Posts Tagged ‘furet’

In Google we trust

Tuesday, October 10th, 2006

2006: Comme en témoigne ce document édifiant, Google envisage de conquérir le monde grâce à une subtile politique d’achats, heureusement dénoncée par certains observateurs.



2007: Google lance Google Keys, Google slip, Google Pizza 4 fromages, Google trombones et rachète vidéo gag, le Petit Robert et un bar-tabac.

2008: Dans 97% des cas, lors d’une recherche google, le résultat qui arrive en première position émane d’un blog. Google décide tout de même de remplacer “J’ai de la chance” par “Je me fie à la sagesse de Google, car il est le Très Savant”. A la télévision, lancement d’un système qui permet de passer des publicités différentes selon votre âge, vos centres d’intérêts, la couleur de vos habits et ce que vous avez mangé à midi.

2009: Google lance sa propre chaîne de télé, entièrement composée de films réalisés par des internautes avec leur téléphone portable et son propre journal, entièrement composé de notes de blogs, grâce à un subtil système de mots-clés. A la une du numéro Un, un scoop, (Laurent G.aurait cité un passage d’un post de maître E. sans préciser qu’il l’avait découvert grâce à un lien laissé par Veuve T. sur le blog de Kevin du 25, noms connus de la rédaction) et une photo de chaton. A partir du numéro 2, les articles sont hiérarchisés selon la fréquence des requêtes dans google (il faut donc avoir plus de 18 ans pour lire le journal).

2010 : Lancement de l’indexateur temps-réel de conversations Google.
Il n’est plus possible de se servir de l’excuse “Ha non tu ne me l’avais pas dit” lorsqu’on oublie d’acheter du pain de mie sans croûte au Google Market. Dorénavant, une personne peut être légalement considérée comme un spam et obligée à porter un tee-shirt “Indésirable”.
Les matchs de la coupe du monde de football sont désormais joués au Google Fight.
En finale, l’Allemagne bat le Brésil 144 000 000 de résultats à 28 800 00.

2011: Maurice Bruchoux, directeur des Cimenteries Bruchoux, se suicide en découvrant que le premier résultat quand on tape “Maurice Bruchoux” dans google images est sa photo en slip dans la neige lors de la soirée annuelle de l’amicale de la fanfare de Palézieux. Heureusement qu’il n’a pas vu les résultats de Google Ragots.

2012: Kevin du 25 est le premier à réaliser le doublé Staracademy – élections présidentielles, malgré la révélation par ses adversaires de son vrai nom, Pascal Chombier. Il est également le premier candidat à admettre qu’il n’a pas de programme politique, “parce que ce que les gens veulent, c’est des photos de poneys”, mais un skyblog avec un pagerank de 7.

2013: Premier pays côté en bourse, la Finlande est rachetée par Google.

2015: Un jeune entrepreneur émet l’idée qu’on pourrait améliorer la qualité des programmes télé et radio en formant et en payant les contributeurs. Il devient la risée de ses camarades.

2018: La Finlande, rebaptisée Finoogle lance une OPA hostile sur le Mali.
Ouverture de la première Académie Loïc le Meur dans laquelle les élèves les moins de droite sont nominés chaque semaine. Celui qui a le moins de referers sur blogspot est éliminé en direct et en podcast sur Google Vidéo chaque vendredi.

2023: Google devient maître du monde, pour la plus grande joie de ses supporters. Les manuels scolaires sont aussitôt réécrits selon le principe “si google le dit, alors c’est vrai”, ce qui donne des résultats surprenants à des questions que tout le monde est légitimement en droit de se poser.

2027: Un terroriste yahooïste intervertit le fil bleu et le fil rouge, ce qui provoque malencontreusement la fin de l’humanité.

12e lune après Fonfon l’Intrépide: Le Grand Chef Pimpin le Malin ordonne à tous les scientifiques de la harde d’enquêter sur la disparition de l’humanité, afin d’être bien sûr que le peuple Furet ne fasse les mêmes conneries, on sait jamais.

