues et qu’un anglais te dit bless you, tu n’es pas obligé de le traiter de moustique mulâtre albinos, il ne te veut pas de mal)
Our little group has always been
And always will until the end
Notre petit groupe a toujours été et sera toujours
Je suis trop un incompris, heureusement mes potes ils sont incompris aussi alors ils me comprennent. Le mouvement grunge et le mouvement (si, si) goth ont des racines communes.
(refrain, solo de guitare pour les pogos)
And I forget just why I taste
Oh yeah I guess it makes me smile
Et j’oublie juste pourquoi je goûte, oh yeah, je parie que ca me fait sourire
Kurt, il est maintenant tellement bourré qu’il ne se rappelle plus pourquoi il boit et qu’il est obligé de se regarder dans le miroir pour savoir si il sourit.
I found it hard it’s hard to find
Je l’ai trouvé difficilement, c’est dur à trouver
Sauf que ces cons de miroirs, ils font rien qu’à bouger
Oh well whatever nevermind
Et bien, ca fait rien, peu importe
Les jeunes, en 1991, ils disaient souvent peu importe. Aujourd’hui ils diraient plutôt, oua zyva rien à battre, mais le résultat est le même alors finalement, on s’en fout, quoi. De toutes facons, personne peut comprendre.
Le refrain. Sauf à la fin:
A denial (112x)
Une dénégation, une dénégation, une dénégation
C’est sûr qu’en francais, c’est moins mieux.