15e lune après Fonfon l’Intrépide: Pompon le Rusé redécouvre le Grand Oracle Google et essaie de s’en servir pour mieux comprendre les derniers instants de l’humanité. Il tombe sur une liste de mots-clés et en déduit un peu hâtivement que les humains étaient complètement cons.

disclosure: Ce post a été réalisé sans la complicité d’Elisabeth Teyssier, mais avec celle de KaLy
Disclosure de disclosure: KaLy est linké trois fois dans le même post, mais j’te jure, je lui dois pas d’argent

Brasse coulée

Tuesday, September 28th, 2004

Une récente étude de marché a prouvé que plusieurs d’entre vous avaient trouvé pas trop mal les récents billets à tendance linguistique. Soucieux d’aller au-devant des besoins de ses consommateurs, Bon Pour Ton Poil ne recule devant aucun sacrifice, sauf les sacrifices humains parce que ça tache. Et les sacrifices de pangolins parce que c’est pas très gentil et que ça abîme le couteau.

Nous allons donc aujourd’hui nous intéresser à ces mots qui n’existent plus que dans une expression. Les cons.

Au fur et à mesure: Au Moyen-Âge, pour mesurer la taille des champs et les aures trucs qu’on voulait mesurer, on utilisait un furet à mesures. Il s’agissait d’un animal mesurant exactement un mètre, dont on se servait comme étalon.
Ce qui posait deux problèmes: premièrement, pour pouvoir mesurer le furet et être ainsi sûr qu’il était de la taille requise, il fallait disposer d’un furet à mesures, ce qui était un peu un cercle vicieux. Deuxièmement, le furet est un animal peu coopératif, voire parfois vicieux. Comme cette technique demandait un investissement temporel énorme, on avait coutume de dire “au furet à mesures que tu mesures ton champ, ben la saison des récoltes elle va être passée”.
Pour étalonner leur terrain, les gens délaissèrent vite l’animal et se tournèrent vers les étalons, moins précis mais plus sympas. Mais l’expression est restée.

Sans ambages: Au Moyen-Age, les jambages désignaient des espèces de collants que les malfrats et autres s’enfilaient sur le visage avant de s’en aller détrousser sans vergogne de pauvres innocents. Les techniques d’alors n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui et les malfaiteurs avaient pour habitude d’allonger inutilement leurs discours. Cela donnait des trucs du genre: “Halte là, mon brave, auriez-vous l’obligence de bien vouloir céans vous délester de votre bourse, afin que je m’en emparasse, je vous prie, sinon je t’éclate la gueule, sale maraud, faquin, butor de pieds plats ridicule de mes deux?”
Malheureusement, le port de jambages rendait la compréhension de ce discours fort peu aisée. Les victimes répondaient plus souvent qu’à leur tour: “Faites excuse, mon brave, mais ne sauriez-vous pas parler sans jambages?”
Les malfrats s’enfuyaient ensuite, prenant leurs jambages à leur cou. L’expression est, par la suite, devenue: “parler sans ambages” pour emmerder les linguistes.

Peu m’en chaut: Au Moyen-Âge, on disait “je m’en soucie fort peu, un peu comme je me soucie des pingouins, qui ne m’intéressent pas”.
En ce temps là, les jeunes usaient pour communiquer entre eux du Service de Messagerie Stylistique: ils gravaient les messages qu’ils destinaient à leur interlocuteurs sur des plaques de marbre, qu’ils faisaient ensuite hippotracter jusqu’à leur destinaire.
Afin de gagner du temps, le gravage étant une activité de longue haleine à cette époque ou le tic tac n’avait pas été inventé, les jeunes avaient recours à l’abréviation et écrivaient donc “Peu pingouin”.
Mais des siècles plus tard, un explorateur décréta que il ne s’agissait pas d’un pingouin mais d’un manchot. Soucieux de couvrir leurs aînés, qui auraient eu l’air bête si on avait su qu’ils confondaient ces deux mammifères, les nouveaux jeunes s’arrangèrent pour que l’expression “peu manchot” devienne “peu m’en chaut” et inventèrent une explication confuse à propos d’un supposé verbe challoir. Aujourd’hui, on ne dit toutefois plus “peu m’en chaut” mais “je m’en bats les couilles”